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HAL Id: cel-01965685 https://halshs.archives-ouvertes.fr/cel-01965685 Submitted on 26 Dec 2018 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. LES CRISES FINANCIERES Albert Marouani To cite this version: Albert Marouani. LES CRISES FINANCIERES. École thématique. France. 2013. cel-01965685 UNIA 27/03/2013 Albert MAROUANI PROFESSEUR A L’UNIVERSITÉ NICE-SOPHIA ANTIPOLIS Introduction: L’actualité du sujet I/ Les cycles économiques II/ Les crises financières A. Caractéristiques B. Formes 1. Crises bancaires 2. Crises boursières 3. Crises de change III/ Exemples de crises financières A. La crise asiatique B. La crise turque C. Autres crises D. La crise des « subprimes » IV/ Enseignements et propositions Conclusion: La stabilité financière comme bien public mondial UNIA 27/03/2013 SOMMAIRE UNIA 27/03/2013 I. LES CYCLES ECONOMIQUES UNIA 27/03/2013 L’économie évolue de manière cyclique. Les phases d’expansion et de croissance succèdent à des phases de récession et de crise. On distingue plusieurs types de cycles: 1. les cycles « Juglar » du nom de Clément Juglar (1862), médecin français qui a mis en évidence des cycles d’une durée de 9 à 10 ans. 2. Les cycles « Kitchin » du nom du statisticien J. Kitchin (1922) qui a mis en évidence des cycles dits «mineurs» d’une durée approximative de 40 mois (3 ans et 4 mois environ) qui seraient en quelque sorte inscrits à l’intérieur des cycles Juglar. 3. Les cycles « Kondratiev » du nom de l’économiste russe qui au début des années 1920 a mis en évidence des cycles longs dans les économies développées d’une longueur approximative comprise entre 50 et 60 ans. UNIA 27/03/2013 Aujourd’hui on a quasiment abandonné cette classification des cycles en fonction de leur durée pour adopter la définition du NBER (National Bureau of Economic Research) à la suite des travaux de A.Burns et W.C Mitchell (1946): «Les cycles économiques sont un type de fluctuations qui affectent l’activité économique générale des pays dans lesquels la production est essentiellement le fait d’entreprises privées: un cycle est constitué d’expansions qui se produisent à peu près au même moment dans les nombreuses branches de l’activité économique, expansions qui sont suivies par des récessions, des contractions et des reprises qui affectent elles aussi l’ensemble des activités économiques, les reprises débouchant sur la phase d’expansion du cycle suivant: cette suite de phases n’est pas parfaitement périodique mais seulement récurrente; la durée des cycles des affaires est comprise entre un et dix ou douze ans; ils ne sont pas divisibles en cycles plus courts de même type dont l’amplitude serait à peu près semblable à la leur». UNIA 27/03/2013 La durée et l’amplitude des cycles sont divisées en 4 phases : expansion, récession, contraction et reprise. Les phases basses du cycle ne sont pas caractérisées par une décroissance du niveau absolu de l’activité mais par un taux de croissance particulièrement faible. Le revenu national dans les pays développés n’a décru que très rarement d’une année sur l’autre. Une telle décroissance ne s’est produite en France qu’en 1973, 1993 et probablement 2013. On définit donc généralement le cycle comme des phases par rapport à une tendance de la croissance, d’où la nécessité d’extraire le trend des séries. Le NBER définit une « récession dans la croissance » comme une « phase récurrente de croissance lente dans la production totale, le revenu, l’emploi et l’activité durant habituellement un an ou davantage ». Ce type de phase peut contenir une récession précédée par un ralentissement. UNIA 27/03/2013 les séries économiques sont beaucoup moins ordonnées, beaucoup moins régulières que ne le supposent les théories des fluctuations endogènes. La majeure partie des travaux en macroéconomie appliquée traitant des fluctuations économiques à l’heure actuelle se base sur une vision exogène des cycles, c’est-à-dire que les chocs sont propagés à travers le système et ainsi engendrent des fluctuations. UNIA 27/03/2013 La Théorie des Cycles Réels (TCR) ou Real Business Cycle (RBC) qui se développe au début des années 80 ne fait jouer aucun rôle à la monnaie dans la dynamique du cycle économique. Les perturbations réelles que subit l’économie à partir de chocs exogènes d’offre dus à des catastrophes naturelles ou à des évènements politiques, mais surtout à des découvertes technologiques qui créent des chocs de productivité, sont seuls à l’origine des fluctuations de la production, de l’emploi et des prix. Cette position théorique s’oppose au point de vue keynésien qui souligne les effets de la monnaie dans le cycle. Elle nie l’existence d’un chômage involontaire et réaffirme le dogme néo-classique de neutralité de la monnaie: les phénomènes monétaires n’ont pas d’effets réels. UNIA 27/03/2013 Cependant, depuis les années 90, les «Nouveaux keynésiens» ont développé des modèles visant à expliquer les rigidités de certaines grandeurs monétaires. Les effets de politiques économiques peuvent donc être réhabilitées. La théorie actuelle emprunte le cadre d’analyse de la TCR, mais admet que les chocs d’offre ne sont pas suffisants pour rendre compte de toutes les fluctuations. Ils introduisent donc des rigidités et des imperfections de marché dans la TCR, pour aboutir à des Modèles d’Equilibre Général Intertemporels Stochastiques qui se substituent aux modèles de type IS-LM que nous avons évoqués la dernière fois. La grande majorité des macroéconomistes appliqués partagent la même approche analytique générale basée sur la distinction entre impulsion et propagation. Néanmoins, de nouvelles approches endogènes se réfèrent à la non linéarité et développent des « théories du chaos ». UNIA 27/03/2013 UNIA 27/03/2013 II. LES CRISES FINANCIERES A.Lescaractéristiquesdescrisesfinancières UNIA 27/03/2013 •l’instabilité financière se manifeste par des mouvements importants et parfois brutaux des variables financières, notamment les cours boursiers et les taux de change. Elle prend la forme de phases haussières (les booms) ou baissières (les dépressions). Dans ces phases, les variables tendent à s’éloigner d’une manière significative et durable de leur valeur d’équilibre fondamental. •Les crises financières désignent des perturbations sur les marchés bancaires et financiers qui conduisent au « risque systémique ». •On peut parler de crise financière lorsque l’une au moins des trois fonctions clés du système financier est mise en danger. Ce sont : l’allocation du crédit et des capitaux, la circulation des moyens de paiement et l’évaluation des actifs financiers. UNIA 27/03/2013 • Les phénomènes d'instabilité et de crise financières ne sont pas nouveaux. • Dans son livre « Histoire mondiale de la spéculation financière de 1700 à nos jours » (1989), Charles Kindleberger montre que les crises financières sont un éternel recommencement depuis que la finance a commencé s’organiser dans le monde (autour des pays tels que la Hollande, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France) UNIA 27/03/2013 • Les formes que prend l’instabilité financière se transforment au cours de l’évolution du capitalisme. • Aux XVIIè et XVIIIè siècles: elles concernent la crise de la dette des souverains, la spéculation sur le commerce des bulbes de tulipes à Amsterdam puis les actions de la Compagnie des Indes. • Aux XIXè siècle, elles s’étendent aux Bourses de valeurs et prennent également la forme de faillites bancaires (crise de la Baring anglaise en 1890) • Le XXe siècle et le début du XXIe connaissent les trois formes principales de crises financières : les crises bancaires, les krachs boursiers et les crises de change. UNIA 27/03/2013 B.Lesdifférentesformesdescrisesfinancières UNIA 27/03/2013 1.LesCrisesbancaires UNIA 27/03/2013 Elles sont aujourd’hui au cœur des crises financières. On distingue trois types de crises bancaires: a) La panique bancaire (« Bank run »). A la suite d’une défaillance d’une banque qui peut être due au fait que tous les déposants se précipitent aux guichets pour retirer leurs avoirs. La faillite de cette banque , selon son poids, peut s’étendre aux autres banques et à tout le système de financement par le crédit « credit crunch » et par là à l’économie toute entière. L’Etat intervient alors pour sauver les banques trop grosses (« too big to fail ») UNIA 27/03/2013 b) Les crises de spéculation bancaire. Elles touchent toutes les banques en même temps car elles ont toutes pris des risques excessifs et se retrouvent toutes fragilisées à la suite d’un retournement de conjoncture ou de changement imprévu de politique monétaire. Leur structure de bilan se détériore, les crédits impayés augmentent, leur liquidité diminue. Elles sont alors contraintes de réduire leurs concours à l’économie en restreignant l’octroi de crédits alors même que les emprunteurs (entreprises et ménages) sont tout à fait solvables, ce qui contribue à les fragiliser davantage. Pour éviter les faillites en chaîne, la Banque centrale intervient pour injecter de la liquidité. UNIA 27/03/2013 c) Les crises de cycle financier. Dans la phase d’euphorie générale, les entreprises et les ménages s’endettent excessivement, soit dans des opérations d’investissement risquées, soit en alimentant une bulle immobilière, ou encore pour spéculer sur les marchés financiers, l’euphorie uploads/Science et Technologie/ unia-crises-fin.pdf
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- Publié le Aoû 02, 2022
- Catégorie Science & technolo...
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