Sommaire du n° 3/2009 Sommaire Éditorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Sommaire du n° 3/2009 Sommaire Éditorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162 Le Retable Magique des Antonins d’Issenheim par Jean Clergue-Vila . . . . . . . . . . . . 164 Jean-Baptiste et Jean l’Évangéliste ‘Fils de la Résurrection’, deux extraits d’un ouvrage de Jean Pataut . . . . . . . . . . . . . . . . 194 Témoignage, par Robert Delafolie . . . . . . . . . . . . 210 La Religion, par Sédir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221 Discours d’initiation de Papus . . . . . . . . . . . . . . . 230 Une personne sérieuse peut-elle étudier les Arts divinatoires, étude de Papus . . . . . . . . . . 233 Poèmes de monsieur Amey et Frédéric Salin . . . . 236 Inventaire des anciens numéros disponibles et sommaires des revues de 2008 . . . . . . . . . . . . . 239 Bulletin d’abonnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240 162 Editorial u hasard de nos pérégrinations estivales, nous nous sommes retrouvés à Amboise, agréable ville baignée par la Loire et sur laquelle plane en permanence le souvenir rémanent de deux personnages hors du commun : Léonard de Vinci et Louis- Claude de Saint-Martin. Nous n’ignorons pas que le premier des deux a acquis une célébri- té bien plus importante que le second, notamment depuis qu’il s’est retrouvé (bien involontairement !) au centre d’un mauvais roman suivi d’un encore plus mauvais film. Cette récupération esotérico-commerciale n’enlève cependant rien au talent de ce Léonard qui vécut les dernières années de sa vie tout près d’Amboise au château de Cloux (aujourd'hui Clos-Lucé) à l’invita- tion de François 1er. La notoriété de Louis-Claude de Saint-Martin est certes plus discrète et peu d’Amboisiens ont eu vent de sa pensée et de son œuvre. Ils pas- sent indifférents devant ses « deux » maisons natales ornées chacune d’une plaque commémorative. En parlant de « deux » maisons natales, nous ne voulons pas dire qu’il est né deux fois le même jour et en deux lieux différents. Non, monsieur de Saint-Martin était un homme sérieux qui prenait grand soin de se garder des fantaisies de ce genre. Quand, en 2003, notre revue associée au « Germe » a organisé un congrès en célébration du bicentenaire de sa disparition, nous avons dû percer ce mystère des deux maisons natales qui ne sont distantes que d’une cinquantaine de mètres. Nous avions publié une note sur ce sujet dans le numéro 4 de 2003 ; nous la reproduisons ci-dessous. « Lors de nos déplacements préparatoires à Amboise, mon épouse et moi-même avons été intrigués par l’existence de deux maisons nata- les de Louis-Claude de Saint-Martin. L’une se trouve au 58 de la rue Rabelais, l’autre au 18 de la place Richelieu, c'est-à-dire à environ cin- quante mètres plus loin. Sur les deux façades, une plaque indique que c’est dans cette maison qu’est né, le 18 janvier 1743, le Philosophe Inconnu. Convaincus que même un philosophe ne peut naître dans deux endroits à la fois, nous avons voulu en savoir davan- tage et avons interrogé les services historiques de la Ville d’Amboise où nous avons, au demeurant, reçu un accueil de grande qualité. « Des divers documents qui nous ont été confiés et des différents entretiens que nous avons eus avec des historiens de la région, il est ressorti que, comme nous le pensions déjà au vu d’enquêtes antérieures, c’est bien dans la maison de la place Richelieu que Saint-Martin a vu le jour 1. A 163 Editorial « André Billy, essayiste, romancier et critique littéraire (1882-1971), lauréat du Prix Goncourt en 1943, avait donc signalé, en son temps, l’erreur commise en 1946 par ces « Amis de Saint-Martin » venus commémorer le bicentenaire de sa naissance. Avec trois ans de retard, certes, mais on peut comprendre que, en 1943, l’environne- ment germano-vichyste n’était guère propice à ce genre de com- mémoration. » 2 À présent, tout est rentré dans l’ordre. Yves-Fred Boisset, rédacteur en chef. 1 Actuellement, une résidence constituée de petites maisons à deux étages occupe l’empla- cement où s’érigeait la maison natale de Saint-Martin. Sur la façade, outre la plaque rappelant la naissance du philosophe inconnu, une autre plaque, plus neuve, indique la présence d’une charge d’huissiers de justice. 2 « Les messieurs endimanchés qu’André Billy rencontra en cet été de 1946 étaient venus à Amboise pour assister à la pose d’une plaque commémorative sur l’immeuble de la rue Rabelais où l’on croyait que le théosophe avait vu le jour ». (Bernard-Pierre Girard, in « L’Écho du Passé », juillet-août 1977). 164 Le Retable Magique des Antonins d’Issenheim La Crucifixion du Retable d’Issenheim (Le fond du tableau étant très sombre, les personnages sont silhouettés, pour un meilleur rendu dans cette édition de petit format.) Rappel de la scène du Golgotha peinte sur deux panneaux séparés dont l’ouverture se fait exactement sur le bord du poteau de la croix. 165 L Le e R Re et ta ab bl le e M Ma ag gi iq qu ue e d de es s A An nt to on ni in ns s d d’ ’I Is ss se en nh he ei im m LE RETABLE MAGIQUE DES ANTONINS D’ISSENHEIM Poursuivant l’approche de la Crucifixion du Retable d’Issenheim, proposée dans la livraison de L’Initiation n°1 de 2009, nous allons découvrir tout un réseau de tracés d’esprit néoplatonicien. Nous nous poserons des questions sur la signification à leur donner et sur les origines possibles d’une méthodologie, proche de “La Philosophie occulte et la Magie”. Le réalisme de Mathias Grünewald Ce fut mon premier constat. Dans cette œuvre comme dans ses autres de même nature, le peintre démontre qu’il a entièrement repensé le supplice de la crucifixion. L’accrochage et la déposition du condamné sont traités comme des problèmes techniques à résoudre. De ce fait aucune enjolivure, ni dans le traitement du corps supplicié, ni dans les attributs soulignant habituellement la nature divine de celui-ci, avec un nimbe. Le fils de Dieu a voulu se faire homme et Grünewald le montre dans sa plus écrasante abjection. Esclave mis en croix, il est placé à un plus bas niveau de totale inhumanité. Les témoins de la scène semblent être de simples laïcs, famille ou familiers, eux aussi sans orbes. Aucune religiosité autre que l’Agneau, allégorie de la Rédemption éternelle, et l’écriteau INRI. Cet aspect très irreligieux n’est pas souvent souligné. L’assemblage de la croix selon poteau et joug, le chevillage des mains, sont toujours ignorés par les commentateurs ou les critiques d’art. Leur évidence a été détaillée dans l’article précédent afin d’apporter du crédit aux observations minutieuses du peintre. Crédit d’autant plus nécessaire que nous allons désormais entrer dans un aspect assez invraisemblable de cette représentation de la fin terrestre de l’Envoyé divin. Par Jean Clergue-Vila Il nous faut donc éprouver de la confiance dans la démarche d’un artiste inversant progressivement notre regard qui va glisser d’une vision d’horreur à celle d’un apaisement. Une indicible harmonie J’ai proposé, précédemment, une interprétation de Marie-Madeleine en qualité de suivante de Jésus recevant une forme d’illumination au pied de la Croix. La nature humaine de cette disciple est marquée par sa petite taille dans le tableau. A la manière antique ou encore gothique, Grünewald établit la dimension des personnages selon une décroissance allant du divin à l’humain : un Christ gigantesque, des saints de hauteur intermédiaire, une suivante de taille réduite. Malgré cela la composition générale reste très équilibrée et l’on oublie presque la convention picturale, la posture impérieuse du Baptiste compensant le volume occupé par le groupe des témoins. Autre subtilité, la dignité de Marie devant le calvaire de son fils. Simplement arquée sur le bras de Jean, comme un croissant de Lune laiteux, elle joint posément ses mains dans un geste d’orante. On attendrait plus de désespoir convulsif à la vue d’un fils torturé jus- qu’à la mort. Non, les paumes ne sont même pas pressées l’une sur l’autre, délicatement elles semblent protéger un dépôt, un petit oiseau, une petite lumière. Quel dépôt, quelle lumière ?Marie est le pendant du Baptiste, de l’imprécateur fustigeant la conduite d’Hérode. Ce Précurseur est un être de feu, une nature solaire. Marie se montre lunaire par sa posture et sa vêture. Le feu ardent de Jean- Baptiste, depuis l’Invisible ainsi que je l’ai souligné, inverse-t-il sa polarité dans une Lumière secrète préservée par Marie jusqu’à son Assomption? L’image est intéressante et source de méditations. D’autant qu’elle prolongerait la possibilité d’un Graal aux pieds de la uploads/Religion/ initiation-2009-3-pages-161-240.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Sep 24, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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