BÉNÉDICTIONS DE L’ÉGLISE À L’USAGE DES LAÏCS Avis au lecteur : Cette édition re

BÉNÉDICTIONS DE L’ÉGLISE À L’USAGE DES LAÏCS Avis au lecteur : Cette édition reproduit de larges extraits du Livre des bénédictions, publié en 1988 par les éditions Chalet-Tardy, traduction officielle du De benedictionibus promulgué à Rome le 31 mai 1984. Les textes propres à l’édition francophone du Livre des bénédictions sont signalés par un chiffre qui subdivise le paragraphe. Les textes bibliques ont été mis à jour d’après la nouvelle traduction officielle liturgique. Pour des raisons pastorales, avec l’aval de l’Association épiscopale liturgique pour les pays franco- phones (AELF), certains passages des praenotanda ont été adaptés sous l’autorité du père Michel Steinmetz. Michel Steinmetz est prêtre du diocèse de Strasbourg, docteur en théologie catholique (Institut ­ catholique de Paris), docteur en Sorbonne ès anthropologie religieuse et histoire des religions. Il est aussi curé de paroisses, directeur du service diocésain de pastorale liturgique et sacramentelle, de musique sacrée et d’art sacré, et chargé d’enseignement à la Faculté de théologie catholique de Strasbourg. L ’éditeur remercie vivement le père Michel Steinmetz d’avoir rédigé l’introduction de cet ouvrage ainsi que les diverses entrées des célébrations. Direction : Guillaume Arnaud Direction éditoriale : David Gabillet Direction artistique : Élisabeth Hebert Direction de fabrication : Thierry Dubus Édition : Anne-Sophie Rahm Conception graphique : Bleuenn Auffret Fabrication : Audrey Bord Composition : Text’oh ! Textes liturgiques et bibliques © AELF © Mame, Paris, 2016. www.mameeditions.com ISBN : 978-2-7189-1006-2 MDS : 532 052 Tous droits réservés pour tout pays. Présentation générale 7 Présentation générale V ous tenez entre vos mains un ouvrage curieux. Il va mettre sur vos lèvres des paroles de bénédiction. Étrange, n’est-ce pas ? Ces prières ne sont-elles pas réservées à ceux qui ont reçu le sacrement de l’Ordre ? Non ! L’Église, dans sa grande sagesse, prévoit que, dans bon nombre de circonstances, et en l’absence d’un ministre ordonné, un laïc puisse, en vertu de son baptême, être lui-même le vecteur de la bénédiction de Dieu. L ’Église l’y autorise et l’y encourage. Les paroles de Vie ne doivent jamais paraître inaccessibles ! Elles sont offertes pour être dites et parta- gées. Dieu est proche de tout ce qui fait la vie des hommes, au point de nous avoir donné son propre Fils. L ’Église, cependant, est soucieuse que cet inestimable trésor de sa prière soit respecté et tenu en haute estime ; voilà pourquoi des indications, que l’on appelle « rubriques », courent au fi l du texte. Elles vous permettront de célébrer au mieux ces bénédictions, et de le faire en communion profonde avec toute l’Église. Les bénédictions ici rassemblées, toutes prononçables par des laïcs, sont issues d’un livre liturgique offi ciel : le Livre des bénédictions. « C’EST UNE BÉNÉDICTION ! » Voilà une expression qui jaillit du cœur ! On sent bien là tout l’indicible d’une joie reconnaissante et débordante devant telle situation, telle personne… L’étymologie du mot confi rme cet usage : benedico en latin désigne le fait de dire du bien de quelqu’un, ou de bien parler de quelqu’un ; ce verbe porte aussi l’idée de louer et célébrer, ou de bénir et consacrer. Le mot benedictio traduit la louange, la bénédiction, mais désigne égale- ment une chose bénite, consacrée. D’emblée apparaît un double mouvement dans la bénédiction : elle consiste à la fois à dire du bien et à célébrer le bien reçu. C’est ce qui transparaît du cantique aux Éphésiens (Ep 1, 3) : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel, dans le Christ. » 8 Dieu nous bénit DANS L’ÉCRITURE Dans l’Ancien Testament, le terme barakh désigne trois choses : la grâce accordée par Dieu ; le souhait humain que Dieu agisse favorablement envers quelqu’un d’autre ; la joie de celui qui voit la réussite ou le bonheur d’autrui. La bénédiction est perçue comme une expression de la manifes- tation de Dieu. Dieu se dit par ce qu’il fait et il fait ce qu’il dit : le bien. Pour lui, le dire et le faire sont identiques (c’est d’ailleurs le même verbe hébreu : dâbar). Dans le Nouveau Testament, trois termes grecs ont été traduits par « bénédiction » : – eulogia, qui a donné en français le mot « éloge » et qui désigne les grâces spirituelles et matérielles procurées à l’homme par Jésus Christ ; – makarios, qui revêt une signifi cation spirituelle (c’est ce terme qui a été utilisé par Élisabeth pour bénir Marie enceinte de Jésus) ; – eulogetos, qui s’applique exclusivement à Dieu et à Jésus Christ (on le retrouve notamment dans la Lettre aux Romains [9, 5] : « Dieu, béni pour les siècles »). LE DOUBLE MOUVEMENT DE LA BÉNÉDICTION Quand l’Église célèbre les signes qui sont pour elle la présence réelle et effi cace du Christ (les sacrements), elle se souvient toujours que Dieu a l’initiative. Toute l’Écriture en témoigne. C’est parce que Dieu a décidé de faire alliance avec les hommes qu’ils sont invités à lui répondre : son geste précède le nôtre. Ce double mouvement – celui de Dieu et celui de l’homme – habite tout sacrement : lors du baptême, par exemple, Dieu donne la grâce de devenir son enfant dans la foi, mais ce sacrement appelle et demande une vie de foi pour porter pleinement ses fruits. La bénédiction est donc essentielle en liturgie. Elle est l’expression d’un Dieu qui désire faire alliance avec son peuple. La bénédiction s’enracine dans la catégorie biblique du « mémorial » : bénir, c’est se souvenir des hauts faits de Dieu dans le passé pour en vivre aujourd’hui, dans l’espérance que Dieu continuera de nous prodiguer ces 9 Présentation générale mêmes bienfaits à l’avenir. La bénédiction suppose la foi et la réponse croyante. La liturgie catholique comprend de nombreuses bénédictions rituelles. Elles permettent d’implorer, dans l’action de grâce, l’aide et le secours de Dieu qui, très haut et tout-puissant, a décidé de se faire le Tout-Proche, Dieu-avec-nous. Toute l’Écriture […] nous rappelle que le Messie accomplit la promesse de bénédiction de Dieu, la promesse des origines, que Dieu avait faite à Abraham, le père de tous les croyants : « Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai […] En toi seront bénies toutes les familles de la terre » (Gn 12, 2-3). C’est la promesse qu’Israël avait toujours gardée vivante dans la prière, particulièrement dans celle des Psaumes. C’est pourquoi Celui qui est acclamé par la foule comme le Béni, est en même temps Celui en qui sera bénie toute l’humanité. Dans la lumière du Christ, l’humanité se reconnaît ainsi profondément unie et comme recouverte par le manteau de la bénédiction divine, une bénédiction qui pénètre tout, soutient tout, rachète tout, sanctifi e tout1. CÉLÉBRER L’INITIATIVE DE DIEU DANS L’EXISTENCE HUMAINE Toute l’existence humaine est ainsi appelée à s’inscrire dans la béné- diction promise par Dieu. L ’Église, qui est toujours en prière, manifeste que l’existence reçoit ainsi sa plénitude de sens. C’est pour cela qu’un livre liturgique, le Livre des bénédictions2, propose des bénédictions tant pour des personnes que pour des activités humaines et des objets (objets de culte et de dévotion, mais aussi instruments de travail, véhicules, maisons, etc.). Il ne s’agit pas d’exprimer ou d’assumer un sentiment religieux marqué par le fétichisme, ou de s’assurer la protection divine. Au contraire, quand l’Église célèbre une bénédiction, c’est avant tout pour célébrer l’ini- tiative de Dieu au cœur de toute réalité humaine et inviter à l’action de grâce. C’est pourquoi il est intéressant de noter combien chaque formulaire du Livre des bénédictions recourt systématiquement à la parole de Dieu, de 1. BENOÎT XVI, Homélie du dimanche des Rameaux, 1er avril 2012. 2. Livre des bénédictions, Paris, Chalet-Tardy, 1988. 10 Dieu nous bénit manière explicite par une lecture, mais aussi implicite par le contenu même des prières. Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ1. Un document romain important daté de 2001, le Directoire sur la piété populaire et la liturgie2, montre que le Moyen-Âge a vu naître et se dévelop- per de nombreuses expressions de la piété populaire. Bon nombre de pratiques, survivances de rites païens ou inspirées par les rythmes de la nature et des saisons, ont été christianisées et évangélisées à cette époque. Cela a permis de progresser dans une meilleure compréhension de la foi : rien de ce qui fait la vie des hommes ne reste étranger à la puissance de vie de l’Église. La piété populaire ne perd pas de vue que c’est « au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit » que débutent toute prière et toute liturgie, qu’est conféré le baptême et qu’est toujours invoquée la bénédic- tion divine. La bénédiction s’accompagne traditionnellement du signe de la croix, pour bien manifester que les uploads/Religion/ a-l-usage-des-laics-enedictions-de-l-glise.pdf

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  • Publié le Mai 05, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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