Sociologie 2 - Quelles sont les caractéristiques et les facteurs de la mobilité
Sociologie 2 - Quelles sont les caractéristiques et les facteurs de la mobilité sociale ? Demandez le programme ! Objectifs d’apprentissage Plan suivi - Savoir distinguer la mobilité sociale intergénérationnelle des autres formes de mobilité (géographique, professionnelle). - Comprendre les principes de construction, les intérêts et les limites des tables de mobilité comme instrument de mesure de la mobilité sociale. - Comprendre que la mobilité observée comporte une composante structurelle (mobilité structurelle) ; comprendre que la mobilité peut aussi se mesurer de manière relative indépendamment des différences de structure entre origine et position sociales (fluidité sociale) et qu’une société plus mobile n’est pas nécessairement une société plus fluide. - À partir de la lecture des tables de mobilité, être capable de mettre en évidence des situations de mobilité ascendante, de reproduction sociale et de déclassement, et de retrouver les spécificités de la mobilité sociale des hommes et de celles des femmes. - Comprendre comment l’évolution de la structure socioprofessionnelle, les niveaux de formation et les ressources et configurations familiales contribuent à expliquer la mobilité sociale. En guise d’introduction : la mobilité sociale, de quoi parle-t-on ? 1- Un outil essentiel : les tables de mobilité 1.1- Lire et élaborer les tables 1.1.1. La table de mobilité brute 1.1.2. Les tables de destinées et d’origines A- Tables de destinées B- Table des origines 1.2- Quelles mobilités ? De la mobilité brute à la fluidité sociale 1.3- Les limites de la mesure de la mobilité sociale 2- Comprendre et appréhender la mobilité sociale en France 2.1- Mobilité ascendante, reproduction sociale et déclassement 2.2- Expliquer la mobilité : progrès techniques et facteurs générationnels 2.3. L’impact des configurations familiales 3- Analyse de cas pratique : à partir de La France des Belhoumi En guise d’introduction : la mobilité sociale : de quoi parle-t-on ? Document 1 – Des mobilités Pitrim SOROKIN définit la mobilité sociale comme « le phénomène de déplacement d’individus dans l’espace social ». La mobilité sociale (MS) désigne la passage, « la circulation » des individus d’une position sociale à une autre. En revanche, l’immobilité sociale caractérise les sociétés dans lesquelles les statuts sociaux sont affectés de manière prédéterminée, rigide et quasi-définitive. Les groupes sont imperméables les uns aux autres. On parlera alors de statuts sociaux « assignés », et donc d’immobilité sociale, de reproduction ou d’hérédité sociale. Mobilité intragénérationnelle et mobilité intergénérationnelle : La mobilité intragénérationnelle désigne un changement de position sociale au cours de la vie d’un individu (au cours d’une génération), alors que la mobilité intergénérationnelle désigne les changements de position sociale d’un individu par rapport aux membres des générations antérieures (père ou grand-père). Selon l’INSEE, la première est désignée comme mobilité professionnelle et la seconde comme mobilité sociale. Mobilité verticale et mobilité horizontale : La mobilité horizontale (ou mobilité de proximité) désigne des changements de profession mais qui n’engendrent pas de réelle modification du statut, de la position sociale (ex : un fils d’ouvrier qui devient employé, un fils d’agriculteur qui devient OS), alors que la mobilité verticale désigne des changements de positions dans la hiérarchie sociale (ex fils d’agriculteur qui devient ingénieur) Mobilité ascendante et mobilité descendante : La mobilité est ascendante lorsqu’elle se traduit par une amélioration dans la position sociale, alors que la mobilité est descendante lorsque la position dans la hiérarchie sociale est inférieure à celle du père. Q1. Comment distinguer les différentes formes de mobilité ? À l’aide des définitions ci-dessus, et des photos de la présentation, distinguez les différentes formes de mobilité ci-dessous, en remplissant le tableau. Attention, certains exemples sont plus complexes qu’il n’y parait. 1. Imane : directrice des ressources humaines de 47 ans, quitte la France pour exercer le même emploi aux États- Unis ; 2. Damien, 31 ans, obtient une promotion au sein de son entreprise ; 3. Charles-Eudes, 23 ans, fils de PDG, travaille comme Secrétaire dans l’entreprise familiale ; 4. Anaïs, 25 ans, fille d’agriculteur, travaille comme Professeur des écoles ; 5. Inès, 42 ans, née en France et fille de gendarme, dirige une multinationale basée à Seattle ; 6. Fayçal, né au Liban de parents employés, a d’abord travaillé en France comme employé, puis est devenu directeur administratif et financier de l’entreprise. Mobilité géographique Mobilité professionnelle (intragénérationnelle) Mobilité intergénérationnelle Document 2 : Pourquoi étudier la mobilité sociale ? Toutes les sociétés comportent des groupes sociaux différenciés et inégalement valorisés (…) Comment les individus sont-ils affectés à ces groupes sociaux ? Le sont-ils de manière stable et définitive, selon des mécanismes rigides qui leur échappent, ou peuvent-ils en changer et ont-ils les moyens d’agir en ce sens ? Telle est la question qui préside à l’étude de la « mobilité sociale ». Dans une société qui valorise la démocratie et la liberté individuelle, elle conduit à dissocier la question de l’inégalité des conditions et celle de l’inégalité des chances (d’accès à ces conditions), la première pouvant paraître plus admissible si les individus se voient offrir les moyens de changer de condition ou d’entrer dans une compétition équitable pour l’accès aux différentes conditions. Les enquêtes sur la mobilité sociale, qui visent à déterminer l’importance et la forme de la relation entre les origines sociales et les destinées sociales (d’où viennent les individus des différents groupes ? Où vont ceux qui en sont issus ?), peuvent donc apparaître comme des moyens de mesurer l’ouverture de la société et des différents groupes qui la compose. Une faible mobilité sociale caractériserait une société rigide, peu favorable au libre épanouissement de l’individu ; une mobilité importante, traduisant une faible détermination des destinées par les origines, impliquerait une société ouverte, capable de récompenser les efforts ou les qualités des individus, selon un modèle qu’on qualifie parfois de « méritocratique ». Source : D. Merllié, « Mobilité sociale », La société française contemporaine, Cahiers français n°291, La Documentation française, 1999. Q1. Quelles différences faites-vous entre inégalité des conditions et égalité des chances ? Q2. Pourquoi la seconde est-elle une condition pour que la première puisse être considérée comme « juste » ? Q3. Distinguez sociétés « ouvertes » et « fermées ». Relativisons toutefois… La mobilité est-elle toujours désirable pour toutes les analyses ? Document 3 : Mobilité sociale et idéologie 1- Un outil essentiel : les tables de mobilité 1.1. Lire et élaborer les tables L’objectif est de montrer comment les sociologues calculent la mobilité sociale intergénérationnelle dans un pays. Pour ce faire, on va calculer des « tables de mobilité ». Le principe de ce calcul est le suivant : savoir ce que sont devenus les « fils de ». Ainsi, si un fils de cadre devient cadre, il y a immobilité sociale ; si un fils d’ouvrier devient cadre, il y a mobilité sociale (ascendante ici). Donc, le principe va être, dans un tableau, de comparer ce que sont devenus les « fils de » avec ce que faisait leur père (ou les « filles de » avec ce que faisait leur père). Par convention, les « fils de » ou « filles de » ont entre 30 à 59 ans, car on considère qu’à cet âge les changements de situation professionnelle deviennent rares, donc on a une bonne idée de ce que sont « devenus » les « fils de » ou « fille de ». Définition : Une table de mobilité est un tableau à double entrée qui croise la position sociale des individus à un moment donné (les hommes (ou les femmes) âgés de 30 à 59 ans) et leur origine sociale (position sociale du père ou de la mère pour les femmes). 1.1.1. – Les tables de mobilité brute • Pour commencer, on part de la table de mobilité brute. Elle est composée en mettant : - en ligne : - en colonne : • Voici cette table concernant les hommes âgés de 30 à 59 ans en 2015 : La table de mobilité brute PCS du fils PCS du père Agriculteur Artisan Cadre Prof. Interm. Employé Ouvrier Total Agriculteur 186 789 8 064 3 416 5 595 3 927 14 321 222 112 Artisan 63 283 211 923 91 406 87 775 52 753 223 337 730 478 Cadre 75 129 234 460 448 411 297 077 130 882 293 794 1 479 754 Prof. Interm. 97 911 195 775 210 214 297 277 166 401 604 514 1 572 091 Employé 50 205 77 166 80 024 112 239 101 472 316 900 738 006 Ouvrier 227 865 215 034 96 984 197 051 201 302 1 231 395 2 169 630 Total 701 181 942 422 930 454 997 015 656 736 2 684 262 6 912 070 Source : Enquête FQP 2014-2015, INSEE, 2017 La première difficulté est de lire les données. ⇒ Que signifie « 186 789 » en haut à gauche du tableau ? Réponse : Plus difficile maintenant… ⇒ Que signifie « 6 912 070 » ? (en bas à droite). Réponse : ⇒ Que signifie «222 112 » ? (au bout de la première ligne). Réponse : uploads/Religion/ socio-2-mobilite-sociale.pdf
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Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 21, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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