La renaissance a rome Les Loges de Rapha? l de Nicole Dacos et La Renaissance à Rome de Sergio Guarino Rome l'art et la manière LE MONDE DES LIVRES Article paru dans l'édition du Voici sur la même ville - Rome - et sur la même période - la Renaissance - d

Les Loges de Rapha? l de Nicole Dacos et La Renaissance à Rome de Sergio Guarino Rome l'art et la manière LE MONDE DES LIVRES Article paru dans l'édition du Voici sur la même ville - Rome - et sur la même période - la Renaissance - deux ouvrages qui sont si di ?érents que leur parution simultanée en devient exemplaire Deux manières de faire l'histoire d'un art se rencontrent et s'opposent Ce sont deux volumes fort bien exécutés aux images de qualité à l'impression irréprochable beaux à feuilleter Mais là n'est pas l'essentiel La Renaissance à Rome de Sergio Guarino a un soustitre La peinture à Rome de Gentile da Fabriano à MichelAnge La période est bornée par l'année sainte et le sac de Rome de C'est dire sa densité l'abondance des oeuvres et des héros Dans la ville o? la papauté s'emploie sans cesse à étendre son pouvoir à faire du spirituel la caution d'une puissance temporelle croissante et donc à se b? tir des monuments à la mesure de ses ambitions il n'est guère d'artiste majeur qui ne s'y rende le temps d'un chantier ou pour la vie entière Fra Angelico y séjourne plusieurs fois Piero della Francesca y passe Mantegna y vient à son tour - de plus ou moins bonne gr? ce Pinturrichio Filippino Lippi puis bientôt Rapha? l et Michel-Ange la liste est la plus glorieuse qui soit et le Vatican de construction en construction d'un cycle de fresques à un autre devient l'a ?rmation artistique éclatante de souverains pontifes qui tendent à se croire sans rivaux jusqu'à ce que les guerres d'Italie puis la Réforme leur prouvent qu'ils se sont trompés Est-ce en raison de cette abondance Est-ce à force de ne considérer les commandes que comme des éléments de prestige au service de politiques personnelles ou familiales Sergio Guarino réussit ce prodige d'écrire un volume sur l'un des siècles les plus riches de l'art italien sans rien dire ou presque des oeuvres elles-mêmes Ce qui le retient c'est moins les styles et les artistes que leurs relations avec les cardinaux les montants des contrats et l'échelonnement des paiements les in uences et rivalités qui ont pu expliquer le choix d'un peintre ou de l'emplacement qui lui est accordé au Vatican ou dans une église pour mettre son art au service de la notoriété de son commanditaire Tout cela est instructif et à l'occasion assez drôle Il appara? t que les prélats ne dédaignent pas l'intrigue et prêchent des vertus qu'ils ne pratiquent pas - l'humilité le dédain des richesses entre autres pour ne rien dire des vertus privées dont ils n'ont cure Mais la peinture dans tout cela On sait par qui pour qui pour combien et pourquoi elle est faite Moins comment et avec quels principes esthétiques en tête Nicole Dacos travaille de façon diamétralement opposée A l'énorme synthèse documentaire elle préfère l'analyse méthodique et novatrice d'un ensemble précis en commençant par son exploration au ?l de plusieurs campagnes photographiques Les

  • 42
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager