François Coulombe 06 246 219 Commentaire d’un texte historique La joie du pape

François Coulombe 06 246 219 Commentaire d’un texte historique La joie du pape à la nouvelle du massacre de la Saint-Barthélemy Travail présenté à Madame Claire DOLAN Dans le cadre du cours HST-17789 Religions et sociétés en Europe moderne (Section A) Département des lettres Université Laval Automne 2007 P a g e | 2 COMMENTAIRE D’UN TEXTE HISTORIQUE COMMENTAIRE D’UN TEXTE HISTORIQUE La joie du pape à la nouvelle du massacre de la Saint-Barthélemy INTRODUCTION INTRODUCTION Cette lettre nous projette dans le royaume de France du XVIe siècle ou, plus précisément, en 1572. La troisième guerre civile (1568-15701) a cessé, grâce à l’édit de Saint-Germain, toutefois la haine réciproque entre les catholiques et les huguenots, des calvinistes français (protestants), n’arrête pas de grandir2. L’édit de Saint-Germain, signé le 8 août 1570, est l’une des dispositions prise par l’autorité royale (Charles IX (1550- 1574) et son Conseil) afin d’apaiser le conflit entre les huguenots et les catholiques. Dans cet édit de pacification, les huguenots « obtiennent donc, pour la première fois, quatre places de sureté pour deux ans : La Rochelle, Cognac, La Charité-sur-Loire et Montauban »3. « Le culte réformé est autorisé dans les maisons des seigneurs hauts- justiciers, dans les lieux où il était célébré jusqu’au 1er août 1570, et dans les faubourgs de deux villes par gouvernement4 ». Cette législation est mieux conçue que les autres signées précédemment, mais il reste qu’elle est caractérisée comme étant « boiteuse et mal assise »5. Aussi, le roi de France, Charles IX, accuse ses sujets huguenots de vouloir diminuer son autorité et, de l’autre côté, ceux-ci suspectent les conseillers du souverain de souhaiter installer en France une tyrannie étrangère aux traditions de liberté du royaume6. Ainsi, on peut percevoir des soupçons dans les deux camps où les tensions ne cesseront pas de monter. La paix de Saint-Germain ne va durer que deux ans. La colère des catholiques n’arrête pas d’augmenter dans le royaume de France. La tension s’élève d'un cran le 18 août 1572, durant le mariage entre Marguerite de Valois (catholique), sœur du roi, et Henri de Navarre (roi de Navarre protestant). Beaucoup de chefs huguenots se sont 1 VRAY Nicole. La Guerre des Religions dans la France de l’Ouest Poitou-Aunis-Saintonge 1534-1610. Geste Éditions, La Crèche, 1997, p. 87. 2 JOUTARD Philippe et al. La Saint-Barthélemy Ou les résonnances d’un massacre. Collection Zethos, Suisse, 1976, p. 24. 3 JOUANNA Arlette. La France du XVIe siècle 1483-1598. Quadrige/PUF, Paris, 2006, p.457. 4 Ibid. 5 Ibid. 6 Ibid. P a g e | 3 déplacés pour prendre part au mariage. Durant la célébration du mariage, la princesse Marguerite n’épouse qu’à regret le roi de Navarre, car elle n’a jamais dit le « oui » nécessaire à l’alliance des deux7. Le consentement de la dame a été fait par son frère, le duc d’Anjou, qui lui balança la tête par derrière en signe du « oui »8. De plus, la disparité du mariage scandalise les Parisiens présents au mariage. Les festivités qui ont suivi l’évènement sont regardées hostilement aux yeux de la population de Paris9. La situation est tendue et le conflit ne tardera pas à éclater. Trois jours plus tard, soit le 22 août 1572, un attentat est commis, vers 11 heures du matin, contre un huguenot d’une grande renommée10. Effectivement, il s’agit d’une attaque à l’arquebuse qui est tirée de la maison d'un ancien précepteur du duc de Guise (chef du parti catholique) contre le seigneur de Coligny, de son vrai nom, Gaspard de Châtillon (1519-1572). Ce gentilhomme est un amiral français et il a été l'un des chefs des huguenots pendant les guerres de religion. Il était le commandant de l'armée protestante en 1569 lors de la troisième guerre civile11. « Rien de grave dans les blessures de l’amiral que le bras gauche cassé et l’index de la main droite12 ». Par la suite, le roi Charles IX rend visite aux chefs huguenots et à Coligny afin de leur promettre justice13. Cependant, la crainte d’un complot d’extermination n’arrête pas de hanter les pensées des chefs du culte réformé et certains pensent même quitter Paris pour sauver leur vie. D’autres protestants pensent rester dans la ville, car ils sont certains que cette conspiration vient de l’Espagne catholique et non de l’autorité royale française. Durant la nuit du 23 au 24 août 1572, un Conseil, qui réunit le roi, Catherine de Médicis (la mère du roi) et d’autres nobles (par exemple : duc de Guise), prend la décision « de faire périr sans retardement tout ce qu’il y avait de huguenots à Paris14 ». Le 7 DAUPHIN Louis et al. Charles IX Récit d’histoire. ADOSA, France, 1993, p.233. 8 Ibid. 9 JOUANNA Arlette. op. cit., p.468. 10 Ibid. p. 469. 11 Ibid. p. 456. 12 VRAY Nicole. op. cit., p. 136. 13 JOUANNA Arlette. op. cit., p.469. 14 DAUPHIN Louis et al. op. cit., p.237. P a g e | 4 roi ne veut pas qu’on lui reproche le meurtre des huguenots. Le Conseil conclut un massacre universel dans tout le royaume de France. Toutefois, le roi de Navarre et le prince Henri de Condé devaient être épargnés15. C’est ainsi que le massacre de la Saint- Barthélemy commence. En effet, la première partie de la tuerie s’effectue au Louvre et dans les hôtels des princes protestants16. Coligny, assassiné par les hommes du duc de Guise, est l’un des premiers protestants à être tué17. Par la suite, le peuple catholique réagit avec une fureur incroyable et il est impossible de le contrôler. « De nombreux témoignages ont rapporté l'acharnement particulier sur les corps des victimes dénudés, traînés dans la boue par des enfants, décapités, émasculés18 ». Par ailleurs, dès le 25 et le 26 août 1572, le roi prend la parole devant le Parlement de Paris et il affirme qu’« il revendiquait ouvertement la responsabilité des meurtres et disait qu’il avait été obligé de sévir pour empêcher une conspiration huguenote imminente19 ». Les massacres de Paris ne cessèrent pas avant le 29 août 157220 . Au total, dans la capitale, entre 2 000 et 4 000 personnes ont péri. Par la suite, les tueries se sont poursuivies dans tout le royaume de France entre la fin août et la mi-septembre21. En effet, que ce soit à Orléans, Meaux, Troyes, Rouen et Lyon, plusieurs villes françaises sont touchées. « En tout, en France, les « Saint-Barthélemy » ont fait peut-être jusqu’à 10 000 victimes22 ». La France replongera alors dans une quatrième guerre de religion (1572-1573) qui va durer plus de deux décennies. C’est dans ce contexte, le 8 septembre 1572, que la lettre du cardinal Galli (Ptolémée Gallio) est écrite à l’évêque Antonio Maria Salviati (nonce apostolique en 15 Ibid. 16MEMO – Le site de l’histoire, (page consultée le 30 octobre 2007), [en ligne], adresse URL : http://www.memo.fr/Article.asp?ID=MOD_GRE_005. 17 Ibid. 18 Le Monde.fr Le massacre de la Saint-Barthélemy l'obsession de la souillure hérétique. (page consultée le 30 octobre 2007), [en ligne], adresse URL : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-781732,36- 941606,0.html. 19 JOUANNA Arlette. op. cit., p.470. 20 Ibid. 21 Ibid. p. 472. 22 Ibid. p. 473. P a g e | 5 France) au sujet de la joie du pape à la nouvelle du massacre de la Saint-Barthélemy. Le cardinal Galli rédige une lettre au nom de Sa Sainteté le pape, Grégoire XIII, qui exprime la joie de celui-ci et celle du Sacré Collège à la nouvelle du massacre des huguenots. De plus, il note que cette jubilation a été célébrée par une messe solennelle et par des prières. Finalement, il met l’accent sur les actions de l’évêque Salviati en les critiquant, au nom du pape, et en lui disant ce qu’il fallait faire pour l’intérêt du royaume de France et de la chrétienté. L’auteur de cette dépêche est le cardinal Galli et de son vrai nom : Ptolémée Gallio. Ce cardinal avait un grand pouvoir sous le pontificat de Grégoire XIII. En effet, Sa Sainteté lui avait confié « le soin de toutes les affaires de l’État23 ». Aussi, il a été « un des plus riches cardinaux de son temps ». « Sous Grégoire XIII, Ptolémée Gallio, cardinal de Côme, » recevait et répondait aux correspondances des nonces24. « Il est mort à Rome le 3 février 1607, à l’âge de 82 ans25 ». Le destinataire est bien sûr l’évêque Antonio Maria Salviati, qui était le nonce apostolique en France et servait d’ambassadeur permanent du pape auprès du roi, Charles IX. Salviati fait partie de la même famille que la reine mère, Catherine de Médicis26. Cependant, dans la lettre, on peut comprendre que Grégoire XIII n’est pas très content du travail de Salviati auprès du roi et le cardinal Orsini sera envoyé comme légat afin de remédier à la situation27. Le document est incomplet, l’original est en italien et il est répertorié dans les Archives de l’Occident, t. III, Les Temps modernes 1559-1700, aux pages 50 à 52. On peut faire ressortir de ce document trois grandes sections. Il est question du doute que Sa uploads/Religion/ commentraire-d-x27-un-texte-historique-la-joie-du-pape-a-la-nouvelle-du-massacre-de-la-saint-barthelemy.pdf

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  • Publié le Dec 26, 2021
  • Catégorie Religion
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