Totalitarisme Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Le totalitarisme e

Totalitarisme Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Le totalitarisme est le système politique des régimes à parti unique, n'admettant aucune opposition organisée, dans lequel l'État tend à confisquer la totalité des activités de la société. Concept forgé au XX siècle, durant l'entre-deux-guerres, le totalitarisme signifie étymologiquement « système tendant à la totalité, à l'unité ». L'expression totalitaire vient du fait qu'il ne s'agit pas seulement de contrôler l'activité des hommes, comme le ferait une dictature classique : un régime totalitaire tente de s'immiscer jusque dans la sphère intime de la pensée, en imposant à tous les citoyens l'adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la communauté. Les caractéristiques habituellement retenues pour caractériser le totalitarisme sont : une idéologie imposée à tous, un parti unique contrôlant l'appareil d'État, dirigé idéalement par un chef charismatique, un appareil policier recourant à la terreur, une direction centrale de l'économie, un monopole des moyens de communication de masse et un monopole de la force armée . Sommaire n 1 Les origines méconnues de l'entre-deux-guerres n 2 Des définitions diverses n 2.1 Définition selon Hannah Arendt n 2.2 D'autres contributions à la réflexion philosophique sur le totalitarisme n 2.3 Le modèle totalitaire n 3 Un enjeu de débat n 3.1 Un concept très politisé n 3.2 Les critiques précoces adressées à la théorie du totalitarisme n 3.3 Les critiques contemporaines n 3.4 Un concept indispensable malgré tout ? n 4 L'extension récente du concept n 5 Annexes n 5.1 Notes et références n 5.2 Le totalitarisme dans la fiction et les contres-utopies n 5.3 Bibliographie n 5.3.1 Ouvrages classiques (dans l'ordre chronologique) n 5.3.2 Ouvrages récents e 1 2 Page 1 sur 18 Totalitarisme - Wikipédia 20/11/2007 http://fr.wikipedia.org/wiki/Totalitarisme PDF created with pdfFactory Pro trial version www.pdffactory.com Les origines méconnues de l'entre-deux-guerres Bien souvent, la genèse du concept de totalitarisme est attribuée à la philosophe Hannah Arendt, alors qu'elle a lieu dans l'entre-deux-guerres. L'adjectif « totalitaire » (totalitario) apparut en Italie dès le mois de mai 1923 (on prête parfois son invention à Giovanni Amendola , opposant et victime du fascisme). Ce concept fut d'emblée un instrument de lutte politique. Son emploi se répandit de manière péjorative dans les milieux antifascistes italiens. En 1925, les théoriciens du fascisme reprirent de manière opportuniste le terme à leur compte, en lui attribuant une connotation positive. Benito Mussolini exaltait sa « farouche volonté totalitaire », appelée à délivrer la société des oppositions et des conflits d'intérêts . Giovanni Gentile, théoricien du fascisme mentionna le totalitarisme dans l'article « doctrine du fascisme » qu'il écrivit pour l'encyclopédie italienne et dans lequel il affirma que « ... pour le fasciste tout est dans l'État et rien d'humain et de spirituel n'existe et il a encore moins de valeur hors de l'État. En ce sens le fascisme est totalitaire... ». Dans la seconde moitié des années 1920, l'ancien président du Conseil des ministres italien Francesco Saverio Nitti « aurait le premier établi des rapprochements entre la structure du fascisme italien et le bolchevisme ». L'écrivain allemand Ernst Jünger, par son exaltation de la « mobilisation totale », décrit les contours du totalitarisme . Il célèbre la guerre et la technique moderne comme annonciatrices d'un nouvel ordre, incarné par la figure de l'ouvrier-soldat, œuvrant au sein d'une société encadrée et disciplinée comme une armée. Selon lui, la Première Guerre mondiale avait marqué un tournant historique vers cette forme nouvelle de civilisation : pour la première fois dans l'histoire de l'Europe, les forces humaines et matérielles du monde industriel moderne avaient été mobilisées dans leur « totalité » pour accomplir l'effort de guerre. La première utilisation du terme de totalitarisme pour désigner dans le même temps les États fasciste et communiste semble avoir été faite en Grande-Bretagne en 1929 . Dans les années 1930, le concept fut utilisé sous la plume d'écrivains pro-nazis. Carl Schmitt employait le terme de totalitarisme pour mettre en lumière la crise du libéralisme et du parlementarisme et exprimer la nécessité d'une politique plus autoritaire . Le régime ultra-autoritaire issu du coup d'État militaire de 1936 en Espagne s’est défini comme totalitaire dans ses premières années, affirmant ainsi sa parenté avec le fascisme, avant d'effacer ce terme de la constitution. Dans le monde anglo-saxon, William Henry Chamberlin et Michael Florinsky ont été parmi les premiers à faire usage du concept de totalitarisme . Divers théoriciens de gauche, comme Franz Borkenau ou Richard Löwenthal, ont employé le concept « pour caractériser tout ce qui leur paraît nouveau et spécifique dans le fascisme (ou le nazisme), en dehors de toute comparaison avec le communisme soviétique ». Le concept de totalitarisme cristallisait également la réflexion sur les formes modernes de tyrannie et, plus particulièrement, sur la violence n 5.3.3 Synthèses n 5.4 Articles connexes n 5.5 Liens externes 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Page 2 sur 18 Totalitarisme - Wikipédia 20/11/2007 http://fr.wikipedia.org/wiki/Totalitarisme PDF created with pdfFactory Pro trial version www.pdffactory.com exercée sur autrui, qui semblait inséparable du fonctionnement des régimes nazi et communiste. Finalement, les traits fondamentaux qui ont dominé la discussion de l'après-guerre sur le totalitarisme étaient déjà présents dans les années 1930. Pierre Hassner affirme : « On peut dire qu'en un sens Hannah Arendt n'a fait que nouer en une synthèse géniale [...] les différents éléments en dégageant la logique qui les sous-tendait. » L'apparition d'un nouveau type de régime (l'antithèse du libéralisme) semblait entièrement confirmée par la signature du pacte germano-soviétique en août 1939. De nombreux observateurs ont établi un lien entre les idéologies fasciste et soviétique, accusées de porter toutes deux atteinte à la paix et à la liberté. Dans The Totalitarian Enemy, paru à Londres en 1940, l'ancien communiste autrichien Franz Borkenau voulait éclairer l'opinion publique sur les vrais enjeux de la guerre : il s'agissait de détruire le totalitarisme incarné dans le nazisme et le bolchevisme. Les différences entre ces deux courants étaient minimes pour l'auteur : le bolchevisme se limitait à un « fascisme rouge » et le nazisme à un « bolchevisme brun ». D'après Borkenau, la dynamique inhérente au marché capitaliste conduisait inévitablement sur une centralisation et une planification de l'économie : la révolution totalitaire n'était rien d'autre que la révolution socialiste prophétisée par Karl Marx. Mais cette sous-estimation des différences entre le bolchevisme et le nazisme « ne diminue pas, selon Krzysztof Pomian, l'importance historique de Totalitarian Enemy. Y sont évoqués, en effet, presque tous les thèmes repris plus tard par l'abondante littérature consacrée au totalitarisme. » Des définitions diverses Définition selon Hannah Arendt La philosophe Hannah Arendt a apporté une définition du concept de totalitarisme dans son célèbre livre Les Origines du totalitarisme (1951). Selon elle, deux pays seulement avaient alors connu un véritable totalitarisme : l'Allemagne sous le nazisme et l'URSS sous Staline. Elle distingue toutefois des tendances ou des épisodes totalitaires en dehors de ces deux cas. Elle cite notamment le maccarthisme au début des années 1950 aux États-Unis ou encore les camps de concentration français où furent enfermés les réfugiés de la guerre d'Espagne. Ces régimes n'admettent qu'un parti unique qui contrôle l'État, qui lui-même s'efforce de contrôler la société et plus généralement tous les individus dans tous les aspects de leur vie (domination totale). D'un point de vue totalitaire, cette vision est erronée : il n'y a qu'un parti parce qu'il n'y a qu'un tout, qu'un seul pays, vouloir un autre parti c'est déjà de la trahison ou de la maladie mentale (schizophrénie : se croire plusieurs alors qu'on est un). Le totalitarisme tel qu'il est ainsi décrit par Hannah Arendt n'est pas tant un « régime » politique qu'une « dynamique » autodestructive Mussolini et Hitler 12 13 Page 3 sur 18 Totalitarisme - Wikipédia 20/11/2007 http://fr.wikipedia.org/wiki/Totalitarisme PDF created with pdfFactory Pro trial version www.pdffactory.com reposant sur une dissolution des structures sociales. Dans cette optique, les fondements des structures sociales ont été volontairement sabotés ou détruits : les camps pour la jeunesse ont par exemple contribué à saboter l'institution familiale en instillant la peur de la délation à l'intérieur même des foyers, la religion est interdite et remplacée par de nouveaux mythes inventés de toute pièce ou recomposés à partir de mythes plus anciens, la culture est également une cible privilégiée. Hans Johst avait ainsi écrit dans une pièce de théâtre : « Quand j'entends le mot culture, j'enlève le cran de sureté de mon Browning. » (phrase également prononcée en public par Baldur von Schirach, chef des Jeunesses hitlériennes). L'identité sociale des individus laisse place au sentiment d'appartenance à une masse informe, sans valeur aux yeux du pouvoir, ni même à ses propres yeux. La dévotion au chef et à la nation devient la seule raison d'être d'une existence qui déborde au-delà de la forme individuelle pour un résultat allant du fanatisme psychotique à la neurasthénie. La domination totale est réalisée : les « ennemis objectifs » font leur autocritique pendant leurs procès et admettent la sentence. Les agents du NKVD russe arrêtés avaient ainsi uploads/Philosophie/ fr-wikipedia-org-wiki-me.pdf

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