Revue d'histoire de l'Église de France Auguste Hamon. Histoire de la dévotion a

Revue d'histoire de l'Église de France Auguste Hamon. Histoire de la dévotion au Sacré-Cœur Eugène Lévesque Citer ce document / Cite this document : Lévesque Eugène. Auguste Hamon. Histoire de la dévotion au Sacré-Cœur. In: Revue d'histoire de l'Église de France, tome 14, n°64, 1928. pp. 377-382; https://www.persee.fr/doc/rhef_0300-9505_1928_num_14_64_2477_t1_0377_0000_2 Fichier pdf généré le 12/04/2018 BULLETIN CRITIQUE 377 rendu a été spécialement visiter) une construction élevée sur les plans de Mathieu d'Arras et inspirée du Palais d'Avignon; négliger les importantes publications faites dans les pays allemands; ignorer également les ouvrages écrits à Avignon, autres que ceux de Pétrarque, au cours du xiv8 siècle. M. Brun se rend compte bien souvent de l'insuffisance de ses informations; il remplit alors ses pages de phrases sans consistance. Quel dommage ! On attendait de lui un si bel ouvrage ! Qu'on me pardonne une sévérité que j'aurais pu accentuer encore; elle provient d'une vive désillusion. Puisse-t-elle déterminer l'auteur d'Avignon au temps des papes à être, à l'avenir, plus soigneux de ses productions ! L _H Labande. A. Hamon, S. J. — Histoire de la dévotion au Sacré-Cœur. Tome III : Paray-le-Monial. — Paris, Beauchesne, 1927. In-8° de 464 pages. iPrix : 30 francs. Comme toutes les œuvres de science et de conscience, VHistoire [critique] de la dévotion au Sacré-Cœur que le R. P. Hamon a eu la très opportune pensée d'écrire, n'avance (forcément qu'avec lenteur. Commencée il y a près de cinq ans, la voilà seulement qui arrive à son troisième volume. Le deuxième, on s'en souvient1, nous avait arrêtés au seuil du xvne siècle; il nous avait fait assister à ce que l'auteur appelle poétiquement — et justement — « l'aube » de la grande dévotion. Le « midi »> proprement dit était encore loin, et c'est à nous montrer ce « midi » dans sa lumière rayonnante, que le présent tome est consacré. D'après la conception du R. P. Hamon — qui est, du reste, la conception commune — les « douze coups » n'en ont été « frappés » qu'à Paray-le-Monial, en 1675, lorsque le nouveau culte après bien des essais, fut arrivé, en la quatrième des révélations à sainte Marguerite^Marie Alacocque, à sa formule définitive et, pour ainsi parler, officielle. Quand s'ouvre le volume, le monde chrétien devait encore attendre trois longs quarts de siècle avant d'être fixé sur l'objet propre et total de cette dévotion. Mais on était alors — les lecteurs de l'Histoire littéraire du sentiment religieux en France, de M. Bremond, en savent quelque chose — à une époque d'extraordinaire fermentation mystique. Et, durant tout ce temps, le travail de préparation du culte du Sacré-Cœur Continua dans l'Eglise et surtout dans les monastères. Et c'est justement ce que raconte le R. P. Hamon dans les 240' premières pages de son livre. Il y passe en revue, d'une plume toujours bien informée, la longue galerie des précurseurs qu'eut, au « grand siècle » la sainte religieuse (bourguignonne. Aucun nom n'est 1. V. Revue d'histoire de l'Eglise de France, t. J3LI (192«6), p. 66. 378 REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE oublié. Pas une pieuse moniale, pas un saint prêtre, pas un écrivain mystique, ayant aidé, plus ou moins, à l'éclosion de la providentielle dévotion qui soit preterite. Chacun d'eux a, naturellement, dans le volume, une place en rapport avec l'importance du rôle qu'il a été appelé à jouer. Il y en a qui sont simplement mentionnés ; d'autres n'ont que quelques lignes. Mais il y en a, par contre, auxquels tout un chapitre est consacré. Quelques-uns même en obtiennent plusieurs. Le cardinal de Bérulle, le P. de Saint-Jure, le P. Vincent Huby, le P. Jacques Nouet, le P. Joseph de La Tremblaye (l'Eminence grise) et surtout saint Jean Eudes, sont l'objet, ainsi qu'il convenait, d'une véritable étude. Et pour chacune des notices qu'il consacre à ces grand amis du Sacré- Cœur, le R. Hamon ne s'est pas contenté de feuilleter les imprimés. Les archives du Carmel de Beaune, des Visitations de Paray- le-Monial, d'Annecy, de Marseille et de Caen, celles des évêchés d'Evreux et de Quimper, d'autres encore, se sont ouvertes sur sa demande, et il en a tiré plus d'un fait nouveau, en sorte que son livre ne se borne pas à synthétiser ce que l'on avait dit avant lui, mais il l'augmente. II l'augmente et, parfois même, il le rectifie. C'est ce qui, par exemple, lui est arrivé pour la sœur Jeanne des Anges et pour Marie des Vallées. Je l'insinuais déjà tout à l'heure : un des points de son sujet dont s'est occupé avec un soin particulier le R. P. Hamon, c'est de savoir le rôle exact et précis joué par saint Jean Eudes dans l'éclosion de la grand dévotion. Cette question est aujourd'hui l'objet d'une ardente controverse. Le R. P. Hamon, dans un esprit d'entière impartialité, Fa soumise à un nouvel examen extrêmement serré, extrêmement approfondi et, disons le mot, tout à fait objectif. La conclusion à laquelle il aboutit, c'est sans doute que le saint fondateur de la Société de Jésus et de Marie a beaucoup fait pour répandre la dévotion du Sacré-Cœur; que ce n'est pas sans raison que le pape Pie XT, dans la bulle de sa canonisation, le 31 mai 192i5, a déclaré qu'on pouvait, qu'on devait même voir en lui un père, un docteur et un apôtre de cette dévotion; que, le premier, il lui avait donné la splendeur d'un culte liturgique; que le plus beau des grands offices du Sacré-Cœur était certainement le sien et que, durant la plus grande partie de sa vie, enfin, il avait travaillé avec zèle et avec succès à la diffusion du culte nouveau. Mais la conclusion à laquelle il aboutit aussi c'est que? malgré tout, il ne paraît pas avoir reçu une mission miraculeuse de Dieu pour en être le propagateur; que son apostolat en sa faveur n'est guère sorti des Congrégations qu'il a fondées; que sa dévotion ne se présente pas avec la netteté qui conquiert les esprits, démunie surtout qu'elle est de signe extérieur, et que la vraie élue du Sacré-Cœur, en définitive, c'est sainte Marguerite-Marie, dont l'apostolat a été, en mlême temps, « pratique, universel, fort et suave ». Telle est, encore une fois, la thèse soutenue par l'érudit jésuite. BULLETIN CRITIQUE 379 Elle laisse, comme on voit, une place magnifique à saint Jean Eudes dans l'histoire de la diffusion du culte du Sacré-Cœur. Si elle y donne le principal rôle à la religieuse, elle est loin, très loin, de méconnaître celui du prêtre qui, malgré tout, reste encore très grand, Nous comprenons, cependant, que cette conception de la part respective de sainte Marguerite-Marie et de saint Jean Eudes , dans la formation et dans la propagation de 'la célèbre dévotion rencontre des contradictions2. Ce n'est pas à nous évidemment qu'il appartient d'arbitrer un aussi grand débat. Non uestrum est inter vos !... Notre rôle est uniquement celui de rapporteur. /Gardons-nous d'en sortir et, au lieu d'entrer intempestivement dans une controverse où la bonne foi est assurément égale dans les deux~ partis, achevons l'analyse du bel et intéressant ouvrage du R. P. Hamon. Dans les 208 dernières pages du volume, après avoir, en deux chapitres substantiels, fait la synthèse — et une synthèse qui paraît presque neuve, tant les événement qu'elle rappelle sont habilement présentés — de la vie et de l'action de sainte Marguerite-Marie, il nous expose l'histoire abrégée de la dévotion au Sacré-Cœur durant les dix dernières années du xvne siècle et les vingt-cinq premières années du xvin". Sa diffusion, on ne l'ignorait pas, rencontra bien des obstacles. Mais elle obtint aussi, grâce à Dieu, bien des concours, qu'il est presque inutile de nommer. Qui ne sait, en effet, de quelle utilité fut pour le nouveau culte, en dehors des Visitandines et des Jésuites7 l'appui et la pieuse activité de prélats comme Mgr de Belzunce et Mgr Languet ? En 1725 bien des luttes et même des luttes violentes, étaient, sans doute, encore à prévoir. Mais, malgré tout, la grande cause pouvait être considérée comme virtuellement gagnée3. Louis Marcel. M. l'abbé L. Levesque, directeur au grand séminaire de Coutances, qui a particulièrement étudié tout ce qui concerne saint Jean Eudes et les origines de la dévotion au Sacré-Cœur, nous a fait tenir quelques observations, auxquelles M. le chanoine Marcel vient de faire allusion. Nous les reproduisons à la suite, assuré qu'elles aideront à préciser, s'il en est besoin, le rôle de saint Jean Eudes dans l'établissement du culte liturgique du Sacré-Cœur. Le R. P. Hamon vient de publier le troisième volume de sa monumentale Histoire de ta dévotion au Sacré-Cœur. Ce tome porte - U. Ci-dessous, la communication de M. l'abbé Levesque. 3. Quelques fautes d'impression se sont glissées dans le travail du R. P. Hamon. Peut être sera-ce lui rendre service, en vue d'une seconde édition, que de les lui signaler : P. 84, SommeroQel, pour Sommervogel; — p. 102, Poumelgue, pour Poussielgue; — p. 302* 1886, pour 1686; — p. 407, Grignon pour Grignion; ■ — uploads/Religion/ histoire-de-la-devotion-au-sacre-coeur.pdf

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  • Publié le Mai 05, 2022
  • Catégorie Religion
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