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HAL Id: hal-03013836 https://hal.science/hal-03013836 Submitted on 19 Nov 2020 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Sciences de l’ingénieur et génies techniques : Quelles perspectives pour la recherche, quelles formations à l’ENS de Cachan ? Virginie Albe, Laurent Champaney, François Costa, Michaël Huchette To cite this version: Virginie Albe, Laurent Champaney, François Costa, Michaël Huchette. Sciences de l’ingénieur et génies techniques : Quelles perspectives pour la recherche, quelles formations à l’ENS de Cachan ?. L’ENS Cachan : Le siècle d’une grande école pour les sciences, les techniques, la société, 2013. hal-03013836 Préimpression du chapitre d’ouvrage : Virginie Albe, Laurent Champanez, François Costa, Michaël Huchette (2013). Sciences de l'ingénieur et génies techniques. Quelles perspectives pour la recherche, quelles formations à l'ENS de Cachan ? In Florent Lebot, Virginie Albe, Gérard Bodé et Elisabeth Chatel, L'ENS Cachan : Le siècle d'une grande école pour les sciences, les techniques, la société (pp. 217- 228). Rennes : PUR. http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=3311 Sciences de l'ingénieur et génies techniques Quelles perspectives pour la recherche, quelles formations à l’ENS de Cachan ? Virginie ALBE, Laurent CHAMPANEY, François COSTA, Michaël HUCHETTE L’ENS de Cachan, pour laquelle les domaines technologiques industriels étaient des fers de lance à ses débuts, compte encore aujourd’hui en son sein plus de 600 étudiants et normaliens (années L3, M1, M2) dans les domaines des Génies pour l’enseignement et pour la recherche : génie électrique, génie mécanique et génie civil (désormais désignés dans cette contribution sous le terme générique sciences pour l’ingénieur). Ce chapitre considère les orientations de formation à l’ENS de Cachan dans ces domaines lors des vingt dernières années et dans une vision prospective à l'horizon 2030. Il rend compte de réflexions initiées dans le cadre de l’atelier PREA2K301 qui s’est tenu en 2010-2011 pour le compte de l’Agence Nationale de la Recherche. Cet atelier avait pour objectif d’identifier et de préciser les problématiques majeures dans les vingt prochaines années relativement aux connaissances et outils clés pour l’apprentissage et l’enseignement, en tenant compte de leurs dimensions économiques, industrielles et sociales. Dans le cadre de cette action cinq chercheurs du laboratoire STEF, ont conduit des entretiens auprès de seize enseignants-chercheurs de l’ENS de Cachan, majoritairement des directeurs de département ou de laboratoire2, afin d’identifier les enjeux de savoirs, tant du point de vue de la recherche que de la formation, sur la période 1970-2010, et de tenter de tracer d'éventuelles périodisations et tendances s'y rapportant. L’hypothèse qui sous-tend la démarche est qu'une entrée par les questions de formation permet de contribuer à la compréhension des configurations et reconfigurations de domaines de recherche, dans la mesure où en formation se donnent à voir les éléments essentiels d'une acculturation aux pratiques professionnelles visées, ici celles de la recherche. Dans ce texte nous limitons notre analyse aux domaines des sciences pour l’ingénieur et nous nous appuyons uniquement sur les entretiens menés avec cinq personnes en responsabilité dans les départements et 1 G.-L. BARON et J.-M. BURKHARDT, « Éducation, formation et apprentissages à l’horizon 2030 : éléments issus d’un atelier de prospective pour la recherche », STICEF, 18, 2011 (mis en ligne le 13/03/2012, http://sticef.org). 2 Les entretiens ont eu lieu entre octobre 2010 et octobre 2011, dans les locaux de l’ENS de Cachan. Les personnes interrogées sont : DENIS Bruno (enseignant au département Génie mécanique, chercheur au LURPA), RAGUENEAU Frédéric (directeur du département Génie civil, chercheur au LMT), COSTA François (chercheur au SATIE), CHAMPANEY Laurent (directeur du département Génie mécanique, chercheur au LMT) et GABSI Mohamed (directeur du département EEA, chercheur au SATIE) interrogés par Michaël HUCHETTE ; ZALIO Pierre Paul (directeur du département Sciences sociales, chercheur à l’IDHE), NAKATANI Keirato (enseignant au département Chimie, directeur du laboratoire PPSM), SABER Antony (directeur du département de Langues) et DELEPORTE Emmanuelle (directrice du département de Physique, chercheure au LPQM et à l'IdA) interrogés par Virginie ALBE ; PASCAL Frédéric (enseignant au département de mathématiques, directeur du CMLA), FONTAINE Philippe (enseignant au département Economie gestion, directeur du laboratoire H2S), SÉPARI Sabine (directrice du département Economie gestion), BASTARD Benoît (directeur de recherche à l’ISP) et COLIGNON Baudouin (directeur du département Design), interrogés par Eric BRUILLARD ; AUCLAIR Christian (directeur du département Biologie génie biologique et chercheur au LBPA) et OUAKNINE Robert (conseiller en formation continue, service Formation Continue et Développement), interrogés par Maryline COQUIDÉ et Stanislas DOREY. laboratoires des domaines des génies identifiés plus haut. Ces entretiens ont trouvé un écho particulier auprès des responsables de département car une réflexion était en cours à propos de la conception d’une nouvelle maquette de formation L3 commune aux trois départements de génie mécanique, génie civil et de génie électrique. Les réflexions présentées ci-dessous dépassent le cadre strict des entretiens, qui se sont prolongés par des échanges entre les protagonistes et des comparaisons avec les autres disciplines. Notre objectif dans ce chapitre est de caractériser les évolutions récentes et en cours dans le champ de recherche des sciences pour l’ingénieur à l’ENS de Cachan du point de vue des chercheurs qui y sont impliqués, et d’en dégager des implications pour la formation. Nous montrons d’abord que les sciences pour l’ingénieur ont une identité multiple au sein de l’ENS de Cachan et que cette identité est actuellement questionnée. Quelles sont les évolutions actuelles des problématiques et des connaissances dans ce domaine de recherche ? Quelles seront les problématiques d’avenir ? A ces questions nous apportons des éléments de réponse dans les deux paragraphes suivants en dégageant les changements importants concernant les compétences mobilisées par les chercheurs, qui remettent en question la conception des connaissances fondamentales à aborder en formation à la recherche. Nous dessinons en synthèse la figure dominante du chercheur en sciences pour l’ingénieur à l’ENS de Cachan. Nous montrons comment elle se concrétise depuis septembre 2011 dans la nouvelle formation de Licence SAPHIRE (L3) commune aux trois départements d’enseignement. Les sciences pour l’ingénieur à l’ENS de Cachan : de quoi parle-t-on ? Dans les champs qui nous intéressent ici, l’ENS de Cachan compte trois départements d’enseignement – Génie mécanique ; Génie civil ; Electronique, Electrotechnique, Automatique (EEA) – qui prennent en charge des formations de L3, M1 et M2. Elle comprend également trois laboratoires. Le Laboratoire de Mécanique et Technologie (LMT) développe des recherches sur la modélisation des solides et des structures : mécanique des matériaux, mécanique expérimentale, simulation numérique et calcul haute performance. Le Laboratoire Universitaire de Recherche en Production Automatisée (LURPA) développe des recherches sur la maîtrise de la qualité géométrique des pièces et des mécanismes et sur l’ingénierie des systèmes automatisés. Enfin, le laboratoire des Systèmes et Applications des technologies de l’Information et de l’Energie (SATIE) développe des recherches sur la modélisation, la conception et l’optimisation des composants et systèmes pour l’énergie électrique et le traitement de l’information. Il est à noter que les trois domaines disciplinaires identifiés en introduction (génie mécanique, génie civil, génie électrique) sont distincts parce qu’ils correspondaient jusqu’en 2012 à des agrégations différentes (mécanique, génie mécanique, génie électrique et génie civil) qui correspondaient aussi à des disciplines scolaires du second degré et à des spécialités de baccalauréat technologique, de DUT et de BTS. Les réformes récentes et actuelles qui fusionnent les spécialités de baccalauréat technologique (pour donner la nouvelle spécialité STI2D) et les spécialités d’agrégation (pour donner l’unique spécialité Sciences Industrielles de l’Ingénieur) remettent en question cette distinction disciplinaire ou tout du moins soulèvent de nouvelles questions de relations entre ces domaines. La perméabilité entre ces trois champs disciplinaires se marque à l’ENS par l’appartenance des enseignants chercheurs d’un même département à des laboratoires différents et par la diversité des domaines d’application des recherches entreprises dans ces laboratoires. Et, nous le verrons plus loin, la question de la spécialisation des formations et celle des enseignements transversaux dans la formation est au cœur des problématiques actuelles à l’ENS. Une des spécificités des laboratoires de recherche en sciences pour l’ingénieur est qu’ils sont fortement liés aux grandes entreprises industrielles qui ont les moyens de financer des collaborations de recherche académique : automobile, aéronautique, aérospatial, ferroviaire, armement, production d’énergie électrique, télécommunications, bâtiment et travaux publics. Les problématiques de recherche trouvent en général leur origine dans des problématiques d’ingénierie de conception de produits et de recherche-développement. Par ailleurs, pour les enseignants chercheurs avec lesquels nous nous sommes entretenus, parler de formation à l’ENS consiste pour l’essentiel à parler de formation au métier de chercheur, à la recherche académique de pointe. La dimension formation à l’enseignement a été absente de nos échanges. Par exemple la formation de préparation à l’agrégation a très peu été abordée. On peut l’expliquer de différentes manières. La première est que les entretiens commençaient par des uploads/Science et Technologie/ albe-champaney-costa-huchette-2013-sciences-de-l-ingenieur-et-genies-techniques-preprint.pdf
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- Publié le Mai 31, 2022
- Catégorie Science & technolo...
- Langue French
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