EXPOSÉS TD HISTOIRE DE L'ART MÉDIÉVAL Le bréviaire de Belleville par Jean Pucel

EXPOSÉS TD HISTOIRE DE L'ART MÉDIÉVAL Le bréviaire de Belleville par Jean Pucelle Le bréviaire de Jean Pucelle est une enluminure sur parchemin réalisée 1323. Sa reliure est de couleur rouge et ses tranches sont dorées. Il mesure 24 sur 24 centimètres. Il est composé de deux volumes (été et hiver). Le premier volume comporte 446 folios et le deuxième contient 430 folios. Chacune des reliures contient un calendrier. Il est actuellement conservé à la Bibliothèque nationale de France. Ce bréviaire a appartenu à la famille Belleville. Il a été commandité par Olivier III de Clisson pour sa femme. On peut ainsi se demander si le bréviaire est un modèle d'une nouvelle conception picturale ? Son programme iconographique a présidé la réalisation des enluminures, il est exprimé dans le bréviaire. Les pages sont illustrées par un cadre rectangulaire imitant les branches d'un arbre. Il reste un feuillet du le calendrier qui représente le mois de novembre et de décembre. Le folio 6 (recto) représente le mois de novembre. On y distingue des feuilles de vignes qui parcourent les marges et encadrent le texte. De grandes lettres sont présentes sur le calendrier "KL" ce qui signifie kalendae. On voit une ligne courbée peinte en bleu qui représente la voûte du ciel. Les points rouges font référence au soleil. On distingue une construction fortifiée devant laquelle se trouve un sagittaire. De plus, une Vierge tient un panoncel qui représente semblerait-il la communion des saints. On voit aussi la présence de Saint-Paul qui fait allusion à la rémission des péchés. Le folio 6 (verso) représente quant à lui le mois de décembre. On retrouve des entrelacs végétaux. Il y a la représentation de la voûte céleste et la présence de grotesques (figure zoomorphiques et hybrides). Un homme coupe du bois à l'aide d'une hache et un feu est allumé derrière lui. Une Vierge et son panoncel représentent cette fois-ci la résurrection de la chair. Saint-Paul est en train de prêcher. La synagogue est encore plus démantelée avec Zacharie et Saint-Mathias. Le folio 7 (recto) est structuré en deux colonnes par des feuilles de vigne qui tendent à s'étaler sur toute la page. On distingue des lettrines et des fins de lignes composés à la fois de : motifs géométriques "simples" et complexes, de figures zoomorphes, de figures humaines et de figures hybrides Jean Pucelle est un artiste clef dans l'art de l'enluminure. Il recherche la perspective et la profondeur dans : la forteresse, la synagogue, les grotesques, l'initiale historiée, l'arbre défendu, les artistes du credo et les drapés. Le procédé de la grisaille fait aussi de Jean Pucelle un artiste clef. Le terme de grisaille se réfère à une technique monochrome. Pucelle va véritablement marquer l'histoire de l'enluminure à partir de 1320. Il est actif de 1320 à 1334, il est reconnu comme l'artiste français qui a su intégrer aux traditions spécifiques de l'enluminure gothique les innovations récentes de la peinture italienne dans le domaine plastique et spatial. Deux artistes son influant à son époque : Giotto à Florence et Duccio à Sienne. Il met en place des transformations capitales dans la conception d'un espace en trois dimensions, dans l'évocation des émotions et dans le rendu des sentiments. La dévotion des laïcs au XIVe siècle : au XIe siècle les ouvrages liturgiques sont peu nombreux aux mains des laïcs. Au XIIe siècle voire à la fin du XIIIe siècle, on trouve des traductions partielles de la Bible en langue vulgaire à destination des laïcs. Les laïcs "succèdent" alors aux moines. Des demandes privées sont faites, destinées à des dévotions individuelles, qui vont concerner principalement les ouvrages suivants : psautier, bréviaire, livre d'heures. Le bréviaire appairait au XIe siècle. Le bréviaire et le psautier sont prémices du livre d'heures et un subissent un énorme succès auprès des laïcs au XIVe siècle. En conclusion, ce bréviaire illustre l'importance croissance de la recherche de profondeur au Moyen-Age. L'artiste introduit une nouvelle conception de la profondeur spatiale et émotionnelle Reprise de la professeure : Le bréviaire de Belleville par Jean Pucelle Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle qu'on a commencé à reconnaître l'importance de Jean Pucelle dans l'évolution de l'enluminure et plus largement dans la peinture. À travers un nombre restreint d’œuvres qui peuvent être reconnues aujourd'hui comme étant de sa main, on pressent la personnalité d'un éclat qui a profondément marqué le lieu artistique parisien. Le mérite essentiel de cet artiste c'est d'avoir intégré aux traditions gothiques du Nord les conquêtes toutes récentes de la peinture italienne. La dernière mention de Jean Pucelle figure dans une comptabilité. Il travaille pour l’hôpital Saint- Jacques à Paris. Il est payé pour avoir fait le "pourtrait" (il a dessiné le sceau de l'hôpital de Saint- Jacques aux pèlerins). 3 autres documents permettent de juger de son activité : le premier est une signature tracée qu'on appelle le colophon (= note finale d'un ouvrage écrit, fournissant les références de cet ouvrage et donnant les indications relatives à son impression). Cette signature a été tracée à la fin d'une Bible, le manuscrit conservé à la Bibliothèque nationale de Paris. Le livre a été enluminé. Une deuxième inscription fait son apparition dans le bréviaire de Belleville et nous montre Pucelle payant la participation de différents artistes. Enfin, on retrouve aussi dans un article du testament de Jeanne d'Evreux une mention à Jean Pucelle. La Bible de Robert de Billyng est l'un des manuscrits dans lequel on a reconnu la main de Pucelle. C'est l'un de ses trois manuscrits. Il atteste encore d'une dépendance à la tradition iconographique parisienne. Comment s'effectue cette dépendance ? - l'usage d'un cadre que l'on appelle un quadrilobe (élément constant de la peinture du XIIIe) - les fonds diaprés qui ressemblent un peu à des mosaïques bicolore ou tricolore - la bidimensionalité (aucune recherche de perspective ou de profondeur) - l'usage de l'or - les petites figures animées avec quelques fois des gestes maniérés - le sens de l'action (on comprend tout de suite de quoi il est question) On reconnaît quand même quelques qualités propres à l'artiste : - la pureté des formes délimitées par un trait noir qui permet de distinguer la figure. - la densité des personnages - la recherche de l'avis (des dégradés qui permettent de progressivement animé le plissé des manteaux et des tuniques des personnages) Pour établir une codicologie il faut connaître : - le ou les artistes - la date de réalisation - le lieu de production - le format - le matériaux - la langue pratiquée - le nombre de volumes - le nombre de folios - le propriétaire et le référencement - le commanditaire (et les propriétaires successifs) Il faut rappeler la composition du livre : ici on a un bréviaire (toutes les prières de l'office qui sont récitées selon la tradition monastique toutes les 3 heures sauf la messe). La lecture de ce calendrier est intéressante car elle montre une véritable anticipation intellectuelle du décor qui fonctionne dans une correspondance typologique remarquable. Seul un feuillet du calendrier a été conservé dans chaque volume. Pour établir la correspondance entre les articles du credo et les 12 mois de l'année, sont représentés en bas de chaque feuillets du calendrier un apôtre et un préfet tenant chacun une banderole ou un phylactère. Sur chaque phylactère est inscrit une citation et un article du credo (= prière universelle prononcée par les chrétiens au cours de la messe). C'est un aspect important de la théologie chrétienne au XIIIe siècle. Il y a une certaine correspondance entre l'ancien et et le nouveau testament dans le bréviaire. On a toute une décoration secondaire absolument unique qui a été malheureusement très dégradée. Chaque page est pourvue d'un encadrement luxueux, on a ce qu'on appelle les initiales (soit historiées soit ornées de fonds diaprés ou de décors animaliers). On a aussi des bouts de ligne pour réaliser la justification du texte. On trouve dans le psautier 150 psaumes de David. On trouve une initiale historiée et dans la partie basse un système de correspondance typologiques entre des allégories qui s'opposent (ici la folie et la prudence). Ici ce qui est caractéristique du gothique parisien c'est la mise en page, et notamment par : - le texte sur 2 colonnes - l'écriture gothique (très lisible) - les initiales (toujours décorées) - les bouts de ligne Ce qui caractérise le gothique du XIIIe siècle c'est la préciosité, l'élégance et le mouvement. Ici Jean Pucelle transforme la liberté d'invention dans les miniatures principales. L'intérêt pour la troisième dimension est propre à Pucelle (que l'on retrouve dans l'architecture italienne qu'il représente). Les modelés des drapés, les drôleries et les décors marginaux sont aussi une caractéristique de l'art de Pucelle. On peut penser que cette illustration a été conçue et dessinée par Pucelle. Ce bréviaire influences italiennes comme celle de Francesco et Duccio Ce calendrier a été largement repris par la suite, notamment par un artiste parisien du XIVe siècle Jean Le Noir mais aussi le bréviaire de Charles V. uploads/Religion/ exposes 2 .pdf

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  • Publié le Mar 13, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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