GRAMMAIRE, DIALOGUES ET DICTIONNAIRE TOUAREGS LIVRE I : GRAMMAIRE TOUAREG PUBLI
GRAMMAIRE, DIALOGUES ET DICTIONNAIRE TOUAREGS LIVRE I : GRAMMAIRE TOUAREG PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DU GOUVERNEMENT D’ALGERIE PAR ANDRÉ BASSET DIRECTEUR DE L’ÉCOLE SUPERIEUR D’ALGER ADOLPHE DE CALASSANTI MOTYLINSKI LIVRE I : GRAMMAIRE TOUAREG 2 CHAPITRE I ÉCRITURE ET PRONONCIATION ALPHABET Cet alphabet est généralement employé au Hoggar. Certaines de ces lettres y sont d’un emploi universel; d’autres subissent parfois des transformations; telle personne écrit différemment une lettre ou l’autre; telle personne ajoute ou retranche des lettres de l’alphabet. L’alphabet des Touaregs, comme leur grammaire, leur orthographe et leur langue, est peu fixé. Le dialecte Touareg parlé par les habitants du Hoggar est appelé par eux le Tamaheq Le Tamaheq s’écrit tantôt de droite à gauche, tantôt de gauche à droite, tantôt autrement. La plupart du temps on l’écrit de droite à gauche; nous l’écrirons ainsi. Le mode de transcription adopté est le suivant : ▪ a, e, i, ou : taγerit ⴰ ▪ b ⴱ ▪ ch c¹ⵛ ▪ d =ⴷ ▪ dh ḍ ¹ = correspond au ﺽ en arabe et représenté en tamaheq par ⴹ ▪ f =ⴼ ▪ g =ⴳ ▪ g’ ǧ ¹ = prononcé comme dj et correspond au ﺝ en arabe et représenté en tamaheq par ⴶ ▪ h ⵂ ▪ i ⵉ ▪ j ⵊ ▪ k ⴾ ▪ kh x ¹= correspond au ﺥ en arabe et représenté en tamaheq par ⵆ ▪ l ⵍ ▪ m ⵎ ▪ n ⵏ ▪ ou u¹ ⵓ ▪ k’ q correspond au ﻕ en arabe et représenté en tamaheq par ⵈ ▪ r’ γ ¹correspond au ﻍ en arabe et représenté en tamaheq par ⵗ ▪ s = ⵙ ▪ t = ⵜ ▪ t’ ṭ1 correspond au ﻁ en arabe et représenté en tamaheq par ⵟ 1 On utilisera ces lettres consacrées par l’usage en kabyle au lieu de celles du livre original pour plus de standardisation. LIVRE I : GRAMMAIRE TOUAREG 3 ▪ z =ⵣ ▪ z’ ẓ ¹ⵌ Dans les mots touaregs écrits en caractères français, le g a toujours le même son : celui qu’il a dans le mot « garder », jamais celui qu’il a dans le mot « large ». Les touaregs ont un son nasal qu’ils ne rendent pas par l’écriture et qui se rapproche de notre « gn » dans le mot « agneau »; nous l’indiquerons par le signe ῀ placé sur le n (ex : aña, frère, frère, se prononce à peu près « agna »). N .B 1 ▪ Le ⵂh redoublé devient d’ordinaire ⵣz ou ⵛc (azzal, « course », pour ahhal ; iccad, « il est mauvais », pour ihhad). ▪ Le ḍ ⴹredoublé devient d’ordinaire ṭ ⵟ ieṭṭin « il est compté » pour ieḍḍin . ▪ Le γ ⵗ redoublé devient d’ordinaire q ⵈ: eγγal (revenir) pour eqqal . ▪ Le uⵓ redoublé devient d’ordinaire g =ⴳ en tamaheq : egget « battre » pour uuet . 2 ▪ Le ḍ ⴹsuivi du t ⵜ devient d’ordinaire ṭⵟ ▪ Le dj ⴶsuivi du t devient d’ordinaire k ⴾ ▪ Le γⵗsuivi du t devient d’ordinaire q ⵈ ▪ Le γ ⵗsuivi du k ⴾdevient d’ordinaire q ⵈ ▪ Le ḍ ⴹsuivi du sⵙ devient quelquefois ṭⵟ :On dit « eḍes » et « eṭes » pour « rire »; « eḍes » et « eṭes » pour « dormir ». ▪ Le ḍ ⴹsuivi du k ⴾdevient quelquefois ṭⵟ : on dit « eḍkel » et « eṭkel » pour« lever » ; « aḍkar » et « aṭkar » pour « remplir ». 3 ▪ Le j ⵊse change souvent en z ⵣ, c ⵛ et f ⴼ ▪ Le s ⵙ se change quelques fois en z ⵣ ou ẓ ⵌ (surtout dans les mots renfermant h = ⵂ, z ⵣ ou ẓ ⵌ) ▪ Le t ⵜse change quelquefois en ḍⴹou ṭⵟ( surtout dans les mots renfermant des articulations fortes) ▪ Le t ⵜse change quelquefois en i ⵉ(surtout à la fin des mots) ▪ Le uⵓ se change quelquefois en g ⴳ 4 Le « j ⵊ » et le « z ⵣ » se mettent très souvent l’un pour l’autre. Beaucoup de touaregs n’admettent pas le « j ⵊ » dans l’alphabet et écrivent avec le « z ⵣ » tout ce que nous écrivons avec le « j ⵊ » 5 Le « d ⴷ » précédé ou suivi du « t ⵜ » se changent très souvent en « t ⵜ » LIVRE I : GRAMMAIRE TOUAREG 4 6 Dans la conjugaison des verbes, la particule ad du futur devient « at » devant t et « an » devant « n ». 7 Le « r ⵔ » de la négation « ur » disparait quelquefois; quelquefois il se change en « t ⵜ» ou « l ⵍ ». 8 Souvent on supprime le « d ⴸ » de la particule ad du futur, surtout quand un pronom régime se place entre elle et le verbe; • Ad devient ainsi a. • Les pronoms ennek, ennem, ennit deviennent ordinairement nek, nem, nit, quant ils suivent un mot terminé par n. 9 On introduit souvent la lettre h ⵂ sans autre cause que l’euphonie ou une prononciation locale. 10 La lettre ǧ ⴶ prononce diversement selon les personnes et les lieux : on lui donne parfois le son du g ⴳ, parfois celui de jⵊ, le plus souvent des sons intermédiaires 11 Le son a, suivi de t, se change habituellement en i • « inγi », au lieu de «inγa t », « il a tué lui ». LIVRE I : GRAMMAIRE TOUAREG 5 12 Le son i se change souvent en é, Le son a se change souvent en i. 13 Très souvent, pour raison d’euphonie, quand les mots commencent par une consonne, on redouble cette consonne et on la fait précéder d’un son voyelle quelconque a, e, i, rarement u. Ce son voyelle semble tout à fait variable et ne dépendra que du caprice ou de l’habitude de chaque individu, ou d’un usage local • « vous avez suivi » telkemem, se dit souvent « ettelkemem », « attelkemem »; • « vous » « kwen » se dit souvent « akkwen, ikkwen, ekkwen »; • deux « sin » se dit souvent « essin » 14 Très souvent, pour raison d’euphonie, quand les mots commencent par une voyelle, la consonne qui suit cette voyelle se redouble. Ce redoublement ne semble dépendre que du caprice de chacun ou parfois d’un usage local • « Il parle » isawal, se dit issawal; • « à eux » asen, se dit souvent assen, issen, essen : facilement la voyelle initiale permute, l’a, l’e, l’i se mettant souvent indifféremment. 15 Parmi les lettres de l’alphabet, il en est sept qui ne se rencontrent presque jamais dans la racine touarègues ; se sont « j ⵊ », « x kh ⵆ », « g ⴳ », « ch c ⵛ », « z ⵣ », « q ⵈ », « ṭ ⵟ» À peu d’exception près on ne trouve ces lettres que dans des racines d’origine étrangère ou bien dans des mots dérivés de la racine touarègue en remplacement de certaines lettres de la racine, savoir : « g ⴳ » en remplacement de « uⵓ »; « z ⵣ » en remplacement de « ⵂh » ,« q ⵈ » en remplacement de « γ ⵗ », « ṭ ⵟ» en remplacement de « ḍ ⴹ » 16 Lorsqu’ un mot commençant par une voyelle en suit un autre qui est terminé par une voyelle, il y a d’ordinaire élision et ne prononce qu’une des deux voyelles; c’est d’ordinaire la voyelle du premier mot qui disparait et celle du deuxième qui reste • « tehefi », elle est à l’abri, pour teha efi; • « ut till ar as te neyeγ ezziq », à peine t’ai-je vu, je t’ai reconnu, pour ut tilli ar; • « tel ini », elle a des couleurs, pour tela ini. Cependant, lorsque le premier est monosyllabe, c’est sa voyelle qui reste et celle du deuxième qui disparait : • « enn as i kli », dis à lui l’esclave pour « i akli »; LIVRE I : GRAMMAIRE TOUAREG 6 • « Ur selleγ i dawenni nnit fo », je n’écouterai nullement ses paroles, pour i idawenni : • « ewayiγ amekci i mγrar wa hin »; j’ai porté la nourriture à mon père, pour i amγar; • « wa hi len », celui me possédant (surnom de dieu) pour hi ilen ; • « alekkod i mis, tadefi i is , teburit i rouri n wi ur egrin », la cravache pour le chameau, le mors pour le cheval, le bâton pour le dos de ceux qui n’ont pas de sens , pour amis, ays, aruri. La langue touarègue n’a pas d’orthographe, Un de ses caractères est d’être peu fixée, soit dans la parole, uploads/Religion/ grammaire-touareg.pdf
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- Publié le Nov 30, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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