Initiation aux sciences sociales : fiches du cours Initiation aux sciences soci

Initiation aux sciences sociales : fiches du cours Initiation aux sciences sociales Fiches du cours Introduction du cours -C'est plutôt en distinguant les méthodes qu'en distinguant les objets que l'on peut se faire une idée de ce qui différencie les sciences dures des sciences humaines et sociales. -6 domaines des sciences humaines et sociales : 1) Sciences historiques 2) La géographie 3) Les sciences économiques 4) Les sciences du langage et de la communication 5) Les psychologies 6) Les sciences de la société I) Notion d'épistémologie générale (épistémologie : science qui étudie l'histoire, les principes et les méthodes des sciences) 1.1Une première caractéristique de la scientificité -La science est « objective » -La science a vocation à être générale -Elle parle de faits solidement établis -Elle suppose l'observation -Elle procède expérimentalement -Elle procède démonstrativement -Elle effectue des mesures -Elle manipule des nombres ou du moins des symboles -Elle est connaissances des « causes » -Les mathématiques sont une science à part car ils ne se soucient pas des causes, n'effectuent pas de mesures, ni d'observation ni d'expérimentation et ne parlent d'aucuns faits. -Il faudra donc distinguer sciences expérimentales (astronomie, branches de la physique qui remplissent les précédents critères) et les sciences non expérimentales. 1 Initiation aux sciences sociales : fiches du cours -Les sciences humaines et sociales ne satisfont pas tous les critères mais certains d'entre eux. -Il existe des disciplines qui ne sont pas des sciences comme l'astrologie ou la psychanalyse qui revendiquent le statut de science en affirmant correspondre aux critères énumérés. -Il ne suffit pas de prétendre satisfaire à un critère de scientificité pour y satisfaire réellement. 1.2Vérité et scientificité -L'astrologie ne peut constituer une science parce que son affirmation fondamentale que la position des astres influence les événements est tout simplement fausse. -Mais ce n'est pas la vérité qui définit la scientificité. 1.2.1 Un coup d’œil sur l'histoire de la physique -Au cours de son histoire, la physique a connu des révolutions, c'est à dire l'abandon a peu près complet de certaines théories, remplacées par des théories rivales. (Galilée et Descartes : 17ème siècle, Renaissance) -Exemple du principe d'inertie formulé par Newton : « Tout corps persévère dans l'état de repos ou de mouvement uniforme en ligne droite dans lequel il se trouve à moins que quelque force n'agisse sur lui, et ne le contraigne à changer d'état. » -Cette formule concentre les révolutions qu ont pu avoir lieu en physique : elle affirme que les modifications du mouvement ne sont jamais dues à la spontanéité d'un corps, mais uniquement aux causes extérieures (forces). -Exemple plus précis de réfutation expérimentale d'une loi scientifique : Aristote affirmait que la vitesse d'une chute libre est proportionnelle au poids du corps qui chute. Galilée parviendra à montrer empiriquement cette affirmation est fausse. Il prouvera que ce n'est pas la différence de poids des corps qui modifie la vitesse mais l'air qui freine la chute des corps de façon différente. 2 Initiation aux sciences sociales : fiches du cours 1.2.2 Conséquences pour notre analyse -Une loi peut être une loi scientifique et être fausse. -C'est l'histoire des sciences qui nous apprend qu'une théorie ou qu'une loi peut être scientifique sans être vraie, même si la démonstration de leur fausseté peut se faire attendre pendant des siècles. -C'est l'expérience qui nous apprend que les lois scientifiques que nous testons sont erronées. -La dichotomie scientifique/non-scientifique ne recouvre pas la dichotomie vrai/faux. Il faut nous intéresser pour définir la sciences aux questions de méthodes plutôt qu'aux résultats. -Pour prouver qu'elle est une science, l'astrologie doit être capable de définir clairement sa démarche scientifique. 1.3Qu'est-ce qui rend une démarche scientifique ? 1.3.1 Première tentative, « inductiviste » -2ème moité du 19è siècle. -Être capable de généraliser une observation pour en faire une loi. L'induction est une opération logique qui déduit une proposition générale à partir de propositions particulières. -Différence entre observation et expérimentation : dans l'observation le chercheur n'intervient pas. -Mais faiblesse de l'induction, c'est à dire que tirer une loi générale à partir de propositions particulières est contestable. 1.3.2 L'induction du point de vue logique -Une collection quelconque de propositions particulières ne suffit jamais à rendre vraie une proposition universelle, à moins que cette collection ne constitue ce que Descartes appelle une « énumération complète » de tous les cas possibles. 3 Initiation aux sciences sociales : fiches du cours Or, l'expérience nous démontre qu'il ne peut y avoir de chemin déductif (logique), qui aille de l'expérience (toujours particulière) aux lois physiques (de formes universelles). 1.3.3 Les faiblesse rédhibitoires de l'inductivisme -Si nous voulons savoir si « tous les corbeaux sont noirs» est une loi de la nature, autrement dit une proposition universelle, l'observation de nombreux corbeaux ne suffit pas à nous l'assurer, car je ne pourrait jamais observer tous les corbeaux. -Il n'y a donc pas de confirmation expérimentale au sens strict d'une loi. 1.3.4 Deuxième tentative « falsificationniste » (épistémologie de Karl Popper, Philosophe autrichien, 19è siècle) -Une proposition particulière peut prouver la fausseté mais non la vérité d'une proposition universelle. -La frontière entre science et non-science va passer par la capacité ou non des différentes théories à se soumettre à des tests expérimentaux susceptibles de les invalider. 1.3.5 L'expérience d'Eddington (voir cours) 1.3.6 Science et non-science -A la différence des mathématiques, on peut dire que les sciences expérimentales progressent par corrections successives d'erreurs, plutôt que par accumulation de vérités. -Seule la science se soumet à des tests expérimentaux dignes de ce nom, dans la mesure où ces tests peuvent réfuter les théories scientifiques qui leurs sont soumises. -Dans le cas de l'astrologie, la difficulté est de trouver des faits susceptibles de constituer une réfutation de la théorie. 4 Initiation aux sciences sociales : fiches du cours 1.4Un exemple de démarche scientifique : le cas de la psychanalyse -Freud prétend construire une « science de l'inconscient » -La psychanalyse est caractérisée par une très grande confusion théorique. -Après les méthodes hypnotiques, Freud adoptera les idées générales de pulsion et de refoulement pour expliquer la psyché humaine. -Il adopte que la sexualité est derrière le fonctionnement du psychisme humain et que l'origine des troubles psychiques est à rechercher dans l'enfance. -Freud considère le psychisme humain non pas comme un théâtre lumineux de conscience, mais comme un champ de forces psychiques opposées qui ne cessent de se combattre. -Il y a indiscutablement chez Freud une manière de penser sa propre discipline qui n'a plus grand chose à voir avec l'image actuelle, voire avec la pratique actuelle de la psychanalyse, qui est essentiellement devenue une discipline interprétative. -Hypothèse de Freud : c'est parce qu'elle est refoulée, parce qu'elle ne peut pas se satisfaire, que la pulsion devient pathogène. -La psychanalyse qui se fit uniquement par la parole, consistera à vaincre ces mécanismes de censure (ce qui suppose par exemple d'interpréter des rêves, des lapsus) pour identifier et reconnaître la pulsion pathogène, espérant que sa simple reconnaissance réglera le problème. -Il en résulte que la maîtrise que nous pouvons avoir de nous-même est un leurre dans la mesure où l'on ne peut pas maîtriser notre inconscient. Nous subissons plutôt que nous agissons (en se basant sur la théorie de Freud). 1.4.2 Difficultés liées à l'hypothèse de l'inconscient -Critique épistémologique : à peu près aucune des propositions théoriques de Freud ne peuvent être testées expérimentalement. Cela tient aux principes de la théorie même. -Comment un psychanalyse peut-il être certain que l'interprétation qu'il propose d'un rêve est la bonne ? 5 Initiation aux sciences sociales : fiches du cours -Si le patient accepte l'interprétation, c'est qu'elle est correcte. Mais comme le refoulement est un refus d'admettre l'existence de désirs inavouables, le refus du patient de reconnaître l'interprétation peut être le signe pour le thérapeute qu'il est sur la bonne voie ! -Si comme selon Popper, le propre d'une science est d'être capable d'utiliser l'expérience pour corriger ses erreurs, alors on peut dire que le mécanisme même du refoulement conduira le spécialiste à une incapacité de savoir si son interprétation est correcte ou non. -La guérison n'est pas non plus une preuve de scientificité. La médecine peut guérir, mais n'est pas une science car un médecin peut guérir un malade sans avoir une représentation théorique irréprochable de ce qui ne va pas chez lui. -De plus la façon dont Freud décrit les forces qui rentrent en compte dans le conflit psychique les fait ressembler à des acteurs conscients à part entière (ex : le « ça » cherche à s'exprimer et donc à contourner la censure exercée sur certaines représentations par le « Surmoi »). Bref, à des personnes et non à des constituants infra-personnels d'une seule et unique personnalité. -Pour toutes ces raisons : Absence de contrôle expérimental digne de ce nom Problèmes de cohérence liés à l'idée de « représentation inconsciente » Hésitation entre une interprétation psychique et une interprétation somatique de la conscience et de l'inconscient = Les modèles freudiens de la psyché humaine sont d'une bien trop grande fragilité théorique pour qu'on leur fasse uploads/Science et Technologie/ cours-initiation-aux-sciences-sociales-format-pdf.pdf

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