Lycée franco-mexicain – Année scolaire 2016-2017 - Cours Olivier Verdun 1 FICHE
Lycée franco-mexicain – Année scolaire 2016-2017 - Cours Olivier Verdun 1 FICHE DE MÉTHODE POUR L'EXPLICATION DE TEXTE DÉFINITION ET OBJET DU COMMENTAIRE DE TEXTE Voici comment les textes officiels définissent l’explication de texte philosophique : « L’explication s’attache à dégager les enjeux philosophiques et la démarche caractéristique d’un texte de longueur restreinte. En interrogeant de manière systématique la lettre de ce texte, elle précise le sens et la fonction conceptuelle des termes employés, met en évidence les éléments implicites du propos et décompose les moments de l’argumentation, sans jamais séparer l’analyse formelle d’un souci de compréhension de fond, portant sur le problème traité et sur l’intérêt philosophique de la position construite et assumée par l’auteur. » (BO n°25 du 19 juin 2003 pour les séries générales). La consigne qui précède le texte à expliquer est la suivante: «Expliquez le texte suivant. La connaissance de la doctrine de l'auteur n'est pas requise. Il faut et il suffit que l'explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.» Le texte à expliquer, dont l’auteur appartient obligatoirement à la liste du programme, est un texte argumentatif d’une dizaine de lignes. L'objectif de l'explication de texte est d’allier l’analyse – le travail de détail sur le texte – et la synthèse – la compréhension du problème posé, de la thèse de l’auteur et des enjeux du texte. Deux plans sont possibles (il n’y a pas de méthode imposée): 1) le plan en deux parties dissociant explication et commentaire : 1. Étude ordonnée (analyse linéaire du texte) 2. Intérêt philosophique (examen critique du texte); 2) le plan en une seule partie associant explication et commentaire : évaluer le texte de façon critique au fur et à mesure de son explication (le devoir sera structuré en autant de parties qu’en compte le texte). La première solution (dégager l’intérêt du texte dans une partie spécifique) est la plus facile à organiser, même si elle se révèle philosophiquement moins pertinente que la seconde (explication et commentaire ne sont pas dissociables). LES PRI NCIPAUX ECUEILS A EVITER L a paraphrase: se contenter de résumer le texte, de répéter avec d'autres mots ce qu'il dit, au lieu d’affronter les difficultés d'interprétation, d’analyser le raisonnement de l’auteur, de préciser le sens des concepts. Le commentaire composé comme on le fait parfois en français (il faut suivre le fil du texte, du début à la fin, en respectant ses articulations, la logique de sa progression). Le mot-à-mot: expliquer séparément chaque phrase, voire chaque mot, comme s'il n'y avait aucun lien logique entre eux. Lycée franco-mexicain – Année scolaire 2016-2017 - Cours Olivier Verdun 2 L a dérive vers la dissertation ou l'étalage de connaissance: l’explication de texte philosophique n’est pas un essai qui se contenterait de survoler le texte, puis qui traiterait sa question centrale comme un sujet de dissertation. LA PRÉPARATION DE L’EXPLICATION DE TEXTE La préparation du commentaire est le travail préalable qu’il est indispensable de réaliser avant la rédaction proprement dite. Ce travail est nécessaire, il doit être réalisé méticuleusement car c’est lui qui va conditionner la qualité du devoir définitif. Pour ce faire, on peut suivre tout au long de l’année la méthode suivante : 1) Lecture active Il faut d'abord s'attacher à lire le texte attentivement en prêtant attention aux mots de liaison (« mais, pourtant, néanmoins, toutefois... »), dont on spécifie, dans la marge, le rôle logique (énoncé d'une thèse, justification par un exemple, description, déduction, etc.), afin de repérer la construction du texte et les différentes étapes de l'argumentation de l'auteur (les parties...). Ne pas hésiter à souligner les mots et les expressions essentiels, repérer les exemples contenus dans le texte afin de les expliquer soigneusement par la suite. Se méfier des textes en apparence simples, car ils contiennent souvent des pièges redoutables générateurs de contresens. 2) Identification du problème et de la problématique La problématique du texte est le problème auquel le texte donne une réponse ou sur lequel il apporte un certain éclairage. Quelle est la question que se pose l’auteur dans ce texte ? Pourquoi l’auteur énonce-t-il cette thèse ? Imaginer ce que le sens commun (quelle serait la réponse a priori évidente ?) ou un autre auteur répondrait à cette question (quelle est la thèse critiquée par le texte ?). 3) Thème et thèse Thème : la première étape consiste à identifier ce dont il est question, non seulement sous sa forme générale (thème du désir, du langage, etc.), mais sous un angle précis; il s'agit de comprendre de quoi parle exactement l'auteur. Thèse et antithèse : il ne s'agit pas ici de mettre en avant la doctrine générale de l'auteur, mais de déterminer la position du philosophe dans ce texte, ce qu'il a voulu démontrer, contre quelle conception, quel préjugé il s’élève. La thèse est la réponse à une question que pose le texte. Pour trouver la thèse de l’auteur, il faut au préalable avoir identifié la question (cf. supra). Il est utile d’identifier le paradoxe contenu dans la thèse de l’auteur (un paradoxe est une affirmation contraire à l’opinion commune, à ce que nous avons l’habitude de penser). 4) Plan détaillé du texte Il s’agit ici de faire ressortir les grandes étapes de la réflexion contenue dans le texte. Distinguer plusieurs parties en donnant à chacune un titre, montrer comment la pensée Lycée franco-mexicain – Année scolaire 2016-2017 - Cours Olivier Verdun 3 progresse dans le texte (le texte comprend généralement entre deux et quatre parties). Chaque partie correspond à l’énoncé d’une réponse à chaque question de la problématique (cf. supra). Pour trouver le plan du texte, repérer les conjonctions (« mais, ou, et, donc, or, car… »), les adverbes (« encore, ainsi… »), les locutions adverbiales (« par exemple, en effet, par conséquent… ») Reformuler très brièvement le contenu de chacun de ces moments. I dentifier les arguments et le type de raisonnement (argument appuyé sur une distinction ou une définition, objection, exemple, contre-exemple…). I dentifier les concepts principaux, les distinctions conceptuelles, les définitions. L'INTÉRÊT PHILOSOPHIQUE DU TEXTE (PARTIE RÉFLEXIVE OU DISCUSSION) La discussion, qui est le prolongement naturel de l'explication, a pour but l’évaluation critique du texte. Critiquer, ce n'est pas détruire, mais comprendre l'esprit, le contenu du texte, sa problématique, l'intérêt de la thèse de l'auteur, ses limites éventuellement, sa tension interne. Cette critique, qu’elle soit négative ou positive, doit rester mesurée et argumentée. La critique positive du texte s’attachera à souligner l’originalité des idées de l’auteur, la force de son argumentation, le rapport des idées de l’auteur avec d’autres philosophes. La critique négative soulignera les limites de la thèse proposée par l’auteur, les difficultés que soulèvent ses idées, le point de vue divergent d’autres auteurs. Dans tous les cas de figure, la partie réflexive doit s’appuyer sur le texte et ne pas le perdre de vue. Il faut essayer d’instaurer un débat entre le texte et d’autres auteurs bien choisis (un ou deux). La connaissance du cours se révèle ici très précieuse. LA RÉDACTION Pour la longueur du devoir, il est conseillé de viser une longueur totale de six à dix pages maximum (dont deux pages environ seront consacrées à l’intérêt philosophique - la partie réflexive-, le reste étant dévolu à l’étude ordonnée). La partie réflexive ne doit pas être plus longue que la partie explicative. La rédaction se déroule en quatre parties bien délimitées : 1) L’introduction (20 lignes maximum) L’introduction a pour but d’exposer la nécessité et la pertinence du problème posé par le texte, et de présenter sommairement sa structure argumentative. L’introduction supposant que tout un travail préalable ait été réalisé, elle doit être rédigée systématiquement après le travail de préparation. Ce qu’il ne faut pas faire : Ne pas raconter la vie de l’auteur ou énoncer ses œuvres. Ne pas commencer par un résumé du texte ou par une longue entrée en matière (généralités à propos du thème). Lycée franco-mexicain – Année scolaire 2016-2017 - Cours Olivier Verdun 4 Ce qu’il faut faire : Exposer : le thème du texte (ce dont il est question) ; le problème posé (ce qui fait question) ; la thèse (la réponse à ce qui fait question) ; les enjeux du texte (ce qu’impliquent le problème posé et la réponse à ce problème) ; le plan bref du texte, son organisation logique (ce que fait l’auteur, ce qu’il dit) : chaque moment du texte doit être exposé selon la fonction qu’il occupe dans l’argumentation (introduction, définition illustration, réfutation…) et selon son contenu thématique propre. 2) La partie explicative (étude ordonnée) Ce qu’il ne faut pas faire : Ne s'occuper que d'une partie, d'un passage du texte. Expliquer un texte, c'est en déterminer le sens global. L'explication doit porter sur le texte tout entier. Oublier le texte et faire une dissertation. Ne pas mettre le texte entre parenthèses comme uploads/Philosophie/ lexplication-de-texte.pdf
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- Publié le Nov 26, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
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