L’économie créative : Bilan scientifique et analyse des indicateurs de la créat

L’économie créative : Bilan scientifique et analyse des indicateurs de la créativité Christian Poirier et Myrtille Roy-Valex sous la direction de Christian Poirier Rapport de recherche présenté à Patrimoine canadien - Groupe de recherche sur les politiques/Politique, gestion stratégique et secrétariat francophone L’économie créative : Bilan scientifique et analyse des indicateurs de la créativité Christian Poirier et Myrtille Roy-Valex Institut national de la recherche scientifique Centre - Urbanisation Culture Société 31 mars 2010 Responsabilité scientifique : Christian Poirier Christian.Poirier@ucs.inrs.ca Assistants de recherche : Anaïs Angot Pascal Genêt Ruth M. Diaz Guerrero Mise en page, figures et tableaux : Véronique Milius Institut national de la recherche scientifique Centre – Urbanisation Culture Société Diffusion : Institut national de la recherche scientifique Centre – Urbanisation Culture Société 385, rue Sherbrooke Est Montréal (Québec) H2X 1E3 Téléphone : (514) 499-4000 Télécopieur : (514) 499-4065 www.ucs.inrs.ca ISBN 978-2-89575-225-7 Dépôt légal : - Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2010 - Bibliothèque et Archives Canada © Tous droits réservés TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION 1 PARTIE I L‟ÉCONOMIE CRÉATIVE : BILAN SCIENTIFIQUE 3 1. Comprendre et mesurer l‟économie créative : un nouveau « dossier » pour la culture 4 1.1. Des industries culturelles aux industries créatives 4 1.2. Un domaine de recherche en émergence 6 2. Les contours flous d‟un territoire économique encore mal cerné 7 2.1. Une multitude de définitions internationales 7 2.2. Le champ d‟observation 9 2.3. Économicisation de la culture et culturalisation de l'économie 11 3. Délimitation du domaine et modèles de classification : deux grands types d‟approches 13 3.1. Les approches sectorielles 13 3.2. Au-delà des secteurs et des occupations : les approches plus Transversales 16 4. Mesurer la créativité : enjeux et défis 18 PARTIE II ANALYSE D‟INDICATEURS NATIONAUX 21 1. Cadre conceptuel et opératoire 21 2. Présentation générale des résultats 22 2.1. Objectifs des politiques 22 2.2. Définitions 22 2.3. Chaîne de valeur 23 2.4. Impacts 23 2.5. Volets quantitatif/qualitatifs 23 3. Des cas pertinents sur le plan de la diversification 23 CONCLUSION 39 ANNEXE : TABLEAUX DES INDICATEURS 41 BIBLIOGRAPHIE 126 1 INTRODUCTION Depuis quelques années, le concept d‟économie créative s‟est imposé aussi bien dans la littérature scientifique qu‟au sein de plusieurs organisations, gouvernementales ou non. Fortement lié à la reconnaissance du poids économique croissant des activités tournées vers la création, la production et l‟exploitation marchande de contenus culturels, l‟intérêt pour le paradigme de l‟économie créative s‟est considérablement développé ces cinq dernières années, tant en Amérique du Nord qu‟en Europe occidentale, et bien au- delà. Pour plusieurs pays développés et nombre de pays en voie de développement, l‟économie créative est désormais considérée comme un important domaine de politique en pleine émergence (Gollmitzer et Murray, 2008 : 22). La définition ainsi que la « mesure » de l‟économie créative ont notamment fait l‟objet de nombreuses démarches, le plus souvent dans un souci de définition du domaine ou d‟évaluation de ses effets économiques. C‟est ainsi qu‟aux impacts des « industries des arts » et des « industries culturelles » se sont ajoutés ceux des industries dites « créatives », qui touchent un ensemble plus large de secteurs d‟activité. L‟objectif principal de ce travail vise à informer la réflexion sur l'opérationnalisation et la mesurabilité du concept d‟économie créative. Les objectifs spécifiques sont les suivants :  Fournir une liste de sources documentaires et de références bibliographiques pertinentes au regard de l‟objet d‟étude ;  Dresser un état de la question sur la « mesure » et les indicateurs de l‟économie créative, tels que discutés dans la littérature scientifique internationale et les documents d‟orientations et de politiques d‟autres gouvernements que canadiens ;  Offrir à la comparaison différents cadres méthodologiques, normatifs et techniques développés pour saisir l‟importance de l‟économie créative et les diverses caractéristiques qui leur sont associées ;  Cerner les enjeux actuels de l‟utilisation de mesures quantitatives et qualitatives du concept d‟économie créative. La recension des écrits tient compte de travaux publiés par des organismes de recherche publics, privés et associatifs, œuvrant à l‟échelle locale, régionale, nationale ou supranationale. Une attention particulière est portée aux indicateurs développés par les gouvernements ainsi qu‟aux travaux menés sur sollicitations politiques ou produits par les institutions gouvernementales (ministères, sociétés d‟État, etc.). Le corpus est international, bien que composé en majorité d‟une documentation produite en langue anglaise. Notons toutefois que les données provenant de gouvernements présentant leurs indicateurs dans les langues française, allemande et espagnole ont également été intégrées. Les documents consultés sont référencés en bibliographie. Les indicateurs mis de l‟avant sont présentés en annexe sous forme de tableau-synthèse. La bibliographie sur laquelle s‟appuie ce rapport ne donne qu‟un aperçu d‟une plus vaste littérature pertinente pour aborder la question de la production des indicateurs de l‟économie créative et de leurs usages. Outre les limites dues à la barrière de la langue, elle se veut sélective à double titre : 1) l‟accent est mis sur la question de 2 l'opérationnalisation et de la mesurabilité du concept d‟économie créative, principalement à l‟échelle des pays et de certains États fédérés ; 2) le cadre d‟analyse de l‟économie créative est resserré à la créativité et à l‟innovation d‟ordre artistique ou culturelle (par opposition à l‟innovation scientifique et technologique, par exemple). Pareillement, notre ambition n‟est pas de détailler une Ŕ déjà longue Ŕ tradition de recherche portant sur les indicateurs de la culture, mais plutôt de mettre en exergue comment le paradigme plus récent de l‟économie créative informe la réflexion en ce domaine. Par ailleurs, la liste des titres référencés s‟allongerait de manière significative par la prise en compte de travaux publiés produits à une échelle plus « locale » (celle de la ville, du quartier…) ou tournés vers des problématiques très spécifiques ou plus anciennes (la « régénération culturelle urbaine », l‟ « impact » social des arts sur les collectivités locales, etc.). Le cadre de référence est ici national. Les exemples présentés sont tirés de documents récents produits au sein des cas suivants : Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Chili, Danemark, Espagne, États- Unis, Finlande, France, Islande, Japon, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Suède, Suisse. La figure 1 détaille géographiquement ces cas nationaux. Figure 1 : Pays et cas analysés Ces régions ont été sélectionnées en vertu des critères suivants : l‟intérêt politique porté à l‟économie créative, la mise sur pied de programmes et d‟initiatives nationales ou régionales visant explicitement les industries dites créatives, le caractère précurseur ou novateur reconnu aux démarches initiées en ce domaine. Le travail de recension 3 effectué par des études antérieures (EURICUR, 2007 ; KEA, 2009) a en outre permis une première sélection. Le croisement des bibliographies, ainsi que la consultation de divers sites web et banques de données informatisées, ont par la suite servi à compléter l‟exercice. De plus, certains territoires politiques constituant des entités fédérées d‟une plus vaste communauté fédérale (pensons notamment aux États américains mais également aux Lander allemands) ont été intégrés losque cela s‟avérait pertinent. Hong Kong et Singapour ont aussi été retenus en raison de leur importance concernant l‟économie créative. Notons également que la dimension locale ou régionale ne fut pas totalement mise de côté puisque nous avons tenu compte, lorsque cela était pertinent, des dynamiques territorialisées associées à des approches nationales. Ne serait-ce qu‟en raison du temps imparti pour sa réalisation, ce rapport ne prétend pas offrir une revue exhaustive des documents d‟orientations et de politiques visant l‟opérationnalisation et la mesurabilité du concept d‟économie créative. Qui plus est, nous avons concentré notre attention sur la nature même des indicateurs ainsi que leurs relations avec les définitions de l‟économie créative et les objectifs poursuivis. Pour ces raisons, nous n‟avons pas analysé en profondeur la façon dont les données sont collectées. Si certains documents gouvernementaux font état de ces questions, la plupart n‟abordent pas spécifiquement ces enjeux. Une étude plus poussée serait alors requise. Cela ne nous empêche toutefois pas de discuter de l‟importance des dispositifs méthodologiques, notamment en lien avec les indicateurs qualitatifs. Deux grandes parties structurent ce rapport. La première partie propose un bilan de la littérature portant sur l‟économie créative. Nous situons les principales étapes ainsi que les enjeux entourant l‟émergence et l‟évolution de la notion d‟économie créative. Le passage des industries culturelles aux industries créatives est particulièrement souligné, de même que les débats grandissants concernant la mesure de l‟économie créative. Nous présentons une synthèse des principales propositions conceptuelles mises de l‟avant, avant de conclure avec un regard critique concernant certains enjeux associés à la notion de créativité et aux indicateurs développés. Nous proposons de la sorte une discussion méthodologique concernant la mesure de l‟économie créative ainsi que les défis, aussi bien épistémologiques que méthodologiques, qui l‟accompagnent. La deuxième partie analyse les indicateurs des différents pays retenus, et ce dans l‟optique d‟une réflexion appuyée sur le développement d‟un cadre conceptuel et opératoire spécifiquement conçu pour cette recherche. Nous concluons avec une synthèse des principaux constats ainsi que quelques pistes de réflexion et de recherche. PARTIE I L’ÉCONOMIE CRÉATIVE : BILAN SCIENTIFIQUE Quatre sections composent cette première partie. La première présente l‟évolution générale de la notion d‟économie créative, tandis que la seconde aborde uploads/Science et Technologie/ bilan-scientifique-et-analyse-des-indicateurs-de-la-creativite-2010-pdf 1 .pdf

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