L ' E C H O D U R U C H E R N° 33 Texte: R. Hummel, R. Jung, H. Boeglen, M. Fel

L ' E C H O D U R U C H E R N° 33 Texte: R. Hummel, R. Jung, H. Boeglen, M. Feltin. Rédaction et mise en pages: R. Jung Copies réalisées par: D. Bembenek Diffusion: R. Hummel Décembre 2013 89, Route de Cernay 68800 VIEUX-THANN SYNDICAT DES APICULTEURS DE THANN & ENVIRONS Site Internet: http://rucherecole68.thann.free.fr 2 EDITORIAL Le beau rayon de miel doré, qui fait votre admiration et votre délice coûte cher aux mellificatrices. Il représente un travail collectif humain comparable aux plus vastes entreprises, telles que la construction du canal de Suez ou de Panama. Se rend-­‐on compte, que pour amasser une livre de miel, l’abeille doit parcourir une distance équivalente au tour de la terre et que plus d’un millier de butineuses doivent y consacrer leur vie ! S’il fallait transporter d’un seul coup le nectar composant cette livre de miel, une armée de 30000 ouvrières serait nécessaire pour traîner pareille charge ! -­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐ Paroles d’un éminent membre et ancien Président du Syndicat de Thann : « Modeste ZUSSY » « Persévérer dans la compréhension mutuelle et la bonne entente, l’apiculture n’est presque jamais une occupation lucrative, mais elle est avant tout un art de vivre, une séduction de l’esprit qui exige patience, doigté, recherche et ordre. Elle ne concerne pas seulement quelques amateurs, mais touche à tous les domaines : la science, l’écologie, la méditation, la poésie. C’est l’apprentissage du bonheur ! » -­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐ Je vous invite à être des nôtres lors de l’Assemblée Générale du 11 janvier 2014. En attendant, l’ensemble de notre comité se joint à moi pour vous souhaiter un joyeux Noël. Que 2014 apporte dans vos foyers Joie, Bonheur et Prospérité. Le président Robert HUMMEL 3 Quelles abeilles choisir pour son rucher ? Les abeilles utilisées en apiculture appartiennent à l'espèce Apis Mellifera et ne représentent qu'une faible proportion de la diversité des abeilles. Il existe aussi une diversité au sein de cette espèce domestique. On parle alors de sous-espèce, race ou variété. Et même au sein d’une même race, il peut y avoir différents types d’abeilles provenant de croisement, dûà des mutations génétiques naturelles (hasard) ou artificielles (provoquées par l’homme).A cause de ces mutations génétiques, on ne peut plus réellement utiliser le terme « race pure » car si on prend l’exemple des reines carnica, les caractéristiques de celles-ci seront légèrement différentes selon le lieu de production (Slovénie, Hongrie, Autriche, Allemagne…) et il en est ainsi pour toutes les races.Toutes les différentes caractéristiques des races dont nous allons parler proviennent de commentaires d’apiculteurs, d’éleveurs et de chercheurs. Bien que leurs expériences et leur bonne foi ne puissent être mises en doute, certaines caractéristiques décrites peuvent être discutables. En Europe, les races utilisées pour la production de miel sont nombreuses. Elles vont de l’abeille noire (de couleur très noire) à l’abeille linguista (presque totalement jaune). Entre les deux, ont trouvent toute une palette de races ayant des couleurs plus ou moins jaune telles que la caucasica, carnica, anatolica, cecropia, cypria, iberica, etc. Les apiculteurs alsaciens, contrairement aux apiculteurs du reste de la France, qui eux produisent surtout avecla Buckfast® et la linguista,ont une préférence pour la Carnica. Est-ce dû au climat ou a la proximité des pays germaniques ? Nous ne parlerons ici que de quelques races d’abeilles et d’une hybride (mutation génétique artificielle),soit parce que ce sont les plus courantes dans notre région ou parce qu’elles présentent un intérêt particulier. L’abeille noire (Apis MelliferaMellifica) L’abeille noire (à cause de sa couleur) est la race présente depuis des milliers d’année en Europe de l’ouest. Correctement sélectionnée, elle peut produire des colonies très populeuses. Elle ne tient pas le cadreetfuit facilement face à la fumée, ce qui est parfois gênant pour manipuler les cadres, mais bien utile au moment de la récolte. Même la reine déserte quelquefois la ruche pour se promener sur votre vareuse ou l’avant de la ruche lors des visites. L’agressivitéde cette abeille n'est pas un problème si l’on prend quelques précautions (vareuse, enfumoir, équipement,...).Sa langue de 6.1 mm est plus courte que chez les autres races d'abeilles, on peut toutefois la voir butiner au côté des autres races dans les corolles les plus profondes comme celles de l'acacia, mais la rentabilité du butinage n’est bien sûre pas la même. Selon des recherches très sérieuses effectuées sur cette abeille, ce serait la seule race ayant la faculté que l'on appelle : anecbalie. Les abeilles de ces colonies démarrent spontanément un élevage royal dès que la reine produit moins de phéromones, celle- ci laisse se dérouler le processus jusqu’ à la naissance, la fécondation et la ponte de la jeune reine. On aura alors une situation exceptionnelle au sein de la colonie : la présence simultanée de deux reines (la jeune et l'ancienne). Il est alors extraordinaire de voir sur un même cadre deux reines entrain de pondre...Cet état n’est que transitoire, car la jeune tuera la vieille après quelques semaines de vie commune. C'est pour cette raison que l’on considère cette race comme étant très stable dans le temps puisqu’on aura toujours une reine au « top » dans la colonie.On la dit peu productrice de miel, pourtant des études comparatives ont prouvé que dans les mêmes conditions, sa production est similaire à d’autres races.C'est aussi la championne des réserves dans le corps de ruche avec un stockage massif de pollen et de miel en bordure de couvain. Elle estpeu essaimeuse sauf pour les colonies très fortes manquant de place. Par contre, il faut reconnaître qu'à la sortie de l'hiver la colonie met un certain temps à se développer comparativement à d'autres races.En résumé :Elle estagressive, ne pille pas, entoure bien le couvain de provisions pour l’hivernage, la reine réduit sa ponte si les ressources sont insuffisantes, peu essaimeuse, très rustique, facile a hiverner car très faible consommation, lent démarrage au printemps. L’abeille caucasienne (Apis Melliferacaucasia) La caucasienne (melliferacaucasica), est une abeille à l'aspect grisé du fait de sa pilositéabondante. Elle provient de Géorgie et sa douceur ainsi que sa tenue de cadre lui ont valu une trèsbonne réputation. C'est aussi celle qui a la langue la plus longue(7 mm),ce qui est intéressant pour l'acacia et autres fleurs ayant des corolles profondes. Elles butinent même par mauvais temps et par des températures fraîches. Les caractéristiques de cette abeille sont proches de celles de la carnica. Elle a par contre la fâcheuse habitude de propoliser le moindre espace dans la ruche ce qui est bien sûr très gênant pour les visites et la récolte. Ce défaut devient une grande qualité pour les producteurs de propolis.Elles sont 4 championnespour résister aux froids, mais on a déjà vu des ruches en hiver dont l’ouverture avait été totalementpropolisée.En résumé :Elle est douce, butine par temps frais, propolise beaucoup, ne pille pas, entoure bien le couvain de miel pour l’hivernage,trèsessaimeuse, la reine réduit sa ponte si les ressources sont insuffisantes, très rustique et facile a hiverner car très faible consommation. L’abeille carnica (Apis Mellifera carnica) La carniolienne (mellifera carnica), est parfois appelée Carniole. Son aire d'origine est située dans les Alpes autrichiennes et les Balkans : Autriche (Carinthie), Slovénie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie. L’aspect de l’abeille est à première vue gris. De larges bandes de poils gris recouvrent l’abeille. Mais une carnica peut aussi, et naturellement, présenter de légères couleurs bronze. Ces couleurs, sauf en cas de forte pollution génétique, n’influent en rien sur les caractéristiques de l’abeille. La longueur de sa langue est dans la moyenne (6.5 mm) et lui permet de butiner presque toutes les fleurs.Elle est reconnue pour ses qualités de nettoyage du couvain malade, elle est également d'une douceur sans reproche, en fait au printemps l'enfumoir est quasi-inutile ! Elle est très rustique; c’est une abeille qui hiverne très facilement et qui consomme très peu de nourriture pendant les mois d’hiver. Dès le début du printemps, elle démarre très vite. Les « Fan » disent que c’est l’abeille des miellées de printemps réussies. La population s’accroît très rapidement entraînant souvent la fièvre d’essaimage, mais permet les divisions dès le mois d’avril. Elle est très résistante aux maladies telles que loques, couvain plâtré, nosémose. Les meilleures colonies se débarrassent partiellement des varroas, ce qui n’empêche en aucun cas de se passer des traitements !! La ponte est très abondante, garantissant constamment la présence de 5 à 6 cadres pleins de couvain. Cette ponte est étroitement liée aux rentrées de nectar et de pollen. Que la nourriture vienne à se faire rare dans la nature et les reines ralentissent leur ponte aussitôt, ce qui assure une bonne gestion des réserves en nourriture stockée. En effet, prévoyante, la carnica (comme l’abeille noire et la caucasienne) va ralentir sa ponte, voire la stopper. Si ces périodes sont trop longues, il faudra entretenir la ponte par l’apport de nourriture. Ceci est valable pour toutes les races d’abeilles. Dans ces dures périodes de disette, elle est très pilleuse. La carnica est une très forte bâtisseuse. Les couleurs classiques d’une reine carnica sont le gris-noir mêlé de uploads/Religion/ l-x27-echo-du-rucher-33.pdf

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  • Publié le Dec 21, 2022
  • Catégorie Religion
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