Revue des Études Anciennes G. Rodier, Traité de l'âme d'Aristote, 1900 Paul Mas
Revue des Études Anciennes G. Rodier, Traité de l'âme d'Aristote, 1900 Paul Masqueray Citer ce document / Cite this document : Masqueray Paul. G. Rodier, Traité de l'âme d'Aristote, 1900. In: Revue des Études Anciennes. Tome 3, 1901, n°1. pp. 101- 102; https://www.persee.fr/doc/rea_0035-2004_1901_num_3_1_1216_t1_0101_0000_1 Fichier pdf généré le 20/04/2018 BIBLIOGRAPHIE G. Rodier, Traité de l'âme d'Aristote, 2 vol. in-8°, Paris, Leroux, 1900. (ier vol., xvi et 259 pages, texte et traduction; 2· vol., 582 pages, notes.) Je n'ai pas la prétention de juger ce volumineux ouvrage. Aristote, on le sait, n'est pas un auteur qu'on lise aisément, et il ne livre sa pensée qu'aux initiés seuls. On assure, il est vrai, qu'au Moyen -Age il était le maître de toute discipline. Mais le lisait-on autant qu'on veut bien le dire, et surtout le comprenait-on exactement? J'ai loujours conservé des doutes. Le travail énorme auquel s'est livré M. Rodier pour éditer et traduire un seul traité du maître n'est pas fait pour les dissiper. Quand M. le professeur Brochard présenta l'ouvrage à l'Institut, il remarqua qu'il égalait les meilleurs travaux de l'Allemagne studieuse. L'éloge n'est pas mince, car le nom de Bonitz est vraiment grand, et tous ceux qui ont lu Platon conservent un souvenir reconnaissant à Stallbaum. Et cependant le jugement n'est ni flatteur ni excessif. M. Rodier a tenté, pour le De anima d'Aristote, ce que les meilleurs éditeurs d'outre -Rhin ont fait pour l'œuvre entière des deux grands philosophes d'Athènes. Et il y a réussi. Il a soigneusement collationné un manuscrit du xu* siècle, le Parisinus i853 (E), qui est la principale source du De anima, comme de la Physique, de la Métaphysique et de l'Histoire des animaux. Il a discuté les variantes des autres manuscrits et des éditions modernes. Toutes les notes des pages paires de son premier volume ont dû lui coûter une peine que peuvent seuls imaginer ceux auxquels les minutieuses questions de texte ne sont pas tout à fait étrangères. Enfin, il a dépouillé, et ce n'est pas un des moindres mérites de son ouvrage, les commentateurs anciens d'Aristote, Alexandre, Thémistius, Simplicius, Sophonias. Leurs copieuses explications sont rejetées dans les notes du second volume, dont elles forment la partie principale. Et ce n'est pas tout. Notre Aristote de la Bibliothèque Didot met en regard du texte une traduction latine. Ai -je tort d'insinuer que des deux colonnes l'une n'est pas toujours beaucoup plus claire que l'autre, et que cette traduction est quelquefois faite d'après la formule : obscurumper obscurius? On sait aussi que le texte n'est pas annoté. Il en résulte que l'œuvre entière, bien qu'elle soit due à des hellénistes IO2 REVUE DES ETUDES ANCIENNES de valeur, tels que Diibncr, Busscmaker el Heitz, n'est pas toujours d'un usage commode. M. Rodier a voulu épargner aux lecteurs modernes toute peine et toute hésitation, puisqu'il imprime, en face du texte grec, une traduction française de l'ouvrage. Il n'a eu d'autre souci dans ce travail, comme il le déclare, que de serrer d'aussi près que possible la pensée du philosophe. C'est peut-être pour cette raison qu'il n'a même pas cité, dans la longue liste des ouvrages dressée en tête de son premier volume, le nom du dernier traducteur français d'Aristote, Barthélémy Saint -Hilaire. Sans doute, les questions philologiques n'étaient pas toujours très familières à cet érudit. Il voulait surtout que sa traduction fût élégante, et ce soin — que n'avait guère l'auteur qu'il essayait de transcrire — l'a plus d'une fois fourvoyé. Il n'importe. Le silence de M. Rodier est tout à fait significatif. Oserai -je avouer que je le trouve un peu cruel? p MASQUERAY. Charles Exon, A new theory of the ekkyklema (tirage à part de l'Hermathena, vol. XI, n° XXVI, 1900, p. i32-i43). La courte dissertation de M. Exon est intéressante. Il semble bien, après l'avoir lue, qu'il faille redresser, au moins sur un point, l'idée qu'on s'était faite jusqu'ici de Y ekkyklema. On imaginait communément une plateforme roulante, poussée en avant, à la façon d'un chariot, hors de l'une des portes de la ske'nè. Cela n'allait pas toutefois sans quelques difficultés. La principale, c'est qu'à la machine ainsi conçue on ne peut assigner que des dimensions fort restreintes, déterminées d'une part par la largeur de la porte et, en second lieu, par la profondeur du logeion. Et, dès lors, l'emploi de Yekkyklema devenait, dans bien des cas où il est attesté par les scoliastes, singulièrement invraisemblable. Comment, par exemple, loger sur un si étroit espace les douze (ou quinze) Furies des Euménides d'Eschyle? Et notez que chaque Furie, le texte le dit, est assise sur un trône, et qu'au milieu du groupe se dresse YOmbilic sacré, qu'Oreste tient embrassé! Dans maintes autres tragédies, comme Y Ajax de Sophocle et Y Héraclès Furieux d'Euripide, l'embarras n'est guère moindre. Voilà des difficultés que tout le monde sentait : aussi peut-on dire que la théorie courante n'était acceptée qu'à titre provisoire, en attendant mieux. Ce mieux, je crois bien que M. Exon l'a trouvé. Il lui a suffi pour cela de relire diligemment la douzaine de textes, très courts, qui composent toute la littérature ancienne du sujet. Dans trois de ces textes * (Schol. Aristoph. Acharn., 4o8. Schol. Nub., i84· Schol. Aeschyl. Eumen., 1. Je me permettrai d'en signaler à M. Exon un quatrième, Schol. Clem^JJex. Protrept., ed. Klotz, IV, 97 : σχεϋός τι ύπότροχον εντός της σκηνής, ου σΐρεφομένον εδόκει τα εσω τοις εξω φανερά γίνεσθαι. uploads/Philosophie/ g-rodier-traite-de-l-x27-ame-1900.pdf
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- Publié le Jul 30, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
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