Les Marie du Nouveau Testament Même si Marie était un prénom commun à l'époque

Les Marie du Nouveau Testament Même si Marie était un prénom commun à l'époque de Jésus, ce prénom doit bien désigner des personnes différentes dans nos Écritures. Combien de Marie y a-t-il dans le Nouveau Testament? (Roger) Les commentateurs actuels s'entendent pour affirmer qu'il y en six : 1) Marie, la mère de Jésus; 2) Marie, la soeur de Marthe et de Lazare; 3) Marie de Magdala (cf. Mt 27,56.61; 28,1; Mc 15,40.47; 16,1.9; Lc 8,2; 24,10; Jn 19,25; 20,1.18); 4) Marie, la mère de Jacques et la femme de Clopas, souvent accompagnée de Marie de Magdala (cf. Mt 27,56.61; 28,1; Mc 15,40.47; Lc 24,10; Jn 19,25); 5) Marie, la mère de Marc (cf. Ac 12,12); 6) et une chrétienne de Rome (cf. Rm 16,6). Les identifications se sont compliquées du fait que le même récit est attribué à l'une ou à l'autre de ces Marie. On pense surtout aux récits de l'onction de Jésus. Dans Lc 7,36-50 il s'agit d'un pécheresse publique dont on ne connaît pas le nom. Comme Marie de Magdala entre en scène tout de suite après, en Lc 8,2, la tradition a identifié les deux femmes, mais cette identification est loin d'être certaine. L'onction dont parlent Mc 14,3-9 et Mt 26,6-13 est aussi l'ouvre d'une femme anonyme. Apparition à Marie Madeleine (1308-11) Duccio di Buoninsegna Peinture sur bois, 51 x 57 cm Museo dell'Opera del Duomo, Sienne Marie de Madgala, village de Galilée, est une femme qui a été délivrée de démons (Lc 8,2; Mc 16,9), qui se tenait courageusement au pied de la croix et qui est surtout célèbre pour avoir été le premier témoin de la résurrection de Jésus (cf. Mt 28,1; Mc 16,1; Lc 24,10; Jn 20,1.11-18). Marie de Béthanie fait partie du cercle des amis de Jésus (cf. Lc 10,38-42; Jn 11-12), avec Marthe et Lazare. L'autre Marie, la mère de Jacques, était au pied de la croix avec Marie de Magdala. Les confusions anciennes se sont reflétées dans la liturgie. Marie Madeleine, célébrée le 22 juillet, comportait un office mettant en relief la pécheresse convertie. La réforme conciliaire lui a plutôt donné un ton pascal en insistant sur son expérience de Jésus ressuscité. Le 29 juillet, alors que l'Église romaine fête sainte Marthe, certains ordres religieux ont une fête de Marthe, Marie et Lazare. Hervé Tremblay, OP Professeur au Collège dominicain de philosophie et de théologie (Ottawa) Combien de "Marie" ? (Marie-Madeleine, de Béthanie, etc.) Les évangiles mentionnent dans divers épisodes des femmes, dont plusieurs s'appellent Marie (autres que la mère de Jésus, dont il ne sera pas question ici). Cette brève note veut aider le lecteur à comprendre ce que l'on peut dire à leur sujet. Précisons pour commencer que "Marie-Madeleine" et "Marie de Magdala" sont une seule et même personne ("Marie, celle que l'on appelle la Magdaléenne"): ce nom apparaît dans Saint Luc (8,2) parmi les femmes qui suivent Jésus. Il est cité par les trois autres évangélistes au moment de la mort (Matthieu 27,56 et 61, Marc 15,40 et 47, et Jean 19,25); puis après la résurrection dans les 4 évangiles (Mt 28,1 à 9: elle saisit les pieds de Jésus; Mc 16,1 à 9 Jésus lui apparaît "en premier"; Luc 24,1 à 10; Jean 20,1 à 18). Une seconde Marie est citée en général avec Marie-Madeleine: c'est Marie "mère de Jacques et de Joseph" en Matthieu 27,56 et Marc 15,40 (et soeur de la mère de Jésus? voir Jean 19,25); on n'en parlera pas plus ici, sauf pour noter que s'il s'agit bien de la tante de Jésus, les deux personnes nommées, Jacques et Joseph, sont ses cousins: or en Matthieu 13,55 et Marc 6,3 Jacques et Joseph sont mentionnés en premier parmi les "frères" de Jésus: ils seraient en réalité ses cousins. Deux autres personnages des évangiles méritent de retenir notre attention: la "pécheresse" de Luc 7,36-50, et Marie de Béthanie. Saint Luc, à la fin du chapitre 7, présente une femme qui vient, pendant un repas chez un pharisien, baigner les pieds de Jésus de ses pleurs, les essuyer avec ses cheveux, les embrasser, et les arroser de parfum. C'est une "pécheresse"; Jésus déclare que ses péchés, ses nombreux péchés, lui sont pardonnés. Aussitôt après (8,2), Luc mentionne les femmes qui accompagnent Jésus, dont Marie de Magdala, "dont étaient sortis sept démons". Les notes des Bibles indiquent qu'il s'agit donc de quelqu'un qui était gravement possédé, ou malade, ou... pécheur; et la TOB indique, à propos de Marie de Magdala: "Luc ne précise pas s'il s'agit de (..) la pécheresse de 7,36- 50 comme on l'a parfois pensé" (note en 8,2), et aussi "Luc l'identifie peut-être avec la pécheresse de l'onction chez Simon" (note en Jean 20,1). Donc ou bien Marie de Magdala est aussi la pécheresse, ou bien il s'agit de deux personnes différentes. Nous y reviendrons plus loin. D'autre part il y a la célèbre Marie, qui apparaît d'une part dans l'épisode de "Marthe et Marie" (Luc 10,38-42, situé dans un "village" non nommé), et d'autre part lors de la résurrection de Lazare (Jean 11,1-44) et de "l'onction de Béthanie" (Jean 12,1-8, mais aussi Mt 26,6-13 et Mc 14,3-9), où cette Marie refait à peu près les gestes de la pécheresse: elle oint les pieds de Jésus avec du parfum et les essuie avec ses cheveux ("deuxième onction"); chez Matthieu et Marc c'est la tête qui est ointe. Le début du chapitre 11 de Saint Jean renvoie assez clairement, me semble-t-il, à l'évangile de Luc, en précisant que Béthanie est "le village de Marie et de sa soeur Marthe" (qui n'ont pas encore été nommées dans Jean). La phrase qui suit est intéressante: "Il s'agit de cette même Marie qui avait oint le Seigneur de parfum et lui avait essuyé les pieds avec ses cheveux". Curieusement à mon avis, la plupart des experts ne veulent pas considérer qu'il s'agit de liens avec l'évangile de Luc, et disent que Jean veut parler de la deuxième onction, qu'il racontera plus tard, et qui était connue des lecteurs... (l'évangile de Luc ne l'était-il pas aussi?) Donc, ou bien "Marie de Béthanie" est aussi la pécheresse, ou bien il s'agit d'une femme qui refait, en tout cas chez Jean, exactement les gestes de l'autre (les pleurs en moins!). Nous avons donc affaire à une, deux ou trois personnes: la pécheresse, Marie de Magdala, Marie de Béthanie. La tradition populaire considère qu'il s'agit d'une même et unique femme (qui aurait ensuite voyagé jusqu'aux "Saintes Maries de la mer" et fini sa vie à la "Sainte Baume", en Provence, avant que ses restes soient transportés à Vézelay...). Le Père R.-L. Bruckberger, dans son livre "Marie Madeleine" (Albin Michel 1975), considère lui aussi qu'il s'agit d'une seule personne, et l'explique comme suit: Marie était de Magdala, ville hellénisée; comme tous les juifs hellénisés (tels qu'Hérode), elle était considérée comme pécheresse par les pharisiens; en outre, suivant la culture grecque, elle était de moeurs très libres. Bruckberger évoque à ce sujet le "Banquet" de Platon, et attire l'attention sur la phrase qui précède l'épisode de la pécheresse: "La sagesse a été reconnue par tous ses enfants". En la personne de Marie de Magdala, c'est, pour le Père Bruckberger, la culture grecque et la culture hébraïque qui se rencontrent. Comme d'autres riches juifs (les femmes qui suivent Jésus "l'aident de leurs richesses", Luc 8,3), elle pouvait avoir aussi une propriété près de Jérusalem (Béthanie en est à trois kilomètres). Juste avant la mort de Jésus, elle renouvelle l'acte qui avait marqué le début de sa route avec lui. Ceci n'est bien sûr qu'une hypothèse; actuellement les exégètes considèrent qu'il s'agit de femmes différentes. Leurs arguments ne sont pourtant pas forcément convaincants. Note complémentaire (avril 2012) - Dans les Actes des Apôtres, chapitre 12 verset 12, apparaît encore une autre Marie, chez qui Pierre va rejoindre les apôtres: Marie "mère de Jean-Marc", c'est à dire de l'évangéliste Marc. Myriam Myriam: une préfiguration de Marie dans l'Ancien Testament Exode 2, 1 à 10, et 15, 20 à 21.Nombres 12, 1 à 16. Dans l'Ancien Testament, il n'y a qu'un seul personnage s'appelant Marie (ou Myriam, si l'on garde la translittération hébraïque) : c'est la sœur de Moïse. Et ce n'est pas un hasard si Myriam, la Marie de l'Ancien Testament, est bien la femme qui est à l'origine même de l'histoire du salut, puisqu'elle est présente au moment où Moïse va être sauvé des eaux, c'est elle qui provoque ce miracle qui sauvera Moïse. Myriam est donc à l'origine même du salut du peuple, en sauvant la vie de Moïse, tout comme Marie le sera en donnant la vie au Christ. Les versions classiques du canon protestant de la Bible (David Martin, Ostervald, Segond, Darby, King James) comportent 31 102 versets : 23 145 dans l'Ancien Testament, 7 957 dans le Nouveau. Leur nombre varie selon les versions imprimées, en raison du découpage de certains psaumes qui incluent ou non les dédicaces. 2-rep: Une longue période de la vie d'Israël marquée par des uploads/Religion/ les-marie-du-nouveau-testament 1 .pdf

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  • Publié le Jan 15, 2021
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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