2008 – 54/1 REVUE D’ÉTUDES AUGUSTINIENNES ET PATRISTIQUES Revue bénéficiant de
2008 – 54/1 REVUE D’ÉTUDES AUGUSTINIENNES ET PATRISTIQUES Revue bénéficiant de la reconnaissance scientifique du CNRS © Institut d’Études Augustiniennes SOMMAIRE Jean-Claude FREDOUILLE, Goulven Madec (1930-2008)........................................ I-IV Jean-Claude FREDOUILLE, L’activité littéraire de Tertullien : les traités perdus..... 1-29 Georges FOLLIET, Les trois sens possibles des mots confessio / confiteri dans les Adnotationes in Job d’Augustin............................................................................... 31-42 Gérard NAUROY, Les « Vies des patriarches » d’Ambroise de Milan : de Cassiodore au débat critique moderne...................................................................... 43-61 Giuseppe GUTTILA, Prudenzio e il martirio di Eulalia : una rilettura del Peristephanon 3........................................................................................................ 63-93 Allan D. FITZGERALD, Innocent I : Insight into the History of Penance................. 95-110 Marie-Odile BOULNOIS, Genèse 2-3 : Mythe ou vérité ? Un sujet de polémique entre païens et chrétiens dans le Contre Julien de Cyrille d’Alexandrie.................. 111-133 Francesco FIORENTINO, L’agostinismo del secolo XIV............................................ 135-151 Comptes rendus bibliographiques............................................................................. 153-182 COMITÉ DE DIRECTION Vincent ZARINI, François DOLBEAU, Georges FOLLIET, Jacques FONTAINE, Jean-Claude FREDOUILLE, Claude LEPELLEY CONSEIL SCIENTIFIQUE Irena BACKUS (Genève), Jean-Denis BERGER, Catherine BROC, Gilbert DAHAN, Martine DULAEY, Allan D. FITZGERALD (Rome), Sylvie LABARRE, Alain LE BOULLUEC, Goulven MADEC †, Pierre PETITMENGIN, Hervé SAVON, Franz-Bernhard STAMMKÖTTER (Bochum), Brian STOCK (Toronto) Administrateur : Jean-Denis BERGER Les manuscrits doivent être envoyés à Jean-Denis BERGER, à l’Institut d’Études Augustiniennes, 3, rue de l’Abbaye, 75006 PARIS. DIFFUSION EXCLUSIVE BREPOLS PUBLISHERS Begijnhof 67. B-2300 TURNHOUT (Belgique) téléphone : 00 32 14 44 80 20 télécopie : 00 32 14 42 89 19 e-mail : info@brepols.net www.brepols.net Prix de l’abonnement : 82 TTC Fascicules séparés : 47 Comptes bancaires Crédit du Nord, Centre Aff. Roubaix RIB : 30076 02919 61068404200 14 ING France-Lille RIB : 30438 00008 3389403 6002 40 Revue d’études augustiniennes et patristiques, 54 (2008), I-IV. Goulven MADEC (1930-2008) L’Institut d’Études augustiniennes est en deuil, humainement désemparé, scientifiquement orphelin. Il y a encore deux ou trois ans, Goulven Madec venait régulièrement travailler à l’Institut, qu’il animait de son charisme propre. C’était l’occasion de conversations amicales, mélange de gravité, d’enjouement et d’érudition sans pédantisme, agrémentées de souvenirs et d’anecdotes. Nous nous étions rencontrés, pour la première fois, il y a exactement quarante-cinq ans, dans ce lieu historique et mythique du 8 rue François-1er, où, jeune assomp- tionniste, il était associé, aux côtés d’A. C. de Veer, F.-J. Thonnard et L. Brix, à l’œuvre commune que dirigeait le P. G. Folliet. Nous nous entretenions volontiers du problème, ô combien difficile, que pose le concept de philosophie chrétienne (l’époque des débats passionnés sur le sujet était encore relativement récente). Une sympathie réciproque nous avait aussitôt rapprochés, qui allait devenir une grande amitié. Personnalité attachante et riche, capable d’emportements justifiés, mais qu’une note d’humour, ou un sourire, tempérait aussitôt, l’homme était discret et modeste, lucide, rigoureux, ennemi de toute forme de préciosité et d’affectation, sûr dans ses jugements tant sur les hommes que sur la production scientifique, dont la surabondance actuelle, et inégale, le déconcertait, comme le laissait perplexe la multiplication des colloques « internationaux » de sous-préfecture. Il avait à l’égard des « grandeurs d’établissement » le respect qui leur est dû, mais elles ne l’impressionnaient guère. Un temps, toutefois, il avait souffert, sans rien laisser paraître, de la condescendance que lui manifestaient certains de « ces Messieurs de Sorbonne », comme il aimait à dire en imitant le P. Folliet, avant que sa renommée internationale (il appartint dès l’origine, en 1976, au comité d’édition de l’Augustinus-Lexikon) n’imposât son autorité auprès du monde universitaire français. Nous ne lui connaissions qu’une seule faiblesse (mais était-ce véritable- ment une faiblesse ?), son allergie quasi viscérale pour tout ce qui s’apparentait, de près ou de loin, à de la bureaucratie : rapports à rédiger, formulaires à remplir, réunions interminables… que les institutions imposent chaque année davantage, de préférence dans l’urgence, et dont il savait par expérience que leur utilité réelle était toute relative. Article écrit par Jean-Claude Fredouille © Institut d’Études Augustiniennes II JEAN-CLAUDE FREDOUILLE Deux ou trois fois par an, Goulven Madec retrouvait sa maison familiale de Saint-Renan, à quelques kilomètres du vieux bourg de Brèlés (Finistère) où il est né le 31 octobre 1930. Il fit ses études secondaires à l’alumnat de Saint-Maur (Maine-et-Loire) et de Cavalerie (Dordogne), philosophiques, théologiques et littéraires, au Scolasticat de Layrac (Lot-et-Garonne), à l’Université pontificale Angelicum et à la Sorbonne. Entré dans la Congrégation des Augustins de l’As- somption en 1948, il fut ordonné à Rome en 1957. Licencié en théologie (1958), Docteur ès-lettres (1972) et Docteur en philosophie (1977), Professeur à l’Institut catholique de Paris, il termina sa carrière d’« enseignant-chercheur » comme Directeur de recherche de 1ère classe au CNRS où, gravissant régulièrement les nombreux échelons, il avait débuté, en 1967, avec le grade de « technicien ». En 1998, à l’occasion de son jubilé, l’Institut d’Études augustiniennes publia en son honneur un recueil dont il avait voulu le titre (Chez Augustin) et le format. Il faut lire les hommages de trois de ses collègues de l’Institut catholique de Paris, Ph. Capelle, I. Bochet, J. Wolinski, et les textes du récipiendaire, quintessence de sa réflexion augustinienne, auxquels est jointe la liste de ses « Titres et travaux ». Si, comme il l’a écrit, « les spécialistes de l’ensemble des œuvres et de la doc- trine d’Augustin ne sont pas légion », la connaissance intime qu’il avait de toute l’œuvre monumentale de l’évêque d’Hippone – les grands ouvrages, les traités, les commentaires exégétiques, aussi bien que les sermons et les lettres – était excep- tionnelle, et explique la pertinence et la nouveauté de ses travaux. Goulven Madec était capable, le plus souvent sans hésitation, d’indiquer, à qui lui demandait une référence, le passage de l’œuvre et le volume de la Patrologie latine, du CSEL ou du CCL où il la trouverait et, le cas échéant, l’étude qui lui serait utile. Ce commerce quotidien avec Augustin, à vrai dire un double commerce assidu et complémentaire – avec la critique et avec l’œuvre (le premier freinant la tentation inconsciente de l’identification, le second évitant le dessèchement de l’intellec- tualisme) –, a permis à Goulven Madec d’apporter des réponses justes à quelques questions centrales, comme l’évolution et la conversion d’Augustin ou l’influence du néoplatonisme, en refusant la distinction médiévale entre philosophie et théo- logie qui, par son anachronisme, lui paraissait avoir souvent faussé l’approche d’Augustin. Le champ de sa compétence s’étendait bien au-delà de l’œuvre d’Augustin. Sa thèse de doctorat ès-lettres, publiée en 1974, portait sur Saint Ambroise et la phi- losophie (prix Bordin de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres), et l’étude d’Augustin le conduisit naturellement, et très tôt, à s’intéresser aux influences que celui-ci avait subies, celles des Pères de l’Église et des philosophes néoplatoni- ciens, et exercées, sur des auteurs médiévaux comme Jean Scot (dont il procura l’édition critique du De diuina praedestinatione et auquel il a consacré plusieurs articles réunis dans Jean Scot et ses auteurs, Annotations érigéniennes), Anselme de Cantorbéry, Guillaume de Saint-Thierry ou encore Bonaventure (dont il édita, traduisit et commenta Le Christ maître). GOULVEN MADEC (1930-2008) III En marge de ses publications proprement scientifiques consacrées à son auteur de prédilection (Bibliothèque augustinienne, vol. 6, 8, 9, 11/1 ; La Patrie et la Voie : le Christ dans la vie et la pensée de saint Augustin ; Saint Augustin et la phi- losophie : Notes critiques ; Le Dieu d’Augustin ; Introduction aux « Révisions » et à la lecture des œuvres de saint Augustin ; plus d’une centaine d’articles, de notes, d’introductions diverses, dont une partie a été réunie dans deux forts volumes de la « Collection des Études augustiniennes »), Goulven Madec sut aussi trans- mettre à un plus large public sa connaissance d’Augustin (qu’il contribua même à faire entrer « dans la vitrine des Petites Saints en l’église de Plouguerneau » !), en évitant toujours stéréotypes et facilités (Nouvelle bibliothèque augustinienne, vol. 2, 6, 7 ; Le message de la foi : Causeries à Radio Notre-Dame, à l’occasion du seizième centenaire de la conversion d’Augustin ; collaboration au Monde de la Bible ; etc.). Quelques semaines avant sa mort, il eut la satisfaction d’avoir en main la réédition d’un texte publié en 2002, bibliographiquement actualisé et sous un titre nouveau, Portait de saint Augustin (Desclée de Brouwer, 2008), qui constitue aujourd’hui, en français, la meilleure introduction possible à l’auteur et son œuvre. Toutes les qualités scientifiques et pédagogiques de Goulven Madec se trouvent réunies dans ce fascicule élégant de 100 pages. Dans tous ses écrits en effet, même lorsque l’argumentation se fait nécessaire- ment subtile, son érudition est servie par un talent assez rare d’exposition. Pensée initiale et expression finale coïncidaient parfaitement : sa langue, toute de clarté, de précision, pure de toute afféterie, sans se refuser, ici ou là, quelque familia- rité peu académique, donne au lecteur l’impression qu’il connaît Augustin aussi bien que son commentateur et intercesseur ! Douce illusion, naturellement, mais féconde, que seul sait procurer un grand savant, aussi sûr dans l’analyse que dans la synthèse. Plus que les prodromes de la maladie qui allait l’emporter, la disparition de parents, de uploads/Religion/ reap-54-pdf.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Apv 16, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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