Frank Bartlemen L'Intercesseur et le journaliste du Réveil de Pentecôte d'Azuza
Frank Bartlemen L'Intercesseur et le journaliste du Réveil de Pentecôte d'Azuza Street (1871-1935) Traduit de l'anglais par Sylvie Kremer Le journal et les comptes-rendus de Bartlemen parus dans la littérature religieuse constituent le document le plus complet et le plus fiable sur ce qui s’est passé a Azuza Street. Il y a des années, Bartlemen rassembla les écrits et les articles de son journal, rédigés pour différents périodiques, afin de les publier sous forme de livre. Dans ce livre intitulé "Comment la Pentecôte est arrivée à Los Angeles", on ressent l’excitation des événements vécus à l’ancienne mission Azuza. Dès le début, Bartlemen semblait pressentir l’impact historique de la Pentecôte à Los Angeles. La première rencontre qu’il présida lui donna le sentiment que cela conduirait à un "grand réveil mondial". Bartlemen passa le plus clair de sa vie à la préparation du compte-rendu de la rencontre d'Azuza Street. Il est probable que sans ce compte-rendu le mouvement de Pentecôte ne se soit pas répandu aussi loin qu'il ne le fit effectivement. Cette forme d’expression ne se limita pas à informer le monde sur le mouvement de Pentecôte, mais il contribua également à le mettre en place. Né à Rucks County, en 1871, en Pennsylvanie, d’un père catholique romain, de souche allemande et d’une mère quaker, de souche anglaise, Bartlemen grandit dans une ferme, où son premier travail fut de guider la charrue. Autant il craignait la sévérité de son père, autant il appréciait la tendre relation avec sa mère. Dès sa tendre enfance, sa santé s’avéra fragile. Selon ses propres paroles, il était un "semi –invalide à vie" qui "vivait toujours avec la mort par- dessus ses épaules." Il se convertit en octobre 1871, dans le temple baptiste de Philadelphie dont le pasteur était l’éminent prédicateur Russell Conwell, auteur du répertoire classique de Gospel, " Des champs de diamants." Après avoir baptisé le jeune Bartlemen, alors âgé de 22 ans, Conwell lui proposa de lui payer ses études. Bartlemen refusa, expliquant : " J’ai fait mon choix entre une chaire populaire et rémunératrice et un chemin dans l’humilité, la pauvreté et la souffrance…. Ma chaire sera la rue et les bas quartiers ". Pendant sa formation de prédicateur, auprès de l’Eglise Baptiste, il décida de "faire confiance à Dieu " pour ses besoins physiques. S’ensuivit une vie de consécration à la doctrine de la guérison divine. Il était submergé du désir de prêcher. "L’Evangile était un feu dévorant mes os tout le jour ", écrivait le jeune serviteur. En 1897, Bartlemen quitta le ministère baptiste pour se tourner vers le Mouvement de la Sainteté (Holiness Movement). Il rejoignit l’Armée du Salut et resta un moment à Johnstown, en Pennsylvanie, comme capitaine, jusqu’au jour où la déception le poussa à quitter l’Armée. Plus tard, il partit pour Chicago et suivit les cours de l’Institut Biblique Moody. Cependant, Bartlemen n’étudia pas longtemps à Chicago. Il avait les pieds vagabonds. Bientôt, il se trouva à bord d’un " wagon de l’Evangile " et fit son premier tour du Sud. Et bientôt, à la plus grande stupéfaction des Sudistes blancs, il devint l’ami des Noirs. Sa vie d’errance, quelquefois, le déprimait. Lors d’une seconde tournée dans le Sud, en 1899, il se trouva si découragé, qu’il envisagea même, une fois, de se suicider. Plus tard, au contraire, il se sentit suffisamment bien pour songer au mariage. En 1900, il épousa une certaine Mademoiselle Ladd, intendante d’une école pour filles déchues, à Pittsburgh, Pennsylvanie. C’est là qu’il expérimenta sa première manifestation de " cris et de sauts ", après une vie à " tendance plutôt monastique ". Aussitôt après son mariage, Bartlemen fut ordonné à Philadelphie, dans la " branche pentecôtiste ", période qui se solda par un échec. Ce groupe était, sans doute, l’un des plus petits " groupes spirituels " du moment, qui se plaisait à faire usage du terme " pentecôtiste ", en référence à la seconde bénédiction de sanctification par le baptême du Saint-Esprit (sans référence aucune à la glossolalie) (le terme " pentecôtiste était à la mode à l’époque !). C’est vers la période de son mariage qu’il rejoignit l’Eglise Méthodiste Weysleyenne où un poste de pasteur lui fut attribué à Corry, en Pennsylvanie. Ce pastorat fut pour lui une expérience malheureuse, car alors il trouva que l’église n’était " même pas spirituelle ", et jugea que c’était une " charge à la spiritualité rétrograde ". A cette époque, Bartlemen était sujet à de nombreuses expériences mystiques, consécutives aux manifestations de " cris et de sauts " des mois précédents. Lors d’une rencontre communautaire, il ressentit " des décharges électriques " au point de tomber inconscient. Plus tard, après la guérison de son cheval, en réponse à sa prière, Satan l’attaqua la nuit, dans sa chambre " pour me détruire " . Le nom de Jésus chassa Satan. Aussi, après une guérison miraculeuse, il fut " tué dans l’Esprit " pendant une demi-heure, ceci devant les membres de l’assemblée où il était en train de prêcher. Lorsque son beau-père l’invita à l’accompagner à la Conférence Episcopale à New York, Bartlemen refusa. Alors que l’Eglise Méthodiste se détache de la religion de la spiritualité, émotionnelle et démonstrative, Bartlemen, lui, dans le même temps, agit à l’opposé. Il qualifie l’Eglise Méthodiste de " morte et compromise." Après avoir quitté l’Eglise Méthodiste Wesleyenne, en Pennsylvanie, Bartlemen porta ses regards vers l’Ouest. Gagnant sa vie par de petits boulots, il s’embarqua avec sa femme et sa fille Esther, nouvellement née, pour le Colorado, mais son but était la Californie. A Denver, il s’associa au travail d’Alma White, responsable de l’assemblée " La colonne de Feu ", un petit groupe " spirituel ", spécialisé dans "la danse sainte". C’est là que Bartlemen fut "guéri de l’idolâtrie d’un rite religieux ou d’une croyance." Pendant son séjour dans le Colorado, Bartlemen poursuivit son ministère qui devint sa mission à plein temps, dans les bas quartiers, parmi les alcooliques et les filles dépravées. Le plus gros de ce travail s’opérait lors des missions de secours spirituel, situées alors sur les places des plus grandes villes du pays. Pour compléter son ministère, il imprimait et distribuait des traités. En plus des traités, souvent Bartlemen peignait les Ecritures sur les ponts, les rochers bordant les autoroutes, et sur d’autres endroits publics, ce qui le conduisait à se mettre hors la loi. En 1902, il fut arrêté à Boulder, dans le Colorado, alors qu’il avait peint les Ecritures sur les murs du Canyon, près de la ville. Par delà ses activités, l’infatigable évangéliste se sentait pousser à prêcher dans chaque saloon et maison de prostitution, dans chaque ville qu’il visitait. A Denver, on ne comptait pas moins de cent saloons. Ce n’est qu’en 1904, que Bartlemen atteignit son but, la Californie, où il s’exclama : "Ici, nous avons atteint le paradis." Son premier arrêt fut Sacramento, où il prit immédiatement la charge de la mission Péniel, une mission de secours spirituel, au cœur de la ville. Sa mission à Péniel échoua "à cause de serviteurs incompétents" et du prosélytisme agressif des communautés rivales Buisson Ardent et Colonne de Feu. Après son départ de la Mission Péniel, Bartlemen essaya désespérément de réintégrer le ministère pastoral. Une tentative en vue d’un poste à l’Eglise Méthodiste Wesleyenne échoua, de même qu’une candidature auprès de Phineas Bresee pour un pastorat nazaréen. "Aucun poste disponible ", tel fut la réponse de Bresee. L’inconsolable Bartlemen acceptait tous les petits emplois qu’il pouvait trouver - peinture, ramassage de pommes, coupe de bois, etc.. Les choses allaient si mal que leur second enfant naquit dans un service d’urgence. Les responsables du centre refusaient de laisser l’infortuné évangéliste en compagnie de sa femme et du bébé. Plus tard, sa femme fut réduite à faire les poubelles pour trouver de la nourriture. Ils n’avaient pas les moyens de se vêtir et ils marchaient avec des chaussures aux semelles trouées. En décembre 1904, Bartlemen quitta Sacramento pour Los Angeles où le destin allait lui faire vivre les événements les plus émouvants de l’histoire de l’Eglise. "L’Esprit nous a conduits à Los Angeles pour recevoir "la pluie de l’arrière- saison" " , écrivit-il plus tard, à la fin de son livre autobiographique, "De la charrue à la chaire, du Maine à la Californie." A Los Angeles, Bartlemen se rendit directement à la mission Péniel dans le Sud de Main Street, fondée et dirigée par Madame Marie Ferguson, auteur de l’hymne " Repos Béni " (P. F. Bresee travaillait auprès du personnel de Péniel avant de fonder l’Eglise des Nazaréens en 1895). La tragédie et la difficulté attendaient Bartlemen à Los Angeles. Pauvreté, maladie et décès de son aînée, " Reine Esther ", en janvier 1905, laissèrent l’infortuné prédicateur et sa femme, dans une grande affliction, mais plus déterminés que jamais à accomplir leur mission dans la " cité des anges." Durant l’année 1905, Bartlemen travailla avec les différentes églises et missions de la région de Los Angeles. Mais beaucoup de ces assemblées spirituelles étaient uploads/Religion/ frank-bartlemen.pdf
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- Publié le Jan 07, 2023
- Catégorie Religion
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