1 TEXTES-Travaux dirigés . Licence 3 Frédéric II (dit le Grand), despote éclair

1 TEXTES-Travaux dirigés . Licence 3 Frédéric II (dit le Grand), despote éclairé « Si on demande maintenant : vivons-nous actuellement dans une époque éclairée ?, on doit répondre : non, mais nous vivons dans une époque de propagation des lumières. (…) De ce point de vue, cette époque est l’époque des lumières, ou le siècle de Frédéric. Un prince qui ne trouve pas indigne de lui de dire qu’il tient pour un devoir de ne rien prescrire aux hommes en matière de religion, mais de leur laisser en cela pleine liberté, qui décline par conséquent jusqu’à l’attribut hautain de tolérance, est lui-même éclairé; il mérite d’être célébré avec reconnaissance par ses contemporains et par la postérité comme le premier à avoir affranchi le genre humain de la minorité, du moins pour ce qui relève du gouvernement, le premier à avoir laissé chacun libre de se servir de sa propre raison dans toutes les questions touchant la conscience. » - Kant, Qu’est-ce que les lumières ?, p.504. Kant :s’orienter dans la pensée « D’un bien plus grand poids est le besoin de la raison en son usage pratique : parce qu’il est inconditionné et qu’il nous faut alors supposer l’existence de Dieu non seulement lorsque nous voulons juger, mais parce que nous sommes dans l’obligation de juger. Car le pur usage pratique de la raison consiste dans la prescription des lois morales. Or, celles-ci nous conduisent toutes à l’idée du plus grand Bien possible en ce monde, pour autant qu’il est possible par la seule liberté, à savoir à la moralité; elles mènent d’autre part aussi à ce qui relève non seulement de la liberté humaine, mais aussi de la nature, à la plus grande félicité, pour autant qu’elle est dispensée en proportion de cette même moralité. La raison, à ce point, a besoin d’admettre un tel souverain Bien en relation de dépendance et, eu égard à lui, une intelligence suprême, souverain Bien soustrait à toute dépendance (…) » - Kant, Qu’est-ce que s’orienter dans la pensée ?, p.536. « Une pure foi rationnelle est donc le panneau indicateur ou le compas grâce auquel le penseur spéculatif peut s’orienter lors de ses incursions rationnelles dans le champ des objets suprasensibles (…) » - Kant, Qu’est-ce que s’orienter dans la pensée ?, p.539. Ce besoin de la raison quant à un usage théorique d’elle-même, capable de la satisfaire, ne serait rien d’autre qu’une pure hypothèse rationnelle. (…) En revanche, la foi rationnelle, qui repose sur le besoin de son usage dans l’intention pratique, pourrait s’appeler postulat de la raison : non qu’il puisse s’agir là d’un discernement à même de satisfaire toute exigence logique de certitude, mais parce que cette adhésion (à condition que toute disposition en l’homme soit moralement bonne) ne le cède en degré à aucune savoir, bien que, par nature, elle s’en distingue totalement. » - Kant, Qu’est-ce que s’orienter dans la pensée ?, p.539. 2 L’enthousiasme de Kant « Peu importe si la révolution d’un peuple plein d’esprit, que nous avons vu s’effectuer de nos jours, réussit ou échoue, peu importe si elle accumule misère et atrocités au point qu’un homme sensé qui la referait avec l’espoir de la mener à bien, ne se résoudrait jamais néanmoins à tenter l’expérience à ce prix, - cette révolution, dis-je, trouve quand même dans les esprits de tous les spectateurs (qui ne sont pas eux-mêmes engagés dans ce jeu) une sympathie d’aspiration qui frise l’enthousiasme et dont la manifestation même comportait un danger; cette sympathie par conséquent ne peut avoir d’autre cause qu’une disposition morale du genre humain. » - Kant, Le conflit des facultés, p.211. La destination sociale du savant « Le savant est tout particulièrement déterminé pour la société : en tant que savant, et plus que n’importe qui d’une autre position sociale, il n’est là que grâce à la société et pour la société; il a donc en particulier le devoir de cultiver en lui éminemment et au plus haut point possible les talents de sociabilité, l’art de recevoir et de communiquer. » - Fichte, La destination du savant, p.73-74. Fichte « Prince, tu n’as pas le droit d’opprimer notre liberté de penser, et ce sur quoi tu n’as aucun droit, il te faut ne jamais le faire, quand même les mondes s’écrouleraient et que tu devrais, avec ton peuple, être enfoui sous leurs ruines. Des ruines des mondes, de toi et de nous, [qui serons] sous les ruines, se souciera celui qui nous a donné les droits que tu auras respectés. « - Fichte, Revendication de la liberté de penser, p.107-108. Fichte Il est temps de connaître au peuple la liberté : il la trouvera dès qu’il saura ce qu’elle est, et de cette manière, il n’embrassera pas la licence au lieu d’elle, et ne reculera pas de moitié en nous emportant avec lui. Il n’y a pas de moyen capable de défendre le despotisme; peut-être en est-il quelqu’un pour persuader au despote de s’affranchir de sa longue misère, – car en nous faisant du mal il se rend encore plus malheureux que nous –, de descendre vers nous et de devenir le premier entre des égaux. En tout cas, il y a un très sûr moyen d’empêcher les révolutions violentes, mais il n’y en a qu’un : c’est d’instruire solidement le peuple de ses droits et de ses devoirs. (…) » 3 Kant, devin « Selon ma conviction intime, Kant n’a fait qu’indiquer la vérité : il ne l’a ni exposée ni démontrée. Cet homme unique et merveilleux, ou bien possède une faculté de divination de la vérité sans avoir conscience des raisons qui la fondent, ou bien n’a pas estimé son siècle assez haut pour les lui communiquer, ou bien a craint d’attirer sur lui pendant sa vie la vénération surhumaine qui pourtant devait tôt ou tard lui échoir. » « D’une façon générale, Kant possède la philosophie vraie, mais seulement dans ses résultats, non dans les principes capables de la fonder. Ce penseur unique m’apparaît toujours plus admirable; il a, ce me semble, un génie qui lui révèle la vérité sans lui en montrer les raisons. Bref, nous aurons, je crois, dans une couple d’années une philosophie qui le dispute en évidence à la géométrie. » - Fichte, Fichtes Leben und literarischer Briefwechsel, in C. Piché, Kant et ses épigones, p.74. 1.3 La constellation fichtéenne Reinhold, l’« éternel » « Comme Kant vous avez apporté à l’humanité quelque chose qui restera éternellement. Lui qu’il faut partir de l’étude du sujet, vous qu’il faut que cette étude parte d’un seul principe. La vérité que vous avez exprimée est éternelle. » - Fichte, Lettre à Reinhold, mars ou avril 1795, in C. Piché, Kant et ses épigones, p.75. Une dette avouée :Schiller « Je ne vous cacherai certes pas que les affirmations qui suivent reposent pour la plupart sur des principes kantiens. Mais veuillez bien mettre en cause mon impuissance et non ces principes si en suivant le cours de mes investigations vous êtes sollicité à penser à la philosophie de quelques écoles particulières. » - Schiller, Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme, p.83. « La nature humaine est dans la réalité un tout plus lié qu’il n’est permis au philosophe, qui ne peut procéder qu’en séparant, de le faire apparaître. » - Schiller, Grâce et dignité, p.46. 2.1 Schiller, Kant et l’idéalisme allemand L’impact de Schiller « C’est pourquoi il faut admettre ici que le sens artistique d’un esprit à la fois profond et philosophique a demandé et exprimé la totalité et la conciliation, avant même que la philosophie comme telle ne les ait reconnues, par opposition à cette infinité abstraite de la pensée, ce devoir pour le devoir, cet entendement amorphe qui ne conçoit la nature et la réalité, le sens et la sensation, que comme une barrière, quelque chose de contraire et d’hostile. C’est à Schiller que revient le grand mérite d’avoir brisé la subjectivité et l’abstraction kantienne de la pensée, d’avoir acheminé la tentative de se porter au-delà, d’avoir conçu de façon conceptuelle l’unité et la conciliation comme étant le vrai, et de les avoir réalisées dans la production artistique. (…) Cette unité de l’universel et du particulier, de la liberté et de la nécessité, du spirituel et du naturel, que Schiller a conçu scientifiquement comme principe et essence de l’art et n’a pas cessé de rappeler à la vie effective à travers l’art et l’éducation esthétique, est devenue par la suite, comme l’idée même, le principe de la connaissance de l’existence, et l’idée a été reconnue comme ce qui, seul, est vrai et réel. » - Hegel, Esthétique, p.119-122. 2.2 Autour du rigori uploads/Philosophie/ textes-td-l3.pdf

  • 28
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager