UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL L'ÉGLISE ET LE CINÉMA AU QUÉBEC par Yves Lever Faculté d

UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL L'ÉGLISE ET LE CINÉMA AU QUÉBEC par Yves Lever Faculté de théologie Mémoire présenté à la faculté des études supérieures en vue de l'obtention de la maitrise es arts (théologie - études pastorales) mars 1977 http://pages.videotron.com/lever/Memoire/memoire1.html TABLE DES MATIERES T able des sigles p. VI Sommaire p. VII INTRODUCTION p. 1 PREMIERE PARTIE : Le refus du cinéma corrupteur, des origines du cinéma à 1940 Introduction p. 9 - Points de repères cinématographiques dans le monde p.9 - Deux groupes témoins p. 20 en France p. 20 aux USA p. 22 - Points de repères cinématographiques au Québec p. 24 Chapitre I : Pour la fermeture des salles le dimanche p. 29 A. Théologie du dimanche p. 30 B. Le cinéma s'oppose au dimanche p. 32 C. L'intervention p. 37 D. Bilan p. 40 Chapitre II : Pour une censure plus sévère p. 45 A. Chronologie des principales interventions p. 46 B. Comment le cinéma est corrupteur p. 51 a. en tant que forme de spectacle p. 52 1) santé physique p. 52 2) il nuit à l'école p. 54 3) obscurité et promiscuité p. 58 4) dépravation de l'instinct esthétique p. 61 5) mauvaise éducation économique p. 63 6) «l'habitude du cinéma est un esclavage» p. 65 b. Les contenus des films p. 66 7) contre la foi p. 66 8) contre la morale p. 68 9) anticléricalisme p. 73 10) la réalité et le rêve p. 76 11) nouveau panthéon d'idoles p. 78 12) dénationalisation et acculturation américainep. 81 13) une doctrine subversive : le communisme p. 87 c. Bilan de ces interventions p. 88 - la problématique reconnue p. 89 - la problématique méconnue ou les véritables enjeux p. 96 Conclusion p. 107 DEUXIEME PARTIE : La conversion au cinéma pour la conversion par le cinéma, de 1940 à aujourd'hui p. 111 Introduction p. 112 - Points de repères cinématographiques dans le monde p. 112 - L'Église universelle : méfiance et indifférence p. 117 - Deux groupes témoins en France p. 121 aux USA p. 122 - Points de repères cinématographiques au Québec a) exploitation commerciale p. 124 b) production p. 125 c) ciné-clubs et distribution parallèle p. 130 d) la critique p. 134 e) censure et législation p. 136 f) l'enseignement du cinéma p. 137 Chapitre I : Les interventions p. 140 - 1940-1950 : premiers changements d’attitudes p. 142 - La JEC et le déblocage p. 149 - A Québec, la société Rex-Film p. 156 - Le Centre catholique du cinéma de Montréal et Séquences p. 161 - La Fédération des centres diocésains de cinéma p. 168 - Le Centre catholique national du cinéma de la radio et de la télévision p. 170 - La Semaine sociale de 1957 p. 177 - Le Mémoire présenté à la Commission Parent par l'Office catholique national des techniques de diffusion p.179 - Et puis... le silence p. 182 Chapitre II : Les enjeux et les résultats p. 185 1. Pour une action sur l'industrie : un secteur témoin dans la distribution p. 186 2. L'éducation cinématographique : pour la culture générale et la libération du cinéma p. 190 a. l'école ne suffit plus pour assurer l'éducation p. 192 b. le cinéma en positif et négatif p. 195 c. un instrument d'éducation : le ciné-club p. 201 d. bilan critique des ciné-clubs p. 208 3. Pour la formation des consciences : la diffusion d'informations sur la valeur morale des films p. 214 Conclusion de la deuxième partie p. 226 CONCLUSION p. 230 Annexe I : critères de la censure en 1931 p. 253 Annexe II : Les cotes morales p. 260 BIBLIOGRAPHIE p. 275 V TABLE DES SIGLES ACJC : Association Catholique de la Jeunesse Canadienne CCCM : Centre Catholique du Cinéma de Montreal CCC : Conférence Catholique Canadienne JEC : Jeunesse étudiante catholique JOC : Jeunesse ouvrière catholique OCIC : Office Catholique International du Cinéma OCS : Office des communications sociales OFQ : Office du film du Québec ONF : Office national du film VI SOMMAIRE Dès que le cinéma a commencé à se répandre au Québec, l'Église québécoise l'a perçu comme un agent de corruption sous de multiples aspects. Elle est alors intervenue vigoureusement pour en réclamer une censure sévère ou pour en limiter l'accès aux catholiques, i.e. à presque tout le monde en ce pays, mais surtout aux jeunes. Notre travail relate l'historique de ces interventions et en analyse le pourquoi et le comment. Nous élucidons les différentes perceptions que l'on a eues du cinéma et les réactions qu'elles provoquèrent. Nous nous sommes surtout attaché à dégager les enjeux reconnus et méconnus au moment des interventions pour mieux comprendre comment l'arrivée d'un nouveau moyen de communication et de divertissement transforme les modes de vie collectifs. Une première partie traite de la période des origines du cinéma jusqu'en 194O, lorsque le refus du «cinéma corrupteur» était radical. En seconde partie, alors que l'influence de l'encyclique Vigilanti Cura de Pie XI se fait sentir, nous assistons à une «conversion au cinéma» en vue d'une «conversion par le cinéma». En conclusion, nous formulons quelques propositions pour un nouveau type d'interventions pastorales à l'aide du cinéma, mais adaptées au contexte et aux problématiques contemporains. INTRODUCTION Nous plaidons pour un meilleur insight sur le sujet historique québécois qui relie le passé, le présent et l'avenir. Jacques Grand’Maison1 Moyen de communication de masse, forme esthétique et industrie du spectacle, le cinéma existe depuis trois quarts de siècle. Considéré d'abord comme un divertissement pour illettrés, il a connu très vite une diffusion quasi universelle. Comme représentations, il offrait d'abord aux regards émerveillés des scènes d'actualité et des images de l'insolite dans la vie quotidienne; puis, très tôt, il puisa ses thèmes et ses «histoires» dans l'histoire et les mythes universels, dans la littérature et dans le théâtre traditionnel. Dès lors, il suscita de la part des milieux cléricaux la même suspicion que le théâtre avait suscitée avant lui. C'est pourquoi, à de multiples reprises et sous maintes formes, l'Église intervint, soit pour en limiter ou défendre l'accès aux catholiques, soit pour diriger ou contrôler la création des contenus filmiques. L'histoire de ces interventions, partiellement écrite pour d'autres pays, n'a jamais été faite pour le Québec. Nous croyons en la pertinence d'explorer cette histoire pour les quatre raisons suivantes: 1) Pour une meilleure connaissance de notre héritage d'interventions pastorales et de leurs répercussions dans le milieu. Pour beaucoup de secteurs, dont ceux reliés aux mass media et aux phénomènes artistiques, cet héritage demeure encore mal connu et ne fait généralement l'objet que d'affirmations aussi simplistes que gratuites. 2) Il nous apparaît important de connaître et de comprendre comment l'arrivée d'un nouveau mode de communication et de divertissement comme le cinéma transforme la problématique de «l'instruction et de l'éducation chrétienne», comme le précisait Vigilanti Cura2, encyclique consacrée au cinéma. Et non seulement cette problématique spécifique, mais aussi celle de l'éducation en général. 3) Nous croyons que dégager les enjeux reconnus et méconnus dans la série des interventions ecclésiales peut nous aider à trouver les conditions pour une meilleure forme d'intervention pastorale, ou tout simplement pour l'animation culturelle et sociale, dans notre milieu. 4) Aucune histoire générale du cinéma au Québec n'a encore été composée. L'étude que nous proposons pourra fournir une modeste contribution à la réalisation de ce travail qui se révèle de plus en plus nécessaire pour le milieu. Notre étude veut décrire et analyser les principales interventions de l'Église québécoise pour tout ce qui a touché au cinéma (censure, critique, création, diffusion, ciné-clubs, enseignement, etc.) des premières expériences de diffusion au Québec jusqu'à ces dernières années. Il s'agit donc avant tout d'une étude historique, celle d'une série d'interventions publiques provoquées par des situations et des événements précis. Nous fournirons les points de repère nécessaires dans l'actualité cinématographique d'ici et d'ailleurs pour préciser la conjoncture de chaque intervention. Deux pièces importantes de notre histoire seront donc éclairées: celle de la vie cinématographique et celle de la vie de l'Eglise. Cependant, comme ces interventions découlaient d'un souci pastoral, nous éluciderons aussi la praxéologie pastorale propre à chaque période de cette histoire et nous en montrerons l'évolution interne. Nous dégagerons le «discours» culturel et théologique sous-tendant et justifiant les diverses pratiques. Nous montrerons comment, pourquoi et à quel niveau elles pouvaient - ou ne pouvaient pas - être dites pastorales. Aucune étude d'ensemble n'a encore été réalisée sur ce sujet. Il n'existe presque pas non plus d'études partielles ou de monographies précises et détaillées portant sur l'une ou l'autre de ses composantes. En fait, la seule étude sérieuse que nous possédions au point de départ consistait en un chapitre consacré au cinéma dans Les relations entre l'Eglise et l'Etat sous Louis-Alexandre T aschereau, 1920-1936, livre de l'historien Antonin Dupont 3. Le titre même de ce livre circonscrit les limites thématiques et temporelles de cette étude. Pour tous les autres moments historiques et les autres secteurs d'intervention, il nous a fallu faire nous-mêmes le rapaillage et l'analyse des sources. En plus de dépouiller les uploads/Religion/ yves-lever-l-x27-eglise-et-le-cinema.pdf

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  • Publié le Sep 17, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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