Rédaction : Marc GENDRY (Chambre d’agriculture Sarthe) Comité de lecture : FRAN
Rédaction : Marc GENDRY (Chambre d’agriculture Sarthe) Comité de lecture : FRANCOIS Hervé, RIOU Virginie, GENDRY Marc, MULLIEZ Pierre, GUERIN Fabien, LEMAIRE Philippe, MICHONNET Jean-Luc, AGUER Marie, pour les Chambres d’agriculture des Pays de la Loire SOLAG n° 6 le 01/07/2015 LES MATIERES ORGANIQUES DU SOL SOMMAIRE : LES DIFFERENTES FORMES DE MATIERES ORGANIQUES DANS LE SOL MATIERES ORGANIQUES ET PRODUCTION HUMUS BILAN HUMIQUE Les matières organiques du sol regroupent l’ensemble des constituants organiques vivants ou morts d’origine végétale, animale ou microbienne présents dans le sol. Elles sont réparties en 2 groupes : I - la fraction active qui comprend : a) les Matières Organiques Fraîches (MOF) issues des débris végétaux et des apports organiques, elles composent avec les produits transitoires (composés organiques intermédiaires issus de la décomposition des MOV) les matières organiques facilement décomposables ou labiles. b) les matières organiques vivantes (MOV) d’origine animale, végétale, fongique et microbienne englobent les racines, la faune du sol et la microflore. II - l’humus : matières organiques stabilisées ou MO stable. A l’analyse, le taux de matières organiques (= dosage du Carbone X 1.72) englobe ces 2 catégories. De nouvelles méthodes d’analyse en cours d’évaluation permettent de mieux les caractériser. La forme humique représente 70 à 90 % des matières organiques. Les quelques 5 à 10 % de MOV jouent cependant un rôle très important dans la transformation et l’évolution des matières organiques. L’humus participe à l’amélioration des propriétés physiques du sol, (structure, réserve hydrique…), à l’alimentation après minéralisation des plantes, et stimule l’activité biologique. Le coefficient de minéralisation annuel appelé K2 est en moyenne de 1.5 à 2 % soit 900 à 1200 kg d’humus minéralisé par an pour un sol avec une teneur en matières organiques de 2 %. Ce coefficient est variable en fonction des sols, plus élevé en sol sableux (où il peut atteindre 4 % en situations irriguées) qu’argileux. En sols calcaires, la minéralisation est moins importante. Le travail du sol a une forte incidence sur la minéralisation : en favorisant l’aération du sol, l’activité des micro-organismes est plus intense. Il peut aussi être à l’origine de pertes d’humus par érosion. Le rapport C/N du sol est un indicateur de l’activité biologique et donc du potentiel de minéralisation. Un rapport compris entre 9 et 11 traduit une bonne activité biologique. Supérieur à 12, la minéralisation est réduite (conditions anaérobies, acidité excessive, tassement du sol). Inférieur à 8, l’évolution des matières organiques est plus rapide. Les différentes formes de matières organiques dans le sol N°6 du 01/07/2015 Sol Matières organiques Fraction active MO Humifère ou stabilisée MO labile Rédaction : Marc GENDRY (Chambre d’agriculture Sarthe) Comité de lecture : FRANCOIS Hervé, RIOU Virginie, GENDRY Marc, MULLIEZ Pierre, GUERIN Fabien, LEMAIRE Philippe, MICHONNET Jean-Luc, AGUER Marie, pour les Chambres d’agriculture des Pays de la Loire SOLAG n° 6 le 01/07/2015 Pour compenser la minéralisation de l’humus, il est donc nécessaire de rapporter des matières organiques au sol. Le rendement humus des apports varie en fonction de leur C/N et du type de sol. Le pourcentage de matières organiques transformées en humus est exprimé par le coefficient d’humification K1. En sol calcaire, comme pour la minéralisation, ce coefficient est plus faible. Tableau 1 : coefficient humique de quelques matières organiques (en sol non calcaire) racines Parties aériennes Total K1 T MS /ha Kg humus /ha K1 TMS /ha Kg humus /ha Kg humus /ha Blé 0.15 2.5 375 0.15 5 750 1125 Colza 0.15 2.5 375 0.15 5 750 1125 Maïs grain 0.15 3 450 0.12 6 720 1170 Couverts végétaux jeunes (C/N < 12) 0.15 1 150 0.05 3 150 300 Couverts végétaux «âgés » (C/N>12) 0.15 1.5 225 0.08 5 400 625 La production d’humus d’un blé paille restituée, d’un colza et d’un maïs grain est du même niveau, autour de 1150 kg /ha, variable en fonction du niveau de rendement. Les couverts végétaux avec un C/N faible <12 produisent peu d’humus mais vont fournir des matières organiques facilement décomposables et de l’azote indispensable à l’activité biologique. Tableau 2 : coefficient humique des fumiers K1 MO sèche en % T fumier /ha Kg humus /ha Fumier très décomposé 0.50 20 30 3000 Fumier peu décomposé 0.40 22 30 2640 Fumier pailleux 0.25 25 30 1875 Lisier bovins 0.20 7 30 420 Pour préserver les quantités de matières organiques, les apports ou restitutions organiques doivent donc au moins compenser les quantités minéralisées chaque année. Avec un K2 de 2 %, en système céréalier et incorporation de tous les résidus, le bilan est en théorie équilibré. Mais dès que les pailles de blé sont exportées, ce n’est plus le cas. Pour compenser il faudra soit apporter des fumiers soit mettre en place des couverts végétaux. Pour atteindre un niveau d’équilibre avec des couverts végétaux, ils devront être très développés avec un C/N élevé. Par exemple, avec une biomasse aérienne de 5 T MS, les quantités potentielles d’humus apportées seront légèrement inférieures à celles générées par la restitution des pailles. Pour avoir des couverts végétaux développés, il faut semer le plus tôt possible après récolte de la céréale un mélange d’espèces. En système élevage bovins, les apports réguliers de fumiers permettent de compenser les exportations de paille. L’introduction de prairie est un bon moyen de consolider le bilan humique. En techniques culturales sans labour, la teneur à la surface du sol peut augmenter assez rapidement (concentration des apports en surface) avec un effet positif sur la structure et l’activité biologique. A l’inverse, dans l’horizon sous–jacent, cette teneur peut diminuer. Afin de quantifier le stock de matières organiques à la parcelle, des analyses par horizon défini selon la profondeur de travail du sol s’imposent. Apports organiques et production d’humus Bilan humique Les apports de fumier contribuent au maintien des taux d’humus des sols, l’effet des lisiers est faible, en lien avec leur faible taux de MO. uploads/Philosophie/ solag-06-20150701-matieres-organiques.pdf
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