Louis aragon Que serais-je sans toi Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant Que cette heure arrêtée au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement J'ai tout appris de toi sur les
Que serais-je sans toi Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant Que cette heure arrêtée au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement J'ai tout appris de toi sur les choses humaines Et j'ai vu désormais le monde à ta façon J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines Comme au passant qui chante on reprend sa chanson J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson Bierstube Magie allemande Bierstube Magie allemande Et douces comme un lait d'amandes Mina Linda lèvres gourmandes Qui tant souhaitent d'être crues A fredonner tout bas s'obstinent L'air Ach du lieber Augustin Qu'un passant si e dans la rue So ?enstrasse Ma mémoire Retrouve la chambre et l'armoire L'eau qui chante dans la bouilloire Les phrases des coussins brodés L'abat-jour de fausse opaline CLe Toteninsel de Boecklin Et le peignoir de mousseline Qui s'ouvre en donnant des idées Au plaisir prise et toujours prête Ô Gaense-Liesel des défaites Tout à coup tu tournais la tête Et tu m'o ?rais comme cela La tentation de ta nuque Demoiselle de Sarrebrück Qui descendais faire le truc Pour un morceau de chocolat Et moi pour la juger que suis-je Pauvres bonheurs pauvres vertiges Il s'est tant perdu de prodiges Que je ne m'y reconnais plus Rencontres Partances h? tives Est-ce ainsi que les hommes vivent Et leurs baisers au loin les suivent Comme des soleils révolus Tout est a ?aire de décors Changer de lit changer de corps À quoi bon puisque c'est encore Moi qui moi-même me trahis Moi qui me tra? ne et m'éparpille Et mon ombre se déshabille Dans les bras semblables des ?lles O? j'ai cru trouver un pays Coeur léger coeur changeant coeur lourd Le temps de rêver est bien court Que faut-il faire de mes jours Que faut-il faire de mes nuits Je n'avais amour ni demeure Nulle part o? je vive ou meure Je passais comme la rumeur Je m'endormais comme le bruit CC'était un temps déraisonnable On avait mis les morts à table On faisait des ch? teaux de sable On prenait les loups pour des chiens Tout changeait de pôle et d'épaule La pièce était-elle ou non drôle Moi si j'y tenait mal mon rôle C'était de n'y comprendre rien Dans le quartier Hohenzollern Entre la Sarre et les casernes Comme les eurs de la luzerne Fleurissaient les seins de Lola Elle avait un coeur d'hirondelle Sur le canapé du bordel Je venais m'allonger près d'elle Dans les hoquets du pianola Elle était brune et pourtant blanche Ses cheveux tombaient sur ses hanches Et la semaine et le dimanche Elle ouvrait à tous ses bras nus Elle avait des yeux de fa? ence Et travaillait avec vaillance Pour un artilleur de Mayence Qui n'en est jamais revenu Il est d'autres soldats en ville Et la nuit montent les civils Remets du rimmel
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- Publié le Jui 11, 2021
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- Langue French
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