Numéro Spécial Volume III N° 11 A1V3N11A2021 Revue de l’Entrepreneuriat et de l

Numéro Spécial Volume III N° 11 A1V3N11A2021 Revue de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation 1 Fatima TOUHAMI1, Mohamed EL MOUKHTAR2 1 Fatima TOUHAMI, Faculté Polydisciplinaire, Université Sultan Moulay Slimane Béni-Mellal-Maroc f.touhami@gmail.com / f.touhami@usms.ma 2 Mohamed EL MOUKHTAR Faculté Polydisciplinaire, Université Sultan Moulay Slimane Béni-Mellal-Maroc elmoukhtarmohamed@gmail.com Résumé- Dans beaucoup de pays les projecteurs se sont de plus en plus braqués sur le rôle essentiel de l’entrepreneuriat dans la reprise de l’activité économique. Le Maroc comme plusieurs autres gouvernements, a souvent accordé une grande importance de ses programmes de relance à l’aide attribuée aux entrepreneurs, qu’elle prenne la forme, de crédits alloués à la recherche pour stimuler l’innovation, de garanties d’emprunts, d’allègements fiscaux ou encore d’encouragement à la création d’entreprise. Toutefois, c’est plutôt aux investissements favorisant l’environnement qu’on donne la priorité. Par exemple les projets visant à l’amélioration et l’efficacité énergétique, au développement des modes de transport durables, à la protection des espaces verts, à l’encouragement au recours aux énergies renouve1ab1es, à l’agriculture durab1e, à 1a gestion durab1e de l’eau, à 1a valorisation des déchets et à 1’éco-construction.La transition donc, vers une économie verte respectueuse de l’environnement et favorisant 1a création de richesses et d’emplois durab1es, s’inscrit comme un objectif majeur de 1a politique de développement territorial durab1e des pays en général et du Maroc en particulier. En effet, La prise de conscience croissante des enjeux environnementaux permet ainsi de favoriser 1a transition vers une économie verte. Ainsi, l’entrepreneuriat vert constitue aujourd’hui une nouvelle dynamique économique en p1eine évo1ution. Dans ce cadre, nous allons essayer à travers cette communication de comprendre les concepts clés de l’entrepreneuriat vert et du développement territorial durable, ainsi que le rôle joué par l’Etat dans la promotion de l’entrepreneuriat vert. Pour atteindre cet objectif, nous allons structurer ce travail autour de deux axes. Dans le premier, nous allons décortiquer les concepts de l’entrepreneuriat vert et le développement territorial durable. Quant au second, analyserons les différents diapositifs et politiques de promotion de l’entrepreneuriat vert mises en place par le gouvernement marocain. Mots clés : Economie verte, entrepreneuriat vert, développement durab1e, territoire, politiques publiques. I- INTRODUCTION Longtemps subordonnée aux besoins de l’activité économique et considérée comme un ensemble de ressources illimitées, la qualité de l’environnement naturel1 est devenue une préoccupation collective devront être intégrée aux activités productives (Boiral, 2005). Depuis les années 70, on assistait à la constitution de tout 1 Désormais le terme environnement couvre l’environnement naturel. L'entrepreneuriat vert : Un moteur du développement territorial durable au Maroc Quel est le rôle des acteurs politico-économiques ? Numéro Spécial Volume III N° 11 A1V3N11A2021 Revue de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation 2 un corpus de principes, de lois et de règlements, de guides et de normes cherchant à établir un meilleur équilibre entre les dimensions économiques et écologiques. Dès lors, l’ouverture aux valeurs environnementales et aux investissements verts apparaissent, aujourd’hui, comme un enjeu stratégique qui s’interroge sur les conceptions traditionnelles. Certes, ces priorités ne sont pas nouvelles. Elles font pratiquement partie d’engagements à plus long terme en faveur de la protection de l’environnement, du soutien aux petites entreprises et de l’innovation. Compte tenu des difficultés économiques actuelles, un grand nombre de pays a augmenté ses dépenses publiques pour relancer la croissance, tout en saisissant l’opportunité d’orienter leurs économies nationales vers une longue viabilité et vers la « croissance verte ». Ainsi, orienter les économies vers une « croissance verte » devient donc un challenge. En effet, et selon le programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE, 2009), la Corée du Sud a investi, en 2009, 79 % de son programme de relance dans des «activités vertes», soit près de 7 % de son PIB, suivie de la Chine et de l’Australie, qui ont consacré aux «investissements verts » respectivement 34 et 21 % de leurs mesures de relance, soit 5.2 et 0.9 % de leur PIB. Dans ce contexte, l’étude de l’entrepreneuriat vert est passée d’un simple sujet à la mode à un élément indispensable à l’élaboration des politiques publiques. Le Maroc n’en fait pas l’exception ! Le gouvernement marocain a pris plusieurs initiatives dont le but de converger l’économie nationale vers la croissance verte. La prise de conscience croissante des enjeux environnementaux permet de favoriser la transition vers une économie verte encourageant, notamment, le recours aux énergies renouvelables, l’agriculture durable, la gestion durable de l’eau, la valorisation des déchets et l’écoconstruction. Nous constatons que les jeunes entrepreneurs marocains, entres-autres, sont aujourd’hui, de plus en plus nombreux à innover et développer des technologies et solutions destinées à résoudre les problématiques environnementales du pays. Un engagement qui apparait voir qui confirme le potentiel d’une filière verte en plein essor au Maroc qu’il convient à lui accordée appuis et encouragement. Numéro Spécial Volume III N° 11 A1V3N11A2021 Revue de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation 3 C’est quoi « l’entrepreneuriat vert » ? Peut-il être considérer comme un moteur du développement territorial durable Marocain ? Et quel est le rôle des acteurs politico-économiques ? Le présent travail expose, à partir des données de revue de littérature et d’une analyse de l’état des lieux de l’économie verte au Maroc, quelques différentes définitions de l’entrepreneuriat vert et celles du développement territorial durable. Ensuite, une analyse des stratégies mises en place pour promouvoir l’entrepreneuriat vert sera également présentée. Tout ceci pour enfin pouvoir s’en sortir avec certaines recommandations que nous jugeons nécessaires pour le développement et pour la promotion du green business au Maroc. II- CADRE CONCEPTUEL 1- L’entrepreneuriat vert peut-il être un nouveau levier du développement durable des territoires ? Pour mieux encercler notre problématique, nous jugeons opportun de commencer par expliquer certaines expressions clef dans ce modeste travail. Il s’agit de définir et de comprendre en premier lieu la signification de certains concepts fondamentaux à savoir : « développement durable » et « entrepreneuriat vert », dont le choix des définitions reflète la perspective de notre recherche. 1.1 Développement durable et territoire 1.1.1 Notion du développement durable Le développement durable (ou « développement soutenable »2) (Gapany et Friboulet 1998) se veut l'expression d'une politique réaliste, d'un dépassement des « utopies » écologistes des années 1960-1970. Cette conception se situe à la confluence de plusieurs idées, dont certaines rappellent les théories néo malthusiennes émises par le Club de Rome3 dans les années 60-70 -qui annonçaient un épuisement rapide des principales ressources naturelles, notamment énergétiques-, 2 La « soutenabilité » signifie le maintien en valeur de l'ensemble des patrimoines existant dans une société donnée, qu’ils soient humains, matériels, naturels ou culturels. 3 Club de Rome : Fondé en 1968, le Club de Rome est une organisation internationale, non gouvernementale, vouée à l’étude de problématiques d’envergure mondiale – politiques, sociales et culturelles, environnementales, technologiques, etc. – dans une perspective globale, multidisciplinaire et à long terme. Il rassemble des scientifiques, des chercheurs et des professeurs, des gens d’affaires, des femmes et des hommes d’État de tous les continents, entre autres, Mikhaïl Gorbachev, ex-président de l’URSS et Rigoberta Menchú Tum, récipiendaire en 1992 du prix Nobel de la paix pour son travail pour la justice sociale et la reconnaissance des droits des peuples indigènes. Numéro Spécial Volume III N° 11 A1V3N11A2021 Revue de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation 4 tandis que d'autres s'accommodent de la mondialisation actuelle de l'économie. L'idée de la nécessité d'un développement durable part de la constatation que les pays sous- développés doivent suivre des politiques de développement adaptées à leurs nécessités pour rattraper leur retard. Les expériences de développement menées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ont montré leurs limites. Il convient de les analyser et d'en critiquer les manques afin d'«inventer» de nouvelles politiques plus efficaces, prenant en compte les contraintes fortes que sont la démographie, l'environnement, la production agricole. Par exemple, dans les pays sous-développés d'Afrique noire, la démographie est très dynamique posant avec acuité le problème de la sécurité alimentaire des populations. Le principe du développement durable vise à concilier développement et conservation afin que les besoins des générations futures puissent encore être satisfaits. A l'analyse conjoncturelle immédiate s'ajoute donc une analyse prospective mettant en place les éléments pour créer les conditions du développement des pays de cette zone à moyen et à long terme. (Touhami, 2010). Le concept de développement durable se rapprochant par des aspects de la politique prônée par la plupart des partis écologistes européens, n'entre pas en contradiction avec la conception capitaliste du développement économique et industriel. La «soutenabilité» du développement devient même un gage de croissance engendrant de nouveaux besoins, donc de nouveaux marchés, notamment ceux liés à la protection de l'environnement, à la distribution de l'eau et à l’économie d'énergie. (Touhami, 2010). En effet, la Banque mondiale, dans son rapport de 19924, affirmait qu’: «il n'y a pas de différence entre les objectifs de la politique de développement et une protection appropriée de l'environnement. L'une et l'autre doivent avoir (..), une amélioration du bien-être.» (Banque Mondiale 1992) .Cette façon de poser le problème, relativement nouvelle à l'orée des années 1990, a fini par éclipser le côté utopique de l'écologie politique. Elle a également, évoqué les préoccupations écologiques uploads/Politique/ 1-pb 8 .pdf

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