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See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/235685302 "Charles Sanders Peirce, écrits logiques", comptes-rendus, Philosophiques, 35, 2, 2008, p. 620-626. Article in Philosophiques · May 2008 CITATIONS 0 READS 916 1 author: Some of the authors of this publication are also working on these related projects: classifications et modélisations View project Sciences, Raison et Religion en France au XIXe siècle. Les intellectuels chrétiens et l'évolution. View project Olivier Perru Claude Bernard University Lyon 1 186 PUBLICATIONS 67 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Olivier Perru on 18 January 2015. The user has requested enhancement of the downloaded file. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : erudit@umontreal.ca Compte rendu par Olivier Perru Philosophiques, vol. 35, n° 2, 2008, p. 620-626. Pour citer ce compte rendu, utiliser l'adresse suivante : URI: http://id.erudit.org/iderudit/000449ar DOI: 10.7202/000449ar Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI http://www.erudit.org/apropos/utilisation.html Document téléchargé le 18 janvier 2015 04:18 Ouvrage recensé : Peirce, Charles Sanders, Ecrits logiques, Tiercelin Claudine et Thibaud Pierre (dir.), Oeuvres III, Paris, Cerf, 2006, 395 pages de voie du milieu entre ces deux possibilités. Mais, bien évidemment, il est discutable que l’éventail contemporain des théories de la représentation mentale se laisse réduire aussi facilement à cette alternative. L’une des faiblesses du propos de Ramsey est par exemple ne pas considérer les théories non classiques (d’obédience connexionniste et neuroscientifique) de la représentation conçue comme modèle : ces dernières peuvent montrer comment la représentation en tant que modèle, simulation ou émulation peut se poser à un niveau de description et d’explication sous-symbolique, et ce, au moyen d’une théorie élaborée de l’indication et de l’information neuronale1. On peut aussi trouver paradoxal le fait que l’auteur fasse appel, de manière d’ailleurs peu précise, à nos in - tuitions populaires à propos de la nature du fonctionnement des représentations afin de critiquer conceptuellement certains modèles scientifiques de la représentation men- tale, alors même qu’il conçoit de manière potentiellement éliminativiste les rapports entre les sciences cognitives et la psychologie populaire. PIERRE STEINER Université de Technologie de Compiègne Peirce, Charles Sanders, Ecrits logiques, Tiercelin Claudine et Thibaud Pierre (dir.), Œuvres III, Paris, Cerf, 2006, 395 pages. Ce volume est le troisième de l’édition française des œuvres de Charles Sanders Peirce (1839-1914). Initiée en 2002, cette édition comprendra dix volumes, chaque volume regroupant des traductions d’articles de l’auteur autour des axes principaux de son œuvre. C’est ainsi que ce projet met en valeur les travaux de Peirce autour du prag- matisme (I et II), de la logique et de ses rapports avec les mathématiques et la philoso- phie (III, IV et V), de la sémiotique (VI), de la philosophie de l’esprit (VII), de l’épistémologie (VIII et IX) et de la métaphysique (X). L’œuvre de Peirce est parti- culièrement difficile ; les écrits logiques dont il est question ici, pour méconnus qu’ils soient en France, n’en constituent pas moins un point de passage obligé dans l’entre- prise d’édification de la logique formelle aux XIXe et XXe siècles. Le propos de Peirce était triple : revisiter la syllogistique aristotélicienne à la lumière d’une formalisation plus mathématique, expliciter et interpréter l’œuvre de Boole et son utilité dans la for- malisation du discours, proposer un formalisme logique des prédicats et des relatifs, pouvant donner lieu à l’invention de formes graphiques ; l’invention des graphes existentiels est une innovation de Peirce qui exprime des modes de combinaison des idées autour des propriétés d’objets individuels. Indépendante de la logique péano- russellienne, l’œuvre logique de Peirce a pourtant apporté de nombreux éléments pour constituer la logique standard contemporaine, et elle est à bien des égards plus com- plexe; elle passe en revue les grands problèmes de formalisation, classes, relations, prédi- cats, elle assume d’ailleurs les prédicats dans des formes relationnelles assez complexes et introduit la trivalence des propositions. Toutefois, cette logique de Peirce suppose un développement mathématique ardu, en particulier autour de l’algèbre booléenne, et son usage, dans la notation et l’interprétation du discours, s’avère difficile. 1.Voir par exemple Rick Grush, « The Emulation Theory of Representation : Motor Control, Imagery, and Perception », Behavioral and Brain Sciences, 2004, 27, 377-442. 620 . Philosophiques / Automne 2008 Dans le développement qui suit, nous signalons et discutons brièvement quelques points essentiels de cette traduction française des articles logiques de Peirce, points qui montrent le caractère innovant et spécifique de cette œuvre : transformation et renou- vellement de la syllogistique, relecture et interprétation de l’œuvre de Boole, éta- blissement d’une algèbre de la logique, réflexion sur le signe (relation ternaire signe - objet - esprit), et enfin, essai de logique symbolique par l’invention de formes graphiques de la logique. Peirce examine les syllogismes en s’attachant d’abord aux réductions à la pre- mière figure. La présentation adoptée souligne que les divers syllogismes de chaque figure sont des variations de la même inférence, en qualité (affirmation - négation) et en quantité (singulier, particulier - universel), tout en étant réductible à la première figure. Une originalité de Peirce consiste à y introduire un raisonnement probabiliste. Pour le syllogisme de la première figure, on obtient : La proportion r des M possède le caractère aléatoire ; Ces S sont tirés au hasard à partir des M ; Probablement et approximativement, la proportion r des S possède le caractère  (p. 32)1. Cette inférence introduit un caractère probabiliste dans le syllogisme classique en Barbara, Tout M est , Tout S est M, donc Tout S est . En fait, Peirce introduit une hypothèse probabiliste sur la majeure, puisqu’il ne s’agit pas de « tout M » mais d’une certaine proportion de M, laquelle proportion est supposée se retrouver dans le tirage aléatoire des M, ce qui justifie le caractère aléatoire de la conclusion. Ce raison- nement est nouveau, dans la mesure où il introduit le caractère probabiliste au cœur du syllogisme à la fois dans la majeure et dans la mineure, ce qui permet de poser «proba- blement et approximativement » la conclusion (p. 32). On retrouve d’autres exemples dans les pages suivantes. Le même problème, transposé dans la 3e figure, donne : Les S sont tirés au hasard à partir des M ; De ces S, la proportion p possède le caractère aléatoire ; Probablement et approximativement, la proportion p des M possède le carac- tère  (p. 35-36). De façon intéressante, Peirce reconnaît la formule de l’induction dans cette for- mulation. Mais il ne précise pas qu’il s’agit là de l’induction quantitative, laquelle pour- rait effectivement se ramener à ce raisonnement2. Mais l’induction aristotélicienne ne se résout pas à ce simple passage du singulier à l’universel. Elle est qualitative et sup- pose la remontée à un principe et à une cause, notions évidemment absente de l’œuvre 1. Charles Sanders Peirce, « Types of Reasoning », dans Ketner, Kenneth Laine, dir., Reasoning and the Logic of Things: the Cambridge Conferences Lectures of 1898, Cambridge, Massachusetts, Harvard University Press, 1992. 2. Chez Peirce, l’induction est un raisonnement statistique permettant une universalisa- tion, ce qui correspond bien à l’exemple du syllogisme que nous avons donné. L’abduction, qui semble peut-être mieux correspondre au sens habituel de la démarche inductive à partir de don- nées expérimentales, consiste à remonter à une hypothèse plausible au terme d’une inférence. Pour un bref résumé sur la question, voir : Raymond Robert Tremblay, « Charles Sanders Peirce », [en ligne][http ://www.cvm.qc.ca/encephi/contenu/philoso/peirce.htm] Comptes rendus . 621 de Peirce qui se situe dans le champ de la logique du signe, dans celui des mathéma- tiques ou encore de la sémiotique. Peirce se réclame parfois d’Aristote, mais le lecteur verra tout de suite qu’il dépend en réalité de la scolastique et du nominalisme, lesquels ont mis la logique au premier plan (cf. p. 17). Le propos de Peirce est clair : fonder la métaphysique sur la logique, et la logique sur les mathématiques. On n’est donc pas dans l’optique d’une philosophie interrogeant sur l’homme et sur la nature, mais au seuil d’une entreprise de formalisation de l’existant, du discours, de l’environnement. Le travail entrepris sur les syllogismes conduit l’auteur à des substitutions. Par exemple, si on définit « quelque — S » comme « la partie de S qui est ou n’est pas P lorsque quelque S est ou n’est pas P » (p. 65)3. On peut alors transformer les syllo- gismes Disamis et Bocardo, Quelque S est (ou n’est pas) P ; Tout S est M ; Quelque M est (ou n’est pas) P (p. 65). dans les formes suivantes : Tout quelque  S est ou uploads/Philosophie/ peirce.pdf

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