Karl Marx Et l’Idéologie Communiste Par Anne Laret et Julien Houbrechts Sa vie

Karl Marx Et l’Idéologie Communiste Par Anne Laret et Julien Houbrechts Sa vie Karl Heinrich Mordechai Marx (1818-1883) Philosophe politique, économiste et révolutionnaire allemand, cofondateur avec Friedrich Engels du socialisme scienti- fique et, à ce titre, initiateur du mouvement ouvrier international contemporain. Sa théorie fut à l'origine de l'établissement de régimes politiques communistes dans de très nombreux pays et il demeure l'un des penseurs qui a le plus fortement marqué le XXe siècle de son empreinte. Issu d'une famille de la bourgeoisie d'origine juive convertie au protestantisme, Karl Marx naquit à Trèves le 5 mai 1818 et fit ses études de philosophie et de droit. Marx devint rédacteur en chef de la Gazette rhénane. Membre d’un groupe qui herche à tirer des conclusions esthétiques et révolutionnaires de la philosophie de Georg Hegel , ses opinions politiques étaient alors plutôt radicales, mais il n'était pas encore commu- niste. Ses critiques sur les conditions politiques et sociales de l'époque, publiées dans Rheinische Zeitung, lui valurent les foudres des autorités prussiennes, qui firent interdire le journal et poussèrent Marx à quitter le pays. Il partit alors pour Paris où, après avoir étudié de manière approfondie la philosophie, l'histoire et les sciences politiques, il adopta l'idéologie communiste. lors d'une visite de Engels (Paris 1844), les deux hom- 1 LES GRANDS PHILOSOPHES DU XXI SIÈCLE 23 Mai 2006 mes se rendirent compte qu'ils étaient tous deux arrivés à la même conclusion sur la nature des problèmes révolutionnaires : le communisme, forme la plus radicale de l'idéologie révolutionnaire leur apparut alors non plus comme un idéal d'égalitarisme mais comme «la forme nécessaire et le principe énergétique du futur prochain». Marx et Engels marquaient ainsi une rupture avec l'idéalisme hégélien de gauche et plus lar- gement l'idéalisme de Hegel lui-même. Marx écrivait : « Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de différentes manières, ce qui compte c'est de le changer ». Au milieu des années 1840, Marx et Engels prennent une part active dans la vie alors bouillonnante des groupes révolutionnaires parisiens. Marx, considéré comme un dangereux révolutionnaire, est chassé de Paris en 1845. Il arrive alors à Bruxelles. Au printemps 1847, Marx et Engels rejoignent un groupe politique clandestin, la Li- gue des Communistes. Ils y prennent une place prépondérante lors de son second congrès à Londres en novembre 1847. A cette occasion, on leur demande de rédiger le Manifeste de la Ligue, connu sous le nom de Manifeste du Parti communiste, qui paraît en fé- vrier 1848. Exil politique Peu après la parution du Manifeste, des révolutions éclatèrent en France et en Alle- magne. Le gouvernement belge, craignant que cette vague de révolutions ne déferle sur la Belgique, chassa Karl Marx. Il gagna alors Paris puis la Rhénanie. Il s'installa enfin à Cologne où il fonda et édita un journal communiste, la Nouvelle Gazette rhénane. Après l'échec des révolutions en France et en Europe, il s'exila alors à Lon- dres, où il passa le reste de sa vie. En Angleterre, Karl Marx se consacra à l'étude et à l'écriture. Il travailla également à la construction d'un mouvement communiste international. Il rédigea à cette période plusieurs ouvrages considérés comme des grands classiques de la théorie communiste (ou marxiste). Parmi ces ouvrages, citons le Capital. Il fit l'analyse systématique et his- torique de l'économie du système capitaliste et développa la théorie de l'exploitation par les capitalistes de la classe ouvrière à travers l'appropriation par les premiers de la «plus-value» produite par le prolétariat. Dernières années La Ligue communiste fut dissoute en 1852 mais Karl Marx continua à correspondre avec des centaines de révolutionnaires dans le but de former une autre organisation révolutionnaire : l'Association internationale des travailleurs (AIT) connue sous le nom de Ire Internationale. Elle rassemblait des organisations ouvrières d'inspirations idéologiques diverses. L'AIT ( Ie internationale) fut dissoute en 1876. Les huit dernières années de sa vie furent marquées par une lutte incessante contre des douleurs physiques qui l'empêchèrent de mener à bien ses travaux politiques. Karl Marx se consacre ensuite essentiellement à l'achèvement du Capital. Malheu- reusement, sa santé déclinante l'empêche d'achever les deux derniers volumes du Capital. Engels se chargera par la suite de rassembler et mettre en forme ses notes afin de les publier. 2 Ses idées La pensée de Marx peut être vue à la fois comme une philosophie, une sociologie, une analyse économique du capitalisme, et un projet communiste révolutionnaire. Matérialisme historique « Le mode de production et des rapports sociaux qui en découlent, en un mot, la structure économique de la société est la base réelle sur laquelle en- suite l’édifice juridique et politique se construit de telle sorte que le mode de production de la vie matérielle domine en général le développement de la vie sociale, politique et intellectuelle. » Marx - Le Capital – L’infrastructure détermine la superstructure ( évolution sociale, intellectuelle et politique) Le matérialisme historique est une théorie qui constitue à la fois une rupture philoso- phique et politique, explique qu'à chaque époque (Antiquité, féodalisme, capitalisme bourgeois) le système économique dominant (infrastructure) donnant naissance à des besoins vitaux détermine la forme de l'organisation politique et juridique de la société (la «superstructure») et conditionne le processus de la vie politique, sociale, culturelle et intellectuelle de cette même époque. Les hommes font leur propre histoire, mais sur la base de conditions données, héri- tées du passé. Parmi celles-ci, les conditions de la reproduction matérielle de la so- ciété sont déterminantes. D'autre part, pour Marx, l'histoire humaine ne suit pas comme dans le positivisme comtien un déroulement linéaire vers le progrès. Marx s'inspire de Hegel, qui con- sidère que le devenir de toute réalité se comprend dans la triade suivante : l'affir- mation (la thèse), la négation (l'antithèse), et la négation de la négation (la syn- thèse). Toutefois, si pour Hegel cette évolution se déduit de la nature de l'Esprit, pour Marx elle s'inscrit dans l’évolution de l’activité humaine. Aussi est-il amené à penser que les conditions économiques et matérielles déterminent l'anatomie d'une société. Et ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine la réalité, mais c'est la réalité sociale qui détermine leur conscience. Lutte des classes (principe d’exploitation) « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte des classes (…) Oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue (…) La société bourgeoise moderne, issue de l’effon- drement de la société féodale, n’a pas aboli les oppositions de classes. Marx et Engels – extraits du Manifeste du parti communiste Cette lutte des classes est donc ramenée à un duel. C'est ainsi que se sont mises en place des classes sociales et dès lors l'histoire de la so- ciété est devenue une histoire de luttes entre les dirigeants et les exécutants, dominants et dominés, exploitants et exploités, c'est-à-dire un rapport de force entre ceux qui 3 louent leur force de travail (les classes sociales opprimées) et les propriétaires des moyens de production, détenteurs du capital (la classe dominante, la bourgeoisie). Théorie du prolétariat Chez Marx, les prolétaires ne sont pas que les pauvres. Les prolétaires sont le résultat de la dynamique du système capitaliste, et d'un mouvement historique irréversible. C'est un individu qui est obligé de se salarier pour répondre à ses besoins, dont le travail est de plus en plus réduit à une seule tâche. Un ouvrier qui visse un boulon sur une chaîne de montage de voiture est un prolétaire. Un trader en salle de marché qui vend des options sur indices du CAC40 est aussi un prolétaire (on remarquera que le deuxième est en général très bien payé). La religion Marx critique fortement le rôle de la religion. Il critique les aspects philosophiques et sociaux de la religion. Marx est athée et s’en revendique, sans faire de l'athéisme une nouvelle « religion ». Marx s'intéresse surtout à la religion à cause du rôle qu'elle exerce sur la société. Pour Marx, la religion est une structure créée par la classe dominante, et qui évolue selon ses besoins. La religion et les hommes qui la font (prêtres, évêques, etc) sont des alliés objectifs de la classe dominante (et, pour ce qui est du haut clergé, en est directement membre). Ce que récuse avant tout Marx, c'est l’effet anesthésiant, aliénant et mystifiant des religions sur la mentalité collective. De là son expression célèbre : "La religion est l'opium du peuple" La valeur-travail « Ce capitalisme a acheté la force de travail à sa valeur journalière… Mais qu’est-ce qu’un jour de travail ? …. En tant que capitaliste, il n’est que capital personnifié… or, le capital n’a aucun penchant naturel à s’accroître, à créer une plus-value, à absorber, au moyen de sa partie constante, les moyens de production, la plus grande masse possible de travail extra. Le capital est du travail mort qui, semblable au Vampire, ne s’anime qu’en suçant le travail vivant et sa vie est d’autant plus allègre qu’il en pompe davantage… Le capi- talisme en appelle donc à la loi de l’échange de marchandises. Il cherche, lui, comme tout uploads/Politique/karl-marx.pdf

  • 22
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager