CEFEDEM Rhône-Alpes Promotion 1997-1999 LA NOTION D’AUTONOMIE DANS L’APPRENTISS

CEFEDEM Rhône-Alpes Promotion 1997-1999 LA NOTION D’AUTONOMIE DANS L’APPRENTISSAGE D’AUTRUI l’étude critique d’une optique pédagogique Sylvia Klimczyk discipline : percussion 2 Table des matières I. L’autonomie - un coup d’œil dans les dictionnaires, ou comment les philosophes l’envisagaient-ils ? .............................................p. 2 II. Ah, l’autonomie... Très à la mode aujourd’hui ! ou comment envisage-t-on l’autonomie dans l’enseignement musical aujourd’hui ? ...................................................................................................p. 5 III. La position de l’apprenant..................................................................................p. 6 1. L’apprentissage - porteur de changements....................................................p.6 2. L’importance des buts.....................................................................................p. 6 3. La responsabilisation et l’aide.......................................................................p. 7 4.L’autocorrection..............................................................................................p. 8 5. L’autonomie - un état non-permanent.............................................................p. 9 IV. La position de l’enseignant.............................................................................p. 10 1. Vers la compréhension des mécanismes d’apprentissage......................p. 10 2. L’impouvoir de l’éducateur sur la décision de l’élève “ d’apprendre ”................................................................................................p. 11 3. Le rôle éducatif de l’entourage d’adultes.....................................................p. 12 4. La “ fabrication ” d’autrui.............................................................................p. 13 5. Entre la poiesis et la praxis..........................................................................p. 14 6. La construction des éléments d’autonomisation.........................................p. 15 7. Les inconvénients de la “ bonne ” mémoire............................................p. 15 8. L’expression positive des attentes envers l’élève......................................p. 16 9. La réduction de la menace extérieure..........................................................p. 18 10. L’autonomie contre la débrouillardise........................................................p. 19 11. Quelques précisions pour saisir adéquatement les différents sens de l’autonomie.................................................................... ...................................p. 20 12. Le projet d’autonomisation au cœur de toute activité éducative...........p. 20 Conclusion................................................................................................................p. 21 Annexe........................................................................................................................p. 23 Bibliographie...........................................................................................…...............p. 24 3 I. L’AUTONOMIE - un coup d’œil dans les dictionnaires, ou comment les philosophes l’envisagaient-ils ? AUTO- : élément qui, en français, entre dans la composition des mots comme pronom réfléchi, complément du nom (“ de soi même ”) : faire son autocritique : c’est porter un jugement sur ses propres actes ; l’autodestruction : c’est l’anéantissement de sa propre personne, ( le préfixe auto- est très productif en français contemporain ) . AUTONOMIE : ( du grecque : autonomos ) - qui se gouverne par ses propres lois, ( de nomos : loi ) (...) Qui se détermine librement : une volonté autonome, un individu autonome (...) Droit pour un individu de se déterminer librement, ( etc...) Dictionnaire de la langue française , Larousse 1992 AUTO- : préfixe : exprime l’idée de “ soi-même ” AUTONOME : adjectif et substantif : qui se gouverne et s’administre librement . - Qui ne dépend de personne . AUTONOMIE : fait de pouvoir se gouverner, s’administrer soi-même ; (...) Distance que peut parcourir un véhicule sans être ravitaillé (etc...) Dictionnaire de la langue française , Les Editions de la Connaissance1995 Voici les éléments qui semblaient essentiels pour définir l’autonomie selon les auteurs de ces deux dictionnaires. Mais, mis à part le fait d’expliquer ses racines, permettent-ils de placer l’Autonomie dans un contexte précis ? Il semble que non, j’ai donc fait appel à l’Encyclopœdia Universalis (1993), qui nous donne une image plus complète : 4 “ La notion d’autonomie ne peut être adéquatement saisie que si ses différents sens sont précisés à la fois (...) Au sens littéral, le terme Autonomie signifie le droit pour un état ou une personne de se régir d’après ses propres lois (...) Si l’Autonomie ne se confond pas avec la souveraineté ( dans un contexte politique en particulier ), elle doit être rapprochée de la suffisance * ( l`idée basée chez Platon sur le contraste qu`il établit dans son oeuvre "République" entre les cités qui se suffisent à elles-mêmes et “ celles, qui dépendent en toutes choses des autres ” ). ” Grâce à Aristote le terme d’autonomie, qui jusqu’ici s’applique uniquement à des relations politiques, concerne aussi l’individu humain, et l’objet qu’il vise dans la recherche du bonheur. Celui-ci est appelé le Bien. Il se suffit à lui-même et est sa propre fin ( Aristote, “ Ethique à Nicomaque ” , I, 7.5 ). Par voie de conséquence, il “ est ce qui par soi seul rend la vie digne d`être vécue, et délivre de tout besoin ”* ( = rend autonome ) . Les courants de la réflexion classique ont développé la notion d`autonomie en lui attribuant d’autres sens, comme : “ indépendance * de toute régulation et de toute contrainte venant de l’extérieur, suffisance * de besoins satisfaits sans que l’individu ( ou la cité ) ait à se constituer dans la dépendance de qui que ce soit, achèvement * et perfection *. ” C’est dans la pensée stoïcienne que l’autonomie prend son expression la plus achevée. La fameuse distinction des stoïciens entre les choses, qui sont “ en notre pouvoir ”,et celles, “ qui n’en dépendent pas ” sert de base à leur théorie. L’individu humain peut prendre une conscience ** adéquate des liaisons qui - selon les stoïciens - relient rigoureusement toutes les parties de l’Universalité, il peut en prévoir ** les développements et choisir ** entre deux attitudes : l’une de passivité et d’ignorance, l’autre de consentement réfléchi ( ou les refuser ). “ L’Autonomie du sujet ( d’une personne ) se situe au niveau du juge- ment **, si l’on entend ainsi la capacité de prévoir et la capacité de choisir. A partir de cette double capacité, chacun peut construire sa propre personnalité, qui constitue le dernier et le plus fort retranchement, le for intérieur. Ayant ainsi conquis la libre disposition de soi, le sujet, selon Epictète, ne prend ses consignes et ne rend compte qu’à lui-même : il est donc, au sens littéral, autonome**. Cette indépendance, que nous pouvons atteindre par l’usage que nous pouvons faire de notre capacité de juger, ne doit pas être confondue avec l’absence de toute détermination (...)” * non pas souligné dans le texte original ** en italiques dans le texte original 5 “ L’Entretien avec Monsieur de Saci sur Epictète et Montaigne ” de Pascal reprend et développe avec éclat l’idée d’Epictète en ce qui concerne l’Autonomie. Pascal lui reproche “ d’ avoir enseigné que nous pouvons par nos propres forces atteindre au Souverain Bien, nous dispenser de toute aide surnaturelle. En d’autres termes, nous rendre absolument libres et nous passer de Dieu pour notre salut, à cause de l’autonomie de notre jugement (“ l’esprit ne peut être forcé de croire ce qu’il sait être faux, ni la volonté d’aimer ce qu’elle sait qui la rend malheureuse ”). Avec “ ces principes d’une superbe diabolique ” s’affirme une orgueilleuse suffisance* qui est au fond un blasphème ”. Par cette réflexion l’autonomie s’enrichit d’un rapport qui sera repris et précisé par le mouvement des “ lumières ” : << le sage se rendait autonome dans la mesure où il parvenait à se soustraire aux contraintes extérieures, pour se placer lui-même, et par une décision de son propre jugement* , sous l’autorité de la loi naturelle (...) . Celle-ci est considérée comme un donné devant lequel doit s’incliner la volonté individuelle >>. Un pas décisif est accompli quand la réflexion s’attache au processus dont la loi - nommée ci-dessus naturelle - est issue : la conception kantienne du Devoir insiste sur le respect et la soumission du sujet vis-à-vis d’une loi. Le sujet n’accède à l’autonomie qu’à la condition d’être premièrement respectueux de la loi ; l’autonomie kantienne est d’abord une obéissance. Mais la loi nous prescrit d’être libres, ce qu’il faut interpréter que la loi et la liberté sont une seule et même chose : “ (...) La pensée rationaliste en tire une conséquence d’une portée considérable : elle nous enseigne à distinguer bonnes et mauvaises lois, les premières étant voulues par et pour des sujets libres, tandis que les secondes sont des moyens d’oppression, par lesquelles les forts cherchent à abuser des faibles. L’Autonomie apparaît alors non plus seulement comme la capacité d’agir selon loi, par le respect pour la loi, mais de se donner à soi-même sa propre loi (...) ” L’Histoire de cette notion en fait apparaître l’extrême complexité et instabilité. Il y a tout de même des éléments qui reviennent constamment, comme celui de suffisance, d’indépendance, de jugement propre ou de liberté... Or chaque terme évoqué ci-dessus, apparaît sous une lumière différente suivant l’époque et le contexte historique dans lequel nous le plaçons! C’est que la chose n’est pas si simple... Souvent, en discutant avec des professeurs de musique enseignant dans différentes structures au sujet de ce mémoire, j’ai pu observer la même réaction. Quand, à la question : “ De quoi veux-tu parler dans ton mémoire? ” je répondais “ De l’autonomie ”, presque à chaque fois je pouvais percevoir un petit sourire indulgent suivi d’une phrase du type : *non pas souligné dans le texte original ** en italiques dans le texte original 6 II. “ AH, L’AUTONOMIE... TRES A LA MODE AUJOURD’HUI ! ”, ou comment envisage-t-on l’autonomie dans l’enseignement musical aujourd’hui. Effectivement, on parle de l’autonomie souvent. On essaye également de la placer sur tous les piédestaux auxquels peut seulement mener l’enseignement ( musical en particulier ). Prenons pour exemple des directeurs d’écoles de musique - quel que soit leur statut - et écoutons-les se vanter de l’autonomie à laquelle accèdent leurs étudiants grâce aux études dans leur établissement ... Ecoutons les professeurs qui proclament leur méthode comme celle, qui permet d’acquérir l’indépendance... uploads/Philosophie/ partea-3 2 .pdf

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