C Ch ho oi ix x d de e h ha ad di it th hs s A. A.1 Les hadiths sont, après le
C Ch ho oi ix x d de e h ha ad di it th hs s A. A.1 Les hadiths sont, après le Coran, la deuxième source de la tradition musulmane. Ce sont des paroles du Prophète qui ont été transmises tout d’abord oralement au moyen d’une chaîne d’intermédiaires jusqu’à l’époque où un certain nombre de compilateurs les ont rassemblées dans des recueils. Les plus connus - les plus volumineux aussi - sont ceux de Bukhârî et de Muslim, mais on s’accorde à considérer six de ces recueils comme particulièrement dignes de foi : outre les deux déjà cités, ce sont ceux de Tirmidhî, Ibn Mâja, Abû Dâwûd et Nasâ’î. Le plus ancien est celui de Bukhârî (mort en 194 de l’Hégire), les autres datant du troisième siècle. La « solidité » d’un hadith dépend de celle de sa chaîne de transmission : celle-ci doit en principe faire figurer tous les intermédiaires qui font remonter la parole citée jusqu’au Prophète2, et ces intermédiaires doivent être reconnus comme étant dignes de foi. Il existe néanmoins des hadiths considérés comme « faibles » par les « docteurs de la Loi », mais qui sont spirituellement très riches et souvent cités surtout dans les ouvrages qui relèvent du taçawwuf (soufisme). Bien que les chaînes de transmission fassent partie intégrante des hadiths et que leur importance ne soit évidemment pas en question, nous ne les reproduirons pas ici, parce qu’elles sont souvent plus longues que le texte lui-même qu’elles servent à introduire, qu’elles sont peu parlantes pour le lecteur occidental, et que le but recherché ici est de communiquer un certain « parfum » - ou un « goût » - propre à la tradition musulmane. Le fait qu’un hadith soit souvent cité par des auteurs soufis est pour 1 Avec l’amicale complicité de Clément Rosereau sans qui ces quelques pages n’auraient pas vu le jour. 2 Par extension, il arrive que l’on cite dans les recueils de hadiths certaines paroles prononcées par des proches du Prophète, notamment lorsque celles-ci viennent préciser ou compléter une parole prophétique proprement dite. 2 nous à cet égard une garantie suffisante de son authenticité3. De même nous permettrons-nous de ne pas reproduire les innombrables eulogies qui suivent les noms propres, l’effet de telles répétitions dans notre langue risquant d’être contraire au but poursuivi ; toutefois, nous maintiendrons un certain nombre de bénédictions sur le Prophète qui sont indissociables de la spiritualité musulmane. Nous essayerons également de ne pas multiplier exagérément les annotations, même si certains hadiths mériteraient (et ont effectivement donné lieu) à de très nombreux commentaires. Les références (y compris aux traductions) seront limitées au strict minimum. Nous indiquons dans une courte bibliographie quelques ouvrages qui pourront permettre au lecteur intéressé de poursuivre son étude. Il nous paraît d’autant plus indiqué de présenter un court choix de hadiths que l’étude de ceux-ci pour un lecteur non préparé pourrait s’avérer assez rebutante. Le recueil de Bukhârî, qui est la toute première référence en la matière et qui a en outre l’avantage d’avoir été traduit en français, risquerait fort de paraître assez rapidement décourageant à qui l’ouvrirait dans le but d’y découvrir le « parfum » que nous avons évoqué. Ce n’est pas, bien entendu, que l’on ne puisse l’y trouver ; mais il faut bien comprendre que la majorité de ces milliers de hadiths sert avant tout à fixer des questions concernant les rites, le droit, l’organisation sociale de la communauté musulmane et ainsi de suite ; ces questions ne sont d’ailleurs jamais dénuées d’importance symbolique, mais c’est là un aspect qui n’apparaîtra pas au premier abord à qui n’est pas familier de cette forme traditionnelle. Dans ce qui suit, nous avons 3 Nous considérerons en particulier comme hadith toute parole citée comme tel par Ibn `Arabî. « Ainsi, en matière de hadiths portant sur les règles religieuses, il se peut que pour eux (les initiés) soit « valide » un hadith que les exotéristes sont d’accord pour déclarer « faible » et de « transmission défectueuse » ; or les initiés peuvent tenir comme « valide » un tel hadith en tant qu’ils l’ont obtenu de leur côté par saisie intuitive (kashf) directement de celui qui l’a prononcé ; de ce fait, ils en tiennent compte pour leurs pratiques spirituelles, autrement que ce n’est établi chez les savants littéralistes, et ces derniers les classent alors parmi ceux qui sont sortis de la religion, en quoi ils sont injustes, car la vérité peut être atteinte sous différents aspects, et celui-ci en est un. Inversement, il se peut qu’un hadith considéré par les littéralistes d’un commun accord comme « valide », ne le soit pas en fait à la lumière du dévoilement intuitif, et les initiés n’en tiennent pas compte pour leurs pratiques. » (Ibn `Arabî, Le Livre de l’Extinction dans la Contemplation, trad. Michel Vâlsan , Etudes traditionnelles, 1953, p. 44. Rééd. Les Editions de l’Œuvre, 1984, p.32.) 3 évidemment privilégié les hadiths les plus « intérieurs », ceux qui nous paraissent – sans prétention à l’exhaustivité, bien entendu - exprimer de manière particulièrement frappante la spiritualité soufie, ceux où l’on entend battre le « cœur de l’Islam ». Il est de tradition en Islam de présenter des recueils de quarante hadiths. Cette formule tire elle-même son origine d’un hadith qui la justifie et l’encourage. Nous nous y conformerons donc dans le florilège présenté ci-dessous. Une dernière précision : certains hadiths sont caractérisés par le fait que Dieu y parle à la première personne. Un tel hadith est dit qudsî (littéralement : saint), ou encore ilâhî (divin) ou rabbânî (seigneurial). Les hadiths qudsî sont bien sûr considérés avec une vénération particulière, mais il importe de souligner qu’ils sont tout à fait distincts de la Révélation coranique. Il n’y a jamais eu aucune confusion ou ambiguïté en Islam entre la Parole divine révélée (le Coran) et les dits prophétiques, même lorsque ceux-ci rapportent des paroles d’origine divine (« rapportées par le Prophète de la part de son Seigneur », selon la formule traditionnelle). Un des aspects de la question est que le Coran a une structure sacrée, manifestation dans notre monde d’un prototype immuable, et que la moindre lettre ne peut en être modifiée ou retranchée, tandis que dans le cas du hadith, même qudsî, des variantes sont possibles. On pourrait exprimer cela en disant que le hadith qudsî est seigneurial dans sa signification, mais pas nécessairement dans sa forme verbale. Il est d’ailleurs à noter que le mot hadith lui-même provient d’une racine dont une des significations est « contingent », tandis que le Coran est qualifié d’éternel. Il s’agit d’un point extrêmement important sur lequel nous ne pouvons insister davantage ici4, mais qu’il faut toujours garder présent à l’esprit. * 4 Nous renvoyons le lecteur à La Niche des Lumières d’Ibn `Arabî (traduction et présentation de Muhammad Vâlsan, Editions de l’Œuvre, 1983) et en particulier à l’annexe de l’ouvrage. 4 Nous citerons en tout premier lieu le hadith suivant à cause de son importance particulière. Hadith Jibrîl (hadith de Gabriel) Omar ibn al-Khattab (proche compagnon du Prophète et futur deuxième calife) a dit: Un jour, alors que nous étions assis auprès de l’Envoyé d’Allâh, vint à nous un homme vêtu d’habits d’une blancheur éclatante et aux cheveux très noirs. L’on ne remarquait sur lui aucune trace de voyage et nul d’entre nous ne le connaissait. Pourtant, il s’assit près du Prophète en plaçant ses genoux contre les siens, posa ses mains sur les cuisses du Prophète, et lui dit : « O Muhammad, fais-moi connaître l’islâm ». L’Envoyé de Dieu dit alors : « L’islâm consiste en ce que tu témoignes qu’il n’y a d’autre dieu que Dieu et que Muhammad est Son Envoyé, que tu accomplisses la prière rituelle, que tu verses la zakât (impôt rituel), que tu jeûnes pendant le (mois de) Ramadân, et que tu fasses le pèlerinage à la Maison d’Allâh si cela t’est possible ». Son interlocuteur lui répondit : - « Tu as dit vrai », et nous de nous étonner que la réponse fût confirmée par celui qui avait posé la question. Puis il reprit - « Fais-moi connaître la foi (imân) ». Le Prophète répondit : « La foi consiste en ce que tu croies en Allâh, en Ses Anges, en Ses Livres, en Ses Envoyés5, et au Jour Dernier, ainsi qu’à la prédestination touchant le bien et le mal. » 5 Cf. p.ex. Cor. 2, 285 ou 25, 78. On notera la reconnaissance explicite des révélations antérieures. 5 L’homme lui dit encore: - « Tu as dit vrai » et il reprit : « Fais-moi connaître l’excellence (ihsân) », et le Prophète lui répondit : « L’excellence consiste à adorer Dieu comme si tu Le voyais, car si tu ne Le vois pas, Lui, certes, te voit. » L’homme lui dit encore : « Fais-moi connaître l’Heure » et le Prophète lui répondit : « L’interrogé n’en sait pas plus à ce sujet que celui qui interroge. uploads/Religion/ choix-de-hadiths.pdf
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Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Oct 27, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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