Forme : Document de recherche Titre : Les applications de téléphones intelligen

Forme : Document de recherche Titre : Les applications de téléphones intelligents et tablettes pour l’investigation de scène de crime : état des lieux, typologie et critères d’évaluation Auteurs : Simon Baechler1,2,3, Anthony Gélinas1, Rémy Tremblay1, Frank Crispino1,4,5 1) Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), 3351 Boulevard des Forges, Trois-Rivières, QC, Canada. Tel : (819) 376-5011. 2) Ecole des Sciences Criminelles, Université de Lausanne, UNIL-Batochime, 1015 Lausanne, Switzerland 3) Service forensique, Police neuchâteloise, Rue des Poudrières 14, 2006 Neuchâtel, Switzerland 4) Laboratoire de Recherche en Criminalistique (Forensic Research Group), UQTR, 3351 Boulevard des Forges, Trois-Rivières, QC, Canada 5) Centre international de criminologie comparée (http://www.cicc.umontreal.ca/fr) Corresponding author: simon.baechler@uqtr.ca ; simon.baechler@unil.ch VERSION POSTPRINT. La version finale est publiée ici: Baechler, S., Gélinas, A., Tremblay, R., & Crispino, F. (2016). Les applications de téléphones intelligents et tablettes pour l'investigation de scène de crime: état des lieux, typologie et critères d’évaluation. Journal of the Canadian Society of Forensic Science, 49(3), 107-126. http://dx.doi.org/10.1080/00085030.2016. 1152077 CC BY-NC-ND Résumé : Ces dernières années, les applications pour téléphones intelligents et tablettes ont connu un développement important et leur utilisation devient petit à petit une nouvelle norme tant dans la vie de tous les jours que dans certains milieux professionnels. La science forensique et plus particulièrement l’investigation de scène de crime ne semblent pas devoir y échapper. Pour autant, s’apprête-t-on à vivre une révolution des méthodes et pratiques ou, au contraire, l’arrivée des applications n’annoncerait-elle qu’une extension des outils disponibles sans véritable changement fondamental ? Pour aborder ces questions, l’article établit d’abord un état des lieux de la recherche et des pratiques actuelles par le biais d’une revue bibliographique, d’entretiens semi-directifs et d’un sondage auprès de représentants d’organisations policières québécoises et suisse. Il apparaît qu’il ne semble pas y avoir, à l’heure actuelle, de stratégie ou prescription particulières pour encadrer le développement, l’utilisation et l’évaluation des applications qui pourraient appuyer l’investigation de scène de crime. Par conséquent, l’article propose une typologie de ces applications ainsi que des critères pour évaluer leur pertinence, leur fiabilité et leur réponse aux exigences opérationnelles. L’étude détaillée de cinq applications est utilisée pour illustrer la démarche d’évaluation. Au final, il est conclu qu’une meilleure compréhension des enjeux et des facteurs critiques de succès propres aux applications est nécessaire pour assurer l’intégration sereine et intelligente de cette technologie dans l’investigation de scène de crime. À cet égard, le renforcement d’une recherche scientifique pragmatique qui considère les contraintes opérationnelles est jugé souhaitable. Mots-clés : Science forensique, Police scientifique, Criminalistique, Apps, Applets, Technologie mobile, État des lieux VERSION POSTPRINT. La version finale est publiée ici: Baechler, S., Gélinas, A., Tremblay, R., & Crispino, F. (2016). Les applications de téléphones intelligents et tablettes pour l'investigation de scène de crime: état des lieux, typologie et critères d’évaluation. Journal of the Canadian Society of Forensic Science, 49(3), 107-126. http://dx.doi.org/10.1080/00085030.2016. 1152077 CC BY-NC-ND Title : Smartphone and tablet applications for crime scene investigation: state of the art, typology and assessment criteria Abstract : In recent years, applications for smartphones and tablets have encountered an important development and their use is gradually becoming a new standard in everyday life and in some professional circles. Forensic science and especially crime scene investigation shall not be an exception. However, should we expect a revolution of methods and practices, or does it only announce an extension of available tools without any fundamental change? To address this question and establish the current state of research and practice, the study leverages a literature review, semi-structured interviews and a survey of forensic units representatives in Canada and Switzerland. It appears that there is at present no specific policy or framework to guide the development, use and evaluation of applications that could support the investigation of crime scenes. Therefore, the article proposes a typology of applications and criteria for assessing their relevance, reliability and response to operational requirements. The detailed study of five applications is used to illustrate the assessment process. A better understanding of issues and critical success factors associated with the use of applications is necessary to ensure the serene and intelligent integration of this technology in the daily investigation of crime scenes. In this regard, strengthening of a scientific and pragmatic research that considers operational constraints is considered desirable. Keywords : Forensic science, Criminalistics, Apps, Applets, Mobile technology VERSION POSTPRINT. La version finale est publiée ici: Baechler, S., Gélinas, A., Tremblay, R., & Crispino, F. (2016). Les applications de téléphones intelligents et tablettes pour l'investigation de scène de crime: état des lieux, typologie et critères d’évaluation. Journal of the Canadian Society of Forensic Science, 49(3), 107-126. http://dx.doi.org/10.1080/00085030.2016. 1152077 CC BY-NC-ND 1. Introduction Qui aujourd’hui ne dispose pas d’un téléphone intelligent ou d’une tablette ? Qui ne connaît personne qui pianote plusieurs fois par jour sur ces nouvelles plateformes pour recourir à la multitude de services qu’elles offrent ? Ces technologies mobiles ne sont pas aussi récentes qu’on le pense parfois [1] même si c’est véritablement depuis 2007, et la commercialisation par AppleTM du premier iPhone®, que les applications ont connu des développements et un succès phénoménaux [2]. En comparaison avec les ordinateurs portables, outre leur autonomie de batterie (jusqu’à 10 heures en usage normal) et leur mobilité supérieures, la nouveauté apportée par les téléphones intelligents et tablettes réside dans l’éventail d’outils et de capteurs qu’ils combinent, parmi lesquels l’écran tactile, le microphone, l’appareil photographique, l’accéléromètre et le gyroscope [3,4]. Au même titre que certains milieux scientifiques, que la police ou encore la justice [5-9], la science forensique n’échappera pas à l’émergence de ces nouvelles technologies. Certains n’hésitent pas à annoncer que les technologies mobiles et les applications révolutionneront même la pratique de la criminalistique [10]. Mais qu’en est-il réellement ? Les investigateurs de scène de crime utilisent-ils déjà des applications ? Si oui, comment les développent-ils ou comment les choisissent-ils ? Ont-ils des critères pour les évaluer et des stratégies pour encadrer leur utilisation ? Quels sont les enjeux, les risques et avantages associés à l’utilisation d’applications sur téléphones intelligents et tablettes ? Ces questions restent à l’heure actuelle encore peu abordées. L’article ambitionne d’amener des éléments de réponse en s’intéressant plus particulièrement à l’investigation de scène de crime, domaine de la science forensique par nature le plus exposé à l’introduction de nouvelles technologies mobiles et donc pratiques puisqu’en-dehors du laboratoire, plus encadré par des standards de qualité reconnus et validés. Dans un premier temps, un état des lieux est établi pour cerner la recherche scientifique et l’offre technologique en la matière, ainsi que pour faire une revue exploratoire des pratiques et positions actuelles de certaines organisations policières. En second lieu, une typologie des applications et des critères pour évaluer leur pertinence, leur fiabilité et leur réponse aux exigences opérationnelles sont proposés. Au travers de cette grille d’analyse originale, l’étude aborde en détail cinq applications. L’article met ainsi en évidence les enjeux et facteurs critiques de succès relatifs au développement, à l’utilisation et à l’évaluation des applications susceptibles de soutenir l’investigation de scène de crime. Il ne sera question ici que des applications (applets, applis ou apps) utilisables sur téléphones intelligents ou tablettes numériques, les problématiques plus particulières ou plus générales soulevées par les autres technologies mobiles (lab-on-a-chip, appareils analytiques transportables, drones, etc.) dépassent le cadre de la présente réflexion. 2. État des lieux La revue bibliographique a révélé l’absence frappante, tant dans les journaux scientifiques avec comité de lecture que dans les comptes rendus de conférences forensiques, de publications ou présentations traitant de l’évaluation des applications et de leur utilisation en soutien à l’investigation de scène de crime. Les rares références qui associent scène de crime et applications mobiles proviennent essentiellement de milieux autres que la science forensique [11-13] et les sources d’informations proviennent surtout d’internet. Cela semble soutenir que la recherche en la matière n’en est tout au plus qu’à ses balbutiements et que les connaissances scientifiques sont encore trop limitées. Même si certains documents promotionnels vantent les mérites et la supériorité des applications mobiles par VERSION POSTPRINT. La version finale est publiée ici: Baechler, S., Gélinas, A., Tremblay, R., & Crispino, F. (2016). Les applications de téléphones intelligents et tablettes pour l'investigation de scène de crime: état des lieux, typologie et critères d’évaluation. Journal of the Canadian Society of Forensic Science, 49(3), 107-126. http://dx.doi.org/10.1080/00085030.2016. 1152077 CC BY-NC-ND rapport aux moyens traditionnels, les quelques travaux de recherche que l’on trouve sont loin d’être unanimes sur cette question. Ainsi, l’étude de Davis a comparé la documentation de scènes de crime simulées à l’aide de prises de notes papier/crayon et avec une application mobile, cette dernière allongeant le temps de prise de notes d’un facteur 1.63 [14]. Cette différence est vraisemblablement due au fait que l’écriture à une main sur un écran tactile (l’autre main devant tenir l’appareil) reste jusqu’ici moins efficace que la prise de notes au papier/crayon. Des pistes de solutions potentielles pour remédier à cette difficulté sont toutefois explorées [13]. À l’inverse, une autre étude considérant des interventions sur scènes de crime simulées indique que l’usage d’une tablette permet de réduire le temps uploads/Science et Technologie/ crispino-f-94-post.pdf

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