Latour, Bruno, Changer de société, refaire de la sociologie (résumé synthétique

Latour, Bruno, Changer de société, refaire de la sociologie (résumé synthétique) 1 LATOUR, Bruno, CHANGER DE SOCIETE, REFAIRE DE LA SOCIOLOGIE INTRODUCTION « Social » ? « la question du social émerge lorsque les liens dans lesquels nous sommes pris commencent à se défaire » (p.357) -Social n° 1 (sociologie du social) : « Social N°1 » (résumé pp.10-11) : désigne le social comme un état de choses stabilisé, de choses déjà assemblées (on peut accepter cette définition uniquement en ce sens). « Je reconnais que dans la plupart des situations, il est non seulement raisonnable mais aussi indispensable de recourir à la sociologie du social, dans la mesure où elle offre un raccourci commode permettant de désigner tous les composants déjà acceptés dans le monde commun [ce qui a déjà été assemblé et est stable, dont les ingrédients sont connus, dont le nombre reste suffisamment limité]. » (ex, ne pas se passer de notions comme « mobilité ascendante », « classes populaires », « capital social », socialisation », « totalitarisme, « contexte politique », etc., sous prétexte que leur composition exacte n’est pas toujours vérifiable) (p.19) ! Cette définition devient un problème lorsqu’elle désigne un type de matériau (quelque chose fait en social ; « ordre social », « structure sociale », la « dimension sociale » de quelque chose, etc.), avec des propriétés spécifiques (des choses faites « en » social). ! Elle n’est plus adaptée pour les cas de nouvelles associations d’acteurs (voir plus bas) (moment où il faut laisser aux acteurs la possibilité de déployer leur propre théorie du social (p.22)), lorsque les choses changent trop rapidement. (Elle est pré-relativiste (p.22)). « le social n° 1, tel qu'on le définit d'habitude, n'est qu'un moment particulier dans la longue histoire des assemblages, une forme transitoire suspendue entre la quête du corps politique d'une part et, de l'autre, l'exploration du collectif » (p.358)  En effet, contradiction car « social » désignerait à la fois mouvement, assemblage et ingrédient spécifique. -Confusion due au fait que les sciences sociales ont poursuivi 3 objectifs légitimes différents, sans respecter strictement leur ordre et en les confondant (voir p.233) : « a) rendre compte des différentes manières dont le social est ingénieusement construit par ceux qui y prennent part [il convient en effet de « déployer toute la gamme des controverses sur les associations possibles, sur le monde social » (p.348), et ce « afin de jauger le nombre de ceux qui pourraient participer à tout assemblage futur » (objet de la 1ère partie) (p.360). La question est « combien sommes-nous ? » (p.367)] ; b) mettre fin aux controverses portant sur le social en limitant la gamme d’entités { l’œuvre dans le monde [il convient en effet de « montrer par quels dispositifs pratiques ces controverses se trouvent stabilisées dans l’espace et dans le temps » (p.348), bref, les stabiliser, mais ce en collant « à la façon dont les acteurs eux-mêmes stabilisent ces incertitudes en construisant des Latour, Bruno, Changer de société, refaire de la sociologie (résumé synthétique) 2 formats, des standards et des métrologies » (objet de la 2ème partie) (p.360), d’où que cette stabilisation ne fait pas un bond prématuré vers la prétention des « matter of fact » (p.377)] ; et c) essayer de résoudre la « question sociale » en offrant une sorte de prothèse { l’action politique. [il convient en effet de « définir les procédures acceptables pour composer le collectif en se rendant utile { ceux qui ont fait l’objet de l’étude » (p.348) ; bref, rechercher une efficacité politique (p.348), et plus particulièrement « voir comment les assemblages ains constitués peuvent renouveler notre sentiment d’appartenance au même collectif » (p.360) ; la question est : « pouvons-nous vivre ensemble ? » (p.367 ; voir aussi p.378)] » (p.233 ; réénumération de ces objectifs aux p.348 et 360)  En résumé : déploiement d’abord, stabilisation ensuite, composition enfin. ! Ce projet de l’explication sociale était légitime autrefois : « les relations sociales plus anciennes sont empaquetées de façon à fournir des explications toutes faites à bien des énigmes » (p.35) Mus par une volonté de garantir la paix civile, encourages par l’Etat, lors de la modernisation et en vue d’elle, les sociologues du XIX ont repris à leur compte les tâches de la politique.  Ils ont confondu les assemblages respectifs du politique et du collectif (devoir à la fois rendre le social traçable et jouer le rôle politique) : la société (dont l’émergence était confondue avec la circulation du social) comme invention politique du XIX, transition de figure entre le Léviathan du XVIII et le collectif du XXI (p.235 + réf. dont Foucault, « Il faut défendre la société ») Remarque : « les sociologues n’avaient pas tort d’agir ainsi, ils ont simplement pensé qu’utiliser « le social », et, en particulier, la société pour définir le monde commun les rapprochait de la solution. Ils voulaient avoir leur mot à dire sur les questions politiques de leur temps, intervenri dans le progrès rapide de la modernisation, ou (p.361) pour le moins appliquer les lois de leurs sciences { l’ingéniere sociale. » (p.362)  « L'existence supposée de la société a empêché l'émergence d'un collectif bien assemblé et a déjoué les efforts visant à définir l'étrange espèce de corps institué que les activités politiques devraient être capables de générer. » (p.235) ! On doit toujours supposer que le corps politique (« dieu mortel » disait Hobbes), bien que virtuel et total, est toujours déj{ l{, c’est le problème insoluble de la représentation politique (faire en sorte que le multiple devienne un et que l’un se fasse obéire de la multitude) (problème depuis au moins le mythe du contrat social).  Cette assemblée virtuelle et totale est donc constamment en danger de dissolution ! (voir W. Lippman, The Phantom Public et autres réf. pp.235-237) D’où la nécessité de l’action politique. -Or, on a du supposer donc que le corps politique, métamorphosé en société, tienne de lui-même, même en l’absence d’activité politique ! (voir notamment Z. Bauman, Intimations of Postmodernity, pour qui la société a été inventée afin de remplacer la politique révolutionnaire)  Les difficultés à saisir le social proviennent de cette transformation : « si elle [l’entité “société”] est déj{ l{, les moyens pratiques mis en œuvre dans sa composition ne sont plus traçables ; si elle est totale, les moyens pratiques mis en œuvre pour la Latour, Bruno, Changer de société, refaire de la sociologie (résumé synthétique) 3 totaliser ne sont plus visibles ; si elle est virtuelle, les moyens pratiques mis en œuvre pour la réaliser, la visualiser et la rassembleront disparu du champ de vision. [] Aussi longtemps que l'ombre de la société obscurcira le collectif, et dissimulera celle, plus ancienne encore, du Léviathan, aucune science du social ne saurait se développer. Pour le dire de façon plus grossière: soit vous avez la société, soit vous avez la sociologie. » (p.237) Remarque : les sociétés, conscients de la faiblesse intrinsèque de la notion de société ont toujours essayé d’en limiter le danger, par exemple en affirmant qu’elle est virtuelle. (p.237) !  « Sans cette impérieuse obligation de jouer un rôle (p.61) politique, les sociologues n’auraient jamais osé limiter la première source d’incertitude en se coupant du travail explicite et réflexif effectué par les ethnométhodes des acteurs eux- mêmes. » (p.62) Ils auraient été véritablement empiriques (p.347). ! Mais actuellement, il n’est plus possible d’inspecter les ingrédients qui entrent dans la composition des forces sociales (surtout en invoquant des forces invisibles). Tant en effet le nombre de nouveaux candidats à l’existence commune est grand et les limites des collecteurs que l’on avait imaginés jusqu’ici pour rendre la cohabitation viable étroites. (p.374). Science et technologie ont multiplié les participants (OGM, ONG, « On ne met pas ces nouveaux vins dans ces vieilles outres » que sont les anciennes catégories). -Actuellement, « lorsqu'une explication sociale est avancée, il n'y a plus aucun moyen de savoir si c'est par suite d'une véritable avancée empirique, d'une standardisation rendue nécessaire, d'une tentative d'ingénierie sociale, ou par simple paresse intellectuelle. » (p.234) -« Société » : le social semble actuellement dilué, fait d’un assemblage hétéroclite d’éléments hétérogènes, { la fois humains et non-humains (ce qui doit aussi nous inviter { repenser la Science avec un grand S telle qu’elle se présentait lors de la modernisation), -ces derniers (ex : microbes, massifs de coraux) pourtant associés aux formes sociales déj{ répertoriées mais n’étant pas encore clairement sociaux (p.153). !  Donc, le social ne peut être pris comme matériel ou domaine particulier délimité (la « société », qui est plutôt un connecteur parmi d’autres), et on ne peut invoquer d’ « explication sociale » pour expliquer un état de choses données (le livre tentera de montrer cela). Le social 1 prend pour explication ce qui est à expliquer (les associations propres à chaque domaine (droit, économie, etc.) (p.13)) !  Or, «Si l'on ne commence pas par uploads/Politique/ latour-changer-de-societe-refaire-de-la-sociologie.pdf

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