Les sacrements dans la vie de l’Église Père Normand Provencher, o.m.i. Universi
Les sacrements dans la vie de l’Église Père Normand Provencher, o.m.i. Université Saint-Paul Ottawa 2007 Tables des matières Introduction Présentation du document………………………………………………p. 3 Une vision d’ensemble • Le rôle et l’importance des sacrements…………………………….p. 4 • Les sacrements : des actions du Christ en et par l’Église………….p. 5 • Le nombre de sacrements…………………………………………..p. 6 Développement Des données sur chacun des sacrements • Le baptême, sacrement de la foi et de l’entrée dans l’Église………p. 8 • La confirmation, sacrement de la plénitude du don de Dieu……...p. 13 • L’eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne……………..p. 17 • Le pardon, sacrement de la réconciliation avec Dieu et les autres..p. 24 • L’onction des malades, sacrement pour la vie…………………....p. 29 • L’ordre, sacrement au service de la mission de l’Église…………p. 33 • Le mariage, sacrement de l’amour de Dieu pour l’humanité…..…p. 38 Conclusion…………………………………………………….…….p. 44 Bibliographie………………………………………………………..p. 46 Provencher, N., o.m.i., Les sacrements dans la vie de l’Église Mai 2007 2 INTRODUCTION Présentation du document Nous ouvrons le dossier en proposant quelques données fondamentales sur les sacrements. Tout d’abord nous montrons leur importance et leur rôle dans la vie des chrétiens et chrétiennes. Comment définir les sacrements? Ils sont des actes ou des gestes du Christ ressuscité qui agit dans l’Église par des rites, faits d’actions symboliques accompagnés de paroles. Pour ne pas tomber dans la magie, il est nécessaire de bien saisir la signification des symboles puisque les sacrements réalisent ce qu’ils signifient. Selon la tradition catholique, il y a sept sacrements et chacun exerce un rôle particulier dans la vie chrétienne. Ensuite nous présentons chacun des sacrements de la manière suivante : • l’enracinement biblique, ou en d’autres termes, comment les sacrements se rattachent à Jésus et à l’Église des origines; • les données principales de la célébration liturgique; • des réflexions théologiques et pastorales. Dans notre exposé, nous tenons à présenter l’enseignement de l’Église que nous trouvons notamment dans le Catéchisme de l’Église catholique, publié sous le pontificat de Jean-Paul II. Nous faisons part aussi de la réflexion théologique qui accompagne la pastorale des sacrements. Normand Provencher, o.m.i. Université Saint-Paul, 223, rue Main Ottawa ON K1S 1C4 Provencher, N., o.m.i., Les sacrements dans la vie de l’Église Mai 2007 3 Une vision d’ensemble ♦ Le rôle et l’importance des sacrements Depuis l’Ascension, Jésus ressuscité est invisible. Nous pouvons cependant le rencontrer par la médiation de l’Église. Celle-ci ne le remplace pas, mais par elle, il marche sur nos chemins, comme autrefois avec les disciples le soir de Pâques, sur la route vers Emmaüs. Par les Écritures, lues et interprétées en Église, le cœur des croyants et des croyantes devient tout brûlant. Par les sacrements, notamment l’eucharistie, leurs yeux s’ouvrent sur l’invisible, sur une absence pleine de présence, celle du Ressuscité qui continue de rompre le pain de son corps. Dans l’Église, Jésus ressuscité se rend donc présent et agissant de manière privilégiée par les sacrements. Il n’y a pas de christianisme sans la foi au Christ, le Fils de Dieu venu dans notre monde. Il n’y a pas non plus d’Église sans la célébration des sacrements, signes visibles de la grâce invisible. On peut certes être sauvé sans l’Église et ses sacrements, car Dieu veut le salut de tous les «humains» (I Tim 2, 4) et il rejoint les cœurs de bien des façons qui nous sont mystérieuses et souvent inconnues. Mais nous ne pouvons pas être chrétiens et chrétiennes sans l’Église et ses sacrements. Pas plus que l’amour, la foi ne se passe pas de relais et d’expressions. Il revient aux sacrements de faire des chrétiens et chrétiennes de véritables «sujets» qui sont tout à fait chez eux dans l’Église, qui participent à son héritage apostolique, qui jouissent de droits reconnus et, surtout, qui ont la mission de vivre et de témoigner de l’Évangile. Chacun à sa manière, les sacrements dessinent l’identité chrétienne et contribuent à sa réalisation concrète. Un chrétien, c’est un baptisé confirmé, un invité au repas du Seigneur, un pécheur réconcilié avec Dieu et la communauté, un marié dans le Seigneur, un malade réconforté dans son épreuve. Tout en façonnant l’identité chrétienne du croyant, ils font naître et renouvellent l’Église. Parce qu’ils sont des actions rituelles, les sacrements assurent au dessein de Dieu une visibilité et donnent un visage concret à l’Église. Sans eux, l’incarnation du Fils de Dieu, sa mort et sa résurrection pourraient se réduire à des croyances abstraites. Mais grâce à eux, nous entrons dans le mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu qui nous rejoint ici et maintenant. L’ambiance d’une célébration, l’intensité des gestes symboliques et la proclamation de la Parole impriment au plus profond des personnes quelque chose qui les marque dans tout leur être, spirituel et charnel. Provencher, N., o.m.i., Les sacrements dans la vie de l’Église Mai 2007 4 Tout en nous faisant vivre l’expérience de foi de ceux et celles qui nous précèdent, la célébration des sacrements fait aujourd’hui de nous des disciples de Jésus le Christ. ♦ Les sacrements : des actions du Christ en et par l’Église Nous sommes familiers avec la définition traditionnelle du sacrement comme étant un signe sensible institué par Jésus pour nous donner la grâce. Il nous faut préciser cette définition. Tout d’abord, le sacrement n’est pas une chose ou un signe, mais bien une action faite de gestes symboliques accompagnés de paroles. Il s’agit donc d’une action rituelle qui est un «événement de salut» dans lequel le Christ lui-même agit et nous rejoint dans des situation particulières de notre vie. Vatican II exprime clairement l’action du Christ dans la célébration des sacrements : «Il est là présent par sa vertu dans les sacrements au point que lorsque quelqu’un baptise, c’est le Christ lui-même qui baptise».1 Cette action du Christ devient une rencontre avec le croyant et la croyante. Dans les sacrements, plusieurs grands symbole humains sont mis au service de la grâce de Dieu et de la réponse des humains : l’eau, la lumière, le repas, le pain et le vin, l’huile… Mais l’ambivalence des gestes et des symboles est levée par la parole qui les accompagne toujours. Les sacrements sont des actions symboliques auxquelles s’ajoute une parole. En versant l’eau sur la tête de l’enfant, le ministre dit : «Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit». Les sacrements témoignent de l’œuvre de Jésus Christ, centre et sommet de l’histoire de salut. S’ils utilisent généralement les grands symboles humains et cosmiques, ils n’ont pas seulement la signification universelle que peuvent comporter ces symboles. Ils n’évoquent pas seulement la lumière et les ténèbres, la mort et la vie, en général. Ils renvoient aux événements de la vie, de la mort et de la résurrection du Christ et au mystère de la vie nouvelle, celle de Dieu, connue par l’ensemble de la révélation dont témoigne la Bible. Les sacrements rappellent et actualisent pour nous les gestes historiques du Christ et, avant tout, le geste suprême d’amour accompli par sa mort et sa résurrection, une fois pour toutes. D’autre part, les sacrements sont des signes du Royaume à venir. Ils nous associent, dès à présent, à la plénitude de vie vers laquelle nous sommes destinés. Gestes personnels du Christ, posés par et dans l’Église, les sacrements exercent leur action en vertu même du rite accompli. Ils réalisent ce qu’ils signifient. Leur action dépasse de beaucoup les dispositions du ministre qui les préside ou de 1 Constitution sur la liturgie, 7. Provencher, N., o.m.i., Les sacrements dans la vie de l’Église Mai 2007 5 celui qui les reçoit. Le baptême conféré à un enfant incapable d’y adhérer personnellement, et même s’il est demandé par une famille peu croyante, demeure un vrai baptême, car il est un geste du Christ célébré dans la foi de l’Église. Parce qu’ils réalisent ce qu’ils signifient, les sacrements suscitent et stimulent la foi. Ils sont des appels à la foi. Leur pleine signification et leur efficacité se déploient dans la réponse explicite et personnelle du croyant et de la croyante. La réception d’un sacrement implique donc un engagement personnel et ecclésial. ♦ Le nombre de sacrements L’Église catholique reconnaît sept rites institués par le Christ, auxquels elle réserve l’appellation propre de sacrements. Les sacrements sont distingués d’un certain nombre de rites ou pratiques qui reçoivent le nom de sacramentaux, comme les diverses bénédictions, l’eau bénite, l’imposition des cendres au début du Carême, les rameaux, etc. Alors que l’institution des sacrements se rattache au Christ, celle des sacramentaux est le fait de l’Église. Les sacrements sont institués par le Christ. Cela ne signifie pas que Jésus ait expressément institué tous les sacrements dans le cours de sa vie terrestre, comme il l’a fait pour l’eucharistie et le baptême. Nous ne devons pas chercher pour chacun une parole ou un acte d’institution explicite de la part de Jésus qui n’a pas lui-même fixé d’avance tous les détails des rites sacramentels. Il suffit que les sacrements trouvent leur fondement et leur enracinement dans l’ensemble de l’action rédemptrice de Jésus uploads/Religion/ sacrements-vie-eglise-pdf.pdf
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- Publié le Dec 12, 2021
- Catégorie Religion
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