PHILOSOPHIE ELEMENTAIRE DE LA ROSE-CROIX MODERNE par J. VAN RIJCKENBORGH AVANT-
PHILOSOPHIE ELEMENTAIRE DE LA ROSE-CROIX MODERNE par J. VAN RIJCKENBORGH AVANT-PROPOS Ce livre est destiné à ceux qui, poussés par une lointaine souvenance d'une vie originelle divine, cherchent une orientation dans la philosophie universelle de la Rose-Croix. Son contenu est une adaptation d'un certain nombre de causeries données sous forme de cours. Puisse ce livre atteindre de nombreux chercheurs et les aider. J. van Rijckenborgh I LES TROIS FACULTES QUI DOIVENT ETRE EVEILLEES Le lecteur qui ouvre ce livre, mû par le désir d'en retirer une certaine notion de la philosophie de la Rose-Croix Moderne, ne doit cependant pas se contenter d'une connaissance superficielle. Il doit être conscient d'entreprendre une étude ardue qui réclamera toute son attention et exigera de lui une profonde réflexion. La philosophie de la Rose-Croix n'émet pas de considération sur la vie, mais elle saisit l'élève dans sa vie, de façon très personnelle, de sorte qu'à la lecture, on aura toujours l'impression que l'Ecole Spirituelle s'adresse directement à l'étudiant. Cette méthode comporte évidemment des côtés moins agréables; elle peut, par exemple, éveiller ça et là du dépit, voire de l'irritation, mais l'avantage incalculable qu'elle présente nous la fait préférer à d'autres, plus courantes. La lecture de ce livre doit, en effet, éveiller une certaine inquiétude; l'étudiant doit être fortement frappé par la matière enseignée; celle-ci doit l'atteindre et le troubler, elle doit surtout attaquer son intérêt intellectuel et le percer comme un glaive. Celui qui prend connaissance de la véritable littérature rosicrucienne doit bien comprendre que les travailleurs de l'Ecole Spirituelle n'ont aucunement l'intention de faire preuve de dons littéraires ou de connaissances théoriques, dans le but de soutenir des intérêts terrestres et matériels, mais qu'ils entreprennent un travail au service de l'Ecole Spirituelle, même si ce travail doit aller à l'encontre de leurs intérêts matériels particuliers, ce qui est souvent le cas. L'auteur s'adresse donc à vous, de son champ de service, en concordance avec son état d'être, pour témoigner envers l'humanité au nom de la sublime Fraternité de la Lumière. Cette Fraternité est connue sous différents noms, tels que: Ecole Spirituelle Hiérophantale, Ecole des Mystères des Hiérophantes de Christ, Eglise Intérieure, Ordre de Melchisédech, Ordre de la Rose-Croix, etc. L'élève prenant connaissance de ce livre doit, à notre avis, comprendre que c'est cette Fraternité qui s'adresse directement à lui dans ces pages; que c'est un contact par lequel la personnalité de l'auteur ou la structure organisatrice de la Société Rosicrucienne disparaît absolument à l'arrière-plan. Il ressort immédiatement de ceci, que la Fraternité dont nous voulons témoigner, ne s'adresse à personne en tant que société, organisation ou institution religieuse. Il s'agit d'une Ecole et l'étude de ce livre vous met, si l'on peut dire, dans le Parvis de cette Ecole. Toutefois, la notion 'Ecole' doit être prise dans un sens exclusif. L'élève n'y est pas stylé selon la méthode intellectuelle, la conscience du cerveau biologique n'y subit aucun entraînement, on n'y passe pas d'examens, on n'y obtient pas de diplômes. Cette Ecole de la Rose-Croix en appelle à trois facultés qui, dans le mystérieux système microcosmique de l'homme, semblent dormir d'un sommeil de mort. L'Ecole essaie, malgré tous les obstacles, de réveiller ces trois facultés et de les pousser à l'activité. Dès que quelque chose de ces trois facultés commence à se manifester, l'élève éprouve, voit et connaît, de première main, tout ce que l'Ecole veut lui transmettre, tout ce à quoi l'Ecole veut le relier. Ce rapport une fois établi fondamentalement, l'élève sera conscient de la nécessité de tout ce que l'Ecole lui propose. Il comprendra que l'enseignement de 1 Ecole Spirituelle n'est pas une simple croyance populaire, mais un savoir positif et clair. Non pas un savoir dans le sens de rassembler un matériel de faits, de dogmes, de phrases, de systèmes et d'hypothèses, qui nous laisse toujours les mains vides, mais un savoir dans le sens d'embrasser, de pénétrer, de posséder intérieurement, un savoir irréfutable et absolu. Quand le rapport entre l'Ecole de la Rose-Croix et l'étudiant se développe sur cette base, il n'est pas question d'autorité et de docilité bénévole, mais bien de reconnaître intérieurement, de suivre consciemment le Chemin déjà perçu dans le for intérieur. Trois facultés endormies doivent donc se révéler dans la vie de l'élève: une nouvelle volonté, une nouvelle sagesse, une nouvelle activité. L'homme a une volonté, mais celle-ci est soit sans frein, soit expérimentale et spéculative. Le résultat d'un effort de la volonté n'est jamais certain et, le serait-il, on resterait toujours dans l'incertitude des à-côtés éventuels qui pourraient surgir ou des conséquences de l'opposition suscitée. C'est pourquoi l'homme est déjà, simplement parla vie de sa volonté, entouré de soucis et de crainte. La volonté humaine n'est d'ailleurs jamais libératrice, de plus elle est liée aux valeurs du sang, ce qui veut dire qu'elle dépend entièrement des possibilités et des forces présentes dans le sang. L'homme dispose également d'une certaine sagesse, prise dans le sens de faculté intellectuelle, capacité raisonnable du cerveau. L'élève doit découvrir que l'homme est également, en ce qui concerne cette faculté, absolument dépendant des choses extérieures, c'est-à-dire visibles sous trois dimensions. Ce n'est pas sans raison que l'Ecriture Sainte dit: 'La sagesse des hommes est folie auprès de Dieu.' La connaissance absolue ne peut jamais être le partage de l'homme vivant selon les sens. Ce qu'on appelle sagesse est un ensemble de considérations acquises de l'indéfini par les sens et fortement influencées et déformées par l'éducation et l'état du sang. L'homme déploie de même une certaine activité. Le résultat de cette activité n'est-il pas affligeant au plus haut point? Qu'est-elle, en effet, de plus que 'du pain et des jeux'? L'activité de l'homme se trouve entièrement sous le signe de la lutte pour l'existence, accompagnée d'un peu d'amusement et de romantisme spirituel, selon la nature de chacun. Cette trinité : volonté, sagesse, activité, telle qu'elle se développe dans la nature humaine, est de plus liée à des instincts naturels ardents, qu'on appelle convoitises. Cette même trinité, liée par les convoitises ou instincts naturels, est responsable également de l'apparition de la conscience biologique qui est la conscience du moi, dont la propriété la plus caractéristique est de vouloir toujours se maintenir. Vouloir se maintenir et convoiter sont des états excessivement spéculatifs et extrêmement capricieux dans leurs diverses manifestations. Quand l'expérience nous a désabusés, nous sautons d'un objet à un autre et, dans notre misère, nous dansons la sarabande de la nature avec, pour partenaires, les hypothèses et autres formes illusoires. La plupart des tendances religieuses peuvent être expliquées par les expériences pour le maintien du moi et par les convoitises. Si l'élève voyait' clairement cet état de choses, il sentirait la nécessité d'un changement fondamental, il serait écœuré de son état actuel et, en conséquence, il essaierait de neutraliser ses convoitises et son désir de se maintenir. Une question peut se poser ici : 'Comment développer ce processus de neutralisation'? L'élève doit cesser de vouloir son ancienne vie, il doit abandonner l'illusoire sagesse qu'il a accumulée et mettre fin au jeu dramatique des convoitises et de la lutte égocentrique. Certaines personnes jugent qu'il est facile de réaliser le changement fondamental en ce qui concerne l'illusoire réalité de la religion, de l'art et de la science. Elles découvrent rapidement le côté spéculatif des hypothèses religieuses, le non-libérateur de ce qu'on appelle art et le côté désespéré et satanique de la science. Mais il est beaucoup plus difficile de se détacher fondamentalement de ses divers instincts naturels, parce que l'homme 'vient de la nature' et 'vit de la nature'. Les instincts naturels peuvent nous lier davantage à l'ancienne vie, plus que la religion, l'art et la science. Sur ce point l'élève ne peut s'abuser. Il s'attaque volontiers et courageusement à des empêchements en dehors de lui, alors qu'il serait bien plus profitable de lutter contre tout ce qui, insidieusement lui tend intérieurement des pièges. Chaque jour l'étudiant Rose-Croix devra se remémorer ceci. Voyez, par exemple, les ambitions sociales en faveur desquelles il est toujours prêt à employer la hache spirituelle, et la terrible illusion-du-moi. Or, les basses ambitions et l'illusion-du-moi engendrent la jalousie, un des fléaux les plus navrants dont souffre l'humanité. 'La jalousie met l'homme en fureur' dit le poète des Proverbes. 'La jalousie est inflexible comme le séjour des morts'. 'Ses ardeurs sont des ardeurs de feu' (Cantique des Cantiques). La jalousie est une possession diabolique, elle engendre parfois une haine si aveugle, qu'elle en devient meurtrière. Le revirement doit saisir l'homme tout entier, jusqu' en ses instincts naturels les plus profonds. L'élève doit engager la lutte avec lui- même, une lutte a mort. Le revirement fondamental est à la base du réveil des trois nouvelles facultés, dont parle l'Ecole Spirituelle : une nouvelle volonté, enflammée de Dieu, une nouvelle sagesse qui donne des lumières sur le Plan de Dieu, une nouvelle activité qui contribue à la réalisation du Plan Divin. Ces trois processus sont, dès le début, entrepris et menés à bien par l'Ecole Spirituelle, en collaboration avec l'élève. Ils constituent les uploads/Religion/ philosophie-elementaire-de-la-rose-croix-moderne.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mar 13, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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