INTRODUCTION En France, entre 1848 et 1871, trois régimes politiques se succède

INTRODUCTION En France, entre 1848 et 1871, trois régimes politiques se succèdent : la IIe République (1848-1852), le Second Empire (1852-1870) et la IIIe République (A partir de 1870). En effet, l’instauration du suffrage universel masculin en 1848 ne suffit pas à trancher la question du régime politique et, en raison des tensions qui s’expriment entre les différents groupes sociaux, le projet républicain est un échec. Avec le Second Empire, le retour à un régime autoritaire n’empêche toutefois pas la prospérité économique et la politique de grandeur nationale. La France connait une période de paix à l’intérieur de ses frontières. A l’extérieur, elle joue un rôle important dans la construction de l’unité italienne. Mais c’est contre elle que l’Allemagne réalise son unification en 1871. La guerre précipite la fin du régime et la mise en place d’un nouveau régime républicain : la IIIe République. Celle-ci s’enracine progressivement, en surmontant non sans mal les oppositions qu’elle rencontre ainsi que ses contradictions. Leçon 1 La difficile entrée dans l’âge démocratique : la Deuxième République et le Second Empire. Leçon 2 La Troisième République avant 1914 : la mise en œuvre du projet républicain. Leçon 1 La difficile entrée dans l’âge démocratique : la Deuxième République et le Second Empire. En quoi la Deuxième République et le Second Empire marquent-ils une étape vers la mise en place de la démocratie en France ? I. LA DEUXIÈME RÉPUBLIQUE, DES IDÉAUX ET UN ÉCHEC A. Le rêve d’une République démocratique et sociale PPO : Alphonse de Lamartine en 1848 / George Sand, une femme engagée en politique. • Les premiers mois de la République suscitent beaucoup d’espoirs parmi les républicains qui ont mené la révolution de 1848. La République est proclamée dans un climat d’effervescence symbolisé par la plantation d’arbres de la liberté. Le gouvernement est notamment composé du poète Alphonse de Lamartine, de l’avocat Ledru-Rollin conseillé par George Sand et du théoricien socialiste Louis Blanc. Dès le début du mois de mars, des décisions importantes sont prises, comme l’adoption pour la première fois dans l’histoire de France, du suffrage universel masculin, l’abolition de l’esclavage et de la peine de mort par décret le 27 avril. • Des mesures sociales sont aussi prises : dès le 2 mars, la journée de travail est diminuée d’une heure. Les Ateliers nationaux sont institués afin de fournir du travail aux chômeurs parisiens. Des clubs politiques apparaissent partout en France. On en compte 236 à Paris, mais aussi plus d’une 20aine à Rouen ou dans les autres grandes villes de France. La nouvelle république stimule l’essor des nouveaux titres de presse, avec notamment des journaux féminins comme la Politique des femmes ou la Voix des femmes. B. Le tournant conservateur et les blocages du régime • Cependant, la crise économique qui persiste, rend les patrons et les investisseurs prudents quant au développement de leurs activités. Ainsi, le nombre de chômeurs augmente. Les premières élections au suffrage universel voient l’élection d’une majorité de « républicains du lendemain » qui ferme les Ateliers nationaux considérés comme trop coûteux, le 21 juin 1848. • Dès le lendemain, l’agitation gronde et Paris se couvre de barricades. Après plusieurs jours de combat, l’armée mate l’insurrection ouvrière dans le sang (23-26 juin 1848). • Lors des premières élections présidentielles du 10 décembre 1848, Louis- Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, est élu président de la République avec 74% des suffrages. Dans son gouvernement comme dans l’Assemblée législative élue en mai 1849, les royalistes sont majoritaires. PPO : Louis-Napoléon Bonaparte, premier président de la République. C. Le coup d’État et la persécution des républicains • Exploitant « la peur des rouges », la majorité restreint les libertés, renforce l’influence de l’Église sur l’enseignement primaire et secondaire, et exclut le tiers le plus pauvre et le plus instable du corps électoral. La loi du 31 mai 1850 limite le suffrage universel en obligeant les citoyens à résider depuis plus de trois ans dans une commune pour pouvoir y voter. Cette mesure a pour conséquence de réduire d’un tiers le corps électoral. Le suffrage n’est plus universel … • La Constitution établissant la non-ré éligibilité du président, L-N demande une réforme afin d’éviter de devoir quitter le pouvoir en 1852. Mais après l’échec de cette réforme, il réalise un coup de force avec ses proches et des généraux fidèles pour prendre le pouvoir : le coup d’État du 2 décembre 1851. Il dissout l’Assemblée nationale et les parlementaires jugés les plus dangereux sont arrêtés. • Néanmoins, une résistance s’organise à Paris et en Province. A Paris, l’armée tire sur la foule. En province, les exécutions sommaires sont nombreuses. Les opposants sont pourchassés, les insurgés sont emprisonnés, déportés ou éloignés du territoire métropolitain tandis que les grandes figures républicaines comme Victor Hugo, Edgar Quinet ou Victor Schœlcher, s’exilent. II. LE SECOND EMPIRE, UN RÉGIME AUTORITAIRE ORIGINAL (1852-1870) A. La mise en place d’un régime vertical et autoritaire • En un an, L-N B réorganise les pouvoirs et promulgue une nouvelle constitution, dont il est la clé de voûte. Elle est approuvée par le peuple français lors d’un plébiscite organisé en novembre 1852. Le 2 décembre 1852, la Deuxième République est abolie et L-N B proclame le Second Empire, un régime qui se veut à la fois fort et reposant sur l’assentiment du peuple. Ce régime est pensé comme une restauration du Premier Empire. • La Constitution accorde tous les pouvoirs à l’empereur : initiative des lois, nomination de la plupart des parlementaires. Elle s’accompagne de mesures de restriction des libertés : la presse n’est plus libre et les réunions sont interdites. L’opposition est réduite au silence, les élections sont encadrées par le biais de candidatures officielles. Le régime s’appuie sur les préfets et l’Église. Après une tentative d’assassinat contre l’empereur en 1858, la loi de sûreté générale restreint encore les libertés publiques et permet de pourchasser les opposants jugés dangereux. • Napoléon III veut aussi inscrire son régime dans la durée : son mariage avec l’Espagnole Eugénie de Montijo et la naissance du prince impérial établissent une dynastie. La France rayonne aux yeux du monde grâce aux fêtes impériales données au Château de Compiègne. La politique étrangère de l’empereur, d’abord victorieuse, lui permet de s’imposer. B. La libéralisation du régime et la montée des oppositions • La libéralisation du régime s’effectue dans le contexte de croissance économique suscité par la Révolution industrielle. Dès 1859, l’empire commence à se libéraliser. Napoléon III amnistie certains de ses opposants en 1860. En 1860 et 1867, des pouvoirs supplémentaires sont accordés aux Assemblées, dont l’examen détaillé du budget et le droit d’interpellation. En 1864, le droit de grève est autorisé et en 1868, une loi libéralise la presse tandis qu’une autre autorise les réunions pendant les campagnes électorales. • À partir de 1869, un régime semi-parlementaire voit le jour : forte de son renforcement, l’opposition (1/4 des députés en 1869) pousse l’empereur à appeler Émile Ollivier à la tête du gouvernement en juillet 1870. Celui-ci instaure un régime parlementaire où les ministres sont responsables devant les Chambres et où le corps législatif peut disposer de l’initiative des lois. Le gouvernement nomme de grandes commissions sur la décentralisation et la liberté de l’enseignement supérieur. La candidature officielle est abandonnée et la loi de sûreté générale est abrogée. • Cependant, l’empereur est lâché par les catholiques qui lui reprochent son soutien à l’unité italienne autour du roi de Piémont-Sardaigne. Il subit aussi de nombreux échecs en politique extérieure, notamment lors de l’expédition au Mexique entre 1861 et 1867. En Europe, il se laisse entrainer dans une guerre mal préparée contre la Prusse et doit faire face à une opposition grandissante. Conclusion : la guerre et la chute du régime • Alors que la guerre fait rage contre la Prusse, le gouvernement libéral ne résiste pas à l’enchainement des défaites. Il est remplacé par des bonapartistes autoritaires. • Le 3 septembre 1870, l’empereur est fait prisonnier à Sedan. Les Parisiens renversent le régime. La reddition de l’empereur permet aux républicains de proclamer la république le 4 septembre 1870. VOCABULAIRE • Suffrage universel masculin : système électoral dans lequel tous les hommes, majeurs (21 ans) et disposant de leurs droits civiques et politiques, bénéficient du droit de vote. • Ateliers nationaux : chantiers d’intérêt public destinés à fournir du travail aux nombreux chômeurs. • Clubs : mot emprunté à l’anglais pour signifier la réunion de plusieurs personnes, à certains jours fixes, pour s’entretenir des affaires publiques. • « Républicains du lendemain » : monarchistes qui se sont ralliés après la révolution de février à la République, certains sincèrement, d’autres par intérêt, contrairement aux « républicains de la veille » qui étaient républicains avant février 1848. • Corps électoral : électorat est constitué de l'ensemble des électeurs pouvant participer à une élection donc disposant du droit de vote pour cette élection. • Coup d’État : renversement illégal du pouvoir, le plus souvent par la force. • Plébiscite : consultation directe des électeurs, appelés à répondre par « oui uploads/Politique/ histoire-theme-2-theme-3-compressed.pdf

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