5 Livre, p. 19-24 Page 21 1 Ces deux phrases questionnent notre relation à l’in

5 Livre, p. 19-24 Page 21 1 Ces deux phrases questionnent notre relation à l’information et aux savoirs ainsi que l’évolution de nos pratiques pour nous informer, intimement liée à l’émergence des médias numériques. - « le journal, c’est la réflexion et la radio l’émo- tion » : Lire le journal, c’est être actif. On peut re- venir sur sa lecture, faire une pause, réfléchir. Le support écrit permet de mieux fixer. En revanche, la radio demande moins d’effort pour s’informer que la presse. L’auditeur est plus passif que le lec- teur. La radio est un média qui permet aussi de se distraire, d’écouter de la musique… De plus, le son est éphémère. À la radio, nous écoutons des voix, de l’humain, d’où l’émotion également. Le journal, c’est notre voix. - « l’Internet, c’est la pulsion » : Depuis l’apparition d’Internet, nos pratiques quotidiennes pour nous informer ont évolué, en particulier celles de la jeu- nesse actuelle qui a grandi avec l’émergence d’In- ternet et en a fait son moyen d’information quasi exclusif. Dorénavant, l’information est disponible gratuitement et immédiatement. Cette facilité d’ac- cès a transformé notre manière de nous informer. On peut consommer compulsivement de l’informa- tion, en temps réel sur notre ordinateur, tablette ou smartphone. C’est devenu un produit de consom- mation. Les médias proposent donc souvent des contenus accrocheurs dans le but d’attirer les inter- nautes, et d’être partagés sur les réseaux sociaux. Déjà, dans les années 1950, Beuve-Méry, l’un des fondateurs du Monde, avait tendance à penser que la mort du journal était sans doute pour demain ! Il aurait eu raison aujourd’hui car les titres renommés de la presse sont dorénavant plus que menacés par les médias en ligne, la puissance de l’argent et l’ur- gence du numérique. 2 L’accélération du temps est la caractéristique de notre société moderne en raison de l’évolution technique et technologique. Par exemple, grâce à la technique, nous avons copié les connaissances de plus en plus rapidement : avant l’imprimerie, il fallait copier un livre à la main, puis la technologie nous a permis de l’imprimer, puis de le photocopier, et désormais de le télécharger sur Internet. Les or- dinateurs eux-mêmes n’ont cessé d’augmenter leurs performances ; d’où l’accélération du temps. Puis, avec l’apparition d’Internet, l’accélération est deve- nue totale ! Notre rapport aux savoirs et à l’infor- COMPRÉHENSION ÉCRITE mation a été bouleversé. Ce nouveau mode de com- munication a progressivement et inéluctablement modifié l’accès à l’information, aux savoirs et au sens à travers les moteurs de recherche consultables n’im- porte où dans le monde et sur n’importe quel sujet. On ne peut plus s’en passer. A-t-on atteint une li- mite ? Jusqu’où la technologie nous permettra-t-elle d’accélérer le temps ? 3 Phrase (a) Reformulation : Trop d’informations (ou l’infobé- sité, terme québécois) finissent par nous laisser indifférents. Eco disait : Si on retrouve un enfant syrien mort sur une plage, tout le monde pleure. Si des centaines d’enfants se noient ensuite, plus per- sonne n’en parle. Car il n’y a plus la photo et surtout un excès d’informations rend insensible à l’informa- tion. Cela entre par l’oreille gauche et cela sort par l’oreille droite. Résumé du paragraphe : Devant l’infobésité, l’in- formation se dilue et est traitée de manière de plus en plus superficielle au profit de l’audience ; la jeu- nesse actuelle s’en éloigne. Phrase (b) Reformulation : Le rôle des journaux n’est pas uni- quement de relayer l’information mais de la traiter (vérifier les sources, aller sur le terrain, enquêter). Résumé du paragraphe : Les médias en ligne pri- vilégient désormais l’émotion, le sensationnel et la participation des internautes aux dépens de la ré- flexion et de la qualité de l’information. Les jeunes ne font plus confiance aux journalistes. Phrase (c) Reformulation : Notre rapport à la mémoire, à la culture a changé puisqu’on trouve tout et n’im- porte quoi sur la toile, sans filtre, au risque de ne plus faire la différence entre le vrai et le faux. Résumé du paragraphe : Sur Internet circulent trop d’informations erronées, voire racistes ou terro- ristes. Leur facilité d’accès et leur attrait auprès des jeunes sont tangibles car ils se détournent des mé- dias traditionnels. 4 Sur Internet, l’accès à l’information est instanta- né mais comme « l’information qui forge l’opinion des jeunes n’est plus médiée par des journalistes » (l.26) et que « les jeunes s’éloignent de ces sources documentées » (l. 40), ceux-ci peuvent se faire abu- ser, manipuler facilement. Internet peut aussi consti- tuer une porte d’entrée vers la radicalisation pour certains jeunes. C’est ainsi que des centaines voire des milliers de jeunes se sont fait recruter dans leur chambre via Internet en raison d’une propagande redoutablement efficace. L’éducation aux médias à l’école permet la compréhension et l’usage des mé- dias par les élèves. Elle est importante car nous vi- THÈME 2 SOS Sens critique THÈME 2 6 vons dans un univers multimédiatique permanent où tout est accessible, le pire comme le meilleur. Par conséquent, développer l’esprit critique des jeunes face à certains contenus malveillants diffusés en ligne (théories de la rupture, du complot) est deve- nu une nécessité, d’autant que les adolescents sont souvent en quête de sens et peuvent se laisser abu- ser, voire radicaliser facilement. 5 Les « médias » désignent les médias tradition- nels (presse, radio, télé) et les « réseaux numé- riques » désignent les médias numériques (Internet, téléphone portable, réseaux sociaux - Facebook, Twitter, Pinterest, Instagram, LinkedIn, Viadeo…) Les médias traditionnels, de par leur caractère his- torique, ont pour principal atout leur réputation. Internet reste une source moins fiable pour s’infor- mer. Les réseaux sociaux font désormais partie du panorama médiatique mondial et revêtent un ca- ractère plus « social ». Ces différents types de médias sont surtout com- plémentaires et il semble difficile de se positionner pour l’un ou l’autre, tant ils sont structurellement différents et correspondent aux différentes attentes du public en matière d’information. 6 Vocabulaire de l’information (par ordre d’appa- rition dans le texte) : l’éducation aux médias, la sub- mersion des informations, la fin de l’information, le journal, la radio, l’Internet, un excès d’informa- tions, les médias, l’émotion et l’audience, l’informa- tion perd de sa pertinence, la valeur des opinions, les modalités classiques d’information, l’opinion, journalistes, diffuser des analyses et des arguments, divulguer les informations, couvrir les informations, son traitement médiatique, le travail du journa- liste, l’info réalité, les médias en ligne, conquérir de nouveaux publics, se méfier des journalistes, savoir distinguer l’information de l’interprétation, le Net, déserter les médias, apprivoiser des formes nouvelles d’informations, les nouveaux médias, une France des médias et une France des réseaux numériques, renforcer l’éducation aux médias et à l’information, le buzz, la désinformation, les théo- ries de la rupture, la théorie du complot, les médias traditionnels. Page 21 11 Propositions de corrigé : Exemple 1 : En 2017, j’ai malheureusement relayé une fausse vidéo autour de l’ouragan Irma qui a dévasté l’île de Saint-Barthélemy. J’y ai cru dur comme fer au point de la commenter et de la par- tager sur Twitter et Facebook. On y voyait des toits qui s’envolaient, des arbres arrachés par la tempête et des voitures qui peinaient à avancer ou étaient renversées. Cette vidéo était impressionnante, mais elle n’avait rien à voir avec Irma. Il s’agissait en fait de la vidéo d’une catastrophe qui s’était déroulée en Uruguay en 2016 lors du passage d’un cyclone… Voulant informer tout le monde rapidement, je l’ai donc partagée, puis effacée ensuite mais le mal PRODUCTION ÉCRITE était fait. Dorénavant, je suis très prudente avant de partager une information sur les réseaux sociaux. Exemple 2 : C’était en décembre dernier, deux de mes collègues, un homme et une femme qui ont chacun un conjoint, passaient beaucoup de temps ensemble dans notre entreprise et finissaient très tard leur journée de travail. La situation l’exigeait, car ils devaient terminer un projet important dans un court laps de temps. Pour plaisanter et mettre du sel dans les conversations à la machine à café, j’ai lancé la rumeur qu’ils avaient une liaison. Heu- reusement, ils l’ont pris avec humour mais j’étais finalement très embarrassé car, en se propageant, cette rumeur aurait pu détruire leur réputation professionnelle et leur union. Désormais, je ne m’occuperai plus de la vie des autres ! Page 22 1 La collégienne Asma définit la théorie du com- plot comme « quelque chose qui va à l’encontre de ce qu’on entend aux médias qui vont nous faire croire que tout ce qu’on entend c’est faux. Et ça a souvent un rapport avec la politique où on remet en cause la place de quelqu’un, de quelqu’un haut placé par exemple. » 2 Christophe Bourseiller veut dire qu’il ne faut pas croire tout ce qu’on écoute sur France Inter. Il ne faut pas tout gober (= avaler) sans distinction. Il faut faire le tri. La parole des journalistes n’est pas du miel. Le miel est ici une expression pour désigner un faux-semblant de douceur. Il est donc nécessaire d’exercer un regard uploads/Philosophie/ guide-theme-2.pdf

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