1 Heidegger, L’Origine de l’œuvre d’art Cours rédigé en 2000 pour des étudiants
1 Heidegger, L’Origine de l’œuvre d’art Cours rédigé en 2000 pour des étudiants de Licence (troisième année) de Paris IV. Bibliographie Der Ursprung des Kunstwerkes est d’abord une conférence prononcée à Fribourg-en- Brisgau en novembre 1935 et renouvelée en janvier 36 à l’université de Zürich. Le texte définitif est celui de trois conférences prononcées les 17 et 24 novembre et le 4 décembre 1936 à l’université de Francfort. La postface a été en partie écrite plus tard. Le « supplément » a été rédigé en 1956, publié en 1960. Ce texte sera publié dans un recueil d’essais sous le titre Holswege (publié à Francfort en 1949), traduction : Chemins qui ne mènent nulle part (traduction de Wolfgang Brokmeier, aujourd’hui publiée en « Tel » chez Gallimard ; pour ma part, je me référerai à la pagination de l’édition de poche en « Idées/Gallimard », 1980. Cette édition, discutée, reprend sans la modifier une traduction de 1962). La conférence de 1935, qui se trouve à l'origine de ce texte, a été traduite par Emmanuel Martineau (édition bilingue publiée en 1986, puis republiée, dans la revue Conférence, n°4, printemps 1997). "Chemins qui ne mènent nulle part" en ce sens, précise une note liminaire de quelques lignes de l’auteur, que la méditation philosophique ne se propose pas ici de résoudre une énigme, mais plutôt de la mettre en évidence : « Dans la forêt il y a des chemins qui, le plus souvent encombrés de broussailles, s’arrêtent soudain dans le non-frayé ». « Les considérations précédentes concernent l’énigme de l’art ; l’énigme que l’art est pour lui-même. Loin de nous la prétention de vouloir résoudre cette énigme : il importe avant tout de la voir » (postface, p. 89). L’Origine de l’œuvre d’art dans l'oeuvre de Heidegger L’Origine de l’œuvre d’art marque une rupture dans la pensée de Heidegger depuis Sein und Zeit (1927), rupture qui annonce le tournant, la Kehre comme Heidegger le nommera lui-même, qui le conduira à accorder une place croissante à la philosophie de l’art, et qui ne sera explicitement formulé qu’avec la Lettre sur l’humanisme adressée à Jean Beaufret en 1947. Il doit pourtant être mis en rapport avec des textes contemporains, ainsi qu’avec les grands textes qui, à la suite, feront référence à l’art. Sein und Zeit (1927), plusieurs références (p. 68, qui renvoie précisément au § 44 : « Etre-là, révélation et vérité », p. 75 où est évoqué « l’engagement ek-statique de l’homme dans l’ouvert de l’être » et enfin p. 95 pour évoquer la « fulguration » d’où provient l’art et qui seule est en mesure de déterminer le sens de l’être). Kant et le problème de la métaphysique, Gallimard, 1953 (pour la première fois, un cours du semestre d’hiver 1925-26). Un texte essentiel sur ce qu’on peut bien appeler l’anti-humanisme de Heidegger, Cassirer/Heidegger, Débat sur le kantisme et la philosophie (Davos mars 1929) et autres textes de 1929-31, Paris, Beauchesne, 1972 (épuisé mais capital). Les Hymnes de Hölderlin : la Germanie et le Rhin, Gallimard, 1988 (cours du semestre d’hiver 34-35). Heidegger fait allusion à l’hymne sur Le Rhin dans la première partie de son essai (38) et conclut par une citation d’un autre hymne de Hölderlin, « le poète de l’œuvre dont il reste encore aux Allemands à s’acquitter » : La Migration (p. 89). Introduction à la métaphysique, Gallimard, 1952 (semestre été 1935). Qu’est-ce qu’une chose ? Gallimard 1971 (semestre d’hiver 35-36). Cette problématique est très présente dans la première partie de L’Origine de l’œuvre d’art. Cela dit, le cours de 35-36 est essentiellement consacré au commentaire de la logique transcendantale dans la première Critique. En revanche, le texte intitulé « La Chose » dans Essais et conférences, Gallimard, « Tel », 1958, p. 2 194-218, qui assigne à la chose la tâche de rassembler le Quadriparti (das Geviert) que nouent ensemble la terre et le ciel, les Divins (die Göttlichen) et les mortels, est un texte important qui prolonge et éclaire ce qui est dit sur la terre et le monde dans L’Origine de l’œuvre d’art. Nietzsche, I, premier chapitre « La volonté de puissance en tant qu’art », p. 11-199, Gallimard 1971 (leçons données de 36 à 40 à Fribourg). « Pourquoi des poètes ? », in Chemins qui ne mènent nulle part, autrefois dans « Idées- Gallimard » (1962), aujourd’hui en TEL (1986). Discours prononcé en décembre 1946, vingtième anniversaire de la mort de Rainer Maria Rilke. On rattachera ce texte à l’essai intitulé L’homme habite en poète (vers 1952), également sur Hölderlin, dans Essais et conférences (Gallimard, Tel). Lettre sur l’humanisme (1947), Aubier, 1964. Acheminement vers la parole, Gallimard 1976 (textes rédigés entre octobre 50 et janvier 59). « L’art et l’espace », in Questions IV, Gallimard, Tel 1976, p. 269 sq. Travaux sur Heidegger Un petit texte d’introduction, que je persiste à trouver bon malgré les nombreuses critiques (trop heideggérien pour les anti, pas assez pour ses disciples) : Jean-Pierre Cotten, Heidegger, Seuil, « Ecrivains de toujours », 1974. Il existe un très précieux numéro des Cahiers de l’Herne publié en « Poche Biblio », avec des articles passionnants de Hans-Georg Gadamer, Jean-Luc Marion, Jean-François Courtine, Jean Beaufret, Jean-Louis Chrétien (« La réserve de l’être », en rapport direct avec les seconde et troisième parties de notre texte), Jacques Taminiaux, Michel Haar, Jean-Michel Palmier, Dominique Janicaud, Henri Birault, Jacques Derrida. Un article de Marc Froment-Meurice, « « L’art moderne et la technique », p. 305-329 : une étude qui tente de montrer comment l’évidente inactualité de l’analyse de Heidegger sur l’art peut cependant éclairer la démarche de l’art alors le plus contemporain : le nihilisme supposé de l’art d’Andy Warhol et de Jaspers Johns est mis en rapport avec la critique heideggérienne de la domination planétaire de la technique. Peu convaincant, et daté. Une excellente introduction, claire et complète, à la philosophie de Heidegger, avec compétence et sans esprit de chapelle : Christian Dubois, Heidegger : introduction à une lecture, Seuil, « Points-Essais », 2000. Le chapitre VII de Dubois, « Art, poésie et vérité », p. 251 à 276, est un long, précis et précieux commentaire de la conférence de 1935-36. Un livre d’une très grande richesse, mais très personnel aussi, sur l’ontologie selon Heidegger (le problème de l’art n’est pas spécifiquement traité) : Henri Birault, Heidegger et l’expérience de la pensée, Gallimard, 1978. La question des relations de Heidegger avec le nazisme a été posée pour la première fois sans circonlocutions par Victor Farias en 1987 (Heidegger et le nazisme, Verdier). Cet ouvrage, que beaucoup lors de sa publication ont jugé partial et manipulateur, a provoqué une véritable crise dans la philosophie française. Il est vrai qu'elle couvait depuis longtemps. On lira à ce sujet le long article, en fait une bibliographie commentée de tous les textes importants concernant la polémique, par Jean-Michel Palmier, « Heidegger et le national-socialisme », Magazine littéraire, juin 1988. Une étude plus récente, solide et complète, a montré combien les allégations de Farias étaient justifiées. Ce réquisitoire implacable est fondé sur un très vaste corpus : Emmanuel Faye, Martin Heidegger,L’introduction du nazisme dans la philosophie. Autour des séminaires inédits de 1933- 1935, Albin Michel, 2005, 578 pages (repris en Livre de Poche en 2007). Il faut le reconnaître, Heidegger, qui affiche avec ostentation sa "germanité", qui fait du peuple allemand, le peuple par excellence, et de la langue allemande, la langue philosophique par 3 excellence, est surtout un cas français. Il y aurait encore beaucoup à dire et à penser sur cet épisode de notre histoire intellectuelle. On pourra lire de ce point de vue l'ouvrage passionnant, en fait une chronique de la vie intellectuelle française dans la seconde moitié du XXe siècle, de Dominique Janicaud, Heidegger en France, publié en deux tomes chez Albin Michel en 2001, et repris en poche chez Hachette, "Pluriel", en 2005. Le premier tome est un récit des relations tumultueuses et passionnées des philosophes français avec Heidegger ; le second présente une série de témoignages des meilleurs esprits ayant participé, de près ou de loin (le plus souvent d'assez près) à cette aventure. Sur le problème très particulier que soulève l’analyse par Heidegger du tableau de Van Gogh « Vieilles chaussures », 1887, on lira encore la très remarquable étude (1968), par sa précision et sa profondeur, malgré sa modestie apparente, de Meyer Schapiro (1904-1996), « L’objet personnel, sujet de nature morte. A propos d’une notation de Heidegger sur Van Gogh », dans Art, style et société (Gallimard, « Tel », p. 349-360). C’est cette étude qui donne lieu à la subtile et distanciée étude de Jacques Derrida dans La Vérité en peinture, ironiquement intitulée : « Restitutions. De la vérité en pointure », Flammarion, « Champs », 1978, p. 291-436. L’Origine de l’œuvre d’art La philosophie se fonde par la dénonciation d’un oubli : l’oubli de la pensée. L’ironie socratique a ainsi pour fonction de révéler, à celui qui croit penser, qu’il ne pense pas encore : c’est ainsi que Ménon ne uploads/Philosophie/ heidegger-origine-oeuvre-d-x27-art.pdf
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- Publié le Mai 04, 2022
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