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1 Le Bouddhisme Le Bouddha n'est pas considéré comme un dieu ni même comme un messager divin. Siddharta Gautama, qui prête son image et son enseignement comme base de la définition du Bouddha, est un humain comme vous et moi. Il est le symbole d'un principe, d'une chose qui ne peut être atteinte mais que l'on se doit de tenter d'ébaucher par des définitions pratiques. Le bouddhisme est une religion en ce sens qu'il définit "une voie de salut". C'est à dire un chemin vers le Paradis. D'après le bouddhisme un individu est condamné à mourir et à revenir sur Terre le nombre de fois qu'il faudra jusqu'à ce qu'il ait atteint le niveau spirituel nécessaire pour s'extraire de la vie terrestre. Chaque fois qu'il meurt il se réincarne dans un individu différent. S'il n'a pas bien travaillé son bouddhisme, à sa réincarnation suivante il sera un être plus vil, peut-être même un animal voire un animal répugnant. En quelque sorte on lui fait recommencer son année une classe plus bas. Par contre s'il a bien travaillé il passera dans la vie suivante à un niveau plus élevé. Il sera peut-être même prêtre. Le "néo-bouddhisme" moderne se départ de cela et ne s'intéresse qu'aux aspects philosophiques, sociaux et intellectuels du bouddhisme. La réincarnation est alors plutôt considérée comme une métaphore du lent apprentissage et de l'éveil de chaque individu en soi, avec ses erreurs et ses succès au fil du temps et des progrès. Le bouddhisme est un édifice imposant. A l'heure actuelle, les chercheurs les plus avancés en psychologie et sciences humaines redécouvrent des choses qui font partie du bouddhisme depuis des siècles. Le bouddhisme ne prône pas un standard, une référence. Le Bouddha lui-même a dit "Ne cherchez pas à faire comme moi". Le bouddhisme, c'est avant tout le développement de chaque personne en particulier. Etre bouddhiste, c'est d'abord être soi-même. Beaucoup de religions sont très dogmatiques. Etudier la religion revient à potasser et ressasser ses dogmes. Le bouddhisme, au contraire, est né lorsque des personnes ont décidé de quitter leur enclos et se sont mis à observer le Monde autour d'eux. Le bouddhisme est né de la symbiose d'une grande force spirituelle et de l'observation humble de la Nature. Le précepte le plus fondamental du bouddhisme est sans doute celui-ci : évoluez. En effet, les mauvaises choses viennent de personnes qui sont restées bloquées à un stade donné de leur évolution et persistent à voir les choses d'une certaine façon. Un adepte du bouddhisme se doit de perpétuellement se remettre en question, apprendre de nouvelles choses, voir les choses sous d'autres angles, s'adapter. Chacun a énormément de choses à 2 apprendre dont il ne soupçonne parfois même pas l'existence. Cela demande du travail et de la sueur. Il faut enterrer ce que l'on était, même s'il en coûte, pour renaître meilleur, mieux adapté à la réalité et aux autres. Un des enseignements que l'on peut tirer du bouddhisme est que pour changer une personne il faut lui apprendre les choses nécessaires pour qu'elle puisse se comporter différemment. C'est un travail bien plus long et compliqué que de se contenter de faire des reproches ou de faire preuve d'une patience stérile. Chez les bouddhistes, la douleur est un signe de manque de maturité, d'inadaptation. La douleur ne doit pas être refoulée ou masquée par des artifices. Au contraire, elle doit être prise en compte, étudiée. Elle disparaîtra quand la personne aura évolué. La douleur n'est pas non plus considérée comme un passage obligatoire. La prévention est la meilleure politique. (Certaines écoles bouddhistes, par exemple d'arts martiaux, utilisent la douleur comme outil d'endurcissement. Mais il s'agit alors d'une pratique structurée, à laquelle les élèves ont librement consenti.) Le bouddhisme explique clairement qu'une personne qui n'est pas instruite, une personne qui n'a pas eu une certaine évolution spirituelle, sera condamnée à souffrir dans la vie. Elle ira de problèmes en problèmes, sera victime de toutes les situations et engendrera des problèmes pour les autres. Mais contrairement à d'autres religions le bouddhisme ne considère jamais un cas comme désespéré. Il apporte nombre de conseils, voies, anecdotes, légendes, supports de méditation, symboles... qui permettent de retrouver la voie de la spiritualité. Les bouddhistes n'étant pas des refoulés, ce sont donc généralement des personnes fiables. Ils n'ont pas un tissus de frustrations dans la tête qui pourrait les amener à poser des actes déplacés ou impulsifs. Le fait qu'un bouddhiste ne refoule pas ses émotions ne veut pas pour autant dire qu'il cède systématiquement à ses pulsions : il est à l'écoute attentive de toutes les émotions et pulsions qui naissent en lui, mais il les gères en se servant de son coeur et de sa raison. Il ne passera à l'acte que s'il y a lieu de le faire. Les pulsions qui ne peuvent être assouvies seront "classées sans suite" de façon judicieuse et propre. Comme il n'est pas toujours possible de prendre le temps de réfléchir, les bouddhistes veillent à cultiver leurs réflexes. Un exemple simple : les arts martiaux. On y apprend à avoir instantanément les bons gestes. On y apprend aussi à développer son intuition, savoir percevoir un grand nombre de petites informations fluettes et en tirer des conclusions. Lors d'un combat avec les yeux bandés, on détermine la position et les gestes de l'adversaire en utilisant le son de chaque bruissement de tissus, chaque bruit de respiration. Sans réfléchir, on "voit" l'adversaire. Des études modernes ont montré à quel point ces mécanismes sont puissants : ces bruits sont trop faibles pour être entendus consciemment, mais le cervelet, partie primitive et très rapide du cerveau, les perçoit tout de même et les utilises pour fabriquer une image de la position de l'ennemi. Ensuite, cette image est transmise à la partie évoluée, consciente, du cerveau. Ni le combattant aux yeux bandés, ni un spectateur éventuel, n'entendent le moindre bruit, mais pourtant le 3 combattant "voit" son adversaire. Imaginez ce que cela donne si on aborde de la même façon la vie dans la nature ou la communion avec les autres êtres humains ! (On tend à conférer cette aptitude aux ordinateurs par l'intermédiaire des systèmes à réseaux de neurones.) Le sourire du Bouddha, que vous avez certainement déjà vu sur une statue ou une image, est l'équivalent du mot "Islam" en arabe : la paix, l'harmonie, la sagesse, l'intelligence. Peu importe qui la statue représente, ce qui compte, c'est son sourire, l'évocation de cet état d'esprit. Les religions vous disent que toute chose est l'oeuvre de Dieu et que Dieu est en toute chose. Le bouddhisme ne vous dira pas que c'est faux. D'ailleurs même les athées considèrent que les religions ont raison, si l'on part du principe que "Dieu" est une façon générale de parler de "La Vie". Mais le bouddhisme, pragmatique, vous recommande et vous apprend à aller plus loin, à voir chaque chose telle qu'elle est. La belle jeune fille est peut-être en réalité une mangeuse d'hommes qui vous ruinera... Ce quasimodo dans son coin est peut-être la seule personne qui vous aiderait si vous tombez malade... Le "troisième oeil" voit les choses telles qu'elles sont, au delà des apparences. Le système occidental pratique le culte du but. "Il faut se fixer des objectifs", disent ils. Une des conséquences est que certaines personnes vont vouloir raccourcir le chemin qui mène au but, au point de bâcler le travail ou recourir à des pratiques malhonnêtes. Le bouddhisme au contraire se réfère plutôt à l'action, "être en train de faire". C'est le présent qui compte, le fait qu'on y est bien et qu'on y mène des actions sensées. "Un long voyage commence par un premier pas". Un bouddhiste sait tirer parti des étapes intermédiaires d'un travail, voire n'envisage pas de fin à son travail. Les occidentaux abusent du proverbe "vise plus haut que la cible, la flèche tombe en volant". Ils se fixent des objectifs inatteignables pour en fin de compte ne rien faire. Un bouddhiste, au contraire, envisage aussi le bénéfice qu'il peut tirer d'un résultat éventuellement différent de ce qui était initialement prévu. Les textes sacrés des religions contiennent beaucoup de préceptes très précis. Trop précis. Il faut avoir un certain niveau pour arriver à se détacher de ces préceptes et plutôt percevoir un état d'esprit. Les textes bouddhistes, au contraire, pratiquent avec génie le paradoxe et le non-sens. Ils sont beaucoup plus rigolos et permettent d'aller plus loin. Il existe bien sûr des textes bouddhistes qui disent clairement les choses, mais ils n'ont pas structure de loi. Le bouddhisme de base fournit une liste de "choses qu'il faut apprendre à ne pas faire", mais cette liste est une mise en garde constructive et non un commandement. Dans beaucoup de religions, la méditation est résumée à la notion de "prière". Le bouddhisme au contraire est ouvert à l'infini potentiel du champ de la conscience et de l'inconscient. Il en résulte une liberté plus grande de l'individu et une construction de la personnalité plus solide. Vous avez sans uploads/Religion/ le-bouddhisme.pdf
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- Publié le Jui 23, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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