Background de Fosten Niederlitz, prêtre de Sigmar Virage brutal Il fut un temps
Background de Fosten Niederlitz, prêtre de Sigmar Virage brutal Il fut un temps qui semble être une éternité à ma mémoire, j’avais l’habitude de partir chasser en forêt avec mon père, Kurt Niederlietz. Nous partions de longues heures hors des rares chemins battus de la Drakwald pour nous y enfoncer prudemment en guettant notre proie. Sa réputation n’était plus à faire tant les lapins les plus dodus, les chevreuils les plus rapides et les sangliers les plus massifs croisaient immanquablement la trajectoire de son carreau. Contrairement aux autres chasseurs du village, il préférait se servir d’une arbalète fabriquée par le vieux Gustav, notre maréchal-ferrant et armurier. L’arme était lourde et lente, mais d’une telle puissance qu’un tir bien ajusté était fatal à tous les coups. Les autres se servaient plus aisément d’arcs courts qui leur permettaient d’aligner deux flèches avec célérité. Mon père refusait obstinément d’admettre cet avantage, même la fois où, son carreau ayant percé la cuisse d’un jeune brocard, l’animal tenta de prendre la fuite, sa course n’étant aussitôt stoppée que par l’une de mes flèches qui lui perça le cou. Une fois la bête tuée, nous rentrions à la maison où ma mère nous attendait, inquiète comme de coutume. Breder était une bourgade hochlandaise paisible, pour moitié enfouie sous les Monts du Milieu, au nord de la sombre Drakwald. Les quelque 450 villageois qui y habitaient vivaient simplement, tirant leurs maigres revenus de l’extraction de minerai des montagnes et de la petite carrière de marbre dont la production était systématiquement vendue à Bergsburg, pour ensuite honorer les nombreuses commandes émanant des bâtiments officiels de tout l’Empire. La plus grande fierté des habitants était que leur pierre avait en partie servi à la construction de l’escalier principal du palais impérial, à Altdorf. Au fond, c’était un peu grâce à eux si l’Empereur descendait de ses appartements tous les matins avec une telle élégance. Pour le reste, la chasse et les récoltes estivales de nos lopins de terre cultivée subvenaient aux besoins de toute la communauté. Quelques fois, nous avions la visite de colporteurs ou autres marchands, l’occasion d’obtenir matériel et nouvelles de l’Empire. Il faut dire que l’accès à Breder n’est pas des plus aisés et que peu de panneaux indiquent encore sa direction sur les étroits chemins bosselés. Il n’avait jamais été jugé nécessaire de remédier à cette situation, eut égard au faible nombre de visiteurs et autres aventuriers qui osaient braver les dangers de la forêt ténébreuse. Cet isolement ne paraissait gêner personne, sauf moi. Alors que je n’étais encore qu’un enfant, mes préoccupations étaient déjà orientées vers l’extérieur de la palissade de bois sensée nous protéger des bêtes et des hors-la-loi. Je posais sans cesse des questions sur le monde qui nous entourait et dont personne ne semblait se soucier. A l’époque, l’éducation des jeunes garçons revenait d’abord à la mère, puis le père veillait à ce que son fils devienne un homme à part entière. Comme la plupart de nos concitoyens, nous vénérions Taal et Rhya, la déesse mère, pour leurs bienfaits. Chaque année, 1 plusieurs cérémonies et fêtes leur étaient consacrées lors de l’arrivée du printemps, de la moisson, ou tout simplement à l’occasion d’une chasse particulièrement fructueuse. Notre chaumière était toutefois ouverte d’esprit et ne négligeait pas une prière à Sigmar de temps à autre. J’ai toujours éprouvé une fascination sans borne pour ce dernier et les années s’écoulant, je passais de plus en plus de temps à la chapelle qui lui était érigée au centre du village, en compagnie de père Nicholas, le prêtre chargé du culte de Sigmar à Breder. Le Grand Théogoniste tient visiblement à ce qu’aucun recoin de l’Empire ne demeure sans représentant de la divinité patronale. Quoiqu’il en soit, c’est là que commença mon instruction. Durant toute mon adolescence, le père Nicholas m’enseigna tout ce qui était nécessaire à l’éveil intellectuel et moral d’un jeune curieux. J’appris beaucoup sur notre patrie, son histoire, sa géographie et sa religion. Petit à petit, les journées de chasse avec mon père s’espacèrent, puis se raréfièrent. Il ne m’en tenait pas rigueur, mais je sentais que cela lui manquait. Le jour de mes vingt ans, je décidai officiellement de devenir initié de Sigmar et Nicholas m’accepta sous son aile. Je l’assistais dans les offices et lorsque l’on faisait appel à sa sagesse en cas de conflit. Nous avions de longs entretiens et mes connaissances s’étoffèrent au fil des mois, puis des années. La relative quiétude de cette période connut un revirement brutal un matin de 2522. Je me souviens parfaitement de ce soldat ensanglanté à l’uniforme vert et rouge du Hochland arrivé dans notre village en titubant. Il était complètement désorienté et à peine avait-il fait quelques mètres qu’il tomba dans l’inconscience. Ce sont Frans et Albrecht, les fils de Gustav, qui l’ont vu les premiers et ils l’amenèrent directement au temple pour qu’il y reçoive les premiers soins. Probablement s’agissait-il d’un messager qui avait été attaqué en cours de route. Ce n’était pas le cas. Lorsque, à force de prières et de compresses froides sur le front, le malheureux revint enfin à lui, il ne cessa de hurler en gesticulant dans tous les sens. « Feytor ! C’est lui le monstre ! La pestilence est sur nous, Sigmar nous a abandonnés ! Il faut fuir ! Nous avons été attaqués au Château Lenkster par une horde de Nurgle ! » Nous restâmes perplexes face aux délires d’un fou. Père Gerhard, notre prêtre de Taal qui venait d’arriver, dit une prière qui calma le soldat immédiatement. En général, ce sort est utilisé pour tranquilliser les animaux stressés, mais cela fonctionne aussi sur les humains. Le soldat reprit son histoire. « Le Dévôt de la Pourriture a répandu sa peste sur nous, nous avons été contaminés et quand ils ont attaqué, nous étions trop faibles pour réagir. Tous sont morts, tous mes compagnons. Moi, j’ai réussi à fuir au moment de l’assaut final. Je n’oublierai jamais les cris. Et l’odeur ! Ces immondités donnent des nausées par leur seule présence ! Château Lenkster a été rayé de la carte et les créatures du chaos se dirigent certainement déjà vers nous ! Il faut fuir ! Fuir ! ». Visiblement, il n’y avait pas de temps à perdre. La situation de Lenkster à la frontière avec l’Ostland nous fait craindre que cette province ait déjà été envahie et mise à sac. Il ne leur faudra que quelques jours pour arriver ici. Nos maigres barricades suffisent à tenir éloignés les brigands et autres hommes- bêtes, mais nous ne pouvons même pas espérer ralentir une armée levée dans le seul but de conquérir l’Empire. 2 La décision d’abandonner le village, aussi déchirante soit-elle, fut prise immédiatement et chacun rentra préparer ses affaires. Quelques heures plus tard, tout le village était prêt à partir et la colonne de villageois entourant les quelques carrioles prit la direction de Bergsburg. Nous espérions que la capitale nous offrirait un abri solide contre la vague déferlante du chaos. Avant le départ, père Nicholas vint me parler. Il m’annonça que mon initiation avait touché à sa fin et me donna une lettre de recommandation à destination du père Archibald de Middenheim pour qu’il m’accepte comme disciple. Il me remit aussi son marteau, celui qui l’avait toujours protégé, et il retourna organiser les préparatifs. Je ne pus dire un mot, et il est trop tard maintenant. Le voyage à travers la Drakwald serait certainement éprouvant mais si nous ne faisions pas de mauvaises rencontres, nous pouvions espérer arriver à la capitale dans une semaine. C’est au cours de ce périple qu’un autre fait majeur de mon existence se produisit. Régulièrement, mon père et moi partions en chasse pour notre subsistance à tous. Le départ précipité ne nous avait pas permis de nous équiper comme il conviendrait et quand bien même nous n’avons jamais disposé de véritable matériel de voyage. Avec le temps, la santé d’Hendrik, le soldat qui nous avait apporté ces funestes nouvelles, n’a cessé de se dégrader. Son corps s’était couvert de pustules putrescentes et il était devenu faible au point de devoir être placé à bord d’une des carrioles. Les efforts conjugués des prêtres Nicholas et Gerhard semblaient vains pour le remettre en état. Hendrik n’avait pas l’air de trop souffrir, mais l’évolution rapide de sa maladie et l’odeur pestilentielle qu’il dégageait incitaient chacun à se tenir à l’écart. La question de la contagion ne s’était pas encore posée en raison de notre absence de connaissances des affections chaotiques. Quand j’y repense, c’était évident en voyant certains villageois se gratter avec toujours plus d’insistance. Heureusement pour moi, les expéditions régulières en éclaireur et les chasses avec mon père me tenaient à l’écart de ces dramatiques conséquences. La dernière d’entre elles est gravée dans ma mémoire à jamais. C’était quelque part dans la forêt, à une ou deux lieues de la caravane de villageois terrifiés qui progressaient lentement dans un silence de plomb. Kurt et moi étions sur la trace uploads/Religion/ background-fosten.pdf
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Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 02, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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