Rapport - n° 2009-022 ` décembre 2009 Inspection générale des bibliothèques Les
Rapport - n° 2009-022 ` décembre 2009 Inspection générale des bibliothèques Les Learning centres : un modèle international de bibliothèque intégrée à l’enseignement et à la recherche Rapport à madame la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche LISTE DES DESTINATAIRES MADAME LA MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE CABINET − M. Philippe GILLET − M. Thierry COULHON IGAENR − M. Thierry BOSSARD, Chef du service DGESIP − M. Patrick HETZEL − Mme Marie REYNIER DGRI - M. Ronan STEPHAN - M. Jean Richard CYTERMANN SERVICE COORDINATION STRATEGIQUE ET TERRITOIRES - Mme Claire GIRY - M. Michel MARIAN ENVOIS ULTERIEURS PROPOSES Ministère de la Culture et de la Communication - Monsieur le Directeur du Livre et de la Lecture - Mesdames et Messieurs les Recteurs - M. Jean-François Dhainaut, président de l’agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES) - M. Lionel Collet, président de la Conférence des présidents d’université - M. le directeur de l’agence de mutualisation des universités et établissements (AMUE) - Association des secrétaires généraux d’université - Associations professionnelles concernées MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE _____ Les Learning centres, un modèle international de bibliothèque intégrée à l’enseignement supérieur et à la recherche. Suzanne JOUGUELET Inspectrice générale des bibliothèques DECEMBRE 2009 S O M M A I R E Synthèse................................................................................................................1 Introduction .........................................................................................................5 1. Quelles définitions ? Quelles missions ?.....................................................7 1.1. La notion de learning centre.................................................................................. 7 1.2. Les missions........................................................................................................... 11 2. Les publics et les services...........................................................................13 2.1. Qui sont les publics cible ?................................................................................... 13 2.2. La polyvalence des services offerts...................................................................... 14 2.3. L’amplitude horaire ............................................................................................. 17 2.4. L’indispensable évaluation .................................................................................. 19 2.4.1. Fréquentation et satisfaction.............................................................................................. 19 2.4.2. Les locaux .......................................................................................................................... 20 2.4.3. Comment évoluent les centres ?......................................................................................... 20 2.4.4. Avec quels moyens ? .......................................................................................................... 22 2.5. Avec quels personnels ?........................................................................................ 22 3. L’architecture et l’aménagement..............................................................28 3.1. Les bâtiments ........................................................................................................ 28 3.2. Les espaces intérieurs........................................................................................... 31 4. Comment transposer le modèle ?..............................................................36 4.1. Quelques exemples de réalisations et de projets................................................ 36 4.1.1. La rénovation de la bibliothèque universitaire de sciences. Université Paul Sabatier. Toulouse. ............................................................................................................ 36 4.1.2. Les projets de learning centres de la Région Nord Pas de Calais..................................... 37 4.2. Vers une transposition partielle, liée à la stratégie des universités ?............... 41 Conclusion..........................................................................................................45 Annexes...............................................................................................................47 Les Learning centres : un modèle international de bibliothèque intégrée à l’enseignement et à la recherche Synthèse Le concept de Learning centre, mis en œuvre dans des universités américaines puis britanniques et néerlandaises depuis plusieurs années (première réalisation marquante en Grande-Bretagne en 1996 à l’Université de Sheffield Hallam), est lié à l’évolution de l’enseignement supérieur et des bibliothèques universitaires dans les années 90. Il allie un lieu architectural, souvent emblématique, et l’intégration d’un ensemble de ressources et de services, également accessibles à distance. Selon les situations, le centre constitue une partie de la bibliothèque, ou bien il l’englobe, en associant un ensemble de services pédagogiques et technologiques, avec un accent mis sur l’assistance à l’usager. D’abord lié à l’enseignement supérieur, le modèle concerne aussi les bibliothèques publiques (Birmingham). Le terme de Learning centre (mot à mot : centre d’apprentissage) n’a pas d’équivalent en français. De plus cette notion se démultiplie en learning resources centre, learning commons, information commons, tous ces expressions mettant l’accent sur l’appropriation communautaire des connaissances. L’intégration entre l’enseignement (teaching), l’acquisition de connaissances (learning), la documentation et la formation aux technologies (training), est en effet au cœur de cette notion qui renouvelle la conception de la relation entre formation et bibliothèques. Elle réduit les frontières entre enseignement et documentation et permet des modes de travail dynamiques et partagés (travail de groupe et production de documents, souvent multimédia, étant vivement encouragés). La proposition de traduction faite dans le rapport est celle de centre de ressources pour l’information et la recherche. Les missions des centres sont multiples et intégrées : documentaires, (y compris l’offre technologique), pédagogiques, sociales, un peu moins fréquemment culturelles. On soulignera que les expériences étrangères les plus réussies se situent dans des universités dispensant des formations professionnalisantes, mais il ne s’agit pas d’un modèle exclusif. Plusieurs établissements exemplaires quant aux publics et aux services sont décrits dans le rapport, notamment les Learning resources centres de l’université de Kingston au sud de Londres, le Saltire Centre de la Glasgow Caledonian University, le projet du Rolex Learning Centre à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. L’importance des équipements et des ressources est mise en lumière. Cette richesse de l’offre s’exerce avec d’autant plus de succès auprès des étudiants qu’une grande amplitude horaire est la règle, y compris un service de nuit. Un autre trait marquant est le souci d’une évaluation régulière des services par les établissements, aussi bien sous l’angle de données statistiques précises sur l’activité que d’enquêtes auprès des publics. Cette auto évaluation permet d’infléchir et de développer l’offre de services, de réorganiser les locaux selon les attentes des usagers, les centres de ressources étant par nature des lieux ouverts au changement. - 1 - Un fort investissement dans les ressources humaines qualifiées participe au succès des centres, avec un fonctionnement tourné vers l’usager, une polyvalence des personnels et une intégration des services sur le mode « one stop shop » (guichet unique). Les types de personnels, leurs qualifications et leurs compétences sont présentés, dont une alliance de base entre personnels de la documentation et des systèmes d’information, et les enseignants. Le rapprochement des cultures professionnelles est un des paris des centres, certes plus aisé à réussir dans des établissements à vocation professionnalisante que dans des universités à vocation généraliste. Une autre clé du succès des Learning centres réside dans la qualité des projets architecturaux : le rapport fournit plusieurs exemples de constructions nouvelles, situées au cœur de l’université, le plus récent étant celui de l’Information Commons, de l’Université de Sheffield, ouvert en 2007, (distincte de l’université pionnière de Sheffield Hallam), sans oublier le bâtiment de Lausanne dont l’inauguration est prévue en février 2010. La part du mécénat dans le financement de ces grands projets est significative. De nombreuses réalisations, d’échelle plus modeste, qui consistent souvent à rénover un étage d’une bibliothèque, sont mentionnées : la bibliothèque de l’Imperial College à Londres, le Centre Montesquieu à l’Université de Tilburg (NL) connaissent aussi un grand succès. Avec pour maître mot la flexibilité qui permet par exemple d’adapter les différents espaces à la taille des groupes, ces architectures portent une grande attention à l’aménagement intérieur, au confort et à l’esthétique du mobilier, à la lisibilité de la signalétique pour créer des lieux attractifs. L’attention à la vie étudiante est marquée non seulement par la place du travail en groupe mais aussi par des espaces de détente dont des cafés internet. Sur le plan architectural, une des caractéristiques des Learning centres est la différenciation de zones selon les modes de travail : travail individuel au calme, zone de silence, ou travail de groupe. Le modèle du Learning centre commence à se répandre en France. La mise en place du plan « Réussir en licence », la politique d’extension des horaires d’ouverture des bibliothèques, objectif partagé par les présidents d’université et l’Etat, le développement des enquêtes de satisfaction auprès des publics dans les universités constituent un contexte favorable. Le rapport fait état de réalisations et de projets qui s’inspirent au moins en partie des Learning centres : par exemple la rénovation de la bibliothèque universitaire de sciences à l’Université Paul Sabatier de Toulouse, dont le modèle de bibliothèque multimédia multi-usages s’inspire notamment du Centre de ressources pour l’apprentissage et la recherche de l’Université de Barcelone (Centro de Recursos per a l’Aprenentatge i la Investigacio. CRAI), ouvert en 2004. La Région Nord-Pas-de-Calais a inscrit au Contrat de plan Etat Région 2007-2013 deux types de projets de centres : avec une maîtrise d’ouvrage régionale, des projets thématiques sur le fait religieux et sur le développement durable et urbain ; avec une maîtrise d’ouvrage universitaire, des projets relevant respectivement des universités de Lille 1 et Lille 3 sur Innovation et pôles de compétitivité d’une part et sur l’archéologie d’autre part. Ces projets adoptent une logique nouvelle par leur caractère thématique et par le public visé, beaucoup plus large, pour la première famille du moins, avec un accent porté sur la formation tout au long de la vie et le développement de la dimension culturelle. Par ailleurs, chacun des deux PRES parisiens affiche un projet de Learning centre. - 2 - Les responsables des projets britanniques insistent sur ce point : la culture et l’ambition stratégique de chaque université façonnent l’identité de chacun des Learning centres qui reposent aussi sur la volonté de concentrer les moyens humains, financiers et architecturaux et qui dépendent étroitement du type de publics visés. Il est donc recommandé de prêter plutôt attention aux critères qui définissent les Learning centres, à savoir, selon une formulation condensée : le soutien réel à l’acquisition de connaissances garanti par une liaison beaucoup plus étroite avec les enseignants dès la conception du projet ; des espaces conviviaux, ouverts et flexibles ; une accessibilité maximale en termes d’horaires et de ressources ; des facilités uploads/Science et Technologie/ les-learning-centres-un-modele-international-de-bibliotheque-integree-a-l-x27-enseignement-et-a-la-recherche.pdf