PHARMACOGNOSIE Étude de l’activité des extraits de feuilles de Punica granatum

PHARMACOGNOSIE Étude de l’activité des extraits de feuilles de Punica granatum Linn sur Candida albicans et Rhodotorula spp Study of the activity of Punica granatum Linn. leaves extracts on Candida albicans and Rhodotorula spp K. Kanoun · B. Abbouni · S. Boudissa · N. Bouhafs · M. Seddiki © Lavoisier SAS 2015 Résumé Les plantes médicinales ont été utilisées pendant des siècles comme des remèdes pour les maladies humaines, en raison de leur composants bioactifs à vertus thérapeutiques contenus dans leurs extraits. Parmi ces dernières on trouve Punica granatum considérée comme plante médicinale ali- mentaire et ornementale, qui n’a pas encore dévoilé tous ses secrets. Le but de notre travail est d’évaluer l’activité antifon- gique de deux extraits méthanolique et éthanolique de feuilles du grenadier. À cet effet, les extraits ont été testés sur des souches cliniques (C. albicans clinique (c), R. spp) et de réfé- rence C. albicans (IP444, ATCC1231), en utilisant la méthode de diffusion en milieu gélosé. L’extrait éthanolique a produit des zones d’inhibition plus grandes que celles obtenues avec l’extrait méthanolique ; d’autres paramètres sont à évaluer dans notre étude à savoir la détermination de la concentration minimale inhibitrice (CMI) et la concentration minimale fon- gicide (CMF) des souches testées. Mots clés Punica granatum · Activité antifongique · C. albicans · R. spp · CMI Abstract Medicinal plants have been used for centuries as remedies for human diseases, because of their bioactive components contained in therapeutic extracts. Among these we find Punica granatum considered as food, medicinal plant and as an ornamental, which has not yet revealed all its secrets. The aim of our study was to evaluate the antifun- gal activity of two methanolic and ethanolic leaf extracts of pomegranate. For this purpose, the extracts were tested on clinical strains (. albicans clinical (c), R. spp) and reference C. albicans (IP 444, ATCC 1231), using the agar diffusion method. The ethanol extract produced greater inhibitions zones than those obtained with the methanol extract; other parameters are to be evaluated in our study namely the deter- mination of the minimum inhibitory concentration (MIC) and minimum fungicidal concentration of inhibition zones (MFC) of tested strains. Keywords Punica granatum · Antifungal Activity · C. albicans · R. spp · MIC Introduction Les produits naturels sont une source de molécules variées présentant des activités biologiques puissantes, et des profils pharmacologiques intéressants. Historiquement, les produits naturels sont à la source de nombreux médicaments. C’est ainsi que 60% des médicaments contre le cancer et 75% des médicaments contre les maladies infectieuses sont des déri- vés de produits naturels [1]. L’acceptation de la médecine traditionnelle comme une forme alternative de traitement, ainsi que le développement de la résistance microbienne aux antibiotiques disponibles ont conduit les scientifiques à réaliser des recherches sur l’activité antimicrobienne des plantes médicinales [2-5]. Toutefois, des données récentes de l’industrie pharmaceutique montrent que, pour certaines maladies complexes, les produits naturels représentent tou- jours une source extrêmement précieuse pour la production de nouvelles entités chimiques car ils représentent des struc- tures privilégiées choisies par les mécanismes d’évolution K. Kanoun (*) · B. Abbouni Laboratoire de microbiologie moléculaire santé et protéomique, département de biologie, Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie, Université Djillali Liabés de Sidi-Bel-Abbés, BP 89, Sidi-Bel-Abbés, 22000 Algérie e-mail : khedi20022002@yahoo.fr S. Boudissa · N. Bouhafs Laboratoire de microbiologie générale, département de biologie, Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie, université Djillali Liabés de Sidi-Bel-Abbés, BP 89, Sidi-Bel-Abbés, 22000 Algérie M. Seddiki Laboratoire AAPCSAB : Laboratoire antibiotique, antifongique, physico-chimie, synthèse, et Activité biologique de l’Université Abou Bekr Belkaid de Tlemcen, Algérie Phytothérapie DOI 10.1007/s10298-015-0975-6 sur une période de millions d’années [6]. Aujourd’hui nous assistons au retour de l’utilisation des plantes médicinales pour favoriser la santé [7]. La grenade a été choisie dans notre étude en raison de son activité antifongique intéres- sante contre plusieurs espèces de Candida [8]. Selon nos recherches bibliographiques, peu de travaux ont été réalisés sur l’activité antifongique des feuilles de grenade sur les sou- ches du genre R. spp, c’est la raison pour laquelle notre choix s’est porté sur ce sujet. D’origine persane, la grenade est célébrée dans les papy- rus égyptiens, elle est citée dans le Coran et dans l’Ancien Testament sous le nom de Rimmon, signalée également dans la mythologie grecque et l’histoire romaine [9]. Ce fruit est répandu dans les pays situés autour de la mer méditerranée, où il est très cultivé (Algérie, Maroc, Tunisie, Proche-Orient, Europe méridionale, etc.) [10]. La grenade est prescrite pour le traitement des amygdalites, pharyngites, stomatites, gingi- vites, diarrhées, infections urinaires et vomissements [11]. Notre étude a porté sur la valorisation des feuilles de Punica granatum pour l’évaluation du potentiel antifongique sur quelques souches de levures pathogènes sélectionnées. Matériels et méthodes Matériel végétal Les feuilles du grenadier Punica granatum ont été cueillies durant le mois de mars 2009, dans la localité de Sidi- Ali-Benyoub distante de 25 km au sud de la ville de Sidi- Bel-Abbés, 450 km à l’ouest d’Alger et 80 km au sud d’Oran. Les feuilles ont été photographiées pour authentifi- cation, le spécimen de référence de la plante a été acheminé au laboratoire de taxonomie végétale pour identification par le Pr Benhassaini du département de l’environnement de la faculté des sciences de la nature et de la vie de l’université Djillali Liabés de Sidi-Bel-Abbès (Algérie), où l’échantillon a été déposé et codé sous le N°PGF2009. Les feuilles ont été séchées à l’ombre pendant 15 jours sur une plaque en bois, à l’abri de l’humidité et de la lumière et à température ambiante. Après séchage, les feuilles ont été concassées dans un mortier traditionnel ensuite pulvérisées au broyeur manuel jusqu’à l’obtention d’une poudre très fine, cette der- nière a été conservée au réfrigérateur à + 4°C dans un réci- pient hermétiquement fermé, cette poudre fine sera ultérieu- rement utilisée pour la préparation des deux extraits [12]. Préparation des extraits végétaux Macération des feuilles de Punica granatum dans le méthanol à froid C’est ainsi que 323 g de la poudre de feuilles ont été solubi- lisés dans 750 ml de méthanol extra pur à 99%. Le mélange a été agité par un agitateur automatique de type Keurostar digital IKA laboratechnik pendant 48 heures à une tempéra- ture ambiante et à l’abri de la lumière avec une vitesse d’agi- tation de 500 tours/minutes ; après décantation de l’échantil- lon, le surnageant a été filtré sous vide par filtre Laurent Prat- Dumas N°02. Le marc humidifié d’un volume de 1400 ml récupéré après la décantation, auquel il a été ajouté 700 ml du métha- nol pur à 99% a été soumis à une deuxième extraction, dans les mêmes conditions opératoires du départ. Par la suite plu- sieurs extractions ont été effectuées afin d’obtenir des rende- ments inférieurs aux précédents. Les surnageants récupérés ont été concentrés en petites fractions par évaporateur rotatif (rotavapor du type Buchi R125 muni d’une pompe Buchi vaccum pump controller V 700-855) avec une pression de 270 millibars, une rotation de 100 rpm, une température du bain récipient de 41°C et avec une température de la vapeur de 36°C à 39°C. L’extrait concentré a été marqué EMFG. Macération de feuilles de Punica granatum dans l’éthanol à froid 200 g de poudre de feuilles ont été introduits dans un erlen- meyer pour être macérés avec 600 ml d’éthanol pur à 95% et mis sous agitation magnétique pendant 24 heures à la tem- pérature du laboratoire et à une vitesse de 500 tours/minutes. Après décantation de l’échantillon, le surnageant a été filtré sous vide. Le marc humidifié d’un volume de 700 ml récupéré après la décantation, auquel il a été ajouté 700 ml d’éthanol pur à 95%, a été soumis à une deuxième extraction, dans les mêmes conditions opératoires du départ. Par la suite plu- sieurs extractions ont été effectuées afin d’obtenir des rende- ments inférieurs aux précédents. Les surnageants récupérés ont été concentrés en petites fractions par évaporateur rotatif. Après filtration sur papier Whatman N°03, le filtrat a été concentré au rotavapor de type Laborota 4000 sous vide à la température de 70°C et avec une rotation de 120 rpm, l’extrait concentré a été marqué EEFG [12]. Le rendement en (g) d’extrait par rapport à la masse du matériel végétal à traiter a été calculé selon la formule sui- vante : R=m 100/m. Où R est le rendement de l’extrait brut en pourcentage (%), m est la masse de l’extrait brut obtenu après extraction (g) et m est la masse du matériel végétal (g) [13]. Les extraits obtenus ont été conservés dans des tubes couverts avec du papier aluminium et mis au congélateur jusqu’à leur utilisation pour les essais biologiques. Étude de l’activité antifongique L’étude antimicrobienne a consisté à déterminer des para- mètres antifongiques (CMI et CMF) des deux extraits 2 Phytothérapie obtenus. Pour sa réalisation, nous avons utilisé la méthode de la macro-dilution en milieu liquide [14]. Les micro-organismes testés Les souches de levures utilisées sont : (C. albicans clinique « c » R. spp clinique), fournies uploads/Science et Technologie/ aaa.pdf

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