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C h r o n i q u e de n o t r e c i v i l i s a t i o n / H i s t o i r e i n v

C h r o n i q u e de n o t r e c i v i l i s a t i o n / H i s t o i r e i n v i s i b l e / O u v e r t u r e s de la s c i e n c e G r a n d s c o n t e m p o r a i n s / M o n d e f u t u r / C i v i l i s a t i o n s d i s p a r u e s Tout l’effort actuel de notre civilisation tend à percer la vérité qui se cache derrière la trame des apparences. Sculpture de la cathédrale de Strasbourg (détail). A partir du prochain numéro Louis Pauwels exposera analysera et commentera La Science (dont c’ est l’ère, incontestablement) ne désenchante pas le monde, au contraire. Seuls sont désenchantés les médiocres et les scientifiques du juste milieu. Jean Giono. 7 Chronique de notre civilisation Je suis à la recherche d'une politique de l'homme par Edgar Morin Notre dossier sur CE QUI BOUGE EN AMÉRIQUE avec des articles de David Schoenbrun Patrick Civry Boris Pregel Pierre Restany Jacques Mousseau 61 Aux frontières de la recherche Des monstres dans le ciel par Jacques Bergier 69 Le mystère animal Comment j'ai vaincu le grand Serpent-de-mer par Bernard Heuvelmans ART FANTASTIQUE Les pierres fantastiques de Michel Cachoux par Jacques Mousseau 91 Personnages extraordinaires J'ai vu à l'œuvre le clairvoyant Gérard Croiset par Aimé Michel 101 La littérature différente La chute des anges par Jean Giono Le phénix sur l'épée par Norbert E. Howard Les naufragés de la « Dorade » par Stephen Leacock 121 L'histoire invisible Le prix d'un ju if: 250 dollars par Nicolas Baudy 131 Aux frontières de la recherche Le cancer et la crise morale de la quarantaine par Maurice Clavel 141 L'École Permanente Le matérialisme (3e cahier) Où va le matérialisme? par Gabriel Veraldi 155 Les civilisations disparues La deuxième conquête de l'Eldorado par Fernando Arbelaez David Schoenbrun / Boris Pregel / Fernando Arbelaez / Président du Comité de direction Directeur de l'institut de Recherche de l'Académie des Sciences scientifique de Colombie de New York PLANETE LA PR EM IÈR E REVUE DE B IB LIO TH È Q U E LE JOURNAL DE PLANÈTE DIRECTEUR LOUIS PAUWELS 163 Informations / La première charte du COMITÉ DE DIRECTION progrès scientifique LOUIS PAUWELS A LIRE JACQUES BERGIER 167 Psychologie / Au fond des rêves, cela FRANÇOIS RICHAUDEAU 169 Histoire / Le prestige de la Commune RÉDACTEUR EN CHEF 171 Humour / Voici Ronald Searle! JACQUES MOUSSEAU 172 Zoologie / Les animaux se font la guerre DIRECTEUR ARTISTIQUE 173 Philosophie / Dans l'attente d'une science PIERRE CHAPELOT générale de la pensée 174 Ésotérisme / Combat avec le temps ÉDITIONS PLANÈTE A VOIR ADMINISTRATION 175 Cinéma / Pas d'accord, M. Godard! 42 RUE DE BERRI, PARIS 8 177 Théâtre / Après Brecht et Ionesco, quel RÉDACTION théâtre voulons-nous ? ET RENSEIGNEMENTS 179 Architecture / La prospective architecturale 181 Sculpture / Le sculpteur du mouvement 114 CHAMPS-ÉLYSÉES, PARIS 8 DIFFUSION DENOËL - N.M.P.P. ABONNEMENTS, VOIR PAGE 161 A SAVOIR 183 Politique / La terre devient un arsenal 185 Paléontologie / Notre arbre généalogique EDIZIONE ITALIANA PIANETA se complique 93 VIA CARLO CAPELLI 186 Biologie / Le code génétique: nouveaux TORINO progrès PLAN ETA 187 Astronautique / L'avenir appartient à l'anti- SUDAMERICANA gravitation HUMBERTO I 545 Parapsychologie / Les rationalistes que BUENOS AIRES. ARGENTINE nous voulons Les titres, les sous-titres, les inter ACTIVITÉS PLANÈTE titres et les éléments de présentation 188 Les causeries sous les oliviers : un succès et d'illustration des articles sont établis par la rédaction de Planète. André Amar / Jean Giono / Bernard Heuvelmans Professeur à l'institut Docteur ès sciences d'études Politiques de Paris Je suis en quête d'une politique de l'homme Un important entretien avec Edgar M orin Par cet entretien avec un des plus brillants sociologues m odernes français nous poursuivons nos études sur la naissance d 'u n e pensée planétaire. Politique de l’ homme! Cela signifie qu’il ne s’ agit pas seulement des élections, du gouvernement et de la politique étrangère, mais du destin de l'humanité sur terre. e .m . POURQUOI CET ENTRETIEN Je souhaite que cet entretien avec Edgar Morin, maître de recherches au C.N.R.S., sociologue de grande réputation, retienne l’attention. Nous lui accordons, en effet, beaucoup d ’importance. Nos lecteurs auront intérêt à se reporter à l’étude parue dans notre N° 17: « Vers la pensée planétaire », extraite, en accord avec l’auteur, de l’ouvrage du philosophe Kostas Axelos (Éditions de Minuit), et à l’essai publié dans notre N° 22: «La pensée planétaire», de notre ami André Amar, professeur de philosophie à l’institut des Sciences politiques. Avec le présent entretien, tels sont les premiers signes d’une tentative de renouvellement de la pensée philosophico-politique en France, le mot politique étant pris dans son sens le plus large. Nous pensons n’être pas étrangers à la naissance de ce courant, et nous croyons utile d’établir des confrontations entre les esprits orientés dans cette direction. Nous croyons, en tout cas, qu’une certaine renaissance de la philo sophie française passera nécessairem ent par les thèmes de réflexion contenus dans la recherche de ce que les uns et les autres avons appelé, avant même de nous être rencontrés, « La pensée pla nétaire ». A cette recherche, Edgar Morin vient d ’apporter une contribution essentielle avec son livre : « Introduction à une Politique de l’Homme » (Éditions du Seuil). l .p . Ilfaut se mettre à écouter autre chose... Un étudiant faisant des travaux d’acoustique. (Photo Réalités). Chronique de notre civilisation Pourquoi je suis un post-marxiste P l a n è t e / Edgar Morin, vous voilà engagé dans la recherche d’une «pensée planétaire». Nous y sommes aussi. Et nous savons que cette recherche exige un tel arrachement aux habitudes, confor mismes, dogmatiques, que l’on court un grand risque d’être mal compris et mal situé. Nous avons accepté ce risque. Vous l’avez diminué pour nous, grâce à votre enquête dans le M onde', qui indique clairem ent au public cultivé le sens de notre dém arche. Votre langage, vos méthodes, vos approches ne sont pas exactem ent les nôtres. Disons qu’il y a néanmoins entre nous une cer taine familiarité. Disons plus précisém ent que nos interrogations se situent dans la même dimension. Ce que vous avez fait pour nous, essayons de le faire pour vous. Dégageons la ligne générale, indiquons la hauteur où s’emploient vos ambitions. Vous êtes venu du marxisme dogmatique. Vous voici occupé à décrire et promouvoir une « pensée du mouvement qui ne peut être que pensée en mouvement». Vous voici à la recherche d’une «politique de l’homme» qui dem eurerait aussi «une question que l’homme pose à lui-même et au monde ». Décrivez-nous votre évolution intellectuelle. Votre cas n’est pas unique dans la génération des hommes de quarante ans, à l’intérieur de laquelle se forge, semble-t-il, une pensée nouvelle. E d g a r M o r i n / Tout a commencé à l’âge du bac calauréat. Quand j’ai quitté le lycée, j’étais très embarrassé pour choisir un établissement d’ensei gnement supérieur. Je voulais à la fois connaître l’histoire, et il me fallait entrer à la Faculté des lettres; la sociologie, et c’était alors une autre licence; l’économie, et il fallait que j ’aille à la Faculté de droit. Je voulais aussi savoir s’il existait une science politique, et c’était l’institut d’Études politiques. Mon aspiration a toujours été de chercher un point de vue qui puisse englober tous les aspects 1. Voir le Monde des 1", 2 et 3 ju in : le Phénomène et sa critique, les Thèmes de Planète et te Drapeau planétaire. du phénom ène humain. J’étais adolescent durant la guerre, et celle-ci m’a fortement marqué. Elle m’a poussé à croire que le marxisme, effecti vement, répondait à toutes les dimensions du problème de l’homme. Mon évolution postérieure à la guerre, liée aux événements qui ont suivi cette guerre, m’a amené à penser qu’il fallait opérer une distinction entre Marx et le marxisme, de même qu’entre Freud et le freudisme. Les esprits fondateurs d’une pensée continuent à être des sources radio-actives permanentes, alors même que leurs doctrines se sont ossifiées. J’ai compris que Marx, et à plus forte raison le marxisme, était une province et non pas ce royaume com prenant tout l’homme, que j’avais cru découvrir. Pendant la résistance, l’action résolvait pour moi plus de problèmes qu’elle n’en posait. Mais, dans l’après-guerre, elle posait pour moi plus de problèmes qu’elle n’en résolvait. Sans jamais abandonner un certain militantisme, je me suis dirigé vers la recherche scientifique et, dans un sens, je me suis réfugié dans la recherche. J’étais de nouveau en quête d’un point de vue d’où je pourrais, non tout savoir sur ce qui uploads/Science et Technologie/ plane-te-n0-24.pdf