Saint Jean Marie Vianney, Curé d'Ars Sermon sur les péchés sexuels (l'impureté)
Saint Jean Marie Vianney, Curé d'Ars Sermon sur les péchés sexuels (l'impureté) Sermon sur l'Impureté (les péchés sexuels) 19ème DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE Liez-lui pieds et mains, et jetez-le dans les ténèbres extérieures, et là il y aura des pleurs et des grincements de dents (S. Matthieu, XXII, 13.). Si tout péché mortel, M.F., doit nous traîner, nous précipiter, nous foudroyer dans les enfers, comme Jésus-Christ nous le dit dans l'Évangile, quel sera donc le sort de celui qui aura le malheur de se livrer au péché le plus infâme, le péché d'impureté ? O mon Dieu ! peut-on bien oser prononcer le nom d'un vice si horrible, non seulement aux yeux des chrétiens, mais encore à ceux de créatures raisonnables ? Pourrais-je le dire, M.F., et vous, pour-rez-vous l'entendre sans frémir ? Ah ! si j'avais le bonheur, en vous montrant toute la noirceur et toute l'horribilité de ce péché, de vous le faire fuir pour jamais ! O mon Dieu ! un chrétien peut-il bien s'abandonner à une passion qui le dégrade jusqu'à le mettre au-dessous de la bête la plus vile, la plus brute, la plus immonde ! Un chrétien peut-il bien se livrer à un crime qui fait tant de rava- ges dans une pauvre âme ! Un chrétien, dis-je, qui est le temple de l'Esprit- Saint, un membre de Jésus-Christ, peut-il bien se plonger et se rouler, se noyer, pour ainsi dire, dans le limon d'un vice aus-si infâme, qui, en abrégeant ses jours, lui faisant perdre sa réputa-tion, lui prépare tant de maux et de malheurs pour l'éternité ! Oui, M.F., pour vous donner une idée de la grandeur de ce péché, je vais 1? vous montrer, autant qu'il me sera possible, toute l'horribi-lité de ce crime ; 2? en combien de manières nous pouvons nous en rendre coupables ; 3? quelles sont les causes qui peuvent nous y conduire ; 4? enfin, ce que nous devons faire pour nous en préserver. I. – Pour vous faire comprendre la grandeur de ce maudit péché qui perd tant d'âmes, il faudrait ici étaler à vos yeux tout ce que l'enfer a de plus affreux, de plus désespérant, et, en même temps, tout ce que la puissance de Dieu exerce sur une victime coupable d'un tel crime. Mais, vous comprenez comme moi, que jamais il ne sera donné de saisir la grandeur de ce péché et la ri-gueur de la justice de Dieu envers les impudiques. Je vous dirai seulement que celui qui commet le péché d'impureté se rend cou-pable d'une espèce de sacrilège, puisque notre cœur étant le tem-ple du Saint-Esprit, notre corps étant un membre de Jésus-Christ, nous profanons véritablement ce temple par les impuretés aux-quelles nous nous abandonnons ; et de notre corps, qui est un membre de Jésus-Christ, nous faisons véritablement le membre d'une prostituée . Examinez maintenant, si vous pourrez jamais vous former une idée qui approche de la grandeur de l'outrage que ce péché fait à Dieu et de la punition qu'il mérite. Ah ! M.F., il faudrait pouvoir traîner ici, à ma place, cette infâme reine Jézabel, qui a perdu tant d'âmes par ses impudicités ; il faudrait qu'elle vous fit elle-même la peinture désespérante des tourments qu'elle endure, et qu'elle endurera toute l’éternité, dans ce lieu d'horreur où elle s'est précipitée par ses turpitudes. Ah ! vous l'entendriez crier du milieu de ces flammes qui la dévorent : « Hélas ! que je souffre ! Adieu, beau ciel, je ne te verrai jamais, tout est fini pour moi. Ah ! maudit péché d'impureté, les flammes de la justice de Dieu me font payer bien cher les plaisirs que j'ai goûtés ! Si j'avais encore le bonheur d'être sur la terre, comme cette vertu de pureté me serait bien plus précieuse qu'elle ne m'a été ! » Allons encore plus loin, M.F., peut-être que vous sentirez un peu mieux l'horreur de ce maudit péché. Je ne parle pas d'un païen, qui n'a pas le bonheur de connaître le bon Dieu ; mais d'un chrétien qui connaît combien ce vice est opposé à la sainteté de sa condition d'enfant de Dieu, d'un chrétien qui a été tout arrosé du sang adorable, qui tant de fois lui a servi de demeure et de taber-nacle. Comment ce chrétien peut-il bien s'abandonner à un tel pé-ché ! O mon Dieu ! peut-on y penser et ne pas mourir d'horreur ! Écoutez ce que dit le Saint-Esprit : Celui qui est assez malheureux pour s'abandonner à ce maudit péché, mérite d'être foulé sous les pieds du démon comme le fumier sous les pieds des hommes . Jésus-Christ dit un jour à sainte Brigitte, qu'il se voyait forcé de préparer des tourments affreux pour punir les impudiques, et que presque tous les hommes étaient atteints de ce vice infâme. Si nous prenons la peine de parcourir l'Écriture sainte, nous voyons que, depuis le commencement du monde, le bon Dieu a poursuivi les impudiques de la manière la plus sévère. Voyez tous les hommes avant le déluge qui s'abandonnent à ce vice infâme ; le Seigneur ne peut plus les souffrir ; il se repent de les avoir créés ; il se voit forcé de les punir de la manière la plus effroya-ble, puisqu'il ouvre sur eux les cataractes du ciel et les fait tous périr par un déluge universel . Il fallait que cette terre souillée par tant de crimes, et si horrible aux yeux de Dieu fût purifiée par le déluge ; c'est-à-dire par les eaux de la colère du Seigneur. Si vous allez plus loin : Voyez les habitants de Sodome et de Gomorrhe, ainsi que les autres villes voisines, leurs habitants se livraient à des crimes si épouvantables d'impureté, que le Seigneur, dans sa juste colère, fit tomber sur ces lieux maudits une pluie de feu et de soufre qui les brûla avec leurs habitants ; les hommes, les bêtes, les arbres, les terres et les pierres furent comme anéantis ; ce lieu a été si maudit de Dieu, qu'il n'est plus maintenant qu'une mer maudite . On l'appelle Mer-morte, parce qu'elle ne nourrit aucun poisson et que, sur ses rivages, on trouve certains fruits qui ont une belle apparence, mais ne renferment qu'une poignée de cendres. Dans un autre endroit, nous voyons que le Seigneur ordonna à Moïse de mettre à mort vingt-quatre mille hommes, parce qu'ils s'étaient abandonnés à l'impureté . Oui, M.F., nous pouvons dire que ce maudit péché d'impure-té a été, depuis le commencement du monde, jusqu'à la venue du Messie, la cause de presque tous les malheurs des Juifs. Voyez David, voyez Salomon et tant d'autres. Qui a attiré tant de châti-ments sur leurs personnes et sur leurs sujets, sinon ce maudit pé-ché ? O mon Dieu ! que ce péché vous ravit d'âmes, oh ! qu'il en traîne aux enfers ! Si nous passons de l'Ancien Testament au Nouveau, les châ-timents ne sont pas moindres. Saint Jean nous dit que Jésus-Christ lui fit voir, dans une révélation, le péché d'impureté sous la figure d'une femme assise sur une bête qui avait, sept têtes et dix cor-nes , pour nous montrer que ce péché attaque les dix commande-ments de Dieu et renferme les sept péchés capitaux . Si vous vou-lez vous en convaincre, vous n'avez qu'à examiner la conduite d'un impudique ; vous verrez qu'il n'y a pas un commandement qu'il ne transgresse, et un des péchés capitaux dont il ne se rende coupable, en contentant les désirs de son corps. Je ne veux pas en-trer dans tous ces détails, voyez-le vous- mêmes, et vous direz que cela est vrai. Mais j'ajouterai qu'il n'y a point de péché dans le monde qui fasse faire tant de sacrilèges : les uns ne connaissent pas la moitié des péchés qu'ils commettent de cette manière, par conséquent ils ne les disent pas ; les autres ne veulent pas les dire, quoiqu'ils les connaissent ; de sorte que nous verrons au jour du jugement qu'il n'y a point de péché qui ait jeté tant d'âmes en en-fer. Oui, M.F., ce péché est si affreux que non seulement nous nous cachons pour le commettre ; mais nous voudrions encore nous le cacher à nous-mêmes, tant il est infâme, même aux yeux de ceux qui s'en rendent coupables ! II. – Mais, pour mieux vous faire comprendre combien ce péché, quoique si affreux, est commun parmi les chrétiens, et comme il est facile de le commettre, je vous dirai en combien de manières l'on pèche contre le sixième commandement de Dieu. L'on pèche en six manières : par pensées, par désirs, par regards, par paroles, par actions et par occasions. Je dis 1?, par pensées : il y en a plusieurs qui ne savent pas distinguer une pensée d'avec un désir ; ce qui peut faire faire des confessions sacrilèges. Écoutez-moi bien et vous allez le voir : une mauvaise pensée, c'est lorsque notre esprit s'arrête volontai-rement à penser à une chose impure, uploads/Religion/ saint-jean-marie-vianney.pdf
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- Publié le Jan 05, 2023
- Catégorie Religion
- Langue French
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