1 UNIVERSITÉ FÉLIX HOUPHOUËT-BOIGNY UFR SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIÉTÉ DÉ
1 UNIVERSITÉ FÉLIX HOUPHOUËT-BOIGNY UFR SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIÉTÉ DÉPARTEMENT DE PHILOSOPHIE OPTION : ÉTHIQUE ET SOCIÉTÉ MASTER 1 Année Académique : 2019/2020 ÉTHIQUE DES MÉDIAS COURS DISPENSÉ PAR Ibrahim OBOUMOU Maître de conférences 2 3 ÉTHIQUE DES MÉDIAS 4 SOMMAIRE Sommaire…………………………………………………………………..…………………..4 Introduction……………………………………………………………………….……………5 1. L’idéal du journalisme…………………………………………………………………...…..6 2. Vérité et obtention des informations et des histoires par les journalistes……………………..6 3. Le droit du public de savoir contre le droit individuel à la vie privée…………………………7 4. L’affaire Clinton / Lewinsky…………………………………………………………………8 5. L’événement Elian Gonzales………………………………………………………………...9 6. Où tracer la ligne ?…….……………………………………………………………………10 7. Valeurs éthiques des hommes des médias…………………………………………………..11 8. Entreprise Greed- Enron…………………………………………………………………….11 9. Le Code éthique d’Enron…………………………………………………………………...12 5 10. D’autres énoncés de la soi-disant éthique d’Enron…………………………………..…….13 11. Pourquoi le code de conduite a-t-il échoué ?........................................................................14 Conclusion……………………………………………………………………………………16 Bibliographie sélective………………………………………………………………………..17 Table des matières…………………………………………………………………………….18 6 INTRODUCTION L’énorme explosion des médias aux XXe et XXIe siècles a fait surgir de nombreux problèmes éthiques qu’il convient d’analyser. Tel est l’objet de ce cours. Cependant, il faut d’abord définir exactement ce que l’on entend par « média ». Il existe essentiellement deux types de médias : primo, les médias écrits ou imprimés qui comprennent le journalisme écrit, tels que les journaux, les magazines, le photojournalisme ou les photographies, qui accompagnent le journalisme écrit ; secundo, les médias électroniques qui comprennent la radio, la télévision, les ordinateurs et Internet. Les médias sont devenus si puissants et omniprésents que nous décrivons maintenant de nombreux événements comme axés sur les médias ; ce qui signifie que les médias maintiennent les événements en vie et parfois les mettent hors de proportion afin d’attirer l’attention du public. Aussi, la perception que le public a-t-il des événements est souvent influencée par les aspects particuliers que les médias mettent en valeur lors de leurs reportages. Pour illustrer cet état de choses, nous aurons recours à des événements médiatisés par les médias américains. Compte tenu de l’avance sur les autres nations des États-Unis en matière de journalisme, ces événements permettront d’apprécier de façon plus éclatante la complexité des problèmes éthiques que suscite l’explosion des médias aujourd’hui. Il s’agit, entre autres événements, de la mort de la princesse Diana d’Angleterre, l’affaire du président Clinton / Monica Lewinsky, la controverse d’Elian Gonzalez et l’affaire de l’entreprise Greed-Enron. 7 1. L’IDÉAL DU JOURNALISME Selon Phillip Patterson et Lee Wilkins dans leur livre Éthique des médias : problèmes et cas, « chacune des professions traditionnelles a revendiqué l’un des thèmes centraux de la philosophie. La loi, idéalement, est assimilée à la justice ; à la médecine est assimilé le devoir de soigner ; le journalisme a, lui aussi, un idéal élevé : la communication de la vérité » (P. Patterson et L. Wilkins, 1991, p. 17). Cependant, la vérité en journalisme est différente de la vérité scientifique. Le problème n’est pas l’absolu des propositions vraies ou fausses, mais plutôt la recherche et la découverte de la vérité ou la découverte des propositions qui sont vraies ou fausses dans le reportage journalistique des événements. 2. VÉRITÉ ET OBTENTION DES INFORMATIONS ET DES HISTOIRES PAR LES JOURNALISTES La plupart des journalistes obtiennent des histoires en recueillant des informations ; et l’une des questions éthiques qui se posent est de savoir comment cette information est acquise : par exemple, est-il éthique de mentir pour obtenir une histoire en dissimulant sa profession ? Une autre question pertinente est de savoir s’il est éthique de mentir à une personne à qui l’histoire doit être racontée, ou encore de mentir pour rendre l’histoire plus intéressante ou passionnante. À tort ou à raison, les journalistes comme les avocats ne sont pas très souvent estimés, en général, par le public qui croit que les journalistes sont plus intéressés à vendre des histoires et des photographies qu’à dire la vérité et, en particulier, par des personnes dont ils rapportent les histoires ou la vie (par exemple, les politiciens, les sportifs, les artistes). 8 3. LE DROIT DU PUBLIC DE SAVOIR CONTRE LE DROIT INDIVIDUEL À LA VIE PRIVÉE Le problème éthique le plus important en matière d’éthique des médias est probablement le droit, le besoin ou le désir du public de savoir, d’être informé et le droit des médias de rapporter les événements en rapport aux droits des individus à la vie privée. Beaucoup de gens célèbres – politiciens, artistes, personnalités sportives – ont dû affronter les médias, c’est-à-dire les journalistes et les photographes (journaux, radio et télévision) avec des résultats souvent désastreux. Frank Sinatra, le chanteur et acteur, a eu de nombreuses confrontations avec les journalistes et a ouvertement exprimé sa haine à leur égard. Sean Penn, l’acteur et réalisateur américain, a eu des combats physiques avec de nombreux journalistes. La princesse Diana d'Angleterre et Dodi Fayed ont été traqués par des paparazzis (photographes indépendants qui prennent des photos de célébrités) alors qu'ils quittaient un hôtel à Paris un soir et ont été tués dans un accident de voiture – tentant probablement de distancer les paparazzis. Les journalistes ont été critiqués pour avoir pris des photos sur les lieux de l’accident plutôt que d’aider les passagers mortellement blessés ou d’appeler à l’aide. Qu’est-ce que la vie privée des personnalités publiques ? Certes, en raison de leur renommée, de leur importance, de leur actualité et de leur reconnaissance publique, les personnalités publiques devraient s'attendre à être approchées par les médias pour être photographiées et interrogées. En outre, souvent leur désir et leur demande de publicité dépendent d’une relation continue avec les médias. Où trace-t-on la limite entre le désir et le besoin d’intimité d’un individu et le droit de mener sa propre vie et le désir ou le besoin des médias et du public de savoir ce qui se passe dans leur vie privée et personnelle ? 9 Plusieurs fois, les médias, en particulier les photographes, avec des téléobjectifs sur leurs caméras, surprennent des célébrités dans des moments personnels et intimes. Par exemple, la duchesse britannique Sarah Ferguson a été surprise en train de traiter une affaire avec un riche homme d’affaires américain sur une plage de la Méditerranée. Aussi, se souvient-on de la tentative d’interview télévisée de Marilyn Monroe après sa fausse couche alors qu'elle était mariée au dramaturge Arthur Miller. Elle était dans un ascenseur à l’hôpital essayant de partir, quand elle a été confrontée à un barrage de questions et de photographies au flash ; elle a commencé à pleurer et a tourné le dos aux caméras. Il ne fait aucun doute que beaucoup de célébrités sont régulièrement traquées par les paparazzis jusqu’à ce que certaines d'entre elles n'aient aucune vie privée. 4. L’AFFAIRE CLINTON / LEWINSKY L’une des hypes médiatiques les plus importantes et les plus agaçantes du XXè siècle a été, sans conteste, l’affaire du président Bill Clinton avec une stagiaire de la Maison blanche, Monica Lewinsky. La couverture de cette affaire a duré pendant la majeure partie des deux années qui ont suivi son déclenchement, au point de devenir presque pornographique dans divers journaux télévisés. Il ne fait aucun doute que c’était une grande nouvelle – au point que le président était en attente d'une mise en accusation. Le problème pour la plupart des Américains ne semble pas être ce que le président a fait dans sa vie personnelle, bien que personne n’ait cautionné ce qu’il a fait, mais, une fois l’affaire sue, le président a menti à la télévision et sous serment. Le fait qu’il ait continué son mandat de manière satisfaisante était toutefois évident dans les sondages qui lui ont valu des notes élevées pour son rendement au travail. Il ne fait aucun doute que toute l’affaire était médiatisée au point que l’Américain 10 moyen en avait ras-le-bol – chaque jour les Américains, du matin au soir, étaient soumis à la surenchère médiatique. 5. L’ÉVÉNEMENT ELIAN GONZALES Un autre événement pour lequel le public a été soumis à une surabondance médiatique aurait dû être résolu immédiatement, mais a traîné pendant près d'un an – dans une large mesure par la faute des médias. Elian Gonzales, un garçon de six ans, a quitté Cuba sur un radeau avec sa mère et son beau-père, mais il était le seul survivant d’une tempête en mer. Il a été trouvé flottant sur un tube intérieur au large des côtes de la Floride par un pêcheur américain d’origine cubaine. Puisque son père naturel était vivant et vivait à Cuba, le Service de l’immigration a tenté de le renvoyer à Cuba pour qu’il vive à côtés, ainsi qu’aux côtés de sa belle-mère et son demi-frère. Cependant, les parents de sa mère et d’autres réfugiés cubains à Miami voulaient le garder aux États-Unis ; aussi ont-ils eu recouru à des moyens légaux et des injonctions. Des foules protestaient devant la maison où il logeait. Les médias ont aidé à prolonger sa déportation en photographiant continuellement Elian et la famille afin qu’ils soient constamment dans tous les journaux, à la radio et à la télévision. Parce que ses parents à Miami ne l’ont pas remis aux autorités, le procureur général des États-Unis, Janet Reno, a finalement uploads/Philosophie/ ethique-des-medias.pdf
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- Publié le Sep 25, 2021
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