Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France La Russie en 1914-1917

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France La Russie en 1914-1917, par Ossip-Lourié Ossip-Lourié (1868-1955). La Russie en 1914-1917, par Ossip- Lourié. 1918. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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LIBRAIRIE FÉLIX ALCAN BIBLIOTHÈQUE DE PHILOSOPHIE CONTEMPORAINE OUVRAGES DU MÊME AUTEUR : La philosophie de Tolstoï (Academie des sciences mo- rales et politiques. Prix Audiffred. R.), 1 vol. in-12, 3e éd 2 fr. 50 Pensées de Tolstoï. 1 vol. in-12, 3e éd. . . 2 fr. 50 Nouvelles Pensées de Tolstoï. 1 vol. in-12. 2 fr. 50 La philosophie russe contemporaine. 1 vol. in-8, 2e éd . 5 fr. » La psychologie des romanciers russes au XIXe siecle. 1 vol. in-8, 2e éd 7 fr. 50 La philosophie sociale dans le Théâtre d'Ibsen. 1 vol. in-12, 2e éd 2 fr. 50 Bonheur et Intelligence. 1 vol. in-12 . . . 2 fr. 50 Croyance religieuse et croyance scientifique. 1 vol. in-12 2 fr. 50 Langage et verbomanie (Académie de médecine. Prix Lorquet. M. H.). 1 vol. in-8, 2e éd. . . 5 fr. » LA RUSSIE EN 14-1917 PAR OSSIP-LOURIÉ PARIS LIBRAIRIE FÉLIX ALCAN 108, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 108 1918 Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés pour tous pays. Librairie F. ALCAN, 108, Boul. St-Germann Majoration temporaire 30 % du prix marqué Décision du Syndicat des Editeurs du 11 Février 1918 Cet ouvrage est composé de Chroniques russes trimestrielles, publiées intégralement dans la Bibliothèque universelle, Lausanne, juillet 1914- janvier 1918. I JUILLET 1914 L'effortvers le progrès, en Russie, et le résultat obtenu. — Tourguéniev. — Le sommeil et le réveil. — Alcoo- lisme. — L'interdiction de fêter le centenaire de Chevtchenko. — La poésie petite-russienne,Gogol et l'Ukraine. — Centenaire de Lermontov. — Le calme littéraire. — La Russie n'exporte plus de romanciers, mais des danseurs. — Le mouvement philosophique.— Un ouvrage sur Soloviov. — Lettres inédites d'Alexan- dre Herzen. — La mort de Viroubov. La Bibliothèque universelle a déjà rendu hommage à son fidèle collaborateur, Michel Delines, emporté par la mort implacable. Qu'il me soit permis, à mon tour, de m'in- cliner devant la tombe de cet excellent écri- vain et parfait honnête homme. Il y a quarante ans que Delines avait quitté la Russie du knout pour venir goûter les bienfaits relatifs de l'Occident. L'effort que la Russie a fait vers le progrès, durant ces quarante années, est immense; pourquoi faut-il que la disproportion entre l'effort et le résultat obtenu soit si grande ? Les paroles que Tourguéniev met dans la bouche de Nejdanov, un des personnages de Nove (1877), me reviennent, involontaire- ment, à la mémoire : « Il y a longtemps que je n'ai revu le lieu de ma naissance, mais je n'y trouve pas le moindre change- ment. Torpeur de mort, maisons sans toit, murailles ruinées, et fange, et puanteur, et pauvreté, et misère, regards d'esclaves, in- solents ou mornes, tout est resté pareil. Notre peuple estaffranchi et sa main, comme autrefois, pend inerte à son côté. Rien, rien n'est changé. Jamais mes chers compatriotes n'ont dormi d'un si terrible sommeil ! Tout dort : partout, au village, à la ville, en té- lègue, en traîneau, le jour, la nuit, assis, debout... le marchand, le tchinovnik dort; dans sa tour dort le veilleur, sous le froid de la neige, sous l'ardeur du soleil ! Et le pré- venu dort et le juge sommeille ; les paysans dorment d'un sommeil de mort; ils moisson- nent, ils labourent, ils dorment; ils battent le blé, ils dorment encore; père, mère, en- fants, tous dorment ! Celui qui frappe et celui qu'on frappe dort également. Seul, le caba¬ ret veille, l'oeil toujours ouvert ! Et serrant entre ses cinq doigts un cruchon d'eau-de- vie, le front au pôle Nord et les pieds au Caucase, dort d'un sommeil éternel notre patrie, la Russie sainte. » Non, non, la Russie ne dort plus à l'heure actuelle, elle se réveille, mais que ce réveil est pénible, et douloureux... et lent, terri- blement lent ! Tout se réveille, tout, excepté le cabaret qui n'a jamais eu le temps de dor- mir. Les méfaits de la vodka deviennent monstrueux, si monstrueux que le gouverne- mentlui-même,qui en a monopoliséla vente, pour vivre, est effrayé des résultats de l'en- couragement à l'intoxication alcoolique que ses tchinovniky ont prodigué au peuple. La liberté de s'enivrer pleine et entière, indivi- duelle et collective, est la seule liberté que les compatriotes de Tolstoï ont obtenue jus- qu'à présent. Malgré les avantages considérables de l'al- coolisme pour un État comme la Russie : l'homme ravagé par l'alcool ne sent pas la faim, il ne demande ni pain ni instruction; les ressources matérielles dues à l'alcool permettent de remplir les caisses des servi- teurs fidèles du tsarisme et d'augmenter le nombre des prisons; la déchéance physique et morale des alcooliques aide à organiser, par exemple, des pogromes, etc. ; malgré tous ces « bienfaits », le gouvernement russe, dis-je, est effrayé du ravage alcoolique et il songe aux remèdes pour l'enrayer. En attendant, la majoritéde la Douma, sur la suggestion amicale du gouvernement, trouve que la poésie est moralement nui- sible au peuple russe. Aussi a-t-on interdit de fêter le centenaire (1814-1914) du grand poète petit-russien, Chevtchenko, poète- martyr, dont la poésie, imprégnée d'un co- loris tout personnel, fait sentir le souffle lointain d'un génie oriental mêlé à celui du Nord. Chevtchenko est le poète par excel- lence de l'Ukraine. C'est le peupletout entier qui chante par la bouche de son élu. Il per- sonnifie les traditions, les tendances et les aspirations nationales. Le père de Tarass Chevtchenko, charron, esclave, apprit à lire à son fils esclave. A l'âge de onze ans, le futur poète resta orphe- lin sous la dépendance d'une marâtre qui l'obligea à mener paître les pourceaux. A quinze ans, on le mit à l'office du maître comme aide-cuisinier. Depuis sa tendre en- fance, Tarass aimait à dessiner. Un soir, le terrible barine trouva son petit serf dessi- nant à la lumière d'une chandelle, il le fit fouetter par le cocher, puis se décida à le mettre en apprentissage chez un peintre dé- corateur, à Vilna et ensuite à Saint-Péters- bourg. Il avait seize ans. Sa misère fut ex- trême. Son rêve était d'entrer à l'École des Beaux-Arts, mais on n'y admettait guère de serfs. Le grand poète Joukovsky eut l'idée de racheter Tarass à son maître, il mit en lote- rie son portrait fait par Brülov, l'auteur du Dernierjour de Pompéi, tableau injustement célèbre en Russie. La loterie rapporta dix mille roubles. Tarass fut racheté et reçut la liberté le 22 avril 1834. Tout en étudiant là peinture, il s'adonna à la versification. Son premier recueil de poésies, en langue pe- tite-russienne, paru en 1840, sous le titre de Kobzar (barde, chantre populaire), obtint un très grand succès en Ukraine. Il s'établit alors à Kiev, vit de uploads/Philosophie/ la-russie-en-1914-1917.pdf

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