Philippe JEANNIN Leçons de Sciences Economiques Université Paul Sabatier (Toulo

Philippe JEANNIN Leçons de Sciences Economiques Université Paul Sabatier (Toulouse III) IUT de Tarbes 2 Philippe JEANNIN Professeur des Universités en Sciences Economiques Université Paul Sabatier (Toulouse III) Leçons de Sciences Economiques Notes de cours et de travaux dirigés de seconde année Année universitaire 2001-2002 Département Gestion des Entreprises et des Administrations (GEA) Institut Universitaire de Technologie (IUT) 1, rue Lautréamont BP 1624 65016 Tarbes Cedex France Tél : 05 62 44 42 30 Fax : 05 62 44 42 01 e mail : oxymore11@aol.com 3 4 Publications de l’auteur « Légitimer la recherche française en sciences économiques », Sciences de la Société, n°55, février 2002, 189-204 « Les économistes, la décision, l’urgence et le temps », Sciences de la Société, n°44, mai 1998, pp. 183- 192 « La Revue économique ou la modernité des économistes français (1980-1994) », chapitre VI, pp. 197- 229, in L. Marco, ed., « Les revues d’économie en France (1751-1994) », Paris et Montréal, L’Harmattan, 1996, 321 p. « Determining the Core of Journals of a Research Centre: the example of Researchers from the Department of Rural Economy and Sociology of the Institut National de la Recherche Agronomique, France », (en coll. avec M.-A. de Looze, R. Coronini, M. Legentil et M.-H. Magri), Scientometrics, vol. 36, n°2, 1996, pp. 167-183. « Les revues cardinales francophones et anglophones de science économique », La Revue des Revues, n°20, 1995, pp. 91-104. « Towards a Demographic Approach to Scientific Journals », (en coll. avec J. Devillard), Scientometrics, vol. 30, n°1, May 1994, pp. 83-95. « Auteurs et articles de la Revue Economique (1980-1990): une analyse comparative », Revue Economique, vol. 44, n°1, janvier 1993, pp. 117-141. « La recherche en IUT. Le cas des départements de gestion et d'administration des entreprises », en coll. avec J. Devillard, Savoir, Education-Formation, n°4, 1992, pp. 641-654. « "Economica", étude d'une grande revue économique anglaise », (en coll. avec J. Devillard), Cahiers d'Economie Politique, n°19, février 1991, pp. 167-179. « Evaluation de la recherche économique dans les grandes revues anglo-saxonnes de 1980 à 1987: méthodologie et résultats comparatifs », Social Science Information (Information sur les Sciences Sociales), vol. 28, n°4, December 1989, pp. 705-717. « "The Economic Journal": anatomie d'une revue anglaise », (en coll. avec J. Devillard), Cahiers d'Economie Politique, n°16-17, avril 1989, pp. 253-266. « Robert Musil, économiste ? », Revue d'histoire moderne et contemporaine, vol. XXXVI, janvier-mars 1989, pp. 146-152. « La maîtrise des risques politiques en commerce international », Gestion 2000, Louvain-la-Neuve, n°3, 1988, pp. 47-57. « Que publie le "Journal of Economic Literature" depuis dix ans ? », (en coll. avec J. Devillard), Revue d'Economie Politique, n°4, juillet 1988, n°15, pp. 562-570. « Le taux de change et sa prévision », La Revue du Financier, n°58, décembre 1987, pp. 23-26. « Assurance contre mutualité, une question de principe », La Revue de l'Economie Sociale, n°IX, juillet-septembre 1986, pp. 113-118. 5 « L'autonomie. Ce qu'elle est. Ce qu'elle n'est pas. », Revue d'Economie Politique, n°2, mars-avril 1986, pp. 195-200. 6 7 Préface Le programme d’économie de seconde année a été décomposé en grands thèmes de réflexion. Chaque semaine, un thème nouveau est abordé. De sorte que se constitue au fil des semaines une sorte d’encyclopédie économique, lointaine petite sœur de celle éditée en 1990 chez Economica par Xavier Greffe, Jacques Mairesse et Jean-Louis Reiffers, et qui nous a souvent inspirée. Chaque thème fait l’objet d’un développement en cours et d’applications dans les séances de travaux dirigés. Dans notre exposé, nous insistons tout à la fois sur l’argumentation économique des diverses thèses en présence, sur la fourniture d’éléments chiffrés, historiques et factuels, sur l’évolution dynamique de l’activité économique. Après les résumés de leçons, viennent les annales des examens. Les propos qui suivent, écrits à leur intention mais volontairement allusifs, ne remplacent pas les notes des étudiants, mais les complètent. Que ceux-ci veuillent bien m’indiquer leurs souhaits, leurs remarques, leurs suggestions, leurs critiques... 8 9 Sommaire Première leçon : Crise de l’économie ? Deuxième leçon : Développement Troisième leçon : Croissance, fluctuations et crises Quatrième leçon : Intervention publique Cinquième leçon : Politique économique Sixième leçon : Recherche et Développement Septième leçon : Emploi et chômage Huitième leçon : Formation et qualification Neuvième leçon : Relations de travail Dixième leçon : Population et migration Onzième leçon : Politique des revenus et de la répartition Douzième leçon : Patrimoine et revenus Treizième leçon : Consommation et modes de vie Quatorzième leçon : Energie Quinzième leçon : Protection sociale Seizième leçon : Financement de l’économie Dix-septième leçon : Europe Dix-huitième leçon : Environnement et biosphère Dix-neuvième leçon : Services Vingtième leçon : Aménagement du territoire Vingt-et-unième leçon : Conjoncture Annales d’examen Table des matières 10 11 10 septembre 2001 Première leçon Crise de l’économie ? « Et ce qui nous récompensait de nos peines au centuple, c’était la claire conscience que mesure et loi ont à jamais leur séjour dans le hasard et les désordres de cette terre. » Ernst Jünger, « Sur les falaises de marbre » Dans notre environnement économique, qui nous semble complexe et confus, l’économie, comme l’Europe, fait figure d’accusée : c’est la dure loi du marché qui impose de licencier, de privatiser... On confond ainsi certains résultats théoriques avec l’économie réelle. Notre langue, le français, ne nous aide guère, puisque l’économie, c’est à la fois la discipline académique (en anglais : « economics ») et un secteur du social (« economy ») (cf. J.P. Dupuy, 1995, p. 4). Pourtant, l’examen des méthodes des sciences économiques s’ouvre sur une vision pluraliste de cette discipline (cf. P. Jeannin, 1998). 1. Question de méthodes Les conceptions épistémologiques des sciences physiques ne sont que peu transposables aux sciences économiques. Celles-ci permettent à diverses approches de coexister, parce que la plupart des concepts économiques n’ont pas de définition précise, que de nombreux phénomènes sont circulaires, que les « lois économiques » ne sont valables que pour des périodes très brèves, et que certaines prophéties sont auto-réalisatrices tandis que d’autres sont contra- réalisatrices. On oppose souvent l’individualisme méthodologique au holisme : 12  L’individualisme méthodologique se propose d’expliquer les phénomènes économiques et sociaux à partir des comportements individuels. Tandis que le holisme prend pour point de départ la totalité (une société donnée) pour étudier comment s’y insèrent les décisions des parties (B. Guerrien, 1996, pp. 241 & 253). La microéconomie repose sur la première méthode, la macroéconomie sur la seconde.  Mais aucune de ces deux méthodes ne sont pleinement satisfaisantes pour l’économiste, car elles sont partielles. Plus largement, chaque approche, ricardienne, économétrique, marxiste, régulationniste... comporte des avantages et des inconvénients. L’économiste, modestement, usera donc de la méthode qu’il juge la mieux adaptée au problème qu’il étudie. D’autant que cette jeune discipline (deux siècles environ) connaît des progrès considérables (G. G. Granger, p. 4). 2. Une économie retrouvée La concurrence réelle absolue ne saurait être assimilée à la concurrence parfaite de la théorie pure. Cette confusion est fréquente. Dans tout discours économique, on trouve à la fois du positif et du normatif. Et le père de l’économie politique, Adam Smith, est aussi le père du libéralisme... Pour s’extraire de cette confusion, il faut dépasser la définition réductrice de la rationalité. Traditionnellement, en économie, est rationnel tout comportement qui résulte d’un calcul : « la rationalité individuelle, dans la théorie économique dominante, consiste à définir l’individu comme un maximisateur d’utilité espérée et l’entreprise comme un maximisateur de profit, cette maximisation se faisant dans les deux cas sous contrainte de budget » (C. Mouchot, 1996, p. 255). Cette rationalité économique n’est pas réaliste : elle est seulement conduite en termes monétaires. Elle éblouit pourtant l’économiste, cette rationalité, qu’on pourrait appeler rationalité-calcul. Peut- être parce qu’il est attiré, comme les héros de Jünger, par la découverte de lois, de classifications cartésiennes, de critères simples... Mais, par exemple, dans l’organisation, la maximisation du profit est loin d’être le seul objectif poursuivi ! Les concepts économiques, alors, s’élargissent et se renouvellent. Et des ponts peuvent être construits entre les théorisations abstraites et le monde réel des affaires. L’économicité n’est plus « la boite vide du maximum de résultats avec le minimum de coûts, mais la recherche pleine de la satisfaction la plus élevée possible des besoins et des aspirations des 13 hommes » (H. Bartoli, 1991, p. 414). Cette conception permet de retrouver les sources éthiques des sciences économiques (A. Sen, 1987). En se développant comme une simple science de l’ingénieur, celles-ci ont masqué leurs racines éthiques, déjà présentes chez Aristote ! En gestion, nombreuses sont les contributions qui touchent à la morale : sur l’éthique des affaires, la responsabilisation des salariés, la qualité des produits et des services... Dans les sciences économiques, la réflexion sur cette matière sont à la fois plus anciennes et plus récentes. Plus anciennes, car les textes fondateurs de cette discipline s’appuient tous sur l’intérêt. Plus récentes, car les modifications que connaissent les systèmes économiques (élargissement des objectifs, mondialisation, chômage, endettement extérieur...) remettent les vieux débats sur la sellette. Bibliographie Henri Bartoli, « uploads/Science et Technologie/ cours-d-x27-economie.pdf

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