Février 2013 Abbé Bernardin Somé Thème : « La prise en compte de la dimension s
Février 2013 Abbé Bernardin Somé Thème : « La prise en compte de la dimension sociale dans l’exploitation des ressources naturelles et le développement durable » 1 PLAN INTRODUCTION I. APPROCHES THEMATIQUES ET TERMINOLOGIQUES DES CONCEPTS 1. Le développement 2. Le développement durable 3. Le développement humainement et socialement durable 4. Les ressources naturelles II. ETAT DES LIEUX DE L’EXPLOITATION DES RESSOURCES 1. Croissance économique et dégradation de l’environnement 2. Inégalités sociales et exploitation des ressources naturelles 3. Exploitation des ressources naturelles et conflits divers 4. Gestion des ressources naturelles au Burkina Faso III. LA PROBLEMATIQUE DE L’EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES ET LE DEVELOPPEMENT SOCIALEMENT ET HUMAINEMENT DURABLE 1. Les enjeux de la gestion durable des ressources naturelles 2. Responsabilités sociales dans la gestion durable des ressources naturelles CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE 2 Introduction L’homme menace sa planète. Il pollue, l’eau, l’air, les sols, les produits qu’il consomme. Il exploite les ressources naturelles et énergétiques comme si elles étaient inépuisables. Les spécialistes nous disent à présent que l’homme menace le climat et que ce dernier deviendra invivable dans le prochain siècle. Pour couronner le tout, on nous annonce une croissance démographique exponentielle. Face à ces dégradations dont certaines sont irréversibles, que faut-il faire pour éviter à nos enfants une situation tragique et ingérable ? La tonalité du discours catastrophiste, la recommandation d’un retour en arrière, l’arrêt de la croissance économique, du non-développement du Tiers-Monde, en somme l’arrêt du progrès sonnent l’avènement d’un monde de frugalité : règne du virus de la peur. Notre étude est d’abord et avant tout, une infime contribution analytique sur l’intégration du social dans le développement durable dans un contexte où la nature et le social font mauvais ménage. Dans la majeure partie de l’opinion, le développement durable est assimilé à la protection de la nature, sans prise en compte explicite du social. Pour assumer ce conflit entre l’ordre naturel et le désordre social, dans le cadre de l’exploitation des ressources naturelles, nous estimons qu’il faut faire de la résolution des problèmes écologiques le moteur de la croissance, du développement des pays du Tiers-Monde notamment le Burkina Faso et de la réduction des inégalités afin de relever de magnifiques défis qui donnent droit au bien-être. 3 I. APPROCHES THEMATIQUES ET TERMINOLOGIQUES DE CONCEPTS La science, nous dit Maurice BYE, est d’abord vocabulaire, un ensemble de concepts clairement définis, toute définition devant servir d’analyse qu’on usera. Pour nous permettre alors de cerner les contours de notre exposé, il nous a paru fondamental de procéder à une précision succincte des notions-clés du thème soumis à notre étude : 1. Le développement La définition structurale par François Perroux (1961) du développement est une des plus connues : « l’ensemble des transformations des structures économiques, sociales, institutionnelles et démographiques qui accompagnent la croissance, la rendent durable et, en général, améliorent les conditions de vie de la population ». Le développement correspond donc à l’ensemble des transformations techniques, sociales et culturelles qui permettent l’apparition et la prolongation de la croissance économique ainsi que l’élévation des niveaux de vie. Ici, la durabilité a trait à la croissance du produit réel global, l’environnement naturel n’est pas concerné. 2. Le développement durable La notion de « développement durable » ou « développement soutenable », est née au milieu des années 80 au sein des organisations internationales afin de mettre en évidence les limites de certains modes de croissance et de développement qui dégradent irrémédiablement le patrimoine naturel de l’humanité. La définition du « développement durable » la plus connue est celle qui figure dans le Rapport Brundtland (CMED, 1987, p. 47) : le « développement durable, c’est s’efforcer de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité de satisfaire ceux des générations futures ». C’est à l’occasion du deuxième Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, en 1992, que le terme de développement durable sera définitivement adopté. Le développement durable est un modèle de développement qui prend en compte les contraintes de l’environnement (réduction des gaspillages des ressources naturelles, préservation de l’environnement etc.) La durabilité environnementale met l’accent sur la lutte contre la pollution, la préservation des ressources non- renouvelables, les économies d’énergie, et la transmission du capital naturel aux générations futures. A côté de cette définition « méthodologique », est aussi posée une définition en terme d’objet, déclinée selon les trois dimensions du social, de l’économique et de l’environnemental. La notion de développement durable, pour ne pas rester un slogan vide de sens, commande que soient reconnues et prises en compte les inévitables tensions entre les trois dimensions de l’économique, de l’environnemental et du social (J.Y. MARTIN, 2002, p. 51). 4 3. Le développement humainement et socialement durable On peut se risquer à définir le développement humainement et socialement durable comme la recherche d’un développement qui assure l’amélioration du bien-être humain (ou son maintien), ce dernier étant déterminé par des caractéristiques personnelles (éducation, santé, libertés individuelles…) ou collectives (cohésion sociale, niveau et répartition des richesses…), (Bruno Boidin, Maître de conférences, économie, Lille1)1. La durabilité sociale demeure encore l'objet de peu d'investigations. Pourtant, la Conférence des Nations-Unies sur l’environnement et le développement, tenue à Rio de Janeiro du 3 au 14 juin 1992 énonce le principe suivant : « les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature ». C’est dire qu’au-delà des discours, l’analyse de la durabilité sociale et humaine implique un renouvellement assez radical des modes de pensée du développement, d’où le grand intérêt du thème soumis à notre étude. 4. Les ressources naturelles On appelle ressources naturelles les diverses ressources minérales ou biologiques nécessaires à la vie de l’homme et partant, à l’ensemble des activités économiques propres à la civilisation industrielle. Les ressources naturelles, qui correspondent à une substance ou un objet présent dans la nature et exploité pour les besoins d’une société humaine, englobent aussi bien l’eau, les forêts, les terres arables, les minerais que les énergies fossiles. Elles peuvent être subdivisées en deux groupes distincts : les ressources non renouvelables, constituées par les matières premières végétales, les ressources renouvelables constituées par l’eau, les sols et les ressources dites biologiques (communautés vivantes exploitées par l’homme comme les forêts par ex.)2. En somme, il s’agit de « facteur de production originel, objet du travail humain et comprenant l’espace, les matières premières, et l’énergie »3. 1 « Dossier 3 : Les dimensions humaine et sociale du développement durable », Développement durable et territoires [En ligne], Dossier 3 : Les dimensions humaine et sociale du Développement Durable, mis en ligne le 07 novembre 2004, consulté le 16 janvier 2013. URL : http://developpementdurable.revues.org/1113 2 Source : Dictionnaire encyclopédique de l’Ecologie et des Sciences de l’Environnement, F. Ramade, Ediscience international, Paris, 1993. 3 Art. « Ressources naturelles », Lexique d’économie, 6e éd., Dalloz, 1999, p. 536. 5 II. ETAT DES LIEUX DE L’EXPLOITATION DES RESSOURCES 1. Croissance économique et dégradation de l’environnement La croissance économique génère des externalités négatives sur l’environnement. Elle a été jusqu’ici essentiellement basée sur l’utilisation d’énergies fossiles dont la combustion émet des gaz à effet de serre. Ces émissions sont actuellement plus importantes dans les pays industrialisés que dans les pays émergents, mais la croissance soutenue de ces derniers rend les scientifiques inquiets quant au réchauffement climatique. Pour Adam Smith, La Richesse des Nations résidait dans l'accumulation de richesses permise par une meilleure organisation (et donc une meilleure compréhension) des intérêts individuels. L'analyse économique s'est néanmoins peu à peu rendu compte qu'Adam Smith négligeait deux choses : d’une part, le facteur environnemental, c'est-à-dire l'exploitation de l'environnement et des ressources naturelles, et leur contribution à cette accumulation de richesses ; d'autre part, Adam Smith n'avait pas conscience de la notion d'externalité, laquelle est fondamentale en économie de l'environnement. En effet, à quoi bon accumuler de la richesse si c'est pour mourir noyé, contaminé ou asphyxié ? Le bien-être des populations passe aussi par la qualité de leur environnement. Quant à l'externalité, elle peut être statique ou dynamique, bilatérale ou multilatérale. Cette notion permet de comprendre pourquoi l'environnement, qui présente souvent les caractéristiques d'un bien public, ne peut pas être géré de manière optimale par la fameuse main invisible. En présence d'externalités, l'intérêt individuel et l'intérêt collectif ne coïncident plus. Aujourd'hui, seule une coordination entre pays peut permettre de faire face de manière efficace au problème, étant entendu que certains pays réclament eux aussi leur droit à la "croissance". Le lien entre croissance et environnement relève donc autant d'un problème ré-distributif (entre pays, ou individus) que d'un problème technologique, d'une défaillance du marché ou d'une question malthusienne. Dans la littérature économique, le débat sur le lien entre croissance et qualité de l'environnement s'est concentré autour de l'idée de l'existence d'une courbe de Kuznets environnementale. Cette courbe relie niveau de revenu par habitant et la pression environnementale ou la qualité de l'environnement. Cette relation est réductrice dans le sens où elle relie le revenu par habitant à la qualité de l'environnement, comme si ces deux uploads/Philosophie/ www-cours-gratuit-com-id-6808.pdf
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