Introduction 2 Pour moi, Vivre c’est le Christ Itinéraires pour cultiver une vi

Introduction 2 Pour moi, Vivre c’est le Christ Itinéraires pour cultiver une vie sprituelle centrée sur Jésus 4 © 2022. www.opusdei.org © Photo. shutterstock.com 5 Introduction Être chrétien, quelle réalité aujourd’hui ? A cette question, nombreuses sont les réponses. Une des plus synthétiques pourrait-elle ce que Saint Paul dit à maintes reprises : être chrétien, c’est vivre dans le Christ, vivre avec lui, vivre de sa vie dans la nôtre. « Dieu nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour » (Ep. 1,4) ; en Lui nous sommes baptisés pour prendre à sa mort et à sa résurrection (cf. Rm 6,1-14) ; en Lui nous sommes une « créature nouvelle » (2 Co 5,17) La vie dans le Christ nous porte au dépassement d’une existence enfermée sur soi. Elle nous ouvre l’horizon d’une communion avec Dieu et avec notre entourage, laissant au loin l’insatisfaction que traînent derrière elles les quêtes exclusivement mondaines. Elle nous accorde une nouvelle espérance qui agit dans notre vie quotidienne et, en même temps se projette au-delà de la mort : « En effet, aucun d’entre nous ne vit pour soi- même, et aucun ne meurt pour soi-même : si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Ainsi, dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur » (Rm 14, 7-8). La vie dans le Christ est un don que nous recevons sur un mode particulier par notre participation aux sacrements, et qui se traduit par une existence que guide l’Esprit Saint, marquée par l’Amour (cf. Rm 8). Introduction 6 La centralité de la Personne de Jésus-Christ doit être, dès lors, le point de départ et le fil directeur de toute notre existence. Dans l’une de ses premières lettres pastorales, le Prélat de l’Opus Dei, Mgr Fernando Ocariz, a rappelé ce principe fondateur de la vie chrétienne, et il a indiqué quelques-unes de ses nombreuses conséquences. Mettre Jésus au centre de notre vie signifie s’engager davantage dans la prière contemplative au milieu du monde et aider les autres à entrer dans des « chemins de contemplation » ; redécouvrir sous un éclairage nouveau la valeur anthropologique des moyens ascétiques ; atteindre la personne dans son intégrité : intelligence, volonté, cœur, relations avec les autres ; susciter la liberté intérieure qui porte à faire toute chose par amour ; aider à penser afin que chacun découvre ce que Dieu lui demande et assume ses décisions avec une entière responsabilité personnelle ; étoffer la confiance dans la grâce de Dieu pour dépasser le volontarisme et le sentimentalisme ; exposer l’idéal de la vie chrétienne sans confusion avec le perfectionnisme, apprenant à assumer la faiblesse personnelle et celle des autres ; s’abandonner, avec toutes ses conséquences, chaque jour dans une attitude pleine d’espérance, fondée sur la filiation divine. Le sens missionnaire de notre vocation se fortifiera ainsi, dans un don total et joyeux : parce que nous sommes appelés à contribuer, avec esprit d’initiative et spontanéité, à perfectionner le monde et la culture de notre temps, pour qu’ils s’ouvrent aux plans de Dieu 7 pour l’humanité. « Cogitationes cordis eius, les projets de son coeur subsistent d'âge en âge (Ps 32, 1) . Les paragraphes qui suivent, tirés de la même lettre pastorale, ajoutent d’autres aspects dérivés de la centralité de Jésus-Christ dans notre vie, tels que la nécessité d’avoir le cœur détaché des biens matériels, de sorte que nous soyons en vérité « libres pour aimer », et l’amour de l’Église, qui « nous encouragera à chercher les moyens indispensables pour le développement des initiatives apostoliques et à les promouvoir avec une grande compétence professionnelle » . Il faut aussi prendre en compte le sens de la mission de celui qui se sait appelé par un « Dieu qui est amour et qui infuse en nous l’amour pour l’aimer et aimer les autres » . Il en est ainsi parce que, pour partager le don que nous avons reçu, le monde semble petit et le temps trop court. La prière contemplative dans le monde, énoncée par Mgr Ocariz comme la première conséquence de la centralité du Christ dans la vie des croyants, a trouvé un premier volet dans une série d’articles publiés sur le website de l’Opus Dei et rassemblés plus tard sous le titre Nouvelles découvertes dans la vie spirituelle. Au cours des derniers mois et dans le droit fil de ces mots du Prélat de l’Opus Dei, plusieurs auteurs ont écrit d’autres articles pour approfondir les autres aspects. Ces textes, publiés sur le site de l’Opus Dei, sont recueillis dans ce livre pour en faciliter la lecture et mettre en valeur sa correspondance thématique. A commencer par la centralité de la personne de Jésus comme source d’une joie débordante d’espérance et à la suite : la vie de prière Introduction 8 au milieu du monde, dans une perspective plus synthétique ; la formation chrétienne comme déploiement de la personne dans toutes ses dimensions ; la liberté intérieure des enfants de Dieu ; le combat spirituel comme réponse reconnaissante au don que Dieu nous fait dans le Christ ; le sens missionnaire caractéristique de ceux qui ont reçu un appel divin et la conscience de l’amour inconditionnel du Seigneur comme fondement de notre application à faire ce qui lui plaît. Sans aucun doute il reste de nombreux thème à traiter et, il est certain que ceux qui sont abordés ici pourraient être plus approfondis. Cependant, nous n’avons pas cherché à épuiser l’argumentation qui, en elle-même est immense. En revanche, nous formulons le vœu que les textes qui sont recueillis dans ce volume soient une invitation lancée aux lecteurs à désirer de plus en plus dans le mystère d’un Dieu qui vient à notre rencontre, de telle sorte que nous puissions dire avec saint Paul : « pour moi, vivre c’est le Christ » (Ph 1,21) Rodolfo Valdès (ed.) 9 1. Dans la joyeuse espérance du Christ Nous laisser toucher par l’amour de Dieu, nous laisser regarder par le Christ : l’espérance ouvre devant nous tout un monde, parce qu’il est fondé sur ce Dieu veut faire avec nous. Qu’est-ce qui rend la vie inestimable ? Qu’est-ce qui rend ma vie inestimable ? Dans le monde actuel, la réponse à cette question tourne souvent autour de deux pôles opposés : le succès que chacun peut atteindre et l’opinion que les autres se font de nous. Dès lors, il n’est pas question de banalités : l’opinion d’autrui a des conséquences sur la vie familiale, sociale, professionnelle ; et le succès est l’espérance logique de tout ce que nous entreprenons car personne n’a pour objectif d’échouer. Et pourtant, dans la vie réelle il se produit parfois des petites déroutes ou pas si petites que ça, ou il arrive que les autres se fassent de nous une opinion dans laquelle nous ne nous reconnaissons pas. L’expérience de l’échec, du discrédit, ou la conscience de notre propre incapacité -pas seulement dans le domaine du travail, mais même aussi dans l’effort que nous faisons pour mener une vie chrétienne authentique- peuvent nous conduire au découragement, au défaitisme et, in fine au désespoir. Aujourd’hui, plus qu’à d’autres époques, la pression est plus forte pour obtenir des succès à des niveaux divers, pour être quelqu’un, ou pour pouvoir se dire que l’on est quelqu’un. Et, dans la réalité, plus que ce que chacun est 1. Dans la joyeuse espérance du Christ 10 -fils, mère, frère, grand-mère-, le faisceau se projette sur ce que chacun est capable de faire. C’est pourquoi notre vulnérabilité est plus grande dans les divers types de déroutes dont la vie s’accompagne : des déconvenues qu’auparavant on savait résoudre ou que l’on surmontait avec courage sont aujourd’hui la cause fréquente d’une tristesse ou d’une profonde frustration, et ce, à un âge très précoce. Dans un monde si riche en perspectives et en désillusions est-il encore possible de vivre comme le proposait saint Paul : « joyeux dans l’espérance » (Rm 12,12) ? Dans sa lettre pastorale du mois de février, le Prélat de l’Opus Dei porte son regard sur la seule réponse vraiment lucide à cette question, une réponse qui se dévoile comme un oui décidé : « fais, Seigneur, qu’à partir de la foi en ton Amour nous vivions chaque jour avec un amour renouvelé, avec une espérance joyeuse »1. Quoique parfois le désespoir puisse paraître moins ingénu, il l’est seulement comme prix de ce que nous fermons les yeux à l’Amour de Dieu et à sa proximité permanente. Le Pape François le rappelait dans l’une de ses catéchèses sur l’espérance : « L’espérance chrétienne est solide. Pour cette raison elle ne déçoit pas (...). Elle n’est fondée sur ce que nous pouvons faire ou être, et pas non plus sur ce que nous pouvons croire. Son fondement, c’est-à-dire le fondement de l’espérance chrétienne, ce 1 F. Ocariz, Lettre pastorale, 14-II-2017, n.8 1. Dans la joyeuse espérance uploads/Religion/ pour-moi-vivre-c-x27-est-le-christ20220316161954182794.pdf

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  • Publié le Dec 19, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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