Dissertation : Doit-on avoir peur de la technique ? A la manière d’un héros myt

Dissertation : Doit-on avoir peur de la technique ? A la manière d’un héros mythologique animé d’un désir d’hybris, l’homme a toujours voulu se surpasser et défier la nature qui le contient et dont il est soumis aux aléas. Alors que la technique se veut d’être au service des besoins et des désirs de l’homme, visant généralement à rendre toujours plus agréable son quotidient, et à offrir continuellement davantage de possibilités à chacun, l’attitude technophobe et la méfiance vis-à-vis du progrès n’a jamais été aussi actuelle. En effet, les découvertes exponentielles de l’Homme entraînent des changements soudains dans nos sociétés aux conséquences parfois mal- évaluées. L’époque où l’on placait une confiance aveugle dans le progrès semble désormais bien révolue et certains des conséquents problèmes auxquels l’Homme se retouve confronté, tel le réchauffement climatique, sont à présent presque unanimement reconnus comme la conséquence de certaines avancées techniques et changements brusques dans nos modes de vie. Comme suggérée dans la question « Doit-on avoir peur de la technique », ici, le verbe « devoir » ne remet pas en cause la possibilité d’être méfiant face au progrès, mais seulement la nécessité de cette méfiance et de cette prise de recul. Bien que contradictoire au premier abord l’idée que ces découvertes de l’Homme qui l’auront tant fais évolué puissent le mener à sa perte est de plus en plus prise en compte. Nous sommes alors en droit de nous demander s’il serait préférable, pour la première fois, d’effectuer un retour en arrière sur la grande route du progrès et de nous interroger sur l’éthique derrière certaines possibles avancées et découvertes scientifiques, de même limiter ou non ces dernières induit indirectement une forme de sacrifice, que cela concerne les générations actuelles ou futures. Nous chercherons donc à savoir dans quelle mesure ces avancées sont bénéfiques à l’Homme. Nous verrons donc dans un premier temps les atouts du progrès et son importance, dans un second temps nous nous attarderons sur les pendants négatifs de ce dernier en voyant ses dérives et dangers. Pour finir nous essayerons d’apporter une nuance entre une contemplation fascinée de la technique et une diabolisation du progrès. Animé par ce désir de contrôler l’environnement qui l’entoure, l’Homme a toujours cherché, et ce de manière plus que logique à défier la nature au profit d’abord de sa survie, puis de son bien-être. La découverte de nombreuses techniques et leur maîtrise aura permis notamment un allègement du travail et de sa pénibilité. Nos sociétés autrefois très rurales, ont pu, grâce à des méthodes de production et de mécanisation, améliorer de manière considérable le rendement des terres agricoles et ce sur des périodes toujours plus longues avec un risque de famine toujours plus faible. Même exemple avec le travail à la chaîne où des machines toujours plus performantes et précises ont finis par limiter l’intervention humaine sur ce type de tâches pénibles. Cette industrialisation aura donc permis à chaque fois de répondre plus facilement aux besoins de l’Homme permettant donc à la société de développer d’autres secteurs économiques aux postes généralement moins épprouvants. Par la même occasion cette industrialisation permis une baisse des coûts de production et donc une augmentation du pouvoir d’achât, permettant le développement du loisir et offrant ainsi une vie moins monotone aux travailleurs. Plus que d’améliorer les conditions de vie de l’Homme, certaines avancées dans la médecine auront permis un allongement notable de cette dernière, des maladies autrefois incurables et dévastatrices comme la rage sont désormais grandement évités grâce à des vaccins, pour d’autres maladies encore très présentes, les chercheurs tendent à des méthodes de guérison, on peut citer le VIH dont les recherches semblent enfin porter leurs fruits avec les récents deux premiers cas notables de succès. Ces progrès ont également permis la démocratisation des greffes d’organes, le transhummanisme, quant à lui, bien qu’il n’en est qu’à ses débuts, promets des jours meilleurs et une meilleure intégration dans la société à des personnes handicapées ou déficientes. Plus fou encore, la modification génétique pourrait à l’avenir faire en sorte d’éviter toute forme de handicap. Les opérations n’ont jamais été aussi accessibles et sûres et la possibilité de modifier son enveloppe corporelle, et donc de s’évader d’une certaine manière de la prison de l’âme, est désormais envisageable. D’une manière générale, le choix individuel n’a jamais été aussi grand, bien que certaines barrière notamment monétaires demeurent, la technique permet désomais de choisir son apparence et sa vie. Les distances qui autrefois limitaient l’homme dans ses projets de grande envergure ou dans ses désirs d’évasion les plus fous sont à présent franchissables physiquement pour quelques centaines d’euros tout au plus et quasi gratuitement de manière virtuelle. Il est indéniable qu’Internet fût plus qu’une révolution dans la vie de chacun, offrant à qui veut un accès illimité à la culture, à la connaissance et à l’échange. Cette possibilité d’échanger avec n’importe qui aura permis à beaucoup de personnes isolées de trouver du réconfort, de se sentir compris de s’affirmer ou de s’exprimer. Pour certains peuples aux libertés restreintes, cet outil de communication ont pu mener à de réelles mobilisations dans un objectif de défense de leurs libertés. Notons également que même des pulsions primaires peuvent désormais être assouvies en ligne, pour prendre un exemple marquant, le plaisir sexuel rendu accessible à tous, Internet offrant aux gens la possibilité de « vivre » leurs fantasmes. D’un point de vue individuel tout le monde semble donc tirer profit de ces multiples avancées apportant confort, évasion et choix à tous, y compris aux plus délaissés de la société. Cependant, faut-il réellement se réjouir de cette illusion du choix ? En effet à une époque où tout semble à portée de main il est encore plus dûr de savoir ce que l’on cherche réellement, mais surtout d’éprouver une réelle satisfaction à obtenir ou à accomplir quelque chose. Au final beaucoup pense que ce choix toujours plus grand nous pousse en réalité davantage à l’inaction comme si la vision d’un monde qu’on ne pourra jamais comprendre totallement ou d’une vie où l’on ne pourra jamais tout accomplir nous décourageait au point de ne même pas commencer. Cette liberté poussée à son paroxysme grâce à la technique et les possibilités qu’elle nous offre nous ferait alors perdre de vue l’idée qu’il y ai un sens à nos vies. Les études visant à un prolongement de la vie, voire à une sorte de mise en pause du système de vieillissement, permettant d’accéder à une forme d’immortalité peuvent facilement être vues comme une menace pour nos sociétés actuelles et pour notre environnement. En effet, la technique que l’homme acquiert va à l’encontre de la nature et finit donc par la perturber et la dérégler. Il est donc presque certains qu’un prolongement artificiel de la vie humaine que ce soit par manipulation de la génétique ou grâce à un transhumanisme plus poussé serait devastateur pour notre planète, puisque l’on empêcherai alors la disparition normalement inévitable de notre espèce. Là encore, d’un point de vue individuel, un prolongement excessif de la vie n’a rien d’attrayant, le sens que l’on confère à notre existence viendrait sans doute à disparaître encore davantage. Une autre dérive potentielle et celle d’une société de plus en plus hétérogène où les puissants ayant pu accéder à cet anti- mort règneraient en maître. Bien sûr ces suppositions peuvent parraître excessives, mais il n’empêche que beaucoup de penseurs et de chercheurs s’opposent fermement à ce type de recherches qui contre toutes attentes ne feraient qu’avancer la mort de notre espèce. On peut aisément faire le rapprochement avec les essais génétiques. Massivement interdite dans le monde l’idée de modifier l’ADN d’un embryon pour le modeler à sa guise n’a plus rien de futuriste. Cette réticence des Etats et de la communauté scientifique s’explique de la même manière que celle à l’encontre des recherches sur l’immortalité. Dans les deux cas nous avons le danger d’une humanité à la durée de vie trop longue et l’amplification d’un système de classes. Ici, les plus aisés pourront offrir les meilleures capacités à leur progéniture, leur assurant le maintien de leur place au sommet d’une société similaire à celle décrite dans la dystopie Bienvenue à Gattaca. Mais il ne faut pas croire que seuls les dérives de la médecine pourraient être néfastes pour notre monde, un exemple frappant est celui du nucléaire. Bien que la compréhension du nucléaire et la découverte de sa fission eut des avantages indéniables pour l’Homme, elle est également à l’origine de 3 des plus importants drames de ce dernier siècle, à savoir les bombardements d’Hirsohima et de Nagasaki ainsi que les accidents dévastateurs de Tchernobyl et de Fukushima. De même l’impact sur l’environnement est considérable et cette compréhension du nucléaire constitue également l’une des plus grosses menaces pesant sur la Terre où l’utilisation d’une arme atomique durant un conflit entrainerait des destructions ainsi que des pertes humaines et environnementales massives. Bien souvent, chaque innovation notable et bénéfique à l’homme au départ possède son pendant négatif, un exemple significatif de cela est celui d’Internet. uploads/Science et Technologie/ philosophie-technique-tah-le-noucamp.pdf

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