LA MORALE DANS L'HEGELIANO-MARXISME INTRODUCTION: le Bien c'est la fin de l'His

LA MORALE DANS L'HEGELIANO-MARXISME INTRODUCTION: le Bien c'est la fin de l'Histoire Si l'on prend Hegel au sérieux, sa méthode n'est pas une autre épistémologie mais la résolution de la problématique épistémologique. De même, ce qu'on pourrait appeler la morale hégéliano-marxiste n'est pas une morale mais le dépassement de la question insoluble de la morale. La question de la morale ne se pose que dans un cadre où les individus sont en concurrence (pour le pouvoir, mais aussi et d'abord pour la survie), et, dès lors, il est déjà trop tard: la morale sera toujours la morale de Pierre contre celle de Paul, et ils auront tous les deux raison, et tous les deux tort. La morale suppose la question du Bien . Le Bien, tel qu'il n'est pas encore accompli à l'échelle historique et collective, se réduit à sa sphère subjective, la morale. Et, au contraire, une fois le Bien accompli historiquement, c'est-à dire une fois l'humanité vivant sans raison de se faire la guerre (pour l'argent, le pouvoir, les privilèges...), la question de la morale disparaît, parce qu'elle ne se pose plus. Une telle victoire définitive du Bien sur le Mal et même une telle définition absolue du Bien et du Mal peuvent paraître ridicules, dignes d'un dessin animé caricatural, mais la question doit être prise au sérieux...Il ne faut surtout pas partir de l'idée que "toutes ces choses sont relatives", sinon on ne pourra plus rien dire du tout après ça. Il s'agit au contraire de démêler cette problématique, de la sortir de ce flou qui rend stérile toute réflexion. Le Bien et le Mal, donc, ne sont pas que des questions subjectives, mais aussi objectives, c'est-à-dire qu'elles existent avant tout dans le champ de la société, de l'Histoire. Le Bien se réalise en tant qu'il est une société juste, et pas un acte individuel quelconque qui sera, dans une société injuste, jugé bon par les uns, et mauvais par les autres, en fonction de leurs positionnements et intérêts respectifs du moment. Le Bien se réalise historiquement, donc, et pour prévenir le procès en utopie, précisons avant de commencer qu'il ne s'agit pas de créer un monde parfait, mais d'opérer un changement de paradigme en basant les rapports humains sur la coopération plutôt que sur la compétition. Un renversement extrêmement ambitieux, mais sans lequel la morale restera à jamais un voeu pieux, ou pire encore une simple hypocrisie... "LE BONHEUR DES UNS FAIT LE MALHEUR DES AUTRES"? Socrate demandait: vaut-il mieux commettre l'injustice ou la subir ? Quelle belle question de philosophie morale. A ceci près que, à la réflexion, c'est une question qui exclut la morale de la formulation même de la question. Si je commets l'injustice, l'autre sera la victime. Si c'est l'autre qui commet l'injustice...j'aurai les mains propres (et c'est là où Socrate veut nous emmener, il serait plus moral de subir l'injustice), mais si je subis l'injustice, je serai victime! En fait, c'est le même acte qui se joue dans les deux cas, sauf qu'ici, je suis du bon côté du fusil, celui de la gachette, et là je suis du mauvais côté, celui du canon. Au fond, du point de vue de l'idée du Bien, qui n'est pas un rapport entre moi et moi mais un rapport entre moi et l'autre, les deux cas sont totalement semblables. Socrate nous invitait, comme plus tard le christianisme, à "préférer" le rôle de la victime plutôt que celui du bourreau. Et voilà comment se présente ici, et partout, la morale: comme un pis-aller, un faute-de-mieux...la morale n'empêche jamais le Mal, elle juge le Mal, elle commente le Mal, elle se positionne en dessus ou en dessous de lui, elle se positionne comme bourreau ou victime. Socrate n'aurait-il pas pu formuler la question de la morale comme ceci: "vaut-il mieux commettre l'injustice, ou la subir, ... ou l'abolir?" La réponse serait alors évidente. Il faut abolir l'injustice. Pourquoi Socrate n'y a-t-il pas pensé? Et pourquoi sommes-nous si prompts à réfléchir sur ce type de question sophistique qui nous force à choisir entre deux mauvaises réponses? Un indice: on a jamais le choix qu'entre la peste et le cholera. Entre la peste et la santé, on "choisit" toujours la santé, ça n'est donc pas un choix....la vraie liberté n'est pas de pouvoir choisir, mais de ne pas avoir à choisir entre plusieurs mauvaises options. La seule liberté, c'est d'aller vers le Bien. D'ailleurs Socrate le disait justement, mais il ne pensait qu'à une démarche individuelle, et pas à un changement de paradigme historique, encore inenvisageble à son époque...Il ne pouvait imaginer un monde sans injustice. Nous-mêmes, aujourd'hui, sommes conditionnés à rejeter à priori ces chimères utopiques, au nom du sérieux, au nom du "réel". Il s'agit de ne pas passer pour un bisounours! Bien sûr que notre monde est violent, mais est-ce indépassable? Et si la réponse est oui, alors pourquoi encore discuter, débattre, ou agir...Le meilleur moyen de rendre un problème insoluble, c'est de le décrêter tel. Et c'est ce que font, principalement, ceux qui ont intérêt au statu quo. C'est justement la société de classes, ou plutôt la classe dominante, qui veut réduire la question du Bien à sa sphère subjective, pour empêcher sa réalisation à l'échelle collective. De sorte que plutôt que d'abolir la concurrence, on va préconiser aux individus de ne pas être racistes, de ne pas être "haineux", brefs de ne pas être "méchants". C'est bel et bien la société de classes qui promeut une définition caricaturale de la morale, et non pas la philosophie historiciste de Hegel et Marx... De la même façon que Hegel nous prévenait que la pensée partant du doute ne menait qu'au scepticisme, et que seule la pensée partant de la certitude menait à la vérité, nous devons nous méfier du présupposé qui affirme que le monde est mauvais, comme le faisait Hobbes en postulant que l'homme est un loup pour l'homme. Pas difficile d'imaginer les conclusions politiques qu'il tirait d'une telle prémisse... Les utilitaristes nous disent que l'homme est égoïste par nature, que derrière même les actes les plus altruistes se cache un intérêt masqué. C'est vrai que quiconque regarde autour de lui, et même en lui (pour les plus courageux), verra avec déception que l'intérêt et le calcul égoïste se nichent partout. Du coup, de Socrate jusqu'à Kant, il est tout à fait naturel de voir les philosophes bien embêtés quand ils se proposent la lourde tâche de penser une théorie morale. Toutes ces philosophies morales sont contradictoires entre elles quand elles ne sont pas contradictoires chacune avec elle-même... On pourra, comme Voltaire, face à ce chaos de propositions contradictoires envisager la tolérance pour empêcher les guerres de religions, de morale, etc...La tolérance comme faute de mieux. Mais la tolérance dans un monde injuste n'est pas le rempart contre l'injustice, elle se révèle plutôt être l'interdiction de critiquer quoi que ce soit, et donc aussi de critiquer ce qui pourrait être cause d'injustice. D'ailleurs il n'y a pas d'injustice dans l'absolu: seul celui qui est en position de faiblesse parle de justice et de morale. Celui qui est en position de force ne parle que de mérite et d'ordre naturel, de "saine hiérarchie"... kant proposera une morale de l'intention très fragile, qui présuppose le triple posulat exorbitant de la liberté de l'homme, de l'existence de Dieu, et de l'immortalité de l'âme...et il finira par reconnaître que sa morale est si exigeante qu'au regard de tels critères, il est probable qu'aucun acte moral n'aie jamais eu lieu...Pourquoi cela? Parce qu'il prône une impossible morale du désintéressement dans un monde où chacun est forcé de suivre son intérêt, pour ne pas se faire manger par le voisin. Ce qui manque à toutes ces philosophies, ce qu'elles ne pouvaient pas voir, pour des raisons d'époque, c'est précisément l'historicité du monde. Le point commun de toutes ces philosophies, est qu'elles existent toutes dans la société de classes telle qu'elle se croit forcément éternelle. Le monde de "l'exploitaion de l'homme par l'homme", comme disait Marx. Antiquité, féodalité, bourgoisie capitaliste... Dans toutes ces époques, on retrouve, de façons diverses et variées, avec plus ou moins de violence, une opposition entre les intérêts des uns et les intérêts des autres... Par exemple, dans le capitalisme, la lutte entre bourgeois et prolétaires (qui luttent les uns pour et les autres contre l'exploitation), lutte entre bourgeois et bourgeois (qui se battent chacun pour optimiser son profit au détriment de l'autre), lutte entre prolétaire et prolétaire (obligés de se concurrencer pour l'obtention d'un emploi nécessaire à leur survie). Instinct de survie, prolongé par le goût de la sécurité, suivi par le désir du confort, puis la passion de la jouissance, et enfin la folie du pouvoir, car il faut bien du pouvoir pour empêcher les autres de prendre ce qu'on a, et d'ailleurs il ne faut pas du pouvoir, mais le Pouvoir, le maximum de pouvoir, face aux autres qui devront en être au maximum dépourvus...De la compétition pour la promotion en open space, jusqu'aux uploads/Philosophie/ la-morale-dans-l-x27-hegeliano-marxisme.pdf

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