²² MON TESTAMENT SPIRITUEL MONSEGNEUR MIGUEL ANGEL BUILES MON TESTAMENT SPIRITU
²² MON TESTAMENT SPIRITUEL MONSEGNEUR MIGUEL ANGEL BUILES MON TESTAMENT SPIRITUEL Dédié à toutes les filles et tous les fils religieux que Dieu m’a donnés. Filles bien aimées, Depuis que j’ai fondé la communauté des sœurs missionnaires de sainte Thérèse de l’enfant Jésus en 1929, j’attendais l’heure et le jour pour commencer à vous écrire mes petits conseils spirituels, mes enseignements, mon testament ; mais Jésus, mon bon et cher Maître m’occupe tellement et moi, j’aime tant être à ce qu’Il me commande, aussi, pour cette raison, je n’avais pas pris la plume. Que celui-ci (mon testament) me serve et serve à toutes mes filles et mes fils et à toutes ces âmes aimées par Celui qui aime la mienne. Et que tout rende Gloire à Dieu. Que chaque lettre que je vous adresse soit un acte d’amour pur à Jésus, une louange à l’Adorable Trinité, une réparation pour mes nombreuses infidélités et une tendresse à ma Mère Immaculée, à mon Père Joseph et à ma douce compagne Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. 2 I. LE CHRIST EST MA VIE 1. LE CHRIST EST MA VIE Par où vais-je commencer ? Par le commencement, mes filles, par où je dois commencer, par la parole de l’apôtre : « Mihi vivire Christus est » (ph 1, 21). Pouvons-nous avoir une autre manière de vivre, quand nous le portons ici, au-dedans, quand nous le sentons, quand son souvenir unit tant de fois avec douceur de ciel notre gorge et inonde de larmes suaves nos yeux de chair, quand les yeux de l’esprit le contemple si aimant, si tendre, si Père, si ami, là dans le cœur ? L’âme chrétienne et surtout l’âme religieuse, âme vierge consacrée à son amour, pourra-t-elle par conséquent avoir un autre mobile à ses pensées, à ses affects, à ses paroles, à ses actions, à ses entreprises, à toute sa vie, qu’à ce Maître qu’elle porte dans son âme ? Ma vie, c’est le Christ ! Saint Paul dont la vie était le Christ, s’exprimait ainsi : « vivo ego, jam non ego, vivit vero in me Christus » (gal 2, 20). « Je vis, mais ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ». Et le Christ vivait tellement en son apôtre que les œuvres de Paul n’étaient de lui qu’en seconde position, parce que le premier et principal dans toutes ses activités était le Christ bien-aimé qui le faisait s’exclamer : « Pour moi vivre, c’est le Christ » ! (ph 1, 21) « Je vis mais ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ». Voyez mes filles, le secret de la vie intérieure, de la vie divine, de la vie surnaturelle et par conséquent de la sainteté. Que le Christ vive et œuvre en vous ! Ainsi soit-il. 2. UNION CORDIALE AVEC JESUS Pourquoi vous êtes vous approchées de Dieu ? Pour vivre plus de Lui, en faveur des âmes ; pour vivre plus avec Lui, pour vivre plus à l’intérieur de vous- mêmes, pour vivre plus de l’extérieur vers l’intérieur que de l’intérieur vers l’extérieur, c’est-à-dire en constant mouvement vers votre intérieur où habite l’Epoux, où habite la 3 Très Sainte Trinité. Par conséquent, vivre en constante et cordiale union avec ce Jésus qui habite en vous par la grâce, en parfaite intimité. Intimité signifie amitié étroite ; et comment l’amitié pourra être avec Jésus si l’âme se répand à l’extérieur comme il arrive à la plupart des chrétiens, même à des prêtres et religieux, au lieu de se recueillir en elle-même, vers son intérieur où brûle la flamme divine qui doit irradier comme un puissant feu les autres âmes ? Je ne résiste pas à la tentation de vous transcrire un paragraphe du Père Bacteman CM, tiré de son œuvre «plus près de Toi mon Christ » (page 181) : «au fond, cette vie intérieure n’est que le rapprochement de l’âme au Christ, une poursuite obstinée de l’âme pour se rapprocher du Christ. Une fois le contact établi, elle Lui parle et Jésus Christ lui répond. Ah ! Si nous pouvions entendre le dialogue de plus en plus intime qui a lieu à partir de ce moment là dans ce sanctuaire où la créature parle avec son Créateur ! Et ils sont plus nombreux qu’on ne le pense, ces chrétiens, et surtout parmi les plus simples, qui traitent Jésus comme un ami intime à qui on dit tout, qui se nourrissent de sa pensée, qui sont suspendus à ses lèvres et qui vivent de son sourire.» Le même auteur transcrit les confessions de quelques âmes intimes de Jésus : Une religieuse : « le matin, je prends Jésus par la main et je ne le laisse pour rien de toute la journée » Une maîtresse d’école : « Jésus vit en moi avec une telle intensité qu’il m’est arrivé de Lui dire : oh mon Jésus laisse-moi tranquille. Tu ne me laisses même pas faire la classe » Une sœur hospitalière : « Pouvez-vous croire que je sois restée 10 minutes sans penser à Jésus ? » Le Père de Foucault à quelqu’un qui s’excusait de devoir le laisser seul : « Oh ! Non, je ne suis jamais seul ». C’était que la présence de Jésus ne le l’abandonnait pas. Une femme aveugle à un visiteur dans sa pauvre maison qui lui manifestait de la compassion concernant sa solitude : « Oh non ! Je vis dans le Bon Dieu ». Ce serviteur disait un jour à une de vous : « qu’elle vive sans cesse près de Jésus et travaille près de Lui ; au coucher, qu’elle s’appuie amoureusement, comme Jean sur le cœur de Jésus ». Cela serait « intimité », « amitié étroite », «union cordiale avec Lui ». 4 3. INTIMITE AVEC JESUS L’âme vivant en Jésus et Jésus en elle, il y aura nécessairement intimité avec Lui, pourvu que l’âme s’offre, ce qui serait la première étape vers le sommet de la sainteté. Cette intimité entre la religieuse et Jésus doit être plus grande que celle entre l’ami et l’ami ; l’époux et l’épouse, la mère et l’enfant ; par conséquent les relations doivent être plus étroites entre l’épouse virginale de Jésus qui veut être sainte et Jésus son divin époux. Au commencement de la vie spirituelle, et avant d’entrer dans la communauté, l’âme se sent comme inondée par le torrent des consolations divines et les tendresses de l’Amour qui la ravissent de bonheur. Il laisse sentir sa divine présence pour que les liens de la divine union se resserrent de plus en plus chaque jour. Au fur et à mesure l’âme jouit de cette grâce sans s’en rendre compte. Cependant Dieu agit en elle, l’âme sent que Jésus travaille en elle et qu’Il habite en elle comme dans un sanctuaire vivant ; Il parle doucement à l’âme et celle-ci parle tendrement au Seigneur, même si ce n’est qu’avec des paroles intérieures. Si cette âme répond avec fidélité, elle se dépouillera peu à peu de ses sentiments et affects propres pour laisser place aux sentiments de l’Aimé : peu à peu, elle cessera d’être elle pour se transformer en Lui. Ainsi, elle passera de l’intimité et l’amitié étroite, à la transformation et à l’identification avec Lui. Identification signifie transformer deux choses en une même chose. Identification avec Jésus signifie par conséquent que l’âme soit une même chose avec Jésus comme deux gouttes de cire unies, comme deux coupes d’eau et de vin qui se complètent et deviennent une seule boisson. Mais Jésus demande de la générosité de la part de l’âme et une correspondance complète sans réticences et ensuite viennent de nouvelles grâces pour compléter et parfaire l’identification : c’est le sentiment infus de l’action du Christ qui la transforme. Parfois comme je l’ai suggéré plus haut, l’âme sent que Jésus agit en elle et que sa vie se fond dans celle du Christ en elle, « vivit vero in me Christus » gal 2, 20, que Lui la 5 transforme progressivement dans cette union que les mystiques appellent «union transformatrice». C’est vrai mes filles, beaucoup, sinon toutes parmi vous aviez expérimenté avant de porter le voile, l’inondation céleste de la consolation intérieure et la présence de l’action sensible du Christ en vous-mêmes ? Il vous invite amoureusement à Lui correspondre. 4. L’ORIGINE DE L’INTIMITE AVEC JESUS. Je vois ai parlé de la parfaite intimité avec Jésus. Et vous me demandez d’où elle vient ? Comment l’obtenir et comment l’embrasser ? 1- l’intimité avec Jésus provient de la présence réelle et intime avec Jésus par la grâce. Plusieurs fois vous avez entendu ou lu dans l’Evangile ces paroles de Jésus : «Je suis la vigne, vous êtes les sarments. …demeurez en Moi et Moi en vous ». Remarquez bien ce que Jésus ne dit pas : « Je suis la racine », « Je suis le tronc », Il dit : «Je suis la Vigne » uploads/Religion/ mon-testament-spirituel-mab.pdf
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- Publié le Aoû 16, 2022
- Catégorie Religion
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