Le Da Vinci Code : une mystification Le Da Vinci Code est ce livre de Dan Brown
Le Da Vinci Code : une mystification Le Da Vinci Code est ce livre de Dan Brown qui s’est déjà vendu à des millions d’exemplaires partout dans le monde et qui bientôt sera adapté au cinéma. Le livre repose sur un grand secret qui remonte aux origines du christianisme. Ce grand secret, l’Eglise catholique l’a toujours tenu caché. Mais malgré sa vigilance, de rares personnes - par exemple, Léonard de Vinci – en ont eu connaissance : Jésus a eu un enfant, une fille, de Marie-Madeleine. Voilà la grande intrigue du Da Vinci Code. Les preuves de l’existence de Sarah Sarah est le nom de cette fille que Jésus a eu de Marie-Madeleine. Pour prouver son existence, le livre affirme de nombreuses choses qui mêlent le vrai avec le faux de façon très habile. C’est en raison de ce mélange subtil de vrai et de faux, que nous pouvons parler de mystification. Sans vouloir être exhaustif, voici quelques-unes unes des preuves présentées dans le livre. Dan Brown affirme que dans le tableau de Léonard de Vinci au sujet de la dernière Cène, le personnage à droite du Christ n’est pas un homme (l’apôtre saint Jean) mais bel et bien une femme : Marie-Madeleine. Cette proximité suggère que les relations entre Jésus et Marie-Madeleine étaient loin d’être platoniques. Pour confirmer cette affirmation, l’auteur signale que lors de la Résurrection, Jésus apparaît en premier à Marie-Madeleine ; Il se laisse d’ailleurs toucher par elle. Il cite également l’Evangile de Philippe, un évangile apocryphe et gnostique, qui laisse entendre que Jésus et Marie-Madeleine ont eu des relations affectives voire sexuelles. Cet évangile dit par exemple que le maître donnait des baisers dans la bouche du disciple. Le livre parle d’une société secrète, le Prieuré de Sion, qui a été fondée en 1099. Cette société secrète a réussi à découvrir le grand secret caché par l’Eglise catholique. Le Prieuré de Sion s’est servi des Templiers pour se saisir de documents anciens qui prouvent l’existence d’une descendance venant de Jésus par Marie-Madeleine. La destruction des Templiers par le roi de France et le pape de l’époque s’explique par le souci de l’Eglise catholique de récupérer ces fameux documents. Par le Da Vinci Code, nous apprenons que le saint Graal n’est pas la coupe qui aurait recueilli le sang du Christ sur la Croix mais en fait, le saint Graal est le sein de Marie-Madeleine portant en elle la descendance charnelle de Jésus. Comme autres preuves, le livre avance aussi des édifices religieux comme la Rosslyn Chapel et l’église Saint-Sulpice de Paris : des figures géométriques de la Rosslyn Chapel deviennent des symboles de la féminité et par conséquent un indice du rôle de Marie-Madeleine ; le gnomé de l’église Saint-Sulpice rappelle lui aussi ce rôle de Marie-Madeleine. Erreurs, faussetés, ignorance Avec un peu de culture générale, il est clair que le livre mêle sans aucune gêne le vrai et le faux. Nous pouvons parler de fausseté, d’erreurs et même d’ignorance. Voici quelques exemples pour l’illustrer. En prétendant que la personne à droite du Christ n’est pas l’apôtre saint Jean, l’auteur montre une grande ignorance de toute la tradition picturale. En effet, le disciple bien-aimé est souvent représenté dans l’art comme un beau jeune homme imberbe et aux cheveux longs. Le tableau de Léonard de Vinci a été commandé par les dominicains et ces derniers n’auraient jamais accepté que la personne représentée à la droite de Jésus ne soit pas l’apôtre saint Jean. Personne avant Dan Brown n’a pensé que Léonard de Vinci avait voulu peindre Marie-Madeleine et non saint Jean. De plus, l’histoire de l’art ne connaît aucune oeuvre de Léonard de Vinci représentant Marie-Madeleine. Grande ignorance aussi de toute la tradition chrétienne qui a toujours tenu que la première personne à qui le Christ apparaît après sa Résurrection est certes une femme mais pas celle à laquelle pense l’auteur mais tout simplement Marie, non pas celle de Magdala, mais Marie la Mère de Jésus. Il est évident que la première apparition du Christ ressuscité devait être pour sa Mère. Ignorance encore de l’histoire des évangiles apocryphes en particulier des évangiles gnostiques dont l’Evangile de Philippe. Dans les évangiles apocryphes, l’expression « donner un baiser dans la bouche » est synonyme d’initiation. En outre, les textes gnostiques déconsidèrent la chair et la sexualité. Cela montre très clairement qu’il ne s’agit pas de relation sexuelle et de mariage. Le Prieuré de Sion n’a jamais existé tel que l’entend Dan Brown. Il s’agit en fait d’une mystification d’un certain Pierre Plantard qui s’est prétendu descendant des rois mérovingiens. En 1956, il a fondé une association française loi 1901qu’il a nommé Prieuré de Sion. Pour faire croire à son ascendance mérovingienne, il a fabriqué de faux parchemins. Il est donc évident qu’il n’y a aucun lien entre les Templiers et le Prieuré de Sion de Pierre Plantard. Tous les historiens sérieux savent que les Templiers ont disparus en raison surtout de la cupidité de Philipe le Bel et de la lâcheté du pape de l’époque. Donc aucun rapport avec Marie-Madeleine. Dan Brown réécrit purement et simplement la légende du saint Graal, une des plus populaires du temps de la Chrétienté. Dan Brown s’appuie pour cela sur les évangiles gnostiques or tous les spécialistes des évangiles gnostiques savent qu’ils ne parlent jamais du saint Graal. Il suffit de lire n’importe quel livre d’architecture religieuse pour voir que les figures géométriques sont de simples décorations. L’auteur affirme que la Rosslyn Chapel a été construite par les Templiers en 1485. Ce qui est strictement impossible puisque à cette date, l’ordre des Templiers n’existe plus. Quant au gnomé de l’église Saint-Sulpice, les scientifiques savent qu’il s’agit tout simplement d’un instrument d’astronomie. Une fois encore, il n’y a absolument aucun lien avec Marie-Madeleine si ce n’est dans l’esprit de Dan Brown. Dans cette même église de Saint-Sulpice, on trouve les lettres P et S, qui pour Dan Brown sont un symbole du Prieuré de Sion. En fait, ces lettres désignent tout simplement saint Pierre et saint Sulpice qui sont les patrons de l’église. Les erreurs sur la théologie catholique sont grossières. Nous pouvons lire que « La Bible, telle que nous la connaissons aujourd'hui, a été collationnée par un païen, l'empereur Constantin » Nous savons tous que la Bible est bien plus ancienne que Constantin et que ce dernier s’est converti au christianisme. Dans la même veine, nous pouvons également lire ce qui suit « Constantin a commandé et financé la rédaction d'un Nouveau Testament qui excluait tous les évangiles évoquant les aspects humains de Jésus, et qui privilégiait - au besoin en les adaptant - ceux qui le faisaient paraître divin. Les premiers évangiles furent déclarés contraires à la foi, rassemblés et brûlés. [...] Détail intéressant, tous ceux qui préféraient les évangiles apocryphes à ceux que Constantin avait sélectionnés furent considérés comme hérétiques » Ici Dan Brown réécrit à sa manière l’histoire du nouveau Testament. Et un peu plus haut dans le récit, nous avons ceci « Pour consolider la toute récente tradition chrétienne, l'empereur Constantin avait besoin de structurer la communauté des fidèles. C'est dans ce but qu'il a convoqué le Concile de Nicée [...] Jésus n'était alors considéré que comme un prophète mortel » Il suffit d’étudier l’histoire de l’arianisme pour se rendre compte que cette crise formidable a eu lieu justement parce qu’un prêtre d’Alexandrie (Arius) a osé nié la divinité du Christ. Enfin nous pouvons affirmer qu’il y a chez Dan Brown une réelle volonté de tromper. En effet tout au début de son livre, il affirme « Toutes les descriptions de monuments, d'œuvres d'art, de documents et de rituels sacrés sont avérés » or par exemple Dan Brown présente des documents au sujet du Prieuré du Sion, documents qui, nous l’avons vu, sont des faux. Conclusions De tout ce qui précède, nous pouvons dire que le Da Vinci Code est une véritable mystification. C’est un tissu de sophismes et de mensonges. Il est inutile d’y rechercher la moindre démarche scientifique ou un véritable esprit d’honnêteté. Le succès du livre est lié à plusieurs facteurs : l’intrigue qui est bien menée, la thèse du complot, la présence de l’ésotérisme, la critique féministe de l’Eglise, l’érotisation des relations homme-femme. Ce succès risque de faire en sorte que de nombreux lecteurs prennent pour argent comptant toutes les affirmations de Dan Brown même les plus contestables et les plus fausses. Ce succès montre aussi ce qu’est devenue la société à laquelle s’adresse le livre : une société dans laquelle l’ésotérisme et l’érotisation de nombreux aspects de la vie ont une place importante, une société qui depuis longtemps a perdu les notions les plus élémentaires du christianisme. Il faut surtout retenir qu’une fois de plus, la religion catholique est publiquement et mondialement bafouée sans que cela n’entraîne la moindre réaction aussi bien des pouvoirs publics que des autorités ecclésiastiques. Au sujet des caricatures sur Mahomet, les mêmes pouvoirs publics et ecclésiastiques ont réagi tandis qu’ici, nous assistons à un grand silence. La uploads/Religion/ dan-brown-mystification.pdf
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Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Aoû 06, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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